Jodo

JODO (la voie du Jo)


Historique du Shinto Muso Ryu :


C'est au début du 17e siècle que Muso Gonnosuke Katsukichi étudia le Tenshin Shoden Katori Shinto Ruy et le Kashima Jikishin Kage Ryu. De stature imposante et maître de sa technique, Gonnosuke était un adversaire redoutable, il s'est imposé dans de nombreux combats au sabre. Toutefois la légende raconte qu'il rencontra Miyamoto Musashi, ce dernier lui imposa une défaite grâce à sa technique de parade en croix des deux sabres. Gonnosuke étudia alors toutes sortes de techniques pour permettre de trouver une faille dans celles de Musashi. Lors d'une retraite dans un sanctuaire du Mont Homan au Nord de l'île de Kyushu, il eut un songe qui lui révéla la frappe au plexus solaire avec un bâton rond pour parer le sabre. Il créa donc une arme : un simple bâton rond de 26mm de diamètre et de longueur 128cm soit quelques 25 à 30 cm de plus qu'un sabre et s'appliqua à contrôler un adversaire avec l'idée de frapper le plexus. Combinant ainsi toutes ses connaissances acquises et ces nouvelles techniques, il créa le jojutsu. La légende raconte aussi qu'il rencontra de nouveau Miyamoto Musashi et lui infligea sa seule et unique défaite. Sa réputation le fit entrer dans le clan Kuroda de Fukuoka où il transmis secrètement son art aux guerriers samouraïs. C'est seulement après 1872 que l'enseignement du Jojutsu peut être fait en dehors du clan Kuroda. En 1940 Shimitsu Takaji sensei fut nommé Président de la Dai Nippon Jodo Kai et transforma le nom Jojutsu en Jodo. Après la 2e guerre mondiale il s'appliqua à faire connaître cet art à travers le Japon et le monde entier. Début des années 60, il fit notamment une célèbre démonstration avec Kuroda sensei. Nakayama Hakudo impressionné par le travail du sabre de ce koryu, l'introduisit dans la ZNKR pour permettre aux pratiquants de Kendo et Iaïdo une meilleure compréhension et approfondir l'utilisation du sabre. En 1968, douze katas, issus du seul koryu Shindo Muso Ryu de Gonnosuke, furent crées pour le Seitei Jo ZNKR. Le Jodo est donc un art martial assez jeune et résolument moderne mais issu de la tradition ancestrale des guerriers samouraïs japonais.


DOJO SHIDOKAN


Le Jodo se pratique à deux partenaires, l'un tenant le Jo ou bâton et l'autre tenant le sabre de bois ou Bokken. L'habillement des débutants peut se faire en kimono. Normalement pour les pratiquants confirmés, il est composé de : une veste de coton bleu, un hakama bleu et un obi (ceinture). Le Jodo peut être pratiqué par tous (jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes) et à peu de frais. Le cours commence par un bref échauffement. Ensuite commence la pratique les douze Kihons de la ZNKR qui préparent la pratique des katas. Ces Kihons sont pratiqués seuls au début (Tandoku Dosa) et ensuite avec partenaire (Sotai Dosa). Cet apprentissage permet de ressentir le Ma-aï (distance entre partenaires), corrige les postures de garde, de frappe et de déplacement. Les positions de corps sont soit légère oblique , soit de profil. Les pieds et aussi les hanches doivent être dans une position correcte en fonction de chaque situation. La pratique s'accompagne de Kiaï (cri venant du ventre).

Le respect du partenaire, la concentration et la vigilance sont de rigueur. Tout en pratiquant d'une manière adaptée au niveau de connaissance de chacun. Le timing des actions ou Ri-aï se raccourci au fur et à mesure de l'apprentissage.

Après commence l'étude des douze Katas Seitei Jo ZNKR qui vont en progression de difficulté et de mémorisation des actions, jusqu'à devenir de véritables phases de combat codifié (Kata Geiko). L'apprentissage se fait par l'utilisation des deux armes (sabre et bâton) mais est dynamisé par le travail avec partenaire. Le travail se fait sans force, de manière souple et naturelle. Les crispations disparaissent progressivement et le stress lié au combat aussi.

L'étude se portera ensuite sur le Koryu, c'est à dire les katas de l'école Shinto Muso Ryu, qui comprend outre le travail du Jo sur plusieurs niveaux, l'étude d'autres armes (Kobudo). Le Kenjutsu, le Kusarigamajutsu, le Tantojutsu, le Juttejutsu, le Tessenjutsu, le Hojojutsu, le Naginatajutsu, le Bojutsu, et encore d'autres moins connus comme le Manrikigusarijutsu, le Goshinjutsu, le Furidashidzué, le Furidashijo, le Shurikenjutsu, le Tankenjutsu, Jarijutsu,...

L'apport de la pratique des katas de cet art martial sur le budoka est important et augmente suivant le niveau. D'abord on apprend l'attitude et les positions du corps ( Shizei), le Seme ou menace, la vigilance ou Zanshin et la saisie de toute opportunité. La relation entre les partenaires est faite de confiance, de respect et de recherche d'enrichissement mutuel.

Le Jo n'est pas une véritable arme offensive mais plutôt défensive tout en permettant d'attaquer un adversaire potentiel. Le but n'étant pas de le détruire mais de lui faire comprendre que l'agression est inutile. Ce qui implique une certaine grandeur d'âme de la part des pratiquants.

L'enrichissement sur le travail du sabre est lié à la réalité du combat, des distances entre partenaires, des possibilités d'attaque ou de contre-attaque, de la menace constante, de la nécessité de relâchement et de souplesse dans le travail du corps, et de ne pas focaliser le regard ou l'esprit.