Prospection radar
Retour sur la démarche
Même s’il ne reste rien en élévation de cet édifice au passé exceptionnel, nous sommes heureux de faire partager notre passion depuis 32 ans en continuant à faire vivre cette abbaye. Le succès rencontré lors de nos nombreuses manifestations et de la parution de nos publications nous a toujours encouragés.
Cependant, depuis la création de l’association, toute l’équipe souhaite aller plus loin et en savoir plus sur cette abbaye au passé prestigieux. Que se cache-t-il dans les profondeurs de cette « Bonne Vallée » de la Gère où sont venus s’installer les moines cisterciens ? Quelques écrits, le tableau de reconstruction de l’abbaye, des éléments trouvés sur le site attisaient depuis longtemps notre curiosité. Et sachant que des fouilles n’étaient pas possibles, nous avons fait preuve de patience, en attendant le bon moment…
Vue aérienne du site
La Gère
L’enthousiasme rencontré plus particulièrement en 2017, année anniversaire des 900 ans de l’abbaye, nous a confortés dans notre démarche puisque plus de 7000 personnes se sont déplacées sur le massif. Le retentissement de notre dernière publication « De l’eau à la lumière, l’abbaye de Bonnevaux » nous a prouvé également l’adhésion du public, soucieux de mieux connaître le passé régional.
Nous nous sommes amusés à entreprendre un pari un peu fou pour les Journées du Patrimoine 2017. A l’aide d’un plan type d’une abbaye cistercienne, les visiteurs ont pu voyager dans le temps au cœur des différentes salles de l’abbaye disparue, matérialisées à l’aide de piquets et bandes de tissus. Ceci a été apprécié par les visiteurs, certains surpris de découvrir qu’un tel ensemble de bâtiments ait pu exister si près d’eux...
Retour en images sur les Journées européennes du Patrimoine sur le site de l'abbaye
(si vous souhaitez agrandir l'image, clic droit pour ouvrir dans un nouvel onglet)
Le moment était venu d’entreprendre d’en savoir plus.
Une première rencontre avec des archéologues de la DRAC en octobre 2017, Robert Royer et Joëlle Tardieu, nous a permis d’être conseillés pour la technique à privilégier et le cabinet d’expertise. Nous avons pris contact avec Analyse Géophysique Conseil et retenu la méthode préconisée : une prospection géophysique non destructrice à l’aide d’un radar.
Mais la route était encore longue…
Il fallait recueillir les fonds nécessaires : 6000 euros pour une étude sur un hectare
(plus des frais annexes)
Nous avons sensibilisé les élus et nos fidèles, au fil des années suivantes et des assemblées générales, organisé des réunions internes, convaincu deux des propriétaires des terrains du site de l’abbaye (sans difficultés d’ailleurs) de nous permettre la prospection, réalisé une vidéo et bien entendu réfléchi au financement de cette opération. Entre temps, nous avons obtenu la reconnaissance de notre association en intérêt général, afin de permettre des déductions fiscales pour les donateurs.
Après avoir écrit le projet, nous avons choisi de faire appel à une plateforme de financement participatif pour commencer à glaner quelques précieux écus ! Plusieurs articles de presse réalisés en local et régional, sur internet, une distribution massive de flyers et c’était parti !
La plateforme Dartagnans, dédiée au rayonnement et à la préservation du patrimoine, de l’art et de la culture a hébergé notre projet du 7/5 au 20/6/2019. Nous étions très heureux de la jolie somme collectée pendant cette période, agrémentée par la suite de nouveaux dons de contributeurs, sensibilisés souvent par le bouche à oreille. Enfin, l’attribution d’une précieuse subvention du Département est venue compléter le budget prévu.
Les terrains concernés
par le passage du radar
par le passage du radar
Ce curieux engin n’est pas une tondeuse à gazon ! Il s'agit du radar qui nous permettra d’en savoir plus sur les éléments bâtis enfouis dans le sol… et en plus sans endommager la végétation.
Nous avons ensuite dû établir une demande d'accord de prospection auprès de la DRAC.
Le soutien des archéologues Annick Clavier, Département de l’Isère et Gabriel Caraire du cabinet d’expertise a été indispensable.
Lire ci-contre le passionnant dossier scientifique.
Tout vient à point qui sait attendre !
Après une première tentative le 26 octobre 2020 (le terrain, détrempé par une semaine de pluies intenses, n’est pas praticable), c’est en définitive dimanche 14 mars 2021 que l’opération a pu se réaliser, jour historique à plus d’un titre.
Toute l’équipe de l’association, à laquelle s’était jointe Annick Clavier, était réunie sur le site avec beaucoup d’enthousiasme pour accueillir Gabriel Caraire, du bureau d’études Analyse GC, et son ami technicien.
Très méthodiquement, ils ont roulé leur engin, bande par bande, dans chaque recoin du fameux hectare dévolu à la prospection. Nous les remercions chaleureusement de nous avoir accordé un de leurs dimanches au bénéfice du patrimoine. De prime abord, ils nous ont rassurés : le terrain était exploitable et de nombreuses structures apparaissaient très distinctement…enfin pour eux !
Dauphiné Libéré 9 avril 2021
Si les résultats définitifs nous parviendront dans deux à trois mois, dès la semaine suivante, nous recevions déjà quelques images. Nous attendons avec sérénité ce rapport qui nous montrera très probablement les deux périodes de l’abbaye : l’abbaye primitive et celle reconstruite au XVIIIè . Mais une chose est sûre, la grande dame de Bonnevaux se trouve bien là sous nos pieds et la suite de l’aventure s’annonce passionnante.
Capture d'image à 105-110 cm du sol