« Philosophie » de l’ouvrage :
Cet extrait de l'avant-propos indique les intentions de l'auteur.
Le cadran solaire, un sujet qui « défie le temps ». Il existe de nombreux ouvrages, anciens ou modernes, qui abordent ce thème. Certains apportent un éclairage historique ou font preuve d'encyclopédisme. D'autres insistent sur l'aspect technique de la réalisation d'un cadran. Il y en a d'un abord abrupt avec une formulation mathématique pour initiés. Bref, chacun de ces livres a ses qualités propres, mais une compréhension globale du sujet impose de faire « le grand écart » entre eux, une gymnastique parfois bien éprouvante. Le présent ouvrage a l'ambition de s'adresser à tous les amateurs de cadran solaire en fournissant un « tout en un ». Mais il n'est pas une « somme » et revendique sa différence. Il propose une excursion vagabonde et gourmande au pays de la gnomonique. Vagabonde, parce qu'elle s'aventure parfois hors des sentiers battus sur des chemins inusités voire inexplorés et gourmande parce qu'« on » ne s'interdit pas de prendre le temps du plaisir et de la contemplation. Il y a même, parfois, un goût certain pour les détours, et oui, juste pour jouir d'autres points de vue. Chaque chapitre est une petite saynète où évoluent trois personnages. Il y a le cadranier dont le savoir constitue l'étoffe du discours et deux enfants Paul et Mick. L'un connaît, un peu, la matière du sujet. Il s'agit de Paul. L'autre, Mick, en ignore tout. Il faudra « partir de zéro ». Par bonheur, Mick est vive, s'interroge et pose des questions. Les enfants sont exigeants. Ils veulent tout comprendre. Qui le leur reprocherait ? Ils peuvent intervenir à tout moment dans le débat ou à propos d'un dessin. Ils sont libres et en profitent parfois pour se livrer à leur bonne (ou mauvaise) humeur. Le dialogue entre ces trois acteurs rend l'approche scientifique du sujet plus détendue. Le lecteur peut se mettre en scène et s'identifier à chacun des trois selon sa disponibilité…
Particularités de l’ouvrage :
Le livre est original autant sur la forme que sur le fond et par l'esprit.
La forme. Le livre reprend (en toute modestie) la voie initiée par Galilée dans le « Dialogue ». Il met en scène un échange argumentaire entre trois personnages. L'un est initié et développe son savoir devant les deux autres. Ceux-ci peuvent faire rebondir la conversation vers des espaces peu visités. La division habituelle en paragraphes, sous-paragraphes, etc. n'est plus de mise. Pour autant, ce n'est pas la pagaille ! Les éléments clés de l'argumentation sont mis en relief dans le texte et constituent des appuis pour les raisonnements.
Le fond. Les ouvrages généralistes sur le thème du cadran solaire adoptent systématiquement une décomposition des cadrans plans en sous-catégories en fonction de leur orientation. Ils sont horizontaux, verticaux, sud, nord, est, ouest ou intermédiaires, inclinés vers le haut ou vers le bas, etc. Le traitement mathématique est propre à chaque circonstance. Ici, cette classification n'est pas retenue. Tous ces cadrans sont cousins. Un traitement unique donne une clé universelle pour réaliser n'importe quel cadran plan. Cette approche est connue mais est très rarement développée et n'a jamais, comme ici, un rôle central. Par ailleurs, sont totalement nouvelles les démarches détaillées dans une autre approche du cadran plan proposée ici, démarches tout aussi universelles. De même, les pratiques géométriques de construction d'un cadran plan sont profondément renouvelées et simplifiées. Une manière de faire, quasiment inconnue, trouve ici toute sa place.
L'esprit. Le livre que je propose a le souci constant d'apporter la justification des démarches entreprises. Les protocoles de construction géométrique sont démontrés et illustrés par de nombreux dessins. Toutes les formules mathématiques sont établies. Les outils mathématiques sont rappelés. La méthode va encore plus loin. Le livre fait le tour de toutes les voies possibles de construction des cadrans plans, méthodes géométriques, usage de règles, calculs. Mais elles sont confrontées entre elles à travers la réalisation d'un seul et unique cadran. De la sorte, elles se confortent et se justifient mutuellement. Cette « prise de risque » est, à ma connaissance, unique dans la littérature gnomonique.
Enfin, signalons le ton. La forme du discours rend possible l'usage d'une parole libérée des contraintes académiques. Il en résulte une liberté de ton autorisant l'humour, la dérision, les références amusantes et même les calembours. Un sourire n'a jamais empêché de lire.