Histoire locale

La teinture et les étoffes d'hier à aujourd'hui

La teinture végétale est un art issu de milliers d’années de pratique et les teintures naturelles ont coloré les étoffes et les vêtements des plus grandes civilisations.

En Europe les fibres traditionnelles étaient le lin, le chanvre, la soie et la laine et les couleurs provenaient de ressources locales comme par exemple la gaude, la garance et le pastel des teinturiers.


Les manufactures de teinture à Genève

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec le commerce des produits exotiques, le coton arrive en occident, importé par les hollandais, les anglais et les portugais.

L’Europe entière s’enthousiasme pour des toiles de coton imprimées appelées «Indiennes». Ces étoffes, agréables à porter, sont une alternative résistante au lin et à la laine habituellement utilisés pour fabriquer des vêtements. Avec leurs motifs imprimés, ils sont aussi attrayants que la soie mais bien meilleur marché.


Un engouement sans précédent pour ces Indiennes va marquer durablement la société, l’économie et la mode pendant près de deux siècles. Les manufactures genevoises y jouent un rôle important. En effet, le contexte politique Suisse favorise le développement des indiennes alors que l’Angleterre, la France et la Prusse tentent de protéger leurs tisserands (laine, soie et lin) des cotons asiatiques. De 1685 à 1759 la France interdit l’importation et la production d’indiennes.


En 1690 les premières manufactures sont fondées par des réfugiés Huguenots, à Genève, suite à la révocation de l’édit de Nantes. En 1759, Genève comptera une dizaine de manufactures employant des milliers de personnes.


Une grande partie de la production est exportée entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques et trouve des débouchés jusqu’en Asie.

Le déclin du commerce local des Indiennes commencera vers 1790 et sera dû à la concurrence étrangère.


A la fin du XIXe siècle le développement de l’industrie textile et la découverte des colorants de synthèse s’imposent et remplacent la culture des plantes tinctoriales.