Création 2008
Mise en scène, scénographie et masques : Marc-Alexandre Cousquer
Avec : Marc-Alexandre Cousquer, Jean-Serge Dunet, Cédric Ingard,
Wilhelm Queyras, Nadia Reeb, Marc Schweyer et Estelle Sebek
Création musicale : Benoît Moerlen
Musique : Benoît Moerlen / Vincent Vergnais, Isabelle Scrive
Réalisation des décors : La Pièce Manquante/ Martin Bernhart
Réalisation des costumes : Farida Kalt
Conseils en conception lumières : Christian Peuckert
Régie lumières : Quentin Lemaire
Résumé
Le Soldat fanfaron raconte les dérives mégalomanes d’un soldat qui, s’adonnant aux figures illusoires nées de sa vie intérieure, perd tout lien concret au réel. S’enivrant de lui-même il s’imagine être supérieur en toute chose - fils de Mars par la force et de Vénus par la beauté - et fanfaronne, s’enfle, fabule : un coup de poing qu’il donne est un ouragan semant la mort sur son passage, chaque femme qui l’aperçoit tombe follement amoureuse de lui. Il est le guerrier le plus puissant et le plus craint, ainsi que l’homme le plus adulé par les femmes.
Ainsi tout regard qu’il jette sur le monde est-il faussé et ce qu’il perçoit n’est que la projection de lui-même - il rêve éveillé ! Perdant toute faculté de jugement, il devient vulnérable, un jouet entre les mains habiles de son esclave. Celui-ci, vif et rusé, sait pertinemment comment il doit servir son maître pour arriver à ses fins. Le soldat, flottant dans sa gloire, ne remarque rien et se rend ridicule.
Le soldat fanfaron est comme l’hyperbole grotesque d’une certaine inclination que chacun connaît en soi de façon plus ou moins modérée. Qui n’a pas de prédisposition à s’orienter uniquement d’après ses désirs, ses rêves et fantasmes, à se créer sa "vérité", celle de ses désirs et à vivre dans l’illusion ? - celui qui ne lutterait pas contre prendrait des traits semblables au soldat !
Et n’est-ce pas ce même type d’inclination en nous qui a construit une société de consommation où chacun cherche son profit sans considération pour les conséquences réelles qui en découlent détruisant l’équilibre économique, écologique, climatique de la planète ?
Et de même que le soldat a un esclave rusé pour le bercer dans ses propres illusions, n’avons-nous pas également une "certaine intelligence rusée" qui sournoisement s’empare de nos somnolences, nous manipule, nous dit ce que nous voulons entendre, nous prend par nos propres paresses, bêtises et niaiseries en nous faisant miroiter des réalités mensongères ?
Le réveil est rude ! Il est un choc car il nous demande de nous transformer. Ici - comédie oblige - le réveil se fait avec une bonne rouée de coups de bâtons !