Poésies de Clementia p.4

DEUX FLEURS FANEES

Les fleurs des prés, que cet après-midi

Pour mon petit Bastien j'avais cueillies,

Etaient couleur d'azur, mais ont pâli :

Nous les avons arrachées à la vie.

Avec leurs soeurs que le soleil chauffait,

Leurs pétales, langoureux, s'étiraient

Dans la chaleur, la douce volupté...

Une main humaine a tout saccagé.

Un peu d'eau, un pot à confitures

Dans une froide chambre grise

Ne peuvent remplacer la Nature.

Pour notre pâle petit Sébastien

J'ai fait pâlir ces pauvres fleurs des champs.

La vie d'une fleur ne vaut-elle rien,

Pour finir en un sourire d'enfant ?

© Clementia

1978

MATTHIEU

Que tes yeux grands ouverts sur le monde sourient,

Impatients de découvrir comment est la vie !

A la source lactée ta bouche est gourmande.

Tes menottes qui pour câliner se tendent

S'agrippent aussi à un doigt ou aux cheveux

Pour t'approcher de ta maman, pour lui donner

Dans un chaud murmure un doux bisou mouillé.

La tétée finie, un rot, tu as le hoquet.

Ou bien, tu racontes d'autres syllabes.

Maman te change... bougez petites jambes !

Tu te frottes les yeux, car tu as bien sommeil ;

Dors. Tes frères coquins hâteront ton réveil.

Tu leur souris. Ils peuvent même t'embêter,

Tu laisses patiemment faire sans protester.

Ta peau est très douce, tes cheveux sentent bon,

Tu es mon gentil petit bonhomme tout rond.

Tu me donnes l'exemple de la patience,

J'aimerais que si sage tu restes toujours.

Côtoie les humains méchants avec prudence.

Matthieu, cadeau divin, que ta vie soit AMOUR.

© Clementia

1980

MES MERCIS A LA VIE

Toute seule parmi la foule

Dans cette église j'étais triste

Mais j'ai dit merci à la vie

J'ai dit merci pour les vitraux

Qui de lumière ont flamboyé

J'ai dit merci pour les beaux chants

Qui adoucissaient tant ma peine

J'ai dit merci pour la journée

Qu'esseulée j'avais eue sereine

J'ai dit merci pour ce moment

De calme et doux recueillement

J'ai dit merci pour cet amour

Qui dans mon coeur grandit sans cesse

J'ai dit merci pour les sourires

Qui aux visages rayonnaient

J'ai dit merci pour les encens

Volant, tournoyant, dans le choeur

Et j'ai dit merci pour ma joie

Quand je te reverrai enfin

Et ensuite j'ai lâché prise

Portée, bercée par la musique

J'ai loué et j'ai adoré

Et soudain je t'ai aperçu

Tu étais quand même venu

Je suis allée te retrouver

Et tout près de toi j'ai chanté

Mon coeur tout joyeux transporté

De tout mon amour j'ai redit

Mille mercis pour cette vie

Mille mercis pour ta présence

Qui pour moi est comme un cadeau

Mille mercis pour ton sourire

Qui montre quand tu es heureux

Mille mercis car tu existes

Merci car c'est toi que j'aime

Et que ton bonheur, c'est ma vie.

© Clementia

06 octobre - 27 octobre 2005

PETITE FILLE, TU AS DE LA PEINE

Petite filleDéjà adolescenteTu as ta première

L'ENFANT EST MALADE...

La maman est inquièteEn haut dans sa chambretteSon enfant est malade depuis plusieurs jours.La fièvre le taraude et trempe ses draps affolésL'ombre guetteIl tousseCherche sa respirationSes yeux pleurentIl ronfle avec son nez bouchéLes cauchemars se bousculent dans ses délires fiévreuxLes murs et les rideaux se parent de monstres hideuxLa couverture devient des camions des autosQui menacent de l'écraserUn arbre malsain grandit dans ses voies respiratoiresEtendant en lianes son caressement constricteurMaintenantUne chape de sables mouvantsVeut engloutir l'enfantSous les ricanementsDe djinns s'esclaffantL'enfant gémitL'enfant pleureL'enfant a peurLa mère prie et supplieDans son délire voilà qu'il chanteIl parle d'un céleste ailleursOù il attendra de te retrouverLa maman étreint tendrement l'enfantElle pleureElle a peurElle sent rôder l'ombre avide

Peine d'amour

Celui qui étaitDans tous tes rêvesTe trouvait trop gamine

Et te voulait pour seule copine

Devant toiIl papillonne maintenantSes premières amourettes

Pour te montrer que lui il est un "grand"

Laisse-le à ses jeux bêtesLaisse-le se croire importantTu vois il n'est pas si intelligent

Quand il fait son intéressant

Laisse passer les joursLaisse venir le temps où toi aussiTu découvriras l'amour

De la Faucheuse qui guette

D'un gentil garçon qui lui te méritera !

Une forme rassuranteD'un rouge orangéEtoilée de paillettesSe pose auprès du petit litEt veille l'enfantLe réconfortantLe rassurantEt chassant tous les cauchemarsDes mains chaudes et doucesSur ses bronches et sur son frontDéposent le réconfortDans la lumineuse caresse d'un halo bleu indigoLa fièvre capituleEt s'envoleLe souffle du petit redevient apaiséLe sommeil apporte un soulagement réparateurLa lugubre ombre fataleEst partie dépitéeGuetter funestementD'autres âmes pour sa sinistre moissonBientôt l'enfant se lèvera guériIl pourra retourner à ses jeuxEt à l'école retrouver ses amisLa maman rassuréeD'un baiser l'a bordé

© Clementia

27/01/2006

Et leurs cœurs joyeux s'épanouissent en louanges.

© Clementia

16 janvier 2006

L'ENFANT DE NULLE PART

Elle était perdue, tranquille et pure,Ce bibelot neuf dans ce tas d'ordures,L'enfant que chacun voulait ignorer.Qui savait d'où elle était arrivée,

L'enfant de nulle part ?

Elle était belle, fraîche et candide,Seule, parmi tant de gens perfides.Son lit était de feuilles ou de mousseLorsque parfois elle était trop lasse,

L'enfant de nulle part.

Elle avait quinze ans, l'âge des espoirsPourtant personne ne semblait la voir.Tout autour d'elle n'était que plaisir,Qu'insouciance et péché... Tendre martyr,

L'enfant de nulle part... !

Et un jour, soudain, elle a disparuComme jadis elle était apparue.Car peut-être avait-elle trop souffert,Ou l'avait-on livrée à Lucifer,

L'enfant de nulle part ?

Maintenant, bien des années ont passé,Et on l'a complètement oubliée,Et puis peut-être reviendra-t-elleEt peut-être ne verra-t-on qu'elle,

L'enfant de nulle part...

© Clementia

1971

SIGNES

VIVRE DANS CE MONDE

J'aurais aimé de longues robes à paniers,

Perruques, menuets, clavecins, violons...

Romances, poésies, courtisans et chansons,

Brocarts, soies, parfums, dentelles enrubannées...

J'aurais aimé... Ronde d'Amour, sans violence,

L'animal, de l'homme pourrait être l'égal,

Au lieu que l'homme soit plus vil qu'un animal,

Alors tous ensemble, en Amitié, entreraient dans la danse.

J'aime lire, rêver, la musique douce,

J'aime à la fois la solitude et l'amitié.

Aimant les animaux, je ne veux les tuer...

Ah ! Vivre avec eux, en forêt, sur la mousse !

Quel monde violent, irréfléchi et bruyant !

L'homme n'est qu'une brute asservie par la chair,

L'entr'aide n'est plus ; la foule n'est qu'une mer...

L'homme oublie bien vite qu'il était un enfant.

Je ne peux vivre dans ce monde hypocrite,

Ce monde de plaisirs, ce monde perverti,

Dans ce monde où chacun ne pense plus qu'à lui,

Ce monde où tout va mal, où tout va trop vite...

Vivre comme vous, carnivore et cruelle ?

M'enivrer de fumée et de bruit, oublier ?

Oublier de rêver, oublier de prier ?

Oublier combien la vie peut être belle ?

Mais quel profit en aurais-je, et quelles joies ?

Faire semblant d'aimer, oubliant l'amour vrai ?

Au lieu de l'Amitié, un masque de gaîté,

Cachant qu'on ne ressent plus jamais de vraie joie...

Je ne peux vivre dans ce monde factice,

J'ai entrevu les plaisirs si beaux, si simples,

Que seuls peuvent connaître des cœurs sans fardeaux

Cherchant à vivre en Harmonie et sans vice.

Ne plus me tourner vers ce que j'aurais aimé,

Mais construire un monde positif et juste,

Monde de l'Esprit où l'homme enfin adulte

S'oublierait enfin, pour partager... Aimer !

© Clementia

1984

Si j'envoie un pétale de roseSe poser doucement près de toiChaque fois que tu me manquesLorsque je pense à toiTes pas seront sans cesse

Un parterre de fleurs

Si je dis au léger papillonDe te veiller durant ton sommeilEt d'habiter dans tes rêvesIl te caresseraQuand tu le trouveras

Au matin sur ta joue

Et si je fredonne une chansonEn la laissant d'envoler vers toiNi le temps ni la distanceN'empêchent son baiserD'arriver sur tes lèvres

Pour qu'aussi tu la chantes

Si j'envoie une blanche colombeVoler près de toi sur ton sentierC'est elle qui garderaTon chemin du malAccompagnant ta route

D'une aile rassurante

Et si je demande à une étoileD'éclairer la froideur de la nuitElle sera un clin d'œilDisant tu n'es pas seulA cheminer ainsi

On pense encore à toi

Vois tous les signes de mon amourAuprès de toi la nuit et le jourIl n'y a pas de hasardTu peux être certainQue je veille sur toi

Et que je pense à toi.

© Clementia21 octobre - 28 octobre 2005

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