As-tu vu ces fleurs ?... - Ton nez vaque au prise avec ton crâne -FLATSHHH ! - C'te vache de terre !... - L'ascenseur plane ses treize étages te propulsant de sa chute - l'impératrice de Chine chuchote - "Oui, il y a des mecs qui eux aussi ont des ailes !" - l'air, presque de ne pas y croire.
L'internationalisme combattant ... Tu aurais tant voulu.
Marche - marche inutilité - marche et les fusils se mirent à briller - où allais-tu ? - Qui donc étais-tu ? - Au juste, tu ne le savais - cheveux longs - boucle d'oreille - ambiguïté - ton genre, c'était la terre - tu crevais de ne pouvoir t'y transphaser - Inch'halla, chantent les migrateurs macadamisés - ton regard ne voit plus - tes mains ne perçoivent plus l'eau - LA MANDRAGORE EST NOTRE SEVE ! - & ILS NE LE SAVENT PAS ! - Princes des sables mouvants - milliers d'Icare aux ailes consumées nos membres desséchés perforent la nuit ferrugineuse -Axane te guette au bout du chemin - au bout du chemin il y aura ... Mais tu ne le sauras pas - la lumière ne vient qu'après. - Marche ! Marche ! - ta main tremble l'asphalte - AVEUGLE - ultime clarté.
Ta tête cogne - jet de cheveux - cheveux de paille - cheveux fous - désirentiels ! - Sur un sale canapé - pas mal défoncé - Mais qu'est-ce qu'on foutait là ? - Dans cette tour du dix-neuvième - chevauchant l'air vitrifié. - Un "adieu" à taxi/blanc/matin - dehors il pleut un crachin inextricable - que fout donc l'hiver en juillet ? - Glissement mouillé de l'asphalte, de néons en lampadaires - là - la vie n'a fait que passer - tu berces un regard - reflet en partance - les quais sont pleins de brouillard - le caboteur fantôme hulule l'appel à la mort de l'autre côté du port indécis - est-ce l'instant passé qui - déjà - te déchire ? - Derrière tes yeux éclatés bruine le "Captagon" ne laissant qu'un goût amer - un quart de siècle et depuis un bout de temps ton corps s'est immobilisé - seules les saccades des roues continuent à te bercer - grenouille disséquée.
......................................TU ATTENDS...........................................................
Le chat s'est faufilé autour de la lampe, de ses yeux verts - la guitare rythme les pulsions de temps en temps - mortelle ombre nocturne d'entre chat et tigre - la paranoïa te gagne - pourras-tu sortir de ta tanière ? - Pénétrer dans l’antre - celui qui renferme les fleurs magiques, t'effraie - et tu sais que tu ne pourras plus soutenir longtemps ces visions mouvantes - la mandragore pousse de ses racines une Amazonie de contes sortilèges - Hans et Gretel s'affolent pleurent et rient dans le regard de tes nervures crâniennes - ils se sont amourachés de leurs cauchemars - la passion brûle à bout touchant - tu essaies d'imaginer durant toute une nuit l'énergie désirentielle que déploient les passagers d'un avions s'écrasant - les mégawatts brûlants autour de l'échafaud - seuls ceux qui perdirent leur tête pourraient te le faire découvrir.
La parole neige de tes doigts - et tu peut tout !... - Toutes les sonorités ! - La locomotive avale d'arcanes solaires la nuit octogonale - diamance d'étoiles dures de volonté - tu te dis que de toute façon tu reviendras, tu reviendras !... - Mais l'instant emporte - dans ses vapeurs fracassantes de braises météoriques - au fond de sommets enfin conquis - se métamorphosant en fosses aux lions - où de fauves il ne reste que ossements blanchis. - Tu te hisses sur les cimes que seuls des charognards sarcastiques survolent - pleine d'une compassion fraternelle tu te dis - "Que voulez-vous ! La charogne nourrit les petits." - Et tu hurles à l'adresse de tes pieds de ralentir cette course - prenant ton essor vers le centre de la terre - vers l'âme de cette matière en fusion que de tes doigts squelettiques - nerveux et tellement sages - tu forges. - Sachant la chute inévitable et proche - tu forces le pas - désirant brûler de milliers d'instants/lumière - désirant être l'instant d'avant, d'après et toujours... sur l'intervalle du moment .
Ta tête dépasse, enfin, le tournant final du vertige - basculant en arrière - et déjà comme presque avant la matière et son extrême opposé se sont connectés.
Axane a fait une grimace - elle n'y croit plus seule sous le chapiteau croulant de toiles d'araignées - dans sa main cireuse une vielle valise. - Le projectionniste - dans sa fuite - a oublié d'éteindre les feux de la rampe. - Sur les gradins traînent encore quelques coiffes paysannes - papiers gras - neige d'arachide - les sunlights s'épaississent dans le flot d'une multitude d'instants disparus - peignent d'étranges strates sur sa figure bakélisée - carton pâte minoen - le chapiteau restera vide - Axane se souvient des faubourgs de Manille - de ce sorcier à moitié hollandais, à moitié païen qui un jour l'ensorcela. - Maintenant elle lève les yeux vers les artères d'eau brumeuse - elle voit un astre et danse - danse seule au fond de sa cellule sous l’œil absent de l'espion - unique témoin - la matonne s'étant fait - depuis longtemps - un dernier shoot dans de antiques chiottes pourris - Axane danse elle croit maintenant se souvenir - une voix disait.... - "Alors que tu quitteras; Ton chemin te mènera vers les montagnes. - Là tu seras l'ouverture et le verrou - tu engendreras la lumière. " - ... - Ce soir la solitude d'une chambre d'hôtel - Axane lève un dernier regard vers les gradins vides - un jour de mauvais garçons briseront à coup de pierres les projos... - Axane marche de par les rues. - Elle a une prédilection pour les avenues de l'est ville - là, où les gazomètres rouillés la protègent de sa solitude. - Des années... Des années... - Quelque part - là - dans l'ombre - elle a rendez-vous avec Thomas l'imposteur.
Bleuitude crétoise - Théodorakis cascade avec une sorte de joie pascale - incrédulité à la vue d'un revenant - sur son corps tourne boule la voix de Maria Farantouri... - L'olivier - en octobre - là - il pleut d'étranges iridescenses - la pierraille fixe de sa face blanche/crayeuse des kilomètres de fourmis - le sabot de l'âne frappe avec grand' nonchalance - Bouzoukis - sous la fenêtre, des lampions d'or touffu brûlent au visage blond d'Axane - elle ! - prise au piège de Cefallu - image que tu crus d’Épinal et tu as palpée le mythe dans un village de la côte crétoise - beauté faite de laideur - regardez Istanbul dans ses brumes d'aurore bleutée -