Octobre rouge
Novembre confiné
Angoisse, peur, retour d’obscurité
Parcimonie de lumière
Lumière d’automne
Lumière mouillée
Pluie sur des joues enfermées
Lumière blessée
Corps à cri sans oser
Liberté volée
Un matin, le danger
Liberté partagée
Seul sans espérer
Liberté passée
Cœur de vie sans oublier
Angoisse étrangeté
L’autre, ces gestes les défier
Angoisse, peur, retour d’obscurité
Vent qui glace
Froid qui claque
Repli en soi
Ecrans d’amitié
Espoir infini
Demain, l’histoire finit
Espoir infini
Demain plus qu’aujourd’hui
Joie, sourire, sérénité
Soleil, astre merveille,
Sortir, ne plus se soucier
Ailleurs, c’est aussi ici
Sortir au grand jour
Jour, éclair de lumière,
Sortir au grand air,
Air, chanson qui libère,
Rassemblement du printemps
La vie revit
Rassemblement de gens
La vie réunit
Rassembler et se toucher
Des gestes sans barrières
Des gestes pour se toucher
Se toucher et s’aimer
S’aimer et le montrer
Angoisse, peur ou courage
Et vivre encore
Raphaël van Breugel
Courir, aller vite,
Courir et se perdre,
L’urgence comme un repère
Courir et ne plus s’arrêter
Consommer et consumer
Consommer vite
Oublier les autres
Consommer pour soi
Consumer sa vie
Consommer ses envies
Courir et atteindre le mur
Courir pour oublier
Oublier que le temps passe
Essayer de le rattraper
Sa vie à le poursuivre
Courir comme une fuite
Et brûler son feu
Brûler sa vie, brûler son âme
Courir, brûler, et ne plus s’arrêter
S’arrêter quand le temps s’écoule,
S’arrêter, ne plus courir
Se retourner et voir
Consommer ou consumer
Tout a été emporté
Feu ou chimère
Chaleur ou leurre
Le feu a tout lavé
Restent les cendres
Les illusions de cette course effrénée
L’eau noire
Le feu, le volcan lavent
Ne plus courir et s’arrêter
Se calmer, attendre, respirer,
Aimer respirer
S’en rendre compte
Ne plus courir, s’arrêter et créer
Accepter le temps,
L’appréhender et créer
Créer et remplir la vie
Marcher sans aller vite
Marcher et ne plus se perdre,
Marcher, retrouver la voie,
Savoir où l’on va,
Marcher, sentir ses pas,
Marcher, ne plus dépasser,
Marcher et se dépasser,
Marcher et apprendre à vivre
Marcher et regarder le temps qui s’écoule.
Raphaël van Breugel
Rétif le récif
Rétif le récif
Caillou immergé
Récif au bout des yeux
Ligne imaginaire
Un horizon sans se toucher
Du bout des doigts
Effleurer la pierre
Englober le caillou
Rétif le récif
Qui ne se laisse surprendre
Recouvert, inondé
Balayé de ressacs
Droit, fort, un peu mouillé
Récif revient
Silhouette complète
Le toucher de son corps
S’y poser, s’y reposer
Abstraction des morts
Le récif est esseulé
Seul sur ce récif
L’horizon est là
Pas loin presque ici
Atteindre l’inaccessible
Nager, quitter le récif
Les cadavres, les souvenirs
Derrière cette ligne
Une peur qui fait pâlir
Un désir inassouvible
Le récif est rétif
Personne n’ose le fuir
Pieds mouillés, corps transis
Humidité, chaleur enfouie
Mourir dans l’eau
Ou seulement mouillé
Ou seulement brûlé
Ou seulement pleurer
Ajouter de l’eau aux larmes
Attendre seul, les pieds en sang
Rétif le récif est tranchant
Attendre seul le soleil
Attendre que l’horizon se rapproche
Attendre et s’agenouiller
Rester et mouiller le reste du corps
Rester et attendre
Faire des signes
De mains en mains
De moins en moins
Le corps quitte, chavire
L’eau est rouge
La lumière blanche
L’horizon aveugle
Quelques souvenirs
Des images, des voix,
Des restes de plaisir
Revient le ressac
Revient comme toujours
Rétif le récif
Submerge la vague
Corps immergé
L’eau est rouge
Rétif le récif
Seul et pourtant inoffensif.
Raphaël van Breugel