Le cycle de la forêt
Sous nos latitudes, le cycle biologique d’une forêt se déroule sur une durée de 5 à 7 siècles, pendant lesquels on peut distinguer 5 grandes phases : croissance, maturité écologique, vieillissement, sénescence, puis écroulement et régénération.
La gestion sylvicole, telle qu’elle est mise en œuvre dans les forêts gérées par le SMGF, correspond à la seule phase de croissance, dont la durée varie de 50 à 200 ans en fonction des essences présentes et des objectifs de gestion. C’est ainsi que les phases de vieillissement et de sénescence sont évitées, et favorisent l’aspect paysager des forêts, l’accessibilité à ses différents usagers, ainsi que leur sécurité.
Représentation schématique du cycle biologique d’une forêt et du cycle sylvicole.
Principes de gestion mis en œuvre par le SMGF
La gestion sylvicole :
Les décisions de gestion des forêts prises par le SMGF s’inscrivent dans le cadre réglementaire du code forestier, dont la mise en œuvre est placée sous la responsabilité de l’Office National des Forêts. Un plan de gestion sur 20 ans (2020-2039) a été adopté par le SMGF et validé par arrêté préfectoral : ce document de référence constitue la feuille de route du syndicat en matière de gestion sylvicole.
La vocation initiale des forêts, essentiellement tournée vers la production de bois évaluée pour le SMGF à environ 1 800 m 3 en moyenne par an, prend désormais en compte de nouveaux enjeux :
Résilience des peuplements et adaptation au changement global : l’essentiel des peuplements composé de résineux est en conversion vers la futaie irrégulière avec un « mix résineux-feuillus ». La diversité des essences au profit des feuillus (hêtre, chêne sessile, érable, tilleul,) est recherchée par des travaux sylvicoles (accompagnement de la régénération, favorisation de certaines essences) après chaque coupe qui intervient de manière sélective tous les 8 à 10 ans.
Biodiversité : la gestion en futaie irrégulière, avec régénération naturelle, est conforme aux exigences de gestion durable et de protection de la biodiversité, à la charte du PNRVA et aux principes des sites Natura2000. C’est ainsi que le SMGF adopte des engagements engagements environnementaux parmi lesquels : la préservation d’ilots de sénescence dans lesquels la forêt évolue selon son cycle biologique naturel, le maintien de lisières internes et externes diversifiées, un calendrier de coupes évitant le dérangement d’espèces animales rares ou protégées, la conservation d’éléments particuliers essentiels à la survie de certaines espèces, la conservation de bois morts au sol, …
Fonctions sociales d’accueil. Ces enjeux concernent particulièrement les forêts situées sur la commune, en raison de sa situation géographique en périphérie de l’agglomération clermontoise, de son attrait touristique, et de sa qualité paysagère reconnue dans le cadre du classement au patrimoine mondial de l’Unesco « Chaîne des Puys – faille de Limagne » et du label « Grand site de France ». L’accueil du public concerne plus particulièrement les zones forestières en proximité du lac et du carrefour des Treize-vents dont la forte fréquentation fait peser un risque sur leur capacité de régénération naturelle. Des mesures restrictives d’accès à certaines zones de ces parcelles pourraient être prises afin de préserver certains ilots du piétinement.
Paysages : la gestion en futaie irrégulière apporte une certaine forme de garantie sur le plan paysager, en évitant les coupes rases en « timbres-poste » et les plantations monospécifiques aux effets monotones. Le SMGF est par ailleurs engagé dans un plan de valorisation paysagère « Aydat et ses Puys »
Une gestion durable : au-delà du plan d’’aménagement forestier qui intègre l’ensemble des composantes d’une gestion durable décrites précédemment, les forêts gérées par le SMGF bénéficient depuis 2022 de la certification PEFC. Ce label définit des règles de gestion durables applicables au propriétaire forestier et à l’ensemble des entreprises de transformation et de commercialisation des produits. Il garantit ainsi au consommateur final que le produit qu’il achète est issu de sources responsables, et qu’il participe au travers de son acte d’achat, à la gestion durable des forêts.
En savoir plus sur la futaie irrégulière :
La futaie irrégulière, qu'est-ce que c'est ?
Des petits et des grands, des jeunes ou des vieux, certains corpulents, d’autres très élancés… Dans ces futaies, des arbres d’âge, d’essence et de taille variés résident sur une même parcelle. Tous les 8 à 10 ans, des arbres sains, malades ou dangereux sont coupés progressivement en dosant subtilement le prélèvement, en quantité et en qualité.
Ces éclaircies réparties dans le temps visent à maintenir des bois de bonne qualité en préservant une stabilité paysagère. Elles permettent également d’apporter la lumière nécessaire aux peuplements et à l’implantation naturelle de semis, assurant ainsi la régénération naturelle de la forêt tout en sécurisant l’espace forestier. Grâce à ce traitement, le couvert forestier est maintenu, préservant "l’ambiance" boisée de la forêt. Les forestiers veillent aussi à conserver un nombre suffisant de vieux arbres nécessaires à la biodiversité, tout en sécurisant les zones les plus fréquentées par le public. Lien vers le site ONF ? L'exploitation forestière, étape fondamentale de sa gestion, permet de couper progressivement des arbres dans une forêt et d'apporter du bois aux scieries. Elle crée des emplois tout en assurant le renouvellement des forêts, puisque les arbres matures sont coupés pour laisser
place aux plus jeunes. L’utilisation et la transformation du bois se substituent à des produits industriels moins vertueux (béton, acier...) et constituent une alternative écologique aux matériaux énergivores (fuel, énergies fossiles...).
Dans le cadre de la gestion durable des forêts pratiquées par l'ONF, couper un arbre constitue un acte de gestion écologique, bon pour l’Homme et la planète, comme le souligne le rapport du Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) publié en août 2019. En effet, sous forme de charpente et de bois dans la construction, le bois stocke durant de nombreuses années le carbone qu'il a amassé durant sa vie d'arbre… et de nouveaux jeunes arbres prennent la relève avec leur photosynthèse.
L’aménagement forestier : une gestion encadrée
Les aménagements forestiers planifient les actions à mener sur 20 ans dans les forêts qui relèvent du régime forestier. Ces documents opérationnels de gestion durable sont rédigés à l’issue de l’étude du milieu naturel, des aléas climatiques, de la composition et de l’état des peuplements, du contexte socio-économique du territoire et de la gestion forestière antérieure. Ils définissent les enjeux associés aux différentes fonctions de la forêt.
En application du Code forestier et des politiques environnementales nationales et européennes, le régime forestier énonce un ensemble de principes visant à assurer la conservation et la mise en valeur du patrimoine forestier des collectivités territoriales, des établissements publics et de l’Etat. La mise en œuvre de ce régime est confiée par la loi à un opérateur unique, l’ONF, chargé de garantir une gestion durable des espaces naturels tout en préservant l’intérêt du propriétaire.