Si ce film a pour titre le nom de cet organe, fenêtre de l'âme, celui par lequel le plus souvent se produit le premier contact entre deux personnes, c'est qu’il se déroule, en partie, à l'intérieur des rétines des personnages, comme si cet organe participait à sa manière, un peu plus que nous ne pourrions le croire, au mystère d'une rencontre, peut-être aussi d’une histoire d'amour et pourquoi pas du sens de nos vies mêmes ?
Dans ce film les rétines apparaissent à l’écran en prise de vue réelle - ce seront les rétines des acteurs -, offrant au public une expérience de vérité doublée d’une fascinante plongée dans les profondeurs de cet organe, comme dans une mer de corail encore inconnue.
Cet organe fragile et intime accompagne la fragilité des personnages. Des liens rétiniens se créent et évoluent entre les personnages principaux, Lillian, Clay (son double) et Henriette, au fil du récit. Les crises rétiniennes inexpliquées de Lillian font ressurgir le souvenir enfoui de la mort de sa mère, à laquelle il a assisté enfant et qui le hante. Les réseaux et connexions complexes des vaisseaux sanguins du nerf optique sont aussi mis en parallèles, son rapprochés, avec ceux des serveurs de l'Intelligence Artificielle LOÏS pour laquelle travaille Henriette.
Le récit évoque la dimension magique, surréelle, irrationnelle, que l’on prête à l’organe, comme par exemple la dimension sacrée des reliques, le cœur de St Louis, le cœur et l’estomac de Napoléon ou le cerveau d’Einstein.