Histoire de la section

Cette histoire du Pentathlon Moderne français et de l’USMT est d’abord l’histoire d’un homme, Émile JARROT, que j’ai bien connu.

En 1958, à Berny, où je l’avais rencontré pour la première fois à l’occasion de ma préparation militaire, il fut le premier à me dire en quoi consistait le Pentathlon Moderne.

Je l’ai retrouvé en 1966, lorsque j’ai été retenu dans l’Équipe de France, au Bataillon de Joinville, pour préparer les Jeux de Mexico (1968). Je l’ai donc côtoyé comme athlète lors de tous mes déplacements dans le monde entier ; il était le président de la section pentathlon à l’USMT (où j’avais naturellement pris ma licence) et président de la Commission nationale de Pentathlon Moderne, c’était le statut juridique de la Fédération à l’époque.

Comme tous les pentathlètes de l’époque étaient militaires (il y avait également deux Gardes Républicains Lacroix et Bayrou), Jarrot avait donc noué des liens particuliers avec la Garde Républicaine, sous le double chapeau: président de Fédération et président du Métro. Ce qui explique que l’USMT soit historiquement intégrée au sein du quartier Carnot. Jarrot savait remercier l’hospitalité des Gendarmes au titre du Pentathlon Moderne national et du club de l’USMT. Il a offert à Carnot, parc à obstacles, cabane de jury, etc (je ne sais pas tout). En échange de quoi, les Gardes fournissaient un local, les chevaux, le maître de manège, etc.

Bref c’était une harmonieuse collaboration qui ne s’est jamais démentie au fil des ans.

Après les Jeux de 1968, j’ai complètement disparu du circuit sportif pour mener ma carrière militaire, car je n’avais aucun avenir à rester dans cette filière.

En 1986, lorsque j’ai été nommé d’abord chef de corps du Centre Sportif d’Équitation Militaire à Fontainebleau, puis chef des chevaux de l’Armée française, je suis revenu vers Jarrot, toujours Président du club et de la fédération pour me mettre à sa disposition en reconnaissance de tout ce que lui et le Pentathlon Moderne m’avaient apporté à l’époque. Et naturellement j’ai repris ma licence à l’USMT, comme autrefois.

Cela m’a permis d’organiser les épreuves d’équitation pour toutes les compétitions importantes de Pentathlon Moderne pendant 5 ans, notamment lorsque la France a organisé les championnats du monde à Moulins en 1987 et où Joël Bouzou (l'actuel président de la Fédération) a été sacré champion du monde.

Puis, Jarrot a œuvré pour que je puisse lui succéder à la tête de la section Pentathlon Moderne de l’USMT, ce qui fut fait un peu après 2001. Il fallait en effet modifier le règlement intérieur de l’USMT qui interdisait à un adhérent extérieur de prendre la présidence d’une section. À cette époque j’ai donc cumulé les casquettes de président de la section Pentathlon Moderne de l’USMT, président du Comité Régional de Pentathlon Moderne (CRPM) que j’avais créé en 1998, vice-président de la FFPM et membre du comité directeur du Comité Régional Olympique et Sportif d’Ile de France (CROSIF).

Le 16 juin 2010, j’ai accompagné E. Jarrot à sa dernière demeure.

Ainsi vous verrez que l’histoire de la section doit beaucoup à cet homme, de même que la fédération lui doit également beaucoup.

L’ingratitude et l’oubli étant malheureusement dans la nature humaine, je ne voudrais pas tomber dans ce travers et je sais ce que je dois à E. Jarrot. D’autant que dans l’Armée, nous avons une solide tradition du respect des Anciens pour ce qu’ils ont fait de nous, pour ce qu’ils ont accompli et pour ce qu’ils nous ont légué.

C’est la raison d’être de ce petit historique.

Christian Châtillon, président de la section "pentathlon moderne" de l'US Métro

Vous pouvez retrouver l'hommage de Christian Châtillon à Émile Jarrot à cette adresse : https://www.franceolympique.com/art/1177-le_pentathlon_moderne_en_deuil.html