Photo par Daniel Rochat, 2024
Photo par Daniel Rochat, 2024
Je suis politiste et sociologue, spécialisé dans l'étude des transformations de l'État, des instruments de politique publique et des professions en Amérique latine et en Europe. J'ai obtenu un doctorat en science politique à Sciences Po en 2024, après y avoir obtenu un master en sociologie politique en 2018. Actuellement, je suis membre scientifique à la Casa de Velázquez, à Madrid.
Dans ma thèse doctorale, j'ai comparé les politiques d'évaluation des enseignants au Mexique et au Chili. En m'appuyant sur des matériaux comparatifs et historiques comprenant 142 entretiens avec des acteurs bureaucratiques, professionnels et experts, des sources écrites, des statistiques et des observations, ma thèse explique pourquoi ces deux pays contrastés ont adopté les mêmes instruments (les standards) et analyse leurs effets sur les bureaucraties et la profession enseignante. En explorant les coalitions politiques, les capacités bureaucratiques et les effets professionnels des standards, je démontre que ces instruments néo-managériaux engendrent de nouvelles formes étatiques. J'interprète ce processus comme une forme d'étatisation managériale.
Dans mon projet de recherche actuel, j’étudie les politiques de l’impôt sur le revenu en Espagne depuis les années 1960. En revenant sur les premiers projets de taxation progressive et redistributive élaborés par les technocrates franquistes, je mets au jour les coalitions et les formes d’expertise qui soutiennent l’imposition des revenus dans le passage du développementisme au néolibéralisme. En étudiant les dépenses fiscales à travers le prisme de la nouvelle sociologie fiscale, j’explore l’impôt sur le revenu comme un outil à la fois de formation de l’État et du capital. À l’avenir, j’espère élargir la portée de ce projet par des comparaisons avec la France et le Chili.
Par le passé, j’ai également travaillé sur la politique énergétique en tant que chercheur postdoctoral dans le cadre du projet ANR UNERGY, « Usages et contestation des politiques énergétiques ». Je me suis concentré sur les « politiques de l'aubaine », c’est-à-dire à la manière dont les effets régressifs des politiques de transition énergétique sont problématisés par les bureaucraties économiques afin de renforcer les mécanismes de marché.