Indochine

Campagne d'Indochine des Bataillons de Marche du 4e RTT

Début 1947 le 4e RTT forme un bataillon de marche pour l'Indochine qui séjourne du 16 mars 1947 au 11 août 1949 en Annam. Le bataillon de marche du 4e RTT est dissous le 03 septembre 1949. Sa base arrière est à Phan Thiet d'où il rayonne sur les plateaux moïs.

Il sera remplacé par une nouvelle formation le 3ème bataillon de marche du 4e RTT qui séjourne du 19 octobre 1949 au 26 janvier 1955. Ses campagnes sont successivement au Cambodge d'octobre 1949 à octobre 1952, puis en Cochinchine d'octobre 1952 à octobre 1954 et enfin en Annam de novembre 1954 à janvier 1955, fin de son séjour.

Le 2ème bataillon de marche du 4e RTT est constitué pour un séjour du 30 avril 1950 au 15 mars 1955. Ses campagnes sont successivement en Cochinchine de mai 1950 à décembre 1950, au Tonkin de janvier 1951 à mai 1951, en Annam de juin 1951 à mars 1955 date de la fin de séjour.

Jonction assurée avec le poste d’Amléang par le du 3/4e RTT

Le poste d’Amléang est un bastion avancé vers la montagne, à l’ouest de la voie ferrée et de la route, de Phnom Penh à Battambang. Un travail de ralliement est réalisé parmi les les populations soumises au contrôle du Viêt-minh. Isolé par de fréquentes incursions ennemies dans son voisinage et aux abords de celui-ci, il l’est plus encore par la montée des eaux en ce mois de septembre. Le 3/4e RT, en garnison à Kompong Chnang, est chargé de l’occuper et de le ravitailler. Les tirailleurs sont à 70 km à vol d’oiseau, mais à une distance assurément beaucoup plus importante par les pistes.

Photos et texte du ECPA.

Le Bataillon de marche du 4e RTT Au Sud-Annam, le général Henri LORILLOT ne dispose que de cinq bataillons[les 3ème et 4ème BMEO, les 2ème et 3ème bataillons du 2ème REI (Régiment Étranger d'Infanterie), le Bataillon de Marche du 4ème RTT (Régiment de Tirailleurs Tunisiens), appuyés par des canonniers du GACML (Groupe d'Artillerie Coloniale de Montagne du Levant) ou du GACAOF (Groupe d'Artillerie Coloniale de l'Afrique Occidentale Française)], pour tenir une zone qui englobe non seulement la côte du cap Varella (province de Khanh Hoa) à Phan Thiêt (province de Binh Thuan), mais aussi les plateaux moïs. La pacification est presque terminée en pays moï, malgré la proximité de la zone viêt de Quang Ngaï. Elle touche 70 à 80% des villages entre Nha Trang et Phan Rang, au centre du territoire, mais elle progresse difficilement dès que l'on se rapproche du cap Varella ou de la Cochinchine. Dans les régions de Ninh Hoa et de Phan Ri, 30% seulement des villages se sont ralliés. Quant à la côte au sud de Phan Rang, du reste quasi désertique, elle est pratiquement abandonnée au Viêt-Minh. En outre, une grande partie des troupes du général LORILLOT se consacre en priorité au maintien des communications par voie ferrée de Saigon à Nha Trang et à Dalat – avec en particulier le train blindé de la Légion –, ainsi qu'à l'occupation des petits ports de pêche de Phan Thiêt et de Phan Ri. Le commandement local se trouve réduit à ne mener que de petites opérations de détail avec les unités de secteur et les maigres réserves du territoire pour maintenir la situation. Dans chaque province de la plaine et en bordure des plateaux, les Viêts opposent un régiment à chaque bataillon français. La partie n'est pourtant pas inégale, les bataillons français, plus solides, mieux armés et mieux encadrés, ont refoulé les Viêts presque partout dans la montagne et un équilibre s'est établi entre les adversaires. [D'après le Général Yves GRAS : « Histoire de la guerre d'Indochine »].

Bref historique de la guerre d'Indochine, le contexte ci-dessous concerne la participation des bataillons de marche du 4e RTT.

Le 19 décembre 1946, l’attaque par le Vietminh marque véritablement le début de la guerre d’Indochine. Au début du mois de mars 1947, alors que les premières unités de tirailleurs arrivent sur le théâtre indochinois, le corps expéditionnaire français en extrême orient (CEFEO) tient solidement le Cambodge, le Laos, le pays Thaï et les plateaux du Sud-Annam. Il a redressé une situation militaire critique au Tonkin et repris l’initiative dans toute l’Indochine. Mais il doit se contenter de tenir, au nord, un dispositif restreint le long des principales routes entre Hanoï et Haïphong, Tien Yen et Langson, Tourane et Quang Tri, tandis que l’occupation de la Cochinchine reste superficielle et précaire.

Le plan d’action militaire adopté, le 10 février 1947, envisage de tout mettre en œuvre jusqu’à l’automne pour essayer de pacifier la Cochinchine, puis de lancer au début octobre une offensive au Tonkin pour détruire le gouvernement et les troupes régulières du Vietminh dans ce qui est appelé le « réduit tonkinois », vaste zone de montagne, de calcaire et de forêts autour de Bac Kan et de Thaï Nguyen.

Au début de l’été 1950, la situation militaire s’est stabilisée. Le dispositif du CEF s’étend de manière discontinue sur la majeure partie de l’Indochine, à partir des bases de Saigon, Tourane et Haïphong. Il tient le Cambodge, le Laos, le pays Thaï, le Sud Annam et la zone côtière du Tonkin. Il occupe la plus grande partie de la Cochinchine, la plaine côtière d’Annam, de Dong Hoi à Faïfoo, et depuis peu le delta tonkinois. De vastes régions restent donc aux mains du Vietminh qui est passé d’une rébellion locale faiblement armée à un adversaire nombreux, bien équipé et soutenu par toutes les forces du monde communiste.

Durant année 51, le général de Lattre y bloque les attaques du Vietminh en lui infligeant des défaites sévères : Vinh Yen en janvier, Dong Trieu en mars et sur le Day en mai. En octobre, le Vietminh attaque en Haute Région mais il est brutalement arrêté à Nghia Lo. A la fin du mois d’octobre, les troupes françaises prennent l’offensive en dehors du Delta, s’emparent de Hoa Binh et occupe le Thanh Hoa.

En 1952, Même s’il doit faire face en Annam à des pénétrations vietminh, notamment dans le secteur de la « Rue-sans-Joie », l’effort de l’année 1952 se situe toujours au Tonkin.

La victoire de Nasan a fait apparaître le procédé des camps retranchés aéroterrestres comme une bonne parade aux offensives vietminh en Haute Région. Aussi, lorsqu’en avril 1953, le corps de bataille vietminh envahit le Haut Laos en direction du Mékong, le général Salan crée aussitôt deux nouveaux camps retranchés, à la Plaine des Jarres et à Luang Prabang. Arrivé à bout de souffle et loin de ses bases, le Vietminh n’ose pas les attaquer et se retire. Cependant, la manœuvre vietminh a obtenu un résultat. Profitant de ces opérations, il a poursuivi le pourrissement du Delta où la guérilla s’intensifie.

Période de juillet 1953 au 27 juillet 1954 Alors que le gouvernement veut en finir en Indochine et rechercher « une sortie honorable », le général Navarre, nouveau commandant en chef, reçoit mission de créer les conditions militaires favorables à un règlement politique du conflit. Il établit un plan de campagne sur deux ans qui prévoit, pour l’année 1953-1954, de garder une attitude stratégiquement défensive au nord et de prendre l’offensive au sud pour le pacifier et y récupérer des moyens.

20/1 au 13/04/1954 Opération ATLANTE, participation : 2 e BM/4e RTT et 7e RTA.

10 au 11/07/1954 Opération LEOPARD, participation : 2 e BM/4e RTT et 7e RTA.

16 au 26/07/1954 Opération PANTHERE, participation : 2 e BM/4e RTT et 7e RTA.

Pour mémoire puisque les 2 bataillons de marche du 4e RTT ne sont pas sollicités.

A l’issue d’une série d’opérations visant à contrarier les préparatifs de l’offensive vietminh d’octobre et à l’évacuation de Nasan, pour en récupérer les forces, le général décide de créer un camp retranché à Dien Bien Phu. La recherche du choc frontal devient réalité mais pas avec le résultat escompté puisque le camp retranché tombe le 7 mai 1954.

(Source :Tirailleurs) voir aussi : Le 4e RTT en Indochine

Opération ATLANTE :

Extrait de l'introduction :

S'il existe dans l'histoire certaines périodes qui ne laisseront que peu de traces dans la mémoire collective, d'autres semblent concentrer les événements décisifs. L'année 1954 fait partie de ces années denses au cours desquelles le destin d'une nation bascule. Pour la France, elle fut en grande partie dominée par la personnalité de Pierre Mendès-France, l'homme qui fit face aux défis du temps. Émergeant du drame de Dien Bien Phu, il parvint en un mois à désengager le pays du long et douloureux conflit indochinois, puis trouva une solution acceptable pour accompagner les premiers soubresauts de la décolonisation de l'Afrique. Toutes ces décisions furent prises à une époque où la pression soviétique s'exerçait très fortement sur l'OTAN et où les débats stratégiques européens se focalisaient sur la CED, en quête d'une solution pour réarmer l'Allemagne. La densité des événements qui secouèrent cette année 1954 explique la disparition de certains faits importants, alors qu'en d'autres temps, ils auraient certainement profondément marqué leur époque.

Tel est le destin de l'opération Atlante, lancée en 1954 par le général Navarre pour assainir le Sud-Annam. Dépassant le cadre strictement militaire, elle avait pour but de réinstaller l'administration vietnamienne dans une région qui était sous domination Viêt-minh depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il s'agissait d'une véritable réponse politico-militaire à une guerre révolutionnaire. Alors que se jouait le sort de Dien Bien Phu, les troupes du CEFEO ont mené au sud du 16e parallèle l'une de leurs plus grandes offensives. Deux débarquements, initialement plus de 30 000 hommes, parmi lesquels les toutes jeunes unités de l'armée vietnamienne, firent reculer le Viêt-minh dans l'un de ses bastions. Au prix de lourdes pertes, la zone fut globalement tenue jusqu'au cessez le feu et la population ramenée dans le giron du gouvernement vietnamien.

Atlante portait un nom bien choisi, puisqu'un dictionnaire nous apprend qu'un atlante est "une figure d'homme soutenant un entablement, à la manière d'Atlas portant le ciel sur ses épaules". Il en allait pratiquement de même pour cette opération, dans laquelle les éléments du CEFEO avaient pour rôle essentiel d'appuyer l'action des forces gouvernementales vietnamiennes qui s'engageaient dans leur première opération de grande envergure.

Le colonel Michel Grintchenko auteur.

Le 4e RTT inscrit en son drapeau : Indochine 1947-1954. Le 3e bataillon de marche obtient une citation à l'ordre de l'Armée et une citation à l'ordre du Corps d'armée, le bataillon de marche du 4e RTT obtient une citation à l'ordre du Corps d'armée.

Liste des morts en Indochine

Témoignages

(Source :Tirailleurs) voir aussi : Le 4e RTT en Indochine