J'ai répertorié sur ce site des tâches ayant le potentiel de développer la compétence 1. Ce ne sont pas automatiquement ou absolument des «C1» . Cela dépendra du moment où vous ferez réaliser la tâche, des tâches réalisées en amont par vos élèves, de votre intention pédagogique, des modalités de travail, etc. Vous trouverez ci-dessous quelques caractéristiques ou indicateurs qui permettent d'identifier si une tâche permet de développer la compétence 1. Vous trouverez également quelques analogies pour être en mesure d'identifier si vos élèves sont en train de développer leur compétence 1. Finalement, le classement des tâches a été effectué par niveaux pour faciliter vos recherches, mais la plupart des tâches peuvent être réalisées dans plusieurs niveaux tout dépendamment de votre intention.
Je vous invite à faire vivre plusieurs de ces tâches à vos élèves en cours d'année en complément des tâches de compétence 1 plus traditionnelles que l'on utilise depuis nombre d'années.
Cela permettra aux élèves de développer leur compétence à résoudre une situation-problème de façon beaucoup plus approfondie et vous pourrez baser votre jugement professionnel sur un portrait de leur compétence plus représentatif/significatif. Pour évaluer ces tâches, les grilles habituelles ne sont pas toujours les outils les plus conviviaux. Je vous invite à essayer divers outils pour évaluer vos élèves à travers ces tâches.
N'hésitez pas à m'interpeller si vous avez des questions!
IMPORTANT : Il n'est pas nécessaire de retrouver toutes ces caractéristiques dans une tâche pour être en mesure d'identifier qu'une tâche permet de développer la C1.
Présentation : La façon dont la tâche est présentée peut être très variable (mots, image, vidéo, etc.) et/ou la façon de présenter le résultat n’a pas été présentée antérieurement.
Contraintes : Une ou plusieurs contraintes doivent être satisfaites dans la tâche.
Ampleur : L’ampleur de la tâche peut être variable (20 minutes, 40 minutes, 75 minutes, etc.).
Allers-retours : La résolution exige de nombreux allers-retours et fait appel à l’anticipation, au discernement et au jugement critique.
Ouverture : Il y a des choix dans la tâche qui amène une ouverture et plusieurs solutions possibles.
Déstabilisant : Le problème déstabilise; il amène l’élève sur un terrain inconnu.
Stratégies : Plusieurs stratégies peuvent être envisagées pour résoudre le problème.
Concepts : La tâche enchâsse plusieurs concepts tirés de divers champs mathématiques.
Nouveauté : La situation n’a pas été présentée antérieurement en cours d’apprentissage.
Combinaison : La résolution du problème exige le recours à une combinaison non-apprise de règles ou de principes dont l'élève a fait ou non l'apprentissage.
Disponibilité : L’information n’est pas toujours disponible, du moins pas toujours de façon explicite ou textuelle.
Lorsqu’on doit assembler un meuble à l’aide d’un mode d’emploi par exemple, on suit les étapes et on avance graduellement vers notre objectif. Cela peut nécessiter tout de même un bon niveau de compétences même si nous avons une marche à suivre.
Même principe pour un ébéniste qui fabriquerait un meuble. Bien qu’il doive exercer ses compétences, il sait grosso modo dès le départ les étapes à suivre et où il veut arriver à la fin.
Lorsqu’un objet brise et qu’on doit le réparer, on doit d’abord le démonter pour constater les “dégâts” ou pour identifier le problème. Par la suite, il peut y avoir différents essais pour régler le problème en question, et la façon de réparer l’objet (ou certains mécanismes) peut nous amener à faire preuve de créativité (système D), d’essais-erreurs, de collaboration avec d’autres personnes, etc. Ultimement, il est possible qu’on ne parvienne pas à réparer l’objet ou qu’il ne revienne pas dans son état initial. Une telle situation a plusieurs similarités avec les caractéristiques d’une situation-problème (C1).
Une tâche ayant le potentiel de développer la compétence 1 viendra avec un certain degré de déstabilisation. Il n’est pas nécessaire d’être dans l’extrême droite pour considérer qu’un problème (tâche, activité, projet, etc.) permet de développer la compétence 1. Cependant, le fait d’être situé dans l’extrême gauche devrait nous indiquer que le problème n’a pas nécessairement ce qu’il faut pour développer cette compétence. Parfois, le fait de donner une "pratique" semblable à une tâche enlève cet aspect déstabilisant et peut diminuer, voire éliminer le potentiel de C1.
Pour ceux qui connaissent l’infographie de James Nottingham The learning pit, j’ai fait une adaptation pour tenter d’illustrer comment on pourrait identifier une tâche qui a le potentiel de développer la compétence 1.
Un problème ayant le potentiel de développer la compétence 1 nous amènera davantage à aller dans le “learning pit”.
Si on passe d’un côté à l’autre par la passerelle sans trop avoir d’embûches, la tâche a possiblement un moins grand potentiel de développer la compétence 1. Cela ne veut pas dire pour autant que ça ne peut pas être une belle résolution de problème, mais le parcours est moins sinueux, plus prévisible et fait moins appel à la créativité et la prise de risques.
En allant dans le “pit”, cela nous amène à essayer diverses stratégies, à tomber, à revenir sur ses pas, parfois à se décourager, à demander de l’aide, etc.
L'emploi du mot "solution" à la fin est important. On n'arrive pas nécessairement tous à la même ou à la bonne réponse, mais nous aurons tous une solution, une démarche à présenter.