01-1 contexte historique

Origine historique du patronyme

(Voir l’article du blog du 14/09/2010 consacré à ce sujet)

Le « patronyme » est en France le nom de famille, traditionnellement transmis du père à ses enfants.

L’origine des noms de famille est relativement récente en regard de l’évolution de notre société, car ce patronyme n’a pas toujours existé. En fait, les noms se sont généralisés en France qu’au cours du Moyen-âge seulement.

Jusqu’au XIe siècle, les individus étaient désignés par un nom unique (notre prénom actuel d’origine religieuse, souvent emprunté à celui du Saint de la paroisse), auquel on ajoutait parfois un surnom (qui deviendra le patronyme).

À partir du XIe siècle, un essor démographique important oblige les nombreux porteurs d’un même nom, au sein d’un village ou de leurs proches, à se différencier entre eux par l’octroi d’un surnom, de façon plus systématique qu’auparavant. Il faut noter que ce surnom n’est jamais choisi par l’individu concerné, mais attribué par son entourage. Le surnom de ce dernier n’aura, tout d’abord, qu’une existence éphémère, car non transmis à sa descendance.

Ces surnoms tirent majoritairement leurs origines du :

- prénom devenu nom de famille (Richard, Benoît, Henry, Girault…)

- métier exercé : Couturier, Maréchal, Labbe, Barbier

- nom du lieu habité : Duhamel (du hameau), Dumas (du Mas, de la ferme), Dupont, Dubois, etc.

- sobriquet : Bachelard (jeune homme à marier), Leblond, Legrand, Bossuet, etc.

- lieu d’origine (ville, région, pays) pour ceux ayant migré : Paris, Toulouse, Catalogne, Limousin, Bourgogne

- animal : Renard, Cocteau (coq), Chevrier (chèvre), Lecoq, etc.

- caractère : Lesage, Doucet, Agassi (celui qui jacasse), Vaillant, Hardy (homme brave)

À partir du XIIIe siècle, ce surnom va peu à peu se transmettre de façon héréditaire. Il se fixe progressivement, avec ou sans modification, aux descendants de celui qui l’a reçu. L’usage de deux noms se généralise. Le nom de l’individu devient « prénom », son surnom transmis par ses aïeux devient « nom de famille ».

Signification de notre surnom

Le choix de notre nom de famille est dépendant par nature de la langue parlée par ceux qui l'ont porté, c'est-à-dire dans notre cas, la langue occitane.

De ce fait, on sait que notre patronyme est dérivé du verbe occitan PAUSAR, utilisé au participe présent, ce qui donne PAUSAT. Il est précisé que ce dernier est un dérivé du substantif verbal PAUSA, et qu'il fait partie des diminutifs PAUSET, PAUSARD, PAUZIN et PAUZON qui désignaient celui qui aime se reposer.

Le verbe PAUSAR a plusieurs sens : poser, déposer, loger, s’établir, se reposer (en parlant des terres), n’être pas habité (en parlant d’une maison).

Plusieurs interprétations peuvent donc être proposées, par exemple :

- celle d’un individu au caractère calme, posé, sensé, tranquille ou qui a tendance à se reposer (voir ci-dessus).

- celui de quelqu’un dont le métier était de poser un fardeau que l’on portait à dos d’homme

- d’un individu vivant à un endroit où l’on faisait « reposer » les bêtes, sachant que le terme La Pause, utilisé comme nom de lieu, désignait un lieu de repos des troupeaux

Cependant, cette interprétation doit prendre en compte un autre paramètre qui est celui de la multiplicité de la survenance de ce surnom sur tout le territoire de l’Occitanie. Car, nous n’avons pas affaire à un phénomène ponctuel, mais à une multitude de cas survenant à différents endroits, sans qu’il existe de lien entre eux (voir l’article du blog du 14-09-2010).

S’agit-il d’une caractéristique unique, liée à un sobriquet, un métier, un lieu, très répandue à cette époque en Occitanie ou de plusieurs ayant chacune leur signification et réparties aléatoirement sur ce territoire ?

Remarques :

a - Il semble que le nom s'écrit à l'origine "PAUSAT", avec un S et non avec un Z. Mais ceci n'est pas certain et doit, vraisemblablement, dépendre des particularités régionales de l'usage de la langue occitane.

L'apparition du Z surgit au Béarn qu'à partir de 1783. Cependant, ce patronyme existe déjà en 1655 à Dampniat (Corrèze) et en 1595 dans le relevé de Château Gombert, mais pour des noms de lieux.

b - La terminaison des mots en ZAT reste aujourd'hui assez fréquente. Il existe par exemple, un nombre important de communes dont le nom se termine par ces trois lettres. Cette particularité est surtout spécifique au Nord-Occitan.

Notons, que le participe passé en occitan, comme en catalan actuellement, se termine souvent par ZAT.

Par contre, nous trouvons des suffixes en AC en Périgord. Cette forme semble courante au sud-ouest de l’Occitanie, celle en AT dans l’Est

(Voir l’article du blog « Premier regard sur les PAUZAT du Périgord » du 12-03-2014).

Ces particularités expliquent bien que l’écriture de notre patronyme ne se limite pas à une seule orthographe, ce qui implique que la généalogie des PAUSAT devrait couvrir toutes ses variantes. Ces dernières sont a priori : PAUSAT, PAOUSAT, PANSAT, PAUZAT, PAUSAUT, PAUSSAT, PAUSAC, PAUZAC, …

c – cas de la forme féminine de notre surnom : PAUSADE, ce patronyme a été parfois donné à une fille, alors que son père se nommait PAUSAT.

d - Pour l’anecdote, signalons que l’on appelait PAUSARIUS l’officier des galères romaines qui donnait le signal et les temps de pause aux rameurs pour que ces derniers puissent ramer en cadence.

L’Occitanie, pays de nos ancêtres

Quelle chance de se réclamer de l’Occitanie !

Pays des troubadours et de la langue d’oc, l'Occitanie (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Occitanie) est l'une des deux anciennes nations sur lesquelles régnait le roi de France au 14e siècle, au nord la lingua gallica et au sud la lingua occitana : langue d'oc ou Occitane).

Origine linguistique : L'occitan (ou langue d'oc) est une langue romane couvrant le sud de la France, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Occitan

D'abord relativement unifié et langue de culture au Moyen-Âge, elle s'est ensuite morcelée en dialectes.

On distingue trois grandes aires dialectales :

- le nord-occitan, dialectes limousin, auvergnat et vivaro-alpin,

- l'occitan moyen qui est le plus proche de la langue médiévale (dialectes languedocien et provençal,

- le gascon.

La langue occitane a perduré jusqu’à nos jours, du moins dans nos campagnes. Pour la dénigrer, elle fut baptisée « patois » et son utilisation fut interdite dans les écoles. À ce sujet, des personnes encore vivantes au moment où j’écris ces lignes témoignèrent, au Pays Basque et en Catalogne Nord de la façon dont les instituteurs « les hussards noirs de la République » opéraient avant-guerre pour éradiquer cet usage :

« un marron était donné au début du cours au premier élève qui transgressait cette règle, ensuite il devait dénoncer un autre élève qui avait commis la même faute, pour pouvoir lui céder ce fameux marron. À la fin du cours, celui qui était encore en possession du dit marron était puni ».

Celui qui raconte cette histoire dit avoir parlé l’occitan les premières années de sa vie sans avoir entendu une seule fois quelqu’un parler le français.

Un autre témoignage, le mien : « vers les années 1950, parti avec mes parents faire un tour en voiture dans la campagne, à quelques km de la ville de Toulouse, mon père demanda son chemin à un vieil homme qui cheminait sur le bord de la route. Ce dernier semblait avoir compris la question, mais ne sut y répondre qu’en occitan, pardon en « patois ». Comme nous n’étions pas instruits de cette langue nous quittâmes cet homme sans avoir compris un seul mot de ce qu’il nous avait dit ».

Les langues voisines :

Remarque : Le catalan, qui a les mêmes racines linguistiques que l’occitan languedocien ou provençal, est une langue encore pratiquée couramment, en particulier dans la partie sud de la France (région de Perpignan), la Principauté d'Andorre, la Catalogne (Barcelona), le Pays valencien (Valencia), les îles Baléares (Palma), sans oublier la ville d'Alghero (44 000 habitants) en Sardaigne, où réside une petite communauté de quelque 28 500 catalanophones.

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