CR de la réunion du collectif sur le PDU du 21/03/11

Date de publication : 24 mars 2011 20:20:48

Nous avons organisé le 21 mars 2011 une réunion avec Stéphane Coppey sur le PDU, en partenariat avec l'association IODE (réseau vert des salariés Airbus). Les responsables des PDE de Météo France, de Thales Alenia Space, d'Astrium et de l'Université Paul Sabatier étaient présents.

Cette réunion a été l'occasion d'échanges animés et riches avec l'ancien président de Tisséo, qui a pu nous expliquer comment la première révision du PDU avait été réalisée et quelles sont les contraintes de l'exercice.

Voici les notes qui ont été prises par Vincent au cours de la réunion.

Introduction du PDU par Marie-Pierre Cassagne :

Le PDU est un plan qui définit les objectifs et les modalités de mise en œuvre, de 2010 à 2020, sur 117 communes dont Toulouse, des moyens pour diminuer la circulation automobile, dans un contexte de forte croissance de la population et des déplacements.

Objectifs du PDU : diminuer d'au moins 20% d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre, soit a minima, pour les modes mécanisés (hors marche à pied), passer de 78 à 70 % la part de la voiture, de 16 à 23 % la part des transports en commun, de 5 à 8 % la part du vélo.

Premiers commentaires de Stéphane Coppey :

La version 2009 du PDU révisé est le fruit d’un exercice de concertation avec les élus, les acteurs économiques et associatifs, les représentants de la société civile, en s'appuyant sur le travail de l'agence d'urbanisme et de bureaux d'études spécialisés.

Ce PDU se veut le volet transport du SCOT (schéma de cohérence territoriale), construit sur des hypothèses d'augmentation de population revues à la baisse par rapport à la période précédente, soit environ + 200 000 habitants sur le pôle urbain, dont 80 000 sur Toulouse et 120 000 sur la banlieue.

Les trajets domicile/travail représentent 17% des déplacements, sur un total de déplacements "obligés" de 30 à 40%. Les déplacements vers les centres commerciaux sont particulièrement importants.

L'agglomération toulousaine se caractérise, aux plans national et international, par un sous-financement de ses transports ublics depuis 30 ans. La Communauté Urbaine du Grand Toulouse vient seulement de passer sa contribution de 40 à 80 M€ par an, et envisage de la porter à au moins 120 M€ d’ici quelques années.

Une nouvelle opportunité se présente, avec la possibilité, Toulouse étant reconnue comme ville touristique, de porter le taux du Versement Transport (VT) de 1,8% à 2% de la masse salariale ds employeurs de plus de 9 salariés, soit une recette pour le SMTC qui passerait de 180 à près de 200M€ par an.

La version 2011 du PDU révisé ne comporte plus de projets fermes d'extension du réseau métro-tramway (sauf la desserte de l'aéroport). Il reste à être validé par rapport à l’atteinte des objectifs environnementaux fixés par la loi.

Par ailleurs, comment atteindre en 2020 l'objectif figurant dans la Charte de Bruxelles sur le vélo, à savoir une part modale de 15% ?

Au Danemark, le développement du vélo (plus de 30 % dpart modale) est le fruit d’une action globale de la société, qui comprend en particulier tout un volet de communication et de valorisation du vélo dans de très nombreux secteurs et actes de la vie quotidienne.

Questions - Discussion :

Pourquoi ne pas privilégier des actions moins couteuses et plus rapides à mettre en œuvre : aires de stationnement pour le covoiturage, pistes ou bandes cyclables sur les axes les plus fréquentés, "autoroute cycliste" pour mettre les communes de 1ère couronne à 30 mn du centre en vélo, bus et covoiturage avec voie dédiée sur la rocade, zones 30 sur l'intérieur des rocades (sauf boulevards structurants), zone piétonne à l'intérieur des boulevards ?

Réponse :

Certaines de ces mesures sont intégrées au projet de PDU, mais les modèles de calcul n'ont pas permis de démontrer leur impact majeur en termes de transfert modal --> limite des modélisations soulevée par les ingénieurs présents !

Certaines mesures n'ont pas été suffisamment défendus, portés par les groupes de pression, les associations, ni mises en évidence par les bureaux d'étude

Le groupe de travail (Mairie, GT, CG, CR, Etat, ASF) mis en place mi-2008 sur les aires de covoiturage et la circulation de bus express sur les rocades a malheureusement été brutalement arrêté par la mairie fin 2009.

Quid de la conversion de futures lignes de tram en BHNS (bus à haut niveau de service, ou bus en site propre) ?

Réponse :

Toulouse a encore 10 ans de retard dans le développement de ses infrastructures capacitaires de transport en commun. Le report à 2015 ou 2020 de toiute nouvelle décision en la matière ne permettra pas de combler ce retard et encore moins de répondre à la forte croissance de l'agglomération toulousaine et de ses déplacements dans les années à venir.

Quid de l'utilisation du train (TER / RER) pour améliorer les relations entre Toulouse et sa périphérie ?

Réponse :

L’équipe transport du Conseil Régional est culturellement opposée au train urbain, au tram-train, et même à la densification des liaisons TER cadencées dans la périurbain toulousain.

Les premiers cadencements de TER ("ligne C") l'ont été dans le cadre d'une convention SMTC / SNCF avant la régionalisation des transports ferroviaires régionaux de voyageurs (2002).

A la décharge du Conseil Régional, il faut avoir en tête la diminution de l'autonomie financière des régions et l'ordre de grandeur des coûts d'exploitation du TER SNCF : 20 à 25 € /km, contre 5 à 6 € pour du métro, du tram ou du bus urbain, et 1 à 2 € pour du car ou du transport à la demande.

Et le fret ferroviaire ?

Réponse

De 74 Md T.km en 1974, le fret ferroviaire est passé à 54 Md T.km en 2000, et à 24 Md T.km en 2010, et ce malgré l'objectif de 100 Md T.km fixé par Louis Gallois en 2000. De fait, la stratégie actuelle de la SNCF consiste à abandonner une grande partie du fret ferroviaire, sans pour autant laisser émerger de nouveaux opérateurs ferroviaires de proximité.

S Coppey a insisté sur le fait que toutes les contributions des associations avaient été intégrées dans la première version.

Donc je vous encourage à faire passer vos commentaires AVANT FIN AVRIL pour que je les compile sur le mail contact@collectif-pde.org

Merci