4 Malakhof,

Saint-Tropez

Repères musicaux, époque:

"Coz I Luv You", Slade.

"Theme From SHAFT", Isaac Hayes.

"Maggie May", Rod Stewart.

"A Horse With No Name", America.

"American Pie", Don McLean

Nous allons loger chez une amie, Christiane Luyat à Malakhof. De répétitions en petits concerts dont une télé près d'Amsterdam dans le Parc d'un château où nous retrouvons la Community. Nous rentrerons en stop sous la pluie avec Sylvain. Nous irons après cela trouver refuge chez Richard Fontaine en Bretagne auprès de sa Tribu. Bobby Holcomb nous y rejoindra et bientôt ce sera l'été. S'intègrent au groupe Jean-François Leroi (drums), Jean-Pierre Auffredo (vocals, guitare, flûte, violon), mais celui-ci ne durera qu'un an dont cet été-là. Un été révolutionnaire sur les plages et les boîtes de Cogolin et Saint-Tropez où le groupe remporte un succès totalement imprévisible grâce à la personnalité et à la créativité époustouflante de Maurice-des-Iles (comme Bobby aime à se présenter alors). Près de Marseille, je me souviens lui avoir servi de protection et avoir calmé un fou furieux aux propos plus que racistes qui lui voulait les pires ennuis, moi qui suis tout sauf physique ! Nous étions très liés. Il me rendit la pareille de nombreuses fois.

Bobby créé des vêtements dont il nous revêt. Nous jouons dans les rues de Saint-Tropez et provoquons une procession qui suit notre groupe bannière en tête s'harmonisant à 4 voix tendues pour qu'elles portent mieux. De jeunes américaines en vacances nous suivent depuis Paris et distribuent des flyers indiquant dans quel club nous entendre en version électrique le soir même… Personne n'avait jamais vu cela. Quand je retourne à Saint-Tropez, je ne peux m'empêcher de me remémorer certaines scènes assez folles. Comparativement, je me souviens d'un concert à la Mutualité qui ne nous valu que des huées et des sifflets. J'avais du mal à rester sur scène c'est Bobby qui m'y maintint jusqu'au bout du titre. Faute de succès le groupe se disloque.

Days of Malakhof

Ces jours à Malakhof, quand l'employé de la poste refusait de me donner mon mandat parce que la carte d'identité que je lui présentais ne comportait pas notre nouvelle adresse. Quand on passait la journée sur le toit à jouer de la musique le ventre vide. Quand on écoutait James Taylor et Neil Yound "After The Golden Rush" en boucle et Bobby qui disait "Qu'est-ce que vous trouvez à cette musique?". Malakhof jusqu'au jour où levés tôt, dans les couloirs du métro un clochard avait effrayé deux américaines qui se sont réfugiées auprès de nous. Le lendemain, dans la Lincoln limousine, celle que "Petit Gibus" avait rachetée à l'ambassade des Etats Unis, nous partions tous pour Saint-Tropez. Cogolin. Et Yannick Le Gall qui assurait le son de nos concerts. C'était une période souple.

Avec Sylvain sur la terrasse à Malakhof

Quelques jours plus tard sur les hauteurs de Cogolin.