Kata

Les kata contiennent l'essence du karaté et ont, de tout temps, représenté le moyen de conserver et de transmettre le contenu de chaque style et de chaque école. Ils ne sont pas propre au Karaté. Il existe aussi des kata pour d'autres disciplines tel que la cérémonie du thé. Ils se retrouvent aussi dans tous les arts martiaux orientaux.

Toutes les techniques mises en oeuvre dans les katas doivent être soutenues par un usage approprié de la respiration et de la contraction abdominale, qui, à des moments précis, s'exprime par le Kiai.

Tous les katas débutent et se terminent par un salut. Le respect, matérialisé par le salut, témoigne d'un changement d'attitude du pratiquant, qui, à partir de ce moment, se doit d'exprimer toute sa force intérieure.

Les kata se partagent de 2 grands groupes : Eishu Kata et Kaishu Kata

Eishu Kata

Les Katas Sanchin et Tensho font partie de ce groupe et sont de la forme main ouverte/fermée.

Ils sont associés au contrôle de la tension et de la respiration qui conduisent au renforcement de l'énergie interne.

Sanchin : Les 3 batailles (san=3 ; chin= bataille)

importé de Chine par Kanryo Higaonna.

Le chiffre 3 est appliqué aux 3 batailles incarnées dans ce kata : celle du corps, celle du mental et celle de la volonté

Tensho : les mains tournantes

Créé par Chojun Miyagi

C'est une combinaison de mouvements de mains souples et fluides, avec une forte tension dynamique en fin de mouvement, une respiration profonde et une force de concentration dans le Tanden ( point de force)

Kaishu Kata

Tous les autres katas font partie de ce groupe et sont de la forme main ouverte.

Gekisai Ichi / Gekisai Ni : Attaquer et détruire

Les Katas Geki Sai ont été formulés par Chojun Miyagi Sensei en 1940 comme une forme d'exercice physique et afin de populariser le Goju-Ryu à Okinawa. En 1948, après la 2ème guerre mondiale, Miyagi Sensei commence à enseigner les katas Geki Sai en profondeur dans son propre dojo. Jusqu'alors, Sanchin était le premier Kata enseigné dans le Goju-Ryu. Le Kata Sanchin est un kata exigeant autant sur le plan physique que mental et nécessite beaucoup de temps et de patience pour être réalisé correctement. Les Katas Geki Sai sont plus faciles à apprendre et à réaliser, et contiennent des techniques dynamiques qui sont plus attirantes pour les débutants.

Saifa : Déchirer et détruire

Saifa est le premier kata classique de combat enseigné dans le Goju-Ryu. Kanryo Higaonna a étudié ce Kata en Chine sous la direction de Xie Zhong Xiang (RuRuKo). Ce kata est devenu une des bases du style de Higaonna Sensei, celui que Miyagi Sensei appelé ensuite Goju-Ryu.

Seiyunchin : Contrôler et tirer dans la bataille ( mais aussi Marcher loin silencieusement)

Le Kata Seiyunchin est un kata chinois très ancien et ses origines proviennent probablement quand la Chine était sous la domination Hsing-I. Il incarne le lien entre le Goju Ryu et le style de la "Grue Blanche".

Tous les mouvements sont effectués avec les bras. Aucune technique de pied n'est présente, une particularité peu commune dans les katas.

Shisoshin : Lutter dans les 4 directions

Le Kata Shisoshin est d'origine chinoise, il fut enseigné à Kanryo Higaonna lors de son séjour dans la province de Fugian. On dit que c'était le kata favori de Chojun Miyagi.

Il est caractérisé par de nombreuses techniques réalisées mains ouvertes.Les postures sont diverses, hautes ou basses, mettant en valeur la capacité d'adaptation du pratiquant.

Sanseiru : 36 mains

Ce kata est considéré comme dérivé du style de la "Grue Blanche". Il aurait été enseigné à Higaona Sensei par Zheng Li Gong, lors de son séjour dans la province de Fujian.

Le kata contient des mouvements effectués dans 4 directions, avec des techniques utilisées pour un combat rapproché. Il enseigne comment se déplacer autour d'un adversaire et comment réduire ses capacités de déplacement au moyen des kansetsu geri.

Sepai : 18 mains

Ce kata, d'origine chinoise, est considéré comme le kata du Tigre. Ce kata était la spécialité de Seikichi Togushi, fondateur du premier dojo Shorei-kan à Okinawa en 1954.

Le kata incorpore des déplacements dans les 4 directions ainsi que des attaques à 45°. Il intègre aussi bien des techniques à distance que des techniques de combat rapproché.

Kururunfa : Contrôler longtemps et attaquer soudainement

Ce kata s'appuie sur les techniques du style chinois de la "Mante religieuse".

Ce kata avancé comporte de nombreux mouvements d'esquive.

Seisan : 13 mains

Ce kata est l'un des plus ancien kata, largement pratiqué par de nombreuses écoles Naha Te. ( le Naha Te "Main de Naha" est le nom de l'un des 2 styles majeurs de karaté d'Okinawa. Il s'est développé depuis de 16ème siècle à Naha- capitale de l'actuelle Okinawa- et à donné naissance au Goju Ryu et à l'Uechi Ryu). Il s'est largement répandu dans d'autres styles, sous d'autres noms.

Traditionnellement, le style Goju-ryu dépend de plusieurs techniques qui comportent des saisies, pendant que l'on frappe l'adversaire aux points vulnérables de son corps. Le Kata Seisan est un parfait exemple de ce principe. Il contient 8 techniques de défense et 5 techniques d'attaque avec des changements de direction, d'où le nom de Seisan. La forme fait ressortir les caractéristiques d'un combat très proche, utilisant des techniques de frappe courtes et des coups de pieds bas afin de percer les défenses de l'adversaire.

Suparinpei : 108 mains

Aussi appelé Pechurin, c'est le plus avancé des kata Goju Ryu. Il s'exécutait initialement en Chine selon 3 versions : go, chu et jo. Chojun Miyagi n'a conservé qu'une seule version, la plus élévée : Jo.

C'est le plus long des katas Goju Ryu.