Historique de la mine à Graissessac

Les premières concessions minières connues datent de 1768 mais, depuis longtemps déjà, les affleurements de houille étaient exploités par les habitants pour leur usage personnel et pour alimenter les forges des clouteries, activité essentielle dans le village.Le charbon était acheminé depuis le haut des collines, à dos d’âne par des chemins caillouteux.

Plus tard des plans inclinés ont transporté la houille jusqu’au creux de la vallée du Clédou.

Le premier plan incliné automoteur fut installé en 1849 (mine Garella) et complété par un chemin de fer qui amenait le charbon jusqu’au carreau de la mine (Plateau Sainte-Barbe). Il eut un rôle vital dans l’infrastructure de l’exploitation de la rive droite où il collectait le charbon des différentes mines de ce versant.

C’est en 1768 que Mr Etienne Giral eut l’autorisation de construire une verrerie à Hérépian, à la condition d’exploiter le charbon de terre, pour préserver les forêts.

Le titre légal pour la concession des mines de houille de Boussagues a été accordé le 4 novembre 1769, aux citoyens Giral et Moulinier.

Pour acheminer le charbon jusqu’à Hérépian, ils ont dû construire un chemin de voitures et le fameux « Pont du Diable » (1779).

Les premières mines exploitées dans cette concession sont la mine de L’Enclos et la mine Marguerite .

Lors de la demande de renouvellement de cette concession par les héritiers Giral, les terrains des Nières et les vallées à droite du Clédou ont été exclus. On a pu alors créer une nouvelle concession, la concession du Devois (en l’an VII)

Dans cette concession, furent exploitées notamment, les mines Grand-Champ (appelée aussi mine Dupont -1804), Garella (1842) et Simon Supérieur (1862).

Le charbon prenant de plus en plus d’importance dans l’activité industrielle du XIX ème siècle, la Compagnie des Mines de Graissessac est créée en 1845, lui succède la Compagnie Usquin Mines, remplacée en 1863 par la Compagnie des Quatre Mines Réunies, nationalisée en 1945.

Le 15 mai 1946 un décret constitue les Houillères du Bassin des Cévennes.

Avec l’accroissement de la production, le problème du transport sera réglé par la création d’une ligne de chemin de fer « Bédarieux-Graissessac Estréchoux » pour le transport des marchandises (1858). La ligne sera prolongée ensuite jusqu’à Plaisance. L’autorisation pour le transport des voyageurs est donnée en 1859.

Les premières mines étaient exploitées en galeries vers les sommets : à partir d’affleurements, on creusait des galeries pour arriver au sommet et obtenir une aération. L’eau s’écoulait par la pente. Lorsqu’une mine finissait d’être exploitée, elle servait de galerie d’aération pour la mine exploitée plus bas.

Dans la concession de Boussagues, sur le massif de la Padène, il est intéressant de constater la chronologie d'ouverture des mines :

- la premiére mine exploitée en haut du massif est la mine de L'Enclos (1771-1795).

- la mine exploitée en dessous est la mine de La Fournaque, alt. 362m (1795-1820).

- est exploitée ensuite la mine Sainte-Barbe alt.323m (1820-1822 et 1840-1870) , qui se trouvait au niveau du village, .

Les veines de charbon ont donc été exploitées au fil du temps, depuis les affleurements jusqu'à l'ouverture des puits.

A partir de 1864, l’exploitation en galerie est complétée par le fonçage de puits.

Le puits Sainte-Barbe fut creusé entre 1864 et 1867. Il sera fermé en 1877 suite à la catastrophe due au grisou qui a fait 47 victimes.

Le puits Kühnholtz (1883) et le puits de La Padène (1925) lui succèderont.

A partir de 1962, suite à la fermeture successive des puits, l’exploitation se poursuit à ciel ouvert dans les « Découvertes » (les premiers travaux ont commencé en 1956). Ce type d’exploitation s’est arrêté en 1993.

L’extraction du charbon à Graissessac a duré 220 années, environ (1769-1993).

Le travail du mineur a toujours été considéré comme un travail pénible et dangereux.

Les accidents dus au grisou (toujours présent dans les mines de Graissessac), aux effondrements et la silicose (maladie professionnelle longtemps non reconnue), ont été la cause de nombreux décès.

Depuis le début des années 60, malgré les essais d'implantation d’usines de reconversion qui ont tous été voués à l’échec, la population n’a cessé de décliner.

L’histoire de l’exploitation du charbon a marqué les mémoires et les paysages. Les terrils (ou terriers), les falaises des Découvertes et les vestiges des bâtiments et de galeries nous parlent de cette activité passée.

Aujourd’hui, seuls quelques vieux anciens mineurs peuvent encore témoigner de l’époque florissante du Bassin Houiller de Graissessac, mais leurs enfants et petits-enfants continueront de faire vivre la mémoire transmise.

Photos :

https://drive.google.com/drive/folders/1JIJ-gcOGMCChiyWB3gPJCt2kA8rS76yU?usp=sharing (Vieilles photos mine)

https://drive.google.com/drive/folders/1nAuhszb5DscH4nL2Q2_Y-39q50dIEbUN?usp=sharing (La découverte)

Le puits de La Padène