Le bégaiement est un trouble du flux de la parole qui se manifeste par des répétitions insistantes de sons, de syllabes ou de mots, des blocages, des prolongements de sons, des mots d'appui qui altèrent la fluidité de la parole et donnent l'impression d'un effort. Le comportement d'effort peut aussi prendre la forme de tensions respiratoires (halètements, essoufflements), de mouvements incontrôlés du visage (tics des yeux, des lèvres) ou du corps (cou en arrière, poing sur la cuisse, coup de pied sur le sol, etc.).
Le bégaiement peut aussi paradoxalement passer inaperçu, la personne qui bégaie parvenant à le dissimuler en utilisant des stratégies - on parle alors de bégaiement masqué - .
C'est un trouble qui apparaît dans la relation aux interlocuteurs : c'est en cela qu'il est un trouble de la communication. On ne bégaie généralement pas, ou peu, lorsqu'on parle seul à haute-voix, qu'on s'adresse à un animal ou à un enfant en bas-âge.
Une de ses caractéristiques principales est sa fluctuation; il varie en fonction des situations, des moments de la journée, des émotions, du stress, des interlocuteurs et surprend celui qui bégaie qui ne sait pas s'il va bégayer ou non. Il retentit sur la vie sociale, professionnelle et affective en provoquant la gêne, le rire, le rejet et peut devenir un véritable handicap, encore souvent mal compris et source de grande souffrance.
On sait actuellement qu'il existe une composante génétique et une prédisposition plus importante à bégayer si quelqu'un de sa famille bégaie ou a bégayé mais que cela ne constitue en rien une condition suffisante pour qu'apparaisse un bégaiement. D'autres facteurs interviennent:
le niveau de langage de l'enfant (retard de parole, parole riche et abondante)
son tempérament (volontaire, anxieux, perfectionniste)
son environnement (rythme de vie, réactions de l'entourage à sa difficulté, etc.)
son histoire (évènements dans la famille, fratrie, etc.).
Le bégaiement est donc un trouble multifactoriel où composantes neurologiques, motrices, émotionnelles et environnementales interagissent en permanence.
Il apparaît le plus souvent entre 2 et 5 ans et touche 1 personne sur 100, soit plus de 600 000 personnes en France. Il concerne plus les garçons que les filles (4 garçons pour 1 fille).
Il existe également des bégaiements d'origine neurologique qui surviennent généralement en lien avec des lésions cérébrales acquises, après un accident vasculaire cérébral ou de l'épilepsie.
Une thérapie peut être entreprise à tout âge. Selon l'âge du patient, les démarches thérapeutiques sont différentes :
chez le jeune enfant, la prise en charge est essentiellement familiale, les parents étant au cœur du traitement.
A partir de 5-6 ans, l'accompagnement parental est souvent doublé d'une prise en charge individuelle de l'enfant. Des séances de groupe peuvent également être associées pour aider l'enfant qui entre de plus en plus dans la vie sociale.
Pour l'adolescent et l'adulte, le traitement se fait en individuel et en groupe. Le groupe s'avère particulièrement intéressant au moment de l'adolescence où le regard des autres devient si important.
D'autres thérapies agissant indirectement sur le bégaiement peuvent au besoin être associées aux séances orthophoniques pour cibler des aspects particuliers (psychothérapie, hypnose, relaxation, sophrologie).