Pont voie ferrée en 1940

Le Pont de la voie ferrée en 1940 ( extrait des carnets du STO de Roger LOUIS).

En octobre 1940, après deux refoulements à Sault-les-Rethel, ligne de démarcation de la zone interdite, Georges NONNON parvient à retourner dans les Ardennes en passant par Nancy. La préfecture le réquisitionne à la réfection du pont de chemin de fer de Mézières enjambant la Meuse, détruit en mai 1940. L'érection du pilier en béton armé nécessite de nombreuses manœuvres de débarquements de péniches chargées de grèves ou de sacs de ciment. Ce travail pénible était bien rémunérer, la nourriture abondante en comparaison de ce que percevait la population qui souffrait de la pénurie :

« On améliorait, tout de même, son sort : à l'occasion des passages des convois chargés de charbon qui ralentissaient à l'accès du pont provisoire, on y substituait discrètement quelques morceaux que l'on s'empressât de camoufler le long des voies pour ensuite les récupérer le soir afin d'augmenter notre faible ration de chauffage. L'excédent restait à la disposition des gens qui connaissaient et profitaient de la combine ».

Ce pont fut neutralisé par un ardennais de Beaumont en Argonne, le caporal-chef Jean Lalonde du 3ème régiment du génie stationné à Arras. « L’ennemi se trouvait en position sur les hauteurs de Bazavaux, près de St-Laurent, placé à 300 m des panzers :" j’ai rampé jusqu’au détonateur que j’ai actionné. Aussitôt le pont s’écroula avec fracas dans la Meuse. Peu après, je rejoignis des sapeurs pour mener une mission en commun sur la Meuse. Il s’agissait de couler plusieurs péniches qui risquaient de permettre à l’ennemi d’utiliser un pont de bateaux. Là encore la mélinite eut vite fait d’envoyer les bateaux par le fond ! ».

Une fois la mission accomplie les valeureux combattants ont été faits prisonniers.