En Avril, le technicien forestier de l'ONF de notre commune, M Hervé BACHER , a proposé aux adhérents de l’association « PATRIMOINE TESSENS VILLAROLAND LE BREUIL » de visiter une « coupe en bois façonnée » dans la forêt d'Aime afin de nous expliquer la tâche et les objectifs de l’ONF. Cette coupe et visite a eu lieu en la forêt de Longefoy (côté ubac). M BACHER représentant de l’ONF et responsable du secteur, nous a d’abord fait une lecture de paysage depuis Tessens puis nous nous sommes rendus in situ où il a pu nous expliquer l’action des forestiers. Cette coupe a démarré le 8 mars et s’est terminée pour cette année le 15 avril 2021. L’ONF y retournera en 2022 pour observer l’évolution du de la coupe, poursuivre le travail accompli et envisager ou pas une nouvelle coupe.

L’ONF (Office National des Forêts) réalise des missions de service public dans le domaine de la gestion des risques naturels, propose ses services aux collectivités et aux entreprises et est surtout responsable (comme son nom l’indique) de la gestion des forêts qui appartiennent à l’État (ce qui ne représente que 25 % des forêts territoriales). L’objectif et le devoir de l’ONF étant de renouveler et transmettre un patrimoine forestier en bonne santé et utile aux générations futures.

L’action du technicien forestier comme Hervé Bacher, s’articule autour de 3 objectifs principaux :
- la production de bois à savoir fournir du bois d’œuvre aux scieries locales avec lesquelles, il y a un contrat pour éviter les importations d’autres pays lointains et réduire l’impact écologique. Le bois est utilisé à 70% pour la charpente, à 20% pour les fenêtres et le coffrage et à 10% en menuiserie. Production aussi de « bois-énergie » pour les chaudières à granulés. Et enfin, production de tonneaux, de cagettes, de pâte à papier, de journaux...
- la protection de l’environnement : éclaircir la forêt afin de favoriser sa régénération, obtenir un peuplement le plus diversifié possible avec toutes les classes d’âges tout en respectant les proportions des espèces endémiques et en faisant parfois et, suivant les secteurs, quelques expérimentations avec la plantation de nouvelles espèces (comme le cèdre de l’atlas, capable de s’adapter à la spécificité de notre milieu et au changement climatique) en réflexion par rapport au réchauffement climatique (détresse hydrique à laquelle les épicéas sont très sensibles), la lutte contre certaines attaques parasitaires (chenille processionnaire, scolyte...) ou fongiques.

En montagne, s'ajoute la protection des sols contre l’érosion, les risques d’avalanches, les risques d’éboulement et de coulées de boue...

Et, sans oublier, son rôle écologique de production d’oxygène afin de pallier la production de dioxyde de carbone par notre mode de vie actuel.
- réaliser une coupe la plus discrète possible pour limiter au maximum l’impact paysagé.
- fournir du travail aux ETF locales (Entreprises de Travail Forestier) : le travail réel d’un bûcheron professionnel est méconnu et n’est plus très convoité par les jeunes alors que la filière bois est créatrice d’emplois et d’activité.
- l’accueil du public (qui veut profiter en toute quiétude de différents espaces naturels) et surtout la sensibilisation des enfants à la protection de notre environnement : entre autres de nos forêts et de leurs écosystèmes avec la perspective que ces écosystèmes perdurent et s’enrichissent grâce à la préservation des sols, de l’eau et de la biodiversité.

Pour cela, notre technicien forestier travaille avec la Commune pour créer un sentier à thème sur les essences existantes et la gestion d’une forêt.

Pour répondre à ces objectifs, il y a étude d’un plan de gestion sur 20 ans. Nous sommes dans un plan de gestion qui a commencé en 2012 et qui se terminera en 2031. L’année 2031-2032 fera l’objet d’un état des lieux et de l’élaboration du prochain projet. Ce nouveau projet sera le fruit d’une réflexion, d’un vote et d’une budgétisation.

D’où le nom de gestion « durable » : une responsabilité vis-à-vis de la population et des générations futures, une valeur concrète avec un service, un engagement, une mise en œuvre avec passion et humilité de la part des forestiers.

Trouver un équilibre « agro-sylvo--cynégétique » entre : pastoralisme, agriculture, avancée de la forêt et les dégâts occasionnés par les animaux en trop grand nombre et qui compromettent la croissance et le renouvellement des peuplements forestiers, appauvrissent la diversité des essences, notamment celles adaptées au changement climatique... (sangliers, cerfs, chevreuils qui déterrent les jeunes semis, consomment les jeunes bourgeons, écorcent les arbres, frottent leurs bois contre les troncs et nuisent à la bonne croissance des arbres...). Réfléchir, étudier avec les différents partenaires (Communes, entreprises, associations de chasse...).

Telles sont les missions de notre technicien forestier, qui de par son intervention lors de cette demi-journée, nous a montré et démontré l’importance de son travail et du travail de l’ONF : cette coupe comme toutes les autres coupes réalisées par l’ONF dans les forêts territoriales sont des coupes d’éclaircie dites en mosaïque (cf. schéma ci-dessous) visant à apporter davantage d’espace, de lumière et d’eau aux arbres les plus prometteurs. Ainsi, des arbres « morts » sont conservés sur pied pour maintenir la vie de nombreuses espèces. Des arbres arrivés à maturité sont récoltés pour les besoins de la société d’une part et, d’autre part, favoriser la croissance d’autres arbres, plus beaux, qui assureront la nouvelle génération de la forêt pour un nouveau cycle de vie !