Poésies de Clementia p.8

DIEU REPOND TOUJOURS

(prédication)

"Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, Dieu fera tout ce qu'il promet." Le Seigneur nous dit, en Esaïe 54, v. 10, que son amour ne s'éloignera pas de nous et qu'il assurera toujours notre bonheur.

Dans le même livre d'Esaïe, ch. 58, v. 9, on peut lire "quand tu appelleras, le Seigneur te répondra ; quand tu demanderas de l'aide, il te dira : J'arrive"." Et plus loin encore, dans Esaïe 65, v. 24, Dieu nous certifie qu'il répondra avant même que son peuple appelle ; ses enfants n'auront pas fini de parler qu'il les aura entendus.

Dans l'évangile de Matthieu, ch. 6, v. 25-34, Jésus nous dit qu'il ne faut nous inquiéter de rien, et pour cela il nous donne l'exemple des oiseaux du ciel et des lis des champs. v.31-32 : "Ne vous inquiétez donc pas en disant : "Qu'allons-nous manger ? qu'allons-nous boire ? de quoi serons-nous vêtus ?" Ce sont les païens qui cherchent continuellement tout cela ? Mais votre Père qui est au ciel sait que vous en avez besoin."

La Bible est, non seulement la Parole de Dieu, mais, pour chacun d'entre nous, une longue invitation à un dialogue avec Dieu. Le Seigneur a parlé, dès le début, tout a été créé par sa Parole, et c'est Dieu qui s'est fait connaître aux hommes, les invitant à l'adorer et à le prier, à lui demander tout ce dont ils avaient besoin. Et nous voyons, dans la Bible, l'histoire du peuple de Dieu et la façon dont Dieu prend soin de son peuple et exauce ses prières. Alors, nous pouvons avoir confiance, sachant que Dieu répondra de la même manière à nos propres prières.

Maintenant, une question se pose peut-être à nous... Dieu répond-il toujours ? Aussi bien que nous connaissons souvent des cas de prières exaucées presque instantanément, autant peuvent nous venir à l'esprit des exemples de personnes, dans notre entourage, qui souffrent depuis des années, et ont l'impression que Dieu les a oubliées, qu'il n'a pas entendu leurs prières. Pourquoi, dans ces cas-là, pourrait-on dire que Dieu n'a pas répondu ?

Tout d'abord, la prière a-t-elle vraiment été faite avec foi ? c'est-à-dire, en priant avions-nous assez confiance en Dieu, en sa puissance ? "Tout est possible pour celui croit" dit Jésus en Marc 9, v. 23. Souvent l'homme a plus confiance en lui-même qu'en Dieu. Mais quand il touche le fond du désespoir, et n'a plus du tout confiance en lui, il n'ose même plus espérer en Dieu. Alors que Marc ch. 10, v. 27 nous rappelle que "si c'est impossible aux hommes, ce n'est pas impossible à Dieu, car tout est possible à Dieu".

Peut-être aussi avions-nous vraiment la foi au moment où nous avions prié Dieu... Puis l'exaucement a tardé à venir, et au fil des jours, des semaines, des mois, le doute s'est installé en nous... Le temps qui passe pèse lourd dans nos petites existences humaines qui sont sans cesse basées sur la montre ou le calendrier, alors que pour Dieu les heures, les jours, les années sont à une échelle toute différente, que nous ne pouvons pas comprendre.

Mais Dieu nous a assuré qu'il répondrait à nos prières. Dans Marc 11, v. 24, Jésus nous dit : "Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu et cela vous sera accordé". La réponse à notre prière vient, elle est en route, elle arrivera en temps voulu, à l'heure de Dieu.

Alors, continuons de croire ; et persévérons dans la prière en rendant grâces parce que l'exaucement est en chemin, la guérison, le conseil, la réponse... Cette période d'attente met notre confiance en Dieu à l'épreuve, et notre foi peut en sortir fortifiée.

Mais il est aussi facile d'abandonner, de se décourager pendant cette attente. Et lorsque nous cessons de croire, la réponse s'arrête dans sa marche vers nous. Nos doutes construisent un mur infranchissable entre notre prière et l'exaucement. Lorsque nous doutons, demandons à Dieu, comme le père d'un enfant démoniaque en Marc 9, v. 24 : "Je crois ! viens au secours de mon incrédulité", et restons persévérants dans la prière, dans l'attente confiante de la réponse de Dieu.

Evidemment, nous n'invoquerons pas Dieu en lui faisant une sorte de chantage, dans le genre "Si tu existes, réponds à ma prière", ou en promettant de venir plus souvent au culte lorsque notre prière aura été exaucée...

De la même manière, nous ne prendrons pas Dieu pour une sorte de distributeur automatique, bien pratique lorsqu'on a besoin de lui mais qu'on délaisse dans un coin et qu'on oublie lorsque tout va bien pour nous. Dieu veut être pour nous le compagnon des jours de joie comme des jours de peine.

Dieu est notre Père. Il sait mieux que nous de quoi nous avons besoin. Alors, quelquefois, notre prière n'aura pas la réponse que nous attendions. Dieu nous donne ce qui est bon pour nous. Nous ne comprendront peut-être pas tout de suite pourquoi les événements n'iront pas dans le sens où nous les avions souhaités... mais quelque temps après, nous pourrons souvent reconnaître que la main de Dieu était passée par là, et que c'était en fin de compte la meilleure réponse possible à notre prière.

N'oublions pas, en priant, l'exemple de Jésus lui-même, et répétons ce qu'il dit à son Père au Jardin de Gethsémané, que nous lisons en Matthieu 26, v. 39 et 42 : "Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux... Que ta volonté soit faite"

Lorsque tout va mal, que les prières ne sont pas exaucées comme nous le souhaiterions, nous pouvons demander à Dieu de nous envoyer son Saint-Esprit, le Consolateur, qui peut nous aider à comprendre la volonté de Dieu et nous rassurer dans l'épreuve.

Quand la prière n'est pas exaucée comme nous l'aurions voulu, quand il nous semble que Dieu ne nous répond pas, c'est peut-être pour nous éprouver, dans le sens où le mot "épreuve" signifie "leçon à tirer", expérience, d'où nous pourrons sortir grandis et fortifiés dans notre foi et notre attachement au Tout-Puissant.

Il est aussi un cas où nos prières ne peuvent être exaucées. C'est lorsque notre coeur est encore plein de rancune, que nous n'avons pas tout pardonné à tous nos frères. Dans Marc 11, v. 25, Jésus nous dit : "Quand vous êtes debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos péchés".

Avant même notre naissance, Dieu a envoyé son Fils mourir en sacrifice sur la croix pour le pardon de nos péchés, les miens, les tiens, ceux de tous nos frères humains : quel amour est plus grand que celui de Dieu pour ses enfants ?

Nous savons que Dieu est bon, qu'il nous pardonne ; par amour et respect pour lui, nous devons pardonner à notre prochain avant de vouloir nous approcher de Dieu dans la prière.

L'épître de Jacques nous parle encore d'autres prières qui ne sont pas exaucées, ch. 4, v. 2-3 : "Vous désirez quelque chose, mais vous ne pouvez pas l'avoir, et alors vous êtes prêts à tuer ; vous avez envie de quelque chose, mais vous ne pouvez pas l'obtenir, et alors vous avez des querelles et des luttes. Vous n'avez pas ce que vous voulez, parce que vous ne le demandez pas à Dieu. Et si vous demandez, vous ne recevez pas, parce que vos intentions sont mauvaises : ce que vous demandez, vous voulez l'utiliser pour vos propres plaisirs."

N'oublions pas que nos prières ne devraient pas être égoïstes, et que toutes choses de notre vie devraient être pensées et vécues au nom du Seigneur et selon sa volonté. L'apôtre Paul nous le rappelle dans son épître aux Colossiens ch. 3, v. 23 : "Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre coeur, comme si vous travailliez pour le Seigneur, non pour des hommes seulement".

Et lorsque Dieu nous a répondu, que notre prière a été exaucée, n'en tirons aucune gloire personnelle ; la réponse à notre prière n'est pas venue selon nos mérites personnels, mais selon la volonté de Dieu. Et nous pourrons répéter du Psaume 115, le premier verset :

"Ce n'est pas à nous, Seigneur,

non, ce n'est pas à nous que revient la gloire,

mais à toi, pour ta bonté et ta fidélité."

Amen

© Clementia

02 février 1992

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