Historique de la pêche sur la cote catalane

La révolution néolithique par excellence, celle de la croissance fertile, naquit sur les rives de la Méditerranée orientale. Elle eut avec les mers et les rivières ses chemins fondamentaux de diffusion vers l’occident, quand dans les 10.000 ans en arrière, se consolidèrent sur le bassin méditerranéen les conditions bioclimatiques qui se sont maintenues avec des oscillations peu significatives jusqu’à nos jours.

Outre la chasse et la “domestication” d’une dizaine de plantes, ces humains pratiquaient la pêche aussi bien dans les eaux continentales que les eaux littorales. Les barrages à poissons figurent parmi les premiers pièges construits en roseaux et tiges d’osier, maintenus par des pieux fixés sur le fond. La disposition variait selon le milieu soit en chicanes, soit en forme d’entonnoir. Ces installations étaient généralement placées dans l’embouchure d’une rivière ou dans un grau d’étang ou de lagune.

L’exploitation des ressources de la mer a été assez tardive sur la côte catalane

Le littoral a vu passer de multiples hordes de conquérants : A l’aurore de l’histoire, les poussées des Ligures, des Ibères ( qui vont jusqu’au Rhône), puis des Celtes .

Les Grecs, eux, s’y installent pacifiquement pour commercer . Puis les Gaulois viennent occuper militairement tout le sud du pays. Ils en seront chassés par les Romains au premier siècle avant J.C.

Au Vème Siècle, déferlent les invasions germaniques. Les Wisigoths s’installent jusqu’au VIIIéme siècle.

Les Musulmans, maîtres de l’Espagne, franchissent les Pyrénées en 719.

C’est en 759 que Pépin le Bref met fin à la domination arabe.

Après 759, nos côtes subissent la piraterie : Les Maures ne cessent d’infester nos rivages . Ils débarquent à l’improviste, emmènent les habitants comme esclaves.

Devant le péril on prit des mesures : on construisit des tours dites “sarrazines” au voisinage de la mer, pour surveiller la côte .

Le château de Collioure fut érigé comme poste de surveillance et de refuge.

Les Sarrazins n’avaient pas le monopole exclusif de la piraterie; les Catalans l’ont pratiquée à l’occasion, et les documents conservent la trace de ces méfaits. Le16 août 1419, le Lieutenant du gouvernement du Roussillon et de Cerdagne, et les consuls de Perpignan adressent aux consuls de Narbonne une lettre en réponse à une protestation, pour la capture d’habitants de Narbonne par des pirates catalans. Les textes prouvent qu’il y avait un service de renseignements allant de Provence à la Catalogne, pour signaler les pirates.

Pourtant , c’est à partir du XIII éme que l’occupation des rivages du Golfe s’intensifie, les habitants conjuguant les travaux de la terre à ceux de la pêche. Comme il ne restait aucune tradition ancienne importante sur nos côtes, ces hommes venus de l’intérieur des terres n’ont pas trouvé de population antérieure pour les initier, comme l’avaient été les Grecs par les Achéens, ( 20 siècles avant J.C. ) et les Latins par les Étrusques, ( 7 siècles avant J.C. ) .

Le perfectionnement dans l’utilisation des engins de pêche, leur a été communiqué, d’un côté par les Italiens, de l’autre par les Catalans. Italiens et Catalans venaient pêcher dans les eaux du Golfe, plus poissonneuses grâce à son large plateau continental. Pour plus de commodité, ils s’implantaient progressivement sur nos rivages apportant ainsi de nouveaux engins, de nouvelles techniques de pêche et de navigation, et des méthodes de traitement et de conservation du poisson, (salaisons).