No 21 à 35

21.  18 décembre 1929 — Ardeur d’amour. Spécialités des trois ardeurs de l’amour de Notre-Seigneur. L’amour dévorant, et comment il dévora toutes les âmes. Larmes de l’Enfant Jésus.

         Je pensais à l’Incarnation de mon doux Jésus dans le sein maternel de la céleste Souveraine ; et mon doux Jésus, se manifestant à l’extérieur de moi, me serra dans ses bras avec une inexprimable tendresse et me dit :

            Ma fille, la Création fut une ardeur d’amour si intense et si grande qu’en débordant de notre Être divin, elle investit l’univers tout entier et se répandit partout. Et notre Fiat s’exprimait et opérait dans cette course d’amour qui se poursuivit sans pouvoir s’arrêter avant de s’être répandue partout et d’avoir donné son premier baiser à toutes les créatures, qui n’existaient pas encore ; son baiser d’amour était un baiser de joie, de bonheur qu’il imprima sur toutes les générations – et notre divin Fiat, qui participait à cette course, ne s’est pas contenté d’un seul baiser, mais s’est prononcé en formant des soleils, des cieux, des étoiles, des mers et la terre, et tout ce qui peut être vu dans le grand vide de l’univers. Ainsi, l’ardeur de notre amour dans la Création fut une ardeur de célébration d’amour, de bonheur et de joie avec laquelle nous devions jouer et faire les délices de toutes les créatures. Par ailleurs, en m’incarnant dans le sein maternel, l’ardeur d’amour que nous ne pouvions plus contenir et qui débordait en suivant la même course dans la Création était une ardeur d’amour de tendresse, de compassion, de miséricorde, et mettait en jeu la vie d’un Dieu afin de trouver l’homme et de lui donner ses baisers d’amour, de tendresse, de compassion et de pardon ; enfermant la vie de toutes les créatures dans sa mer d’amour, elle lui donnait le baiser de vie, offrant sa vie d’amour pour donner la vie à l’homme. Notre amour atteignait l’excès dans l’Incarnation parce qu’il n’était pas, comme dans la Création, un amour qui célèbre et se réjouit, mais un amour douloureux, souffrant et sacrificiel qui donnait sa vie pour faire de la vie de l’homme, sa proie.

            Mais notre amour n’est pas encore satisfait. Mets ta main sur mon Cœur et sens comme il bat, au point que je le sens qui explose. Tends l’oreille et entends comme il bouillonne, semblable à une mer en tempête qui forme des vagues gigantesques et veut déborder pour tout recouvrir. Il veut faire sa troisième course d’amour, et dans cette ardeur d’amour, il veut former le Royaume de ma Divine Volonté. Cette ardeur d’amour s’unira à celle de la Création et de l’Incarnation pour n’en former qu’une seule ; et elle sera l’ardeur de l’amour triomphant, elle donnera son baiser d’amour triomphant, d’amour conquérant, d’amour qui triomphe de tout pour donner son baiser de paix éternelle, son baiser de lumière qui mettra en fuite la nuit de la volonté humaine en faisant se lever le plein jour de ma Divine Volonté, porteuse de tous biens. Combien j’attends ce jour ; notre amour bouillonne tellement en moi que je ressens la nécessité de le laisser déborder. Et si tu savais quel soulagement je ressens lorsque, le laissant déborder avec toi, je te parle de mon divin Vouloir… L’ardeur de mon amour, qui me fait délirer de fièvre, se calme ; et me sentant apaisé, je me mets à l’œuvre pour que tout en ton âme puisse être ma Volonté. Par conséquent, sois attentive et laisse-moi faire.

            Après quoi mon pauvre esprit errait dans l’amour de mon doux Jésus et je vis devant moi une grande roue de lumière qui brûlait plus qu’un feu avec autant de rayons que de créatures venues et à venir à la lumière du jour. Ces rayons investissaient chaque créature et, avec une force ravissante, les capturaient dans le centre de la grande roue de lumière où était Jésus qui les attendait au sein de son amour pour les dévorer – non pas pour les faire mourir, mais pour les enclore dans sa petite Humanité afin de les faire renaître et grandir, de les nourrir de ses flammes dévorantes et leur donner une vie nouvelle – une vie toute d’amour. Mon petit Jésus, qui venait de naître, enfermait en lui la grande naissance de toutes les générations – mieux qu’une tendre mère qui porte en elle une vie naissante – pour les amener à la lumière, formée par son amour, mais avec des souffrances inouïes et même avec sa mort. Puis mon tendre Jésus, centre de cet abîme de flammes, si petit, me dit :

            Regarde-moi et écoute-moi. Ma fille, au centre de cet abîme de flammes, je ne respire que des flammes ; et je ne sens dans mon souffle que les flammes de mon amour dévorant que m’apporte le souffle de toutes les créatures. Dans mon petit Cœur palpitent des flammes qui s’étendent et capturent les pulsations de toutes les créatures pour les placer dans mon Cœur ; et je sens toutes ces palpitations dans mon petit Cœur. Tout est flammes – jaillissant de mes petites mains, de mes petits pieds immobiles. Ah ! que mon amour est exigeant ! Afin de m’enfermer complètement et de me faire donner la vie à toutes les créatures, il me place au milieu d’un feu dévorant, et – oh ! combien je ressens les péchés, les misères et les souffrances de toutes les créatures. Je suis encore petit, mais rien ne m’est épargné ! Je peux dire : « Tous les maux tombent en moi et autour de moi. » Et au milieu de ces flammes dévorantes, chargées de tant de souffrances, je les regarde toutes et, en pleurant, je m’exclame : « Mon amour m’a à nouveau fait don de toutes les créatures ; il me les a données dans la Création, et elles m’ont échappé ; il me les donne à nouveau en me concevant dans le sein de ma Maman. Mais suis-je certain qu’elles ne m’échapperont pas ? Seront-elles à moi pour toujours ? Oh ! comme je serais heureux si aucune ne voulait m’échapper. Leurs souffrances seraient pour moi un repos si tous mes chers enfants, chères naissances sorties de moi, conçus dans ma petite Humanité, étaient sauvés. » Et, pleurant et sanglotant, je regardais chacun d’eux en face pour les émouvoir par mes larmes, et je répétais : « Mes chers enfants, ne me quittez pas, ne partez plus ; je suis votre Père, ne m’abandonnez pas. Oh, je vous en prie, reconnaissez-moi, ayez pitié au moins du feu qui me dévore, de mes ardentes larmes – et tout cela à cause de vous, car je vous aime trop, je vous aime comme Dieu, je vous aime en Père très passionné, je vous aime comme ma vie. »

            Mais sais-tu, petite fille de mon divin Vouloir, ce qu’était la plus grande préoccupation de mon amour ? C’était de dévorer, dans les créatures, leur volonté humaine, car elle est à l’origine de tous les maux, et en dépit de toutes les flammes dévorantes de mon amour, elle formait des nuages pour ne pas se laisser brûler. Oh ! ce qui me torturait le plus était la volonté humaine qui non seulement formait des nuages, mais les scènes les plus douloureuses dans mon Humanité elle-même. Par conséquent, prie pour que ma Divine Volonté soit connue et règne dans la créature ; et alors tu pourras m’appeler bienheureux Jésus. Sinon, mes larmes ne cesseront pas, et j’aurais toujours une raison de pleurer sur le sort de cette pauvre humanité gisant dans le cauchemar de sa misérable volonté.

22.  22 décembre 2011 — Comment les plus grandes œuvres ne peuvent pas être faites par soi tout seul, car elles mourraient à la naissance. Les trois prisons de Jésus. Les deux mamans.

         Mon abandon dans le divin Fiat continue et mon tendre Jésus, se faisant voir en tout petit Enfant, dans mon cœur ou dans le sein de la céleste Maman, mais si petit et d’une beauté ravissante, tout amour, le visage inondé de larmes – et il pleure parce qu’il veut être aimé – me dit en soupirant :

            Ah ! ah ! pourquoi ne suis-je pas aimé ? Je veux renouveler dans les âmes tout l’amour que j’avais en m’incarnant, mais je ne trouve personne à qui le donner. J’ai trouvé en m’incarnant ma Maman souveraine qui m’a donné le champ où épancher mon amour et recevoir dans son Cœur maternel tout l’amour que rejetaient les créatures. Ah ! elle était le dépositaire de mon amour repoussé, la douce compagne de mes souffrances, et l’ardent amour qui séchait mes pleurs. Les plus grandes œuvres ne peuvent être accomplies par soi tout seul, mais il faut être au moins deux ou trois, en dépositaires et nourriciers de l’œuvre elle-même. Sans être nourries, les œuvres ne peuvent avoir la vie – le danger existe qu’elles meurent dès leur naissance. Cela est si vrai que dans la Création, les trois Personnes Divines étaient présentes ; puis nous avons fait l’homme dépositaire de notre œuvre. Non encore satisfaits, car les œuvres seules n’apportent pas le bonheur, nous lui avons donné la compagnie de la femme. Dans l’Incarnation, les trois Personnes Divines participaient, et en ma compagnie – ou plutôt, elles étaient inséparables de moi, en plus de la céleste Reine ; elle-même était la dépositaire divine de tous les biens de l’Incarnation. Tu vois ainsi combien la compagnie de la créature m’est nécessaire pour former mon œuvre – une créature qui se mettrait à ma disposition pour recevoir le grand bien que je veux lui donner. Alors, veux-tu être ma seconde Maman ? Veux-tu recevoir le grand bien du renouvellement de mon Incarnation, comme legs du Royaume de mon divin Fiat ? De cette manière, j’aurai deux mamans – la première, qui me laissa former le Royaume de Rédemption ; la seconde, qui me laissera former le Royaume de ma Divine Volonté. Et plaçant ses petites mains sur mon visage, en me caressant, il me dit : « Ma maman ! Ma maman ! L’amour maternel surpasse tout amour ; ainsi, tu m’aimeras de l’amour insurpassable d’une mère. »

            Après quoi il garda le silence, voulant que je le berce entre mes bras ; puis il ajouta :

            Ma fille, tu dois maintenant connaître l’excès de mon amour – où il m’a conduit. En descendant du Ciel sur la terre, il m’a conduit dans une prison obscure et très étroite qui était le sein de ma Maman. Mais mon amour n’était pas satisfait ; il a formé pour moi dans cette prison elle-même un autre cachot qui était mon Humanité, laquelle emprisonnait ma Divinité. La première prison a duré neuf mois ; la seconde prison de mon Humanité a duré pour moi jusqu’à trente-trois ans. Mais mon amour ne s’est pas arrêté là ; vers la fin de la prison de mon Humanité, il a formé pour moi la prison de l’Eucharistie, la plus petite des prisons – une petite hostie dans laquelle il m’a emprisonné, Humanité et Divinité ; et j’aurais été satisfait d’être là comme mort, sans laisser entendre un souffle, un mouvement ou un battement de cœur – et non pas pour quelques années, mais jusqu’à la consommation des siècles. Ainsi je suis passé de prison en prison – elles sont inséparables de moi ; c’est pourquoi on peut m’appeler le divin Détenu, le Prisonnier céleste. Dans les deux premières prisons, dans l’intensité de mon amour, j’ai amené à l’accomplissement le Royaume de Rédemption ; dans la troisième prison de l’Eucharistie, j’amène à l’accomplissement le Royaume de mon divin Fiat. Et c’est pourquoi je t’ai appelée à la prison de ton lit pour qu’ensemble, prisonniers tous les deux, dans notre solitude, unis ensemble, nous puissions mener à son accomplissement le Royaume de ma Volonté. Si une Maman m’était nécessaire pour la Rédemption, j’avais aussi besoin d’une maman pour le Royaume de mon Fiat, et mon amour exigeant voulait une mère emprisonnée afin de la maintenir à ma disposition. Par conséquent. Je serai ton prisonnier non seulement dans la petite hostie, mais aussi dans ton cœur ; et tu seras ma chère prisonnière, tout attentive à m’écouter et à rompre la solitude d’un si long emprisonnement. Et bien que nous soyons des prisonniers, nous serons heureux parce que nous amènerons à maturité le Royaume de la Divine Volonté pour le donner aux créatures.

23.  23 décembre 1929 — Lorsque Jésus parle de ses vérités, il libère de la lumière. Les vérités, lues et relues, sont comme du fer forgé. Course de la Divine Volonté.

       Je pensais à tout ce que mon doux Jésus, avec tant de bonté, daigne dire à ma pauvre âme, et qui, relu selon les circonstances, resplendit de lumière. Et mon toujours aimable Jésus me dit :

            Ma fille, lorsque je parle, je libère une lumière de vérité et je veux qu’elle soit acceptée et caressée par l’âme. Si cette lumière est acceptée et occupe dans l’âme une place d’honneur, elle appelle une autre lumière ; ainsi, une lumière en appelle une autre. Sinon, elle retourne à sa source. Et quand l’âme revient les lire si elles sont écrites, et les méditer, mes vérités sont comme un fer forgé – lorsque le fer est battu, chauffé au rouge, il fait jaillir des étincelles de lumière ; mais s’il n’est pas battu, le fer reste un métal dur, noir et froid. Il en est ainsi pour mes vérités ; si l’âme les lit et les relit pour retirer toute la substance que contiennent mes vérités qui ont été communiquées à l’âme, symbolisée par le fer avec sa noirceur et sa froideur – elle est chauffée au rouge ; et en méditant ces vérités, elle se donne à elle-même des coups, elle qui a eu le bienfait d’entendre ma vérité, et celle-ci, se sentant honorée, étincelle de lumière avec d’autres vérités. Mais si mes vérités manifestées restent dans l’oubli et n’occupent pas une place d’honneur, elles demeurent comme enterrées. Mais on n’enterre pas les vivants ; en fait, mes vérités sont des lumières qui apportent et possèdent la vie ; par conséquent, comme elles ne sont pas sujettes à la mort, le temps viendra où d’autres les chériront et condamneront ceux qui les ont gardées dans l’oubli et ensevelies. Si tu savais combien il y a de lumière dans tout ce que je t’ai manifesté sur ma Divine Volonté, et quelle lumière scintillerait si ces vérités étaient lues et relues, tu serais toi-même stupéfaite par tout le bien qu’elles feraient.

            Je continuais ensuite mes actes dans le divin Vouloir, et je pensais à la solitude de Jésus dans le sein de sa Maman, lorsqu’il ajouta : 

            Ma fille, combien la compagnie de la créature est pour moi douce et agréable. Comme ma descente du ciel sur la terre fut précisément pour elle – pour la trouver, la faire mienne, la garder en ma compagnie – je me sens dédommagé. Cependant, sache que si la simple compagnie de la créature qui m’aime et essaie de briser ma solitude peut me satisfaire, ce n’est pas suffisant lorsqu’il s’agit de celle qui vit dans ma Divine Volonté – je veux alors qu’elle soit toujours avec moi, spectatrice de mes larmes d’enfant, de mes gémissements, mes sanglots, mes souffrances, mes travaux et mes pas, et aussi de mes joies, car je veux en faire le dépôt en elle. En fait, ma Volonté étant en elle, ce serait trop dur pour moi si je ne l’avais pas continuellement avec moi pour la tenir toujours au courant de tout. Ma Divine Volonté ressent le besoin irrésistible de partager avec la créature tout ce qu’elle fait dans mon Humanité, afin que la Volonté qui règne en moi, et celle qui règne dans la créature, ne soit pas une Volonté divisée. Et c’est pourquoi je t’appelle en chacun de mes actes et veux que tu saches ce que j’ai fait et ce que je suis en train de faire – afin de t’en faire don et de pouvoir dire : « Celle qui vit dans ma Divine Volonté ne me quitte jamais – nous sommes serrés l’un contre l’autre et inséparables. »

            Et moi : « Mon amour, ta course d’amour ne s’arrête jamais ; elle court, elle court toujours, et j’ai l’impression d’être incapable de faire mes courses d’amour comme elle les fait – je suis trop petite et je ne peux pas courir partout pour t’aimer. » Et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, tu peux toi aussi faire des courses d’amour dans la mer immense de la Divine Volonté. Tu feras comme le navire : lorsqu’il veut traverser la mer, il s’élance et les eaux s’écartent pour le laisser passer ; il file et laisse derrière lui un sillage dans la mer ; peu à peu le sillage disparaît et il ne reste plus trace de son passage. Cependant, le navire a fait sa course dans la mer et il arrive où il voulait. De la même manière, si l’âme veut aimer, elle plongera dans la mer de mon divin Fiat et formera sa course d’amour ; sa course sera pour l’éternité et il n’en sera pas pour elle comme pour le navire – qui ne laisse rien derrière lui dans la mer où il est passé, car les eaux, orgueilleuses, se referment derrière lui sans laisser de trace. Au contraire, dans la mer de mon divin Vouloir, lorsque l’âme s’élance en elle pour y faire sa course, nos eaux divines bouillonnent et dans leur bouillonnement forment le sillon qui ne disparaît pas ; son signe demeure et montre à tous la course d’amour de la créature dans notre mer, de sorte que nous pouvons dire : « C’est ici qu’est passée pour faire sa course d’amour celle qui vit dans notre Volonté, car ce qui est fait en elle demeure indélébile. »

            De la même manière, si tu veux faire ton adoration, si tu veux être embellie, si tu veux être sanctifiée, si tu veux être puissante et sage – plonge-toi dans notre Volonté ; en faisant ta course, tu resteras tout amour, toute belle, toute sainte ; tu acquerras la science de qui est ton Créateur, et tous tes mouvements seront de profondes adorations. Et tu laisseras dans notre mer autant de sillons que de courses faites dans le divin Fiat, si bien que nous dirons : « Dans cette course que la petite fille de notre divin Vouloir a faite dans notre mer, elle a formé le sillon de sainteté, et nous l’avons sanctifiée et elle est restée sainte ; dans cette autre course, elle a plongé dans la mer de notre beauté et formé son sillon, nous l’avons embellie et elle est restée belle ; et dans cette autre course, elle a formé le sillon de nos connaissances, et elle nous a connus, nous lui avons parlé et nous nous sommes fait connaître en lui parlant longuement de notre Être divin ; notre parole l’a liée, identifiée avec nous, et nous ressentons l’irrésistible besoin de nous faire connaître toujours davantage, et de lui faire le grand don de lui manifester nos vérités. Ainsi, pour chaque course que tu fais dans notre Fiat suprême, tu prends toujours de ce qui est à nous ; et notre amour, bouillonnant, nous parle de toi et nous montre tes courses avec leurs bouillonnements comme signe que tu es allée dans notre mer divine. »

24.  25 décembre 1929 — Comment la naissance de Jésus fut la renaissance de la Divine Volonté dans son Humanité ; et comment tout ce qu’il a fait était une renaissance de cette Divine Volonté formée en lui pour la faire renaître dans les créatures. Jésus était le vrai sacrifié de sa Volonté.

           Je pensais au moment où mon très doux Enfant Jésus, trépignant d’amour, est sorti du sein de sa céleste Maman. Quelle joie pour elle de pouvoir le serrer dans ses bras, l’embrasser et rivaliser d’amour avec celui qui l’aimait tant. Mais alors que de nombreuses pensées envahissaient mon esprit à propos de la sainte naissance du Divin Enfant, je le sentis qui sortait de moi pour se placer dans mes bras et, tendant ses petites mains vers mon cou, il me dit : « Ma fille, toi aussi embrasse-moi et serre-moi contre toi, comme je t’embrasse et te serre contre moi, et aimons-nous en rivalisant d’amour sans jamais nous arrêter. » Et s’abandonnant dans mes bras comme un tout petit Enfant, il garda le silence. Mais qui peut dire les étreintes d’amour et les tendres baisers ? Je crois préférable de ne pas en parler. Puis, reprenant la parole, il ajouta :

            Ma fille, la naissance dans le temps fut la renaissance de ma Divine Volonté dans mon Humanité ; et en renaissant en moi, elle apporta la bonne nouvelle de sa renaissance dans les générations humaines. Mon Fiat est éternel, mais on peut dire qu’il est pour ainsi dire né en Adam afin de former la longue génération de renaissances dans la créature. Mais comme Adam a rejeté cette Divine Volonté, il a ainsi empêché les nombreuses renaissances qu’elle devait avoir en chaque créature ; et avec un amour constant et invincible, ma Divine Volonté attendait mon Humanité afin de pouvoir naître à nouveau dans la famille humaine. Par conséquent, tout ce que j’ai fait tout au long de ma vie – mes larmes d’Enfant, mes gémissements et mes vagissements – n’étaient que des renaissances de ma Divine Volonté qui se formait en moi pour renaître dans les créatures. En fait, comme ma Divine Volonté née à nouveau en moi était en ma possession, j’avais le droit et le pouvoir de la faire renaître dans la créature. Ainsi, ce que mon Humanité faisait – ses pas, œuvres, paroles et souffrances, mon souffle et ma mort elle-même – tout cela formait les renaissances de ma Divine Volonté pour les créatures qui recevraient le bienfait de la renaissance de mon divin Fiat. Comme je suis la tête de la famille humaine et que j’appelais mes membres dans mes actes – j’appelais en moi les nombreuses renaissances de mon divin Vouloir pour les faire passer et renaître dans mes membres, les créatures. 

            Par conséquent, ce n’est pas un seul et unique acte que j’ai accompli – ma vie sacramentelle elle-même, chaque hostie consacrée, est la renaissance continuelle de mon Vouloir suprême préparée pour la créature. Je suis le vrai sacrifié d’une cause si sainte : que ma Volonté règne. Je suis moi-même celui qui a formé en moi son Royaume ; et en le faisant renaître en moi autant de fois qu’il renaîtrait dans les créatures, je formais son très saint empire et son règne parmi mes membres.

            Or, ma fille, après avoir mis en sûreté le Royaume de ma Divine Volonté dans mon Humanité, je devais le manifester afin de le faire connaître. C’est pourquoi je suis venu vers toi et j’ai commencé à te raconter la longue histoire de mon divin Fiat. Et tu dois savoir que j’ai fait et continue à faire autant de manifestations, à dire autant de vérités, à prononcer autant de mots qu’il y a de renaissances, comme ma Volonté l’a fait dans mon Humanité. Ses renaissances en moi et ses vérités que je te manifeste seront en parfait équilibre ; chaque renaissance faite en moi dans mon divin Vouloir et chaque hostie consacrée trouvera pour elle-même une manifestation et une vérité qui la confirme et la fera renaître dans la créature ; notre Parole est porteuse de vie. N’est-ce pas notre parole « Fiat » qui, en se prononçant, créa les cieux, le soleil et tout ce qui peut se voir dans l’univers entier, et la vie même de l’homme ? Jusqu’à ce que fût prononcé le « Fiat », tout était en nous ; lorsqu’il fut prononcé, il peupla les cieux et la terre d’un grand nombre d’œuvres belles et dignes de nous, et il donna le départ de la longue génération de tant de vies humaines. Tu vois ainsi comment tout ce que je te dis sur ma Divine Volonté, avec la puissance de ma parole créatrice, apportera au sein de la famille humaine ses nombreuses naissances faites en moi. Voilà la grande raison d’une si longue histoire et de mon continuel discours. Cela contrebalancera tout ce qui fut fait par nous dans la Création, et tout ce que j’ai fait dans la Rédemption. Et si je semble parfois garder le silence, ce n’est pas que j’aie fini de parler, c’est que je me repose. En fait, c’est ce que je fais habituellement dans les paroles et les œuvres qui sortent de moi. Tout comme je l’ai fait dans la Création – je n’ai pas toujours parlé ; je disais « Fiat », puis je m’arrêtais, et je prononçais mon Fiat à nouveau – c’est cela que je fais avec toi : je parle, je te donne ma leçon et je fais une pause ; premièrement pour jouir des effets de mes paroles ; et ensuite pour te disposer à recevoir la nouvelle vie de ma leçon. Par conséquent, sois attentive et que ton envol dans ma Divine Volonté soit continuel.

25.  29 décembre 1929 — Comment, descendant du Ciel sur la terre, Jésus forma le nouvel Éden. Comment la Divine Volonté a toujours été Reine.

         Je sentais ma petite intelligence capturée et transportée pour regarder le nouveau-né Jésus sur les genoux de ma céleste Maman – tantôt pleurant, tantôt gémissant, ou tout engourdi et tremblant de froid. Oh ! comme ma petite âme voulait se fondre dans l’amour pour le réchauffer et calmer ses pleurs. Mais mon céleste et charmant petit Enfant, m’appelant près de lui dans les bras de sa Maman, me dit :

            Ma fille du divin Vouloir, viens écouter mes leçons. En descendant du Ciel sur la terre pour former la Rédemption, je devais former le nouvel Éden ; je devais restaurer, dans mon Humanité, le premier acte et le commencement de la création de l’homme. Bethléem a donc été le premier Éden. Je ressentais dans ma petite Humanité toute la force de notre puissance créatrice, l’ardeur de notre amour avec lequel l’homme fut créé ; je sentis les fibres de son innocence, de sa sainteté, du règne dont il était investi. Je sentis en moi cet homme heureux – oh ! comme je l’aimais ; et comme il avait perdu sa place d’honneur, je reprenais sa place, car il convenait que je place d’abord en moi l’ordre dans lequel l’homme a été créé, pour descendre ensuite dans son malheur afin de le relever et de le mettre en sûreté.

            Il y a donc en moi deux actes continus, fusionnés en un seul – l’Éden de félicité avec lequel je devais mettre en vigueur toute la beauté, la sainteté, la sublimité de la création de l’homme ; il était innocent et saint, et moi, le surpassant, je n’étais pas seulement innocent et saint, mais le Verbe éternel ; et ayant en moi tout pouvoir possible et imaginable, et une Volonté immuable, je devais réordonner complètement le commencement de la création de l’homme, et relever l’homme déchu. Sinon, je n’agirais pas en Dieu et je ne l’aimerais pas non plus comme notre œuvre, sortie et créée dans l’ardeur de notre amour. Notre amour se serait senti arrêté et comme impuissant – ce qui ne peut pas être – s’il n’avait pas totalement réparé le sort de l’homme déchu, et la destinée de la manière dont il fut créé. Cela aurait été une entaille dans notre Création et nous aurait accusés de faiblesse si nous n’avions pas restauré l’homme complètement. Par conséquent, Bethléem a été mon premier Éden où j’ai fait et embrassé tous les actes accomplis par cet Adam innocent, et ceux qu’il aurait accomplis s’il n’était pas tombé. Notre Divinité attendait avec justice ma réparation à sa place ; et en refaisant ce que l’innocent Adam aurait fait, je m’abaissais et lui tendais la main pour le relever de son état d’homme déchu.

            Par conséquent, m’arrêtant ici et là, mon Humanité ne faisait que former les nouveaux Édens parce qu’en moi se trouvaient tous les actes du commencement de la création de l’homme, et partout où je m’arrêtais je pouvais former de nouveaux Édens avec mon innocence et ma sainteté. Ainsi, l’Égypte était l’Éden, Nazareth était l’Éden, le désert était l’Éden, Jérusalem était l’Éden, le Calvaire était l’Éden ; et ces Édens que je formais appelaient le règne de ma Divine Volonté, et ce sont des preuves certaines que, tout comme j’ai accompli le Royaume de la Rédemption et qu’il fait sa ronde pour être établi dans le monde entier, ces Édens eux aussi, en qui tous les actes furent accomplis par moi comme si l’homme n’était pas tombé, suivent les actes de Rédemption et feront leur ronde pour établir le Royaume de mon divin Fiat. Par conséquent, je te veux toujours avec moi pour que tu puisses me suivre dans tous mes actes et tout offrir afin que ma Divine Volonté puisse régner et dominer, car c’est cela qui intéresse le plus ton Jésus.

            Puis il ajouta :

            Ma fille, ma Divine Volonté agissait en moi en Reine, car elle l’a en vérité toujours été. De fait, elle est ma Reine par nature ; dans notre Divinité, elle occupe la première place, régit et règne sur tous nos attributs ; il n’est pas un seul de nos actes où elle n’occupe son rang de Reine ; elle est donc Reine du Ciel, de la terre, de la Création – elle règne partout et sur toute chose. Par conséquent, vouloir que l’homme fasse notre Divine Volonté et lui donne le rang de Reine était le plus grand honneur et l’amour le plus insurpassable que nous lui donnions ; et comme une seule et unique Volonté régnait, nous lui permettions de s’asseoir à notre divine table pour partager nos biens avec lui. Nous le voulions heureux, et nous voulions la gloire de voir heureux celui que nous avions créé avec tant d’amour de nos mains créatrices. Ainsi, notre divin Vouloir et notre amour ne pouvaient ni se satisfaire ni s’en tenir simplement à l’œuvre de la Rédemption, mais veulent poursuivre jusqu’à ce que l’œuvre soit accomplie ; d’autant plus que nous ne savons rien faire à moitié et que nous pouvons atteindre tout ce que nous voulons, ayant les siècles à notre disposition.

26.  2 janvier 1930 — Différence entre les actes et les effets du divin Fiat. Combien de bienfaits peut produire un de ses actes. Exemple du soleil.

           Mon abandon dans le Fiat continue et, poursuivant ma ronde dans ses œuvres, je m’en sentais entourée, chacune d’elles attendant que je la reconnaisse comme œuvre de mon Créateur afin de nous unir d’un lien inséparable. Il me semblait que la Divine Volonté, avec sa lumière, s’écoulait dans toute la Création comme notre sang coule dans les veines, et qu’elle aussi coulait dans les actes, paroles, pas, souffrances et larmes de Jésus ; et j’allais à la recherche de toutes choses comme si toutes m’appartenaient, pour les aimer et les reconnaître. Je faisais cela lorsque mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, celle qui vit dans notre Divine Volonté est en communication avec tout ce que nous avons créé, parce que ma Volonté est en tout et appartient à toutes choses. Comme une est la Volonté qui domine et agit, toutes choses sont à ma Volonté comme des membres par rapport au corps, dont la Tête est Dieu, qui a un lien tel avec toutes choses qu’elles lui sont inséparables, car c’est notre divin Vouloir qui coule comme acte premier de vie. Seule la volonté humaine, si elle veut agir par elle-même, sans union avec la nôtre, peut briser cette admirable union, ce lien d’inséparabilité entre Dieu, les choses créées et les créatures. Par conséquent, ma Divine Volonté est porteuse pour la créature de tous nos actes accomplis dans la Création et la Rédemption ; elle est révélatrice de nos secrets. Comme notre Volonté est une avec la créature qui vit en elle, comment peut-elle se cacher ? Et moi, ma fille, combien je me sentirais malheureux si je ne te rendais pas consciente de mes larmes, de mes plus intimes souffrances, de ce que j’ai fait lorsque j’étais sur terre. Et dans ma tristesse, je dirais : « La petite fille de ma Volonté ne sait pas elle-même tout ce que j’ai fait et souffert pour recevoir le retour d’amour de ses petits ‘Je t’aime’ répétés et pour lui faire don de ce qui m’appartient. »

            Par conséquent, je te fais don de chaque chose que tu sais être à moi et que tu aimes comme t’appartenant ; et je dis avec joie : « J’ai toujours quelque chose à donner à ma fille, et elle a toujours quelque chose à recevoir ; c’est pourquoi nous serons toujours ensemble, car nous sommes en train, moi de donner, et elle de recevoir. »

            Après quoi je continuais ma ronde dans tous les bons actes accomplis depuis le commencement de la Création de toutes les créatures, y compris mon premier père Adam, afin de les offrir pour obtenir le Royaume de la Divine Volonté sur la terre. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il n’est pas une chose bonne qui ne vienne de ma Divine Volonté ; cependant, il existe une différence entre les actes et les effets de ma Divine Volonté. La Création fut un acte de mon Fiat et – oh ! combien de belles choses en sont sorties : cieux, soleils, étoiles, air qui devaient servir à la vie naturelle de la créature ; la mer, le vent, tout était plénitude et multiplicité des œuvres. En fait, un seul acte de ma Divine Volonté est capable de tout combler et de tout accomplir. La création de l’homme a été un acte de mon Fiat – et que n’a-t-il pas mis dans la petite circonférence de l’homme ? Intelligence, yeux, ouïe, bouche, parole, cœur, et même notre ressemblance, par quoi nous l’avons fait porteur de son Créateur. Combien de prodiges ne renferme-t-il pas ? Non seulement cela, mais la Création entière fut placée autour de lui pour le servir, comme si un premier acte de notre Fiat fait dans la Création voulait servir le deuxième acte accompli en créant l’homme. Un autre acte de notre Divine Volonté fut la création de la Vierge immaculée ; les prodiges opérés en elle furent si grands que le ciel et la terre en étaient stupéfaits ; si bien qu’elle est parvenue à faire descendre sur terre le Verbe divin, ce qui forma un autre acte de mon Fiat – et ce fut mon Incarnation ; et tu sais combien elle fut porteuse de tous les bienfaits pour la famille humaine.

            Tout le reste des bienfaits parmi les créatures – vertus, prières, bonnes œuvres, miracles – sont les effets de mon divin Vouloir agissant selon les dispositions des créatures et qui sont par conséquent toujours limités et sans cette plénitude capable de remplir le Ciel et la terre. Par contre, les actes de mon divin Fiat sont indépendants de ces dispositions et on peut donc voir la grande différence entre les actes et les effets. Et c’est aussi ce qui peut très bien se voir dans le soleil et les effets qu’il produit. Le soleil, en tant qu’acte, est toujours fixé dans sa plénitude de lumière qui, avec majesté, remplit la terre ; et il ne cesse jamais de donner sa lumière et sa chaleur ; tandis que les effets du soleil, dont on peut dire qu’ils dépendent des dispositions de la terre, sont inconstants – on peut voir la terre tantôt couverte de fleurs multicolores, tantôt dénudée et sans beauté, comme si le soleil n’avait pas la vertu communicative de toujours communiquer ses admirables effets à la terre ; et l’on peut dire que c’est la faute de la terre. Le soleil ne manque de rien – ce qu’il était hier, il l’est encore aujourd’hui et il le sera demain. Or lorsque je te vois faire aussi ta ronde dans les effets de mon divin Fiat, comme si tu voulais ne rien manquer afin de tout enclore en lui et de lui rendre les hommages, l’amour et les effets qu’il produit, de lui demander de venir sur la terre pour y régner, tu disposes notre Volonté à former un autre acte de notre divin Fiat. En fait, tu dois savoir que le Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au ciel sera un autre acte de notre Fiat suprême ; ce ne sera pas un effet, mais un acte – mais avec une magnificence telle que tous en seront stupéfaits.

            Tu dois savoir que l’homme a été créé par nous avec ce prodige – il devait posséder en lui l’acte continuel de notre Divine Volonté. En la rejetant, il a perdu l’acte et il est resté avec les effets, parce que nous savions que tout comme la terre ne peut pas vivre sans au moins les effets que produit le soleil, si elle ne veut pas vivre dans la plénitude de sa lumière et de sa chaleur, l’homme ne pouvait pas lui non plus vivre sans au moins les effets de notre Divine Volonté, puisqu’il avait rejeté sa vie. Par conséquent, le Royaume de notre Divine Volonté ne sera rien d’autre que le rappel de l’acte continuel de notre divin Fiat opérant dans la créature. Et c’est la raison de mon long discours sur mon Fiat – ce n’est rien d’autre que le commencement de l’acte continuel de mon divin Fiat, qui ne finit jamais lorsqu’il veut opérer dans la créature, et qui est si multiple dans les œuvres, dans les beautés, dans la grâce et dans la lumière que ses limites sont à perte de vue. Par conséquent, continue ta ronde dans tout ce mon divin Fiat a fait et produit ; et ne t’en lasse jamais, si tu veux obtenir un Royaume si saint.

            Puis il ajouta :

            Ma fille, tous comme les effets sont produits par ma seule et unique Volonté, et qu’ils agissent selon les dispositions des créatures, les actes de notre Divine Volonté, indépendamment de ces dispositions, sont produits par l’unité de l’acte unique de notre divin Fiat. Ainsi, en nous, l’acte est toujours un, parce qu’en nous, il n’y a pas de progression des actes ; et s’il peut sembler à la créature que nous faisons tantôt l’acte de la Création, tantôt de la Rédemption, et que nous voulons maintenant former le règne de notre Divine Volonté parmi les créatures, c’est la manifestation que nous leur faisons de ce que possède notre acte seul et unique, de telle sorte que pour elles, il leur semble que nous faisons et sortons de nombreux actes distincts, mais pour nous, tout était enclos en un seul acte unique. Dans l’Unité de notre divin Vouloir, qui enferme un seul acte, rien ne peut s’échapper – elle enferme toutes choses, elle fait tout, elle embrasse tout, et elle est toujours un seul acte. Par conséquent, les effets que produit notre Fiat et les actes de notre Fiat viennent toujours de l’unité de notre seul et unique acte.

27.  7 janvier 1930 — Échange de dons entre Dieu et la créature. Comment celle qui vit dans la Divine Volonté est la banque divine sur terre et forme un nimbe du Ciel.

         Je me sentais abandonnée dans le Fiat suprême et je me disais : « Que pourrais-je donner à mon Jésus bien-aimé ? » Et lui, immédiatement : « Ta volonté. » Et moi : « Mon amour, je te l’ai donnée, et je crois que je ne suis plus libre de te la donner, parce qu’elle est à toi. » Et Jésus :

            Ma fille, chaque fois que tu veux me faire le don de ta volonté, je l’accepte comme un don nouveau, car je laisse son libre arbitre à la volonté humaine de sorte que la créature peut être dans l’acte continuel de toujours me la donner. Et je l’accepte autant de fois qu’elle veut me la donner, car elle se sacrifie chaque fois qu’elle m’en fait le don. Et voyant la constance de la créature dans ce don continuel, je vois qu’il existe de sa part une décision véritable et qu’elle aime et estime le don de ma Volonté ; et je lui fais le don continuel de ma Volonté tout comme elle me fait le don continuel de la sienne ; et en étendant sa capacité – car la créature est incapable de recevoir tout l’infini de mon Vouloir – je continue d’accroître la sainteté, l’amour, la beauté, la lumière et la connaissance de ma Divine Volonté . Ainsi, dans l’échange que nous faisons – toi de ta volonté et moi de la mienne,  nous redoublons les dons et notre Volonté demeure unie autant de fois et aussi souvent que nous en faisons l’échange. Par conséquent, j’ai toujours quelque chose à te donner, et toi également, parce que dans ma Volonté, les choses n’ont pas de fin et surgissent à chaque instant ; et lorsque tu me donnes ta volonté, elle acquiert au contact de la mienne les prérogatives de pouvoir se donner continuellement à ton Jésus.

            Je suivais ensuite les actes de la Divine Volonté en les accompagnant de mes « Je t’aime » ; et je pouvais comprendre la grande différence de grandeur et de magnitude entre les œuvres du divin Fiat et mes petits « Je t’aime » ; oh ! comme je me sentais petite et véritablement comme une nouveau-née devant ce Fiat qui peut tout faire et tout embrasser. Et mon aimable Jésus, me serrant dans ses bras, me dit :

            Ma fille, celle qui vit dans ma Divine Volonté est ma riche banque sur la terre ; et lorsque tu dis ton « Je t’aime », je l’investis avec le mien, et petit, il devient grand, se diffuse à l’infini, de sorte que les richesses de mon amour deviennent incommensurables, et je les dépose dans la banque de ton âme. Et lorsque tu continues tes actes, je les investis avec les miens et les dépose dans ta banque afin d’avoir ma banque divine sur la terre. Par conséquent, tes petits actes accomplis dans ma Divine Volonté servent à me donner quelque chose à faire, laisser couler nos divines qualités, qui sont infinies, dans tes petits actes où elles se mélangent pour devenir nôtres, et les déposer dans la banque de ton âme afin que notre banque puisse trouver en toi son ciel. Ne sais-tu pas que celle qui doit vivre dans notre Divine Volonté doit être un nimbe du ciel ? De sorte que si l’on s’abaisse vers la terre – mais jusqu’à éliminer toute distance – jusqu’au point sur la terre où se trouve cette heureuse créature, on doive voir le ciel, et non plus la terre. Et ma Divine Volonté ne voudrait pas être sans son ciel ; elle se formerait alors un ciel pour elle-même, et les rideaux du ciel s’abaisseraient pour rendre hommage à ce Fiat à qui ils reconnaissent devoir leur existence. C’est pourquoi tous les Bienheureux restent stupéfaits en voyant un nimbe du ciel sur la terre ; mais leur stupéfaction cesse immédiatement lorsqu’ils voient que cette Divine Volonté qui forme leur ciel et tout leur bonheur est présente et règne dans cette créature, précisément au point où ils voient que les rideaux du ciel, en s’abaissant, entourent cette créature pour chanter les louanges de mon Fiat suprême.

            Par conséquent, sois attentive, ma fille, et si je te dis cela, c’est pour que tu saches combien est grand le don de te faire connaître ma Volonté, et comment elle veut former en toi son Royaume pour que tu puisses me remercier et m’en être reconnaissante. 

28.  10 janvier 1930 — Celle qui vit dans la Divine Volonté appartient à la famille divine. Différentes manières d’appartenir à Dieu ; exemple d’un royaume. Certaines vivent en Dieu, d’autres en dehors de Dieu.

       Bien qu’abandonnée dans le divin Fiat, je me sentais également annihilée, mais tellement que je me voyais plus petite qu’un atome ; et je me disais : « Comme je suis misérable, petite et insignifiante. » Et mon adorable Jésus, interrompant ma pensée et se faisant sentir et voir, me dit :

            Ma fille, grande ou petite, tu appartiens à notre famille divine ; tu en es membre et cela nous suffit. Mieux encore, c’est pour toi le plus grand honneur et la plus grande gloire que tu puisses posséder.

            Et moi : « Mon amour, nous sommes toutes sorties de toi et toutes nous t’appartenons, par conséquent, il n’est pas étonnant que je t’appartienne. » Et Jésus :

            Il est vrai que toutes les créatures m’appartiennent par liens de création, mais il y a une grande différence entre celles qui m’appartiennent non seulement par liens de création, mais par un lien de fusion des volontés – c'est-à-dire que ma Volonté est la seule et unique volonté. Je peux dire que celles-là m’appartiennent par des liens de vraie famille parce que la Volonté est la chose la plus intime qui puisse exister en Dieu comme en la créature ; la Volonté est la partie essentielle de la vie, elle est la directrice, la reine qui a la vertu de lier, par des liens inséparables, Dieu et la créature ; et c’est par cette inséparabilité que l’on peut reconnaître qu’elle appartient à notre famille divine.

            N’en est-il pas ainsi dans un royaume ? Tous appartiennent au roi, mais de combien de façons différentes : certains font partie du peuple, d’autres de l’armée, certains sont ministres, d’autres sentinelles, certains sont courtisans, celle-ci est la reine du roi, d’autres sont ses enfants. Mais qui fait partie de la famille royale ? Le roi, la reine, et ses enfants ; on ne peut pas dire de tout le reste du royaume qu’il fait partie de la famille royale, même si tous appartiennent au royaume, sont sujets à ses lois, et que les rebelles sont mis en prison. 

            Par conséquent, même si toutes nous appartiennent – mais de combien de manières différentes – seule la créature  qui vit dans notre Divine Volonté vit parmi nous. Notre divin Fiat nous l’apporte sur ses genoux de lumière au tréfonds de notre sein divin ; et nous ne pouvons pas la mettre en dehors de nous-mêmes ; il faudrait pour cela mettre hors de nous notre divin Vouloir, ce que nous ne pouvons ni ne voulons faire. Au contraire, nous sommes heureux de l’avoir, de la câliner comme un cher souvenir lorsque notre amour débordant produisit la Création en voulant que la créature vive dans l’héritage de la Divine Volonté et amuse son Créateur de ses innocents sourires. Et si tu te vois petite, c’est l’amour exubérant de mon Fiat qui, veillant jalousement sur toi, ne te concède pas un seul acte de ta volonté humaine ; l’humain n’a par conséquent pas de croissance et tu te sens toujours petite. Et cela parce que ma Volonté veut former sa vie dans ta petitesse, et lorsque la Vie divine grandit, la vie humaine n’a plus de raison de grandir ; par conséquent, tu dois te satisfaire de rester toujours petite.

            Je continuais ensuite mon abandon dans la Divine Volonté et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, celle qui dans mon divin Fiat vit en Dieu, par conséquent elle possède et peut donner les biens qu’elle possède. L’Être divin l’entoure de partout de telle sorte qu’elle ne voit, ne sent et ne touche rien d’autre que Dieu. Elle trouve en lui ses délices, ne comprend et ne connaît que lui seul ; tout disparaît pour elle et si elle est en son Dieu, il ne lui reste que le souvenir d’être encore en pèlerinage, et qu’un pèlerin doit prier pour ses frères, car étant en mesure de donner les biens qu’elle possède, elle doit les leur accorder selon leurs dispositions. Rappelle-toi, il y a des années, je voulais te placer dans mon Cœur et tout disparaissait pour toi, et tu ne voulais plus en sortir ; et moi, pour te rappeler que tu étais en pèlerinage, je te plaçais à l’extérieur à la porte de mon Cœur ou dans mes bras pour te faire voir les maux de l’espèce humaine afin de prier pour eux ; et tu n’étais pas contente, car tu ne voulais pas sortir de mon Cœur. C’était le commencement de la vie dans ma Divine Volonté que tu ressentais dans mon Cœur – à l’abri des dangers et de tous les maux parce que Dieu lui-même se tient autour de l’heureuse créature pour la défendre contre tout et contre tous. Par contre, les créatures qui ne sont pas ma Divine Volonté et ne vivent pas en elle, se trouvent dans la condition de pouvoir recevoir, mais non de donner ; et comme elles vivent en dehors de Dieu et non en Lui, elles voient la terre, ressentent les passions qui les mettent continuellement en danger et leur communiquent une fièvre intermittente, de sorte qu’elles sont tantôt en santé, tantôt malades. Elles veulent faire le bien, et puis elles se fatiguent, s’ennuient, s’irritent et abandonnent. Elles ressemblent à des créatures qui n’ont pas de maison où être en sécurité, et qui vivent en pleine rue, exposées au froid, à la pluie, au soleil brûlant, aux dangers, et qui vivent d’aumônes. Juste châtiment pour celles qui pourraient vivre en Dieu, mais qui se contentent de vivre en dehors de lui. 

29.  16 janvier 1930 — Comment coopèrent dans la Création, la Rédemption et le Royaume de la Divine Volonté, les rôles de la Divine Volonté et des trois Personnes divines. Comment la Création veut raconter l’histoire de la Divine Volonté. Comment celle qui vit dans la Divine Volonté reçoit tout, peut tout donner, et participe à toutes les qualités divines.

        Je suivais le divin Fiat dans l’œuvre de la Création et – oh ! comme elle me semblait belle, pure, majestueuse, ordonnée et digne de celui qui l’avait créée. Il me semblait que chaque petite chose créée avait en elle sa petite histoire à me raconter sur ce Fiat qui lui avait donné la vie ; et lorsque le Fiat leur avait donné le jour, elles devaient faire connaître ce qu’elles savaient de la Divine Volonté. Et toutes ensemble, elles devaient raconter la longue histoire de ce Fiat qui non seulement les avait créées, mais, en les préservant, leur donnait pour tâche de dire sa longue histoire, confiant à chaque chose créée une leçon à raconter aux créatures pour leur faire connaître cette Divine Volonté qui les avait créées. Mais alors que mon pauvre esprit errait en contemplant la Création et voulait écouter toutes les belles histoires que chaque chose créée voulait me dire sur le divin Fiat, mon doux Jésus, se manifestant hors de moi, me dit :

            Petite fille de mon éternelle Volonté, je veux que tu saches que l’œuvre de la Création, de la Rédemption, et celle du Royaume de notre Volonté sont toutes celles de notre Fiat suprême. C’est le Fiat qui a pris le rôle d’agent d’opération, et les trois Personnes divines celui de participation ; mais c’est à notre divin Fiat que nous avons donné la tâche de créer la Création, de former la Rédemption et de rétablir le Royaume de notre Divine Volonté. En fait, dans les œuvres qui sortent de l’intérieur de la Divinité, c’est toujours notre divin Vouloir qui joue le rôle actif, même si notre Être divin y participe toujours, parce que notre Volonté possède la vertu directrice et opérante, et la charge de toutes nos œuvres. Tout comme tu as des mains pour agir et des pieds pour marcher, et que si tu veux agir tu ne te sers pas de tes pieds, mais de tes mains, même si tout ton être participe à l’œuvre que tu veux accomplir – il en va de même pour notre Être divin : il n’est pas une  partie de nous qui ne participe pas, mais notre Divine Volonté joue le rôle de direction et d’opération. De plus, comme elle a sa demeure dans notre Divinité, sa vie s’écoule dans notre sein divin – elle est notre vie ; et si elle sort de notre sein divin – c'est-à-dire, si elle sort et demeure – elle porte à l’extérieur de nous la vertu créatrice de ce qu’elle veut faire, diriger et préserver.

            Ainsi, comme tu le vois, tout est l’œuvre de notre divin Fiat et par conséquent toutes les choses créées sont comme autant de ses enfants qui veulent raconter l’histoire de leur Maman parce que, sentant sa vie en elles et sachant d’où elles viennent, elles ressentent chacune le besoin de raconter qui est leur Maman, combien elle est bonne, combien elle est belle, et combien elles sont heureuses et belles parce qu’elles ont reçu la vie d’une telle Mère. Oh ! si les créatures avaient comme vie ma Divine Volonté, elles apprendraient sur elle bien des choses merveilleuses, et il leur serait impossible de ne pas parler d’elle; par conséquent, elles ne feraient que parler de ma Divine Volonté et l’aimer, et elles donneraient leur vie pour ne pas la perdre.

            Puis il ajouta :

            Ma fille, notre Divine Volonté est tout, et comme elle est partout, l’âme qui vit immergée en elle ne fait que prendre continuellement de Dieu ; et Dieu dans l’acte continu de se déverser en elle – si bien que non seulement il la remplit, et comme elle est incapable de tout contenir en elle, il forme des mers autour d’elle. En fait, notre Divine Volonté ne serait pas satisfaite si elle ne pouvait pas laisser l’âme qui vit en elle participer à toutes les particules de nos divines qualités, autant que cela est possible pour une créature ; de telle sorte que l’âme doit pouvoir dire : « Vous me donnez tout et je vous donne tout. Dans votre Divine Volonté, je peux tout vous donner de vous-même. » C’est pourquoi celle qui vit dans notre Fiat est inséparable de nous ; nous sentons sa petitesse couler dans notre puissance, elle s’en emplit tant qu’elle peut et l’honore parce qu’elle met notre puissance en position de se communiquer à la créature. Nous sentons cette âme couler dans notre beauté, et elle s’emplit de beauté ; dans notre amour, et elle s’emplit de notre amour ; dans notre sainteté, et elle en demeure remplie. Mais en demeurant remplie, elle nous honore parce qu’elle nous place dans la condition de l’embellir de nos divines beautés, de la remplir de notre amour, de lui imprimer notre sainteté, de manière à placer toutes nos divines qualités en attitude. Bref, elle nous place dans la condition de pouvoir agir et travailler fort pour nous communiquer à elle, car il n’est pas convenable pour nous de la garder en notre Divine Volonté dans un état de dissemblance avec nous. Elle peut être petite et ne pas pouvoir contenir en elle tout notre Être divin, mais pour ce qui est de partager toutes nos divines qualités autant qu’il est possible avec une créature de sorte que rien ne lui manque – cela est possible. Par conséquent, nous ne voulons rien lui refuser ; et d’ailleurs, ce serait le refuser à notre Divine Volonté, nous le refuser à nous-mêmes puisque c’est ce que nous voulons faire. Par conséquent, sois attentive, ma fille ; tu trouveras dans notre Fiat le dessein véritable pour lequel tu as été créée, ton origine, ta noblesse divine – tu trouveras tout, tu recevras tout, et tu nous donneras tout.

30.  20 janvier 1930 — Combien belle est la vie dans la Divine Volonté. L’âme place Dieu dans la condition de répéter ses œuvres. Comment le divin Fiat agit comme acteur et spectateur.

         Je faisais ma ronde dans la Divine Volonté et j’arrivais au point où fut créée la Reine du Ciel, et quand la Divinité déposa les vêtements de Justice ; et comme si elle revêtait des habits de fête, elle renouvelait l’acte solennel de la Création, appelait à la vie la créature qui – en vivant dans la Divine Volonté, seul dessein pour lequel Dieu avait créé l’homme – ne sortirait pas de la maison de son Père, car seule notre volonté humaine nous place à l’extérieur de Dieu, de sa demeure, de ses biens, de sa lumière, de sa sainteté. En créant la Sainte Vierge, Dieu reprenait les fêtes de la Création, ses doux sourires, ses saintes conversations avec les créatures ; et il débordait de tant d’amour qu’il la fit immédiatement Reine de tout l’univers, commandant à tous et à toutes choses de l’honorer comme telle et, prosternés à ses pieds vénérables, de la reconnaître comme Reine et de chanter ses louanges. Aussi, à ma façon habituelle je chantais les louanges de ma Mère Reine, la saluant au nom de tous Reine du ciel et de la terre, Reine des cœurs et céleste Impératrice qui règne sur toute chose, même dans son Créateur. « Je vous en prie, disais-je, régnez sur tous avec votre universel empire pour que la volonté humaine puisse rendre ses droits à la Divine Volonté. Régnez sur notre Dieu pour que le divin Fiat puisse descendre dans les cœurs et régner sur la terre comme il règne au Ciel. » Je faisais cela lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi pour chanter avec moi les louanges de la céleste Maman du ciel ; et me serrant contre lui, il me dit :

            Ma fille, que la vie dans ma Divine Volonté est belle ! Elle maintient présent tout ce qui a été fait par Dieu ; et la créature trouve tout ce que le Créateur a fait, participe à ses œuvres, et peut rendre à son Créateur les honneurs, l’amour, la gloire de cet acte. On peut dire que l’âme qui vit dans la Divine Volonté nous place dans la condition de renouveler nos plus belles œuvres, et se fait la répétitrice de nos fêtes. La création de la Vierge dit clairement ce que signifie notre Divine Volonté et ce qu’elle peut faire. Dès qu’elle eut pris possession de son Cœur virginal, sans attendre une seule minute, nous l’avons immédiatement faite Reine. C’était notre Volonté de la couronner, car il n’était pas convenable qu’une créature possédant notre Volonté ne porte pas la couronne de Reine et le sceptre de commandement. Notre Divine Volonté ne veut rien refuser ; elle veut tout donner à celle qui la laisse former son Royaume dans son âme. Et tu dois savoir que tout comme tu trouves présente dans le divin Fiat la création de la Dame souveraine et que tu chantes ses louanges comme Reine, elle t’a toi aussi trouvée présente dans le divin Fiat et a entendu ton chant. La Maman ne veut pas être surpassée par la fille ; elle a depuis ce moment chanté tes louanges pour honorer cette Divine Volonté qui devait te posséder ; et pour te rendre ton chant, combien de fois elle demande aux cieux, au soleil, aux Anges et à toute chose de chanter les louanges de sa petite fille qui veut vivre dans ce Fiat qui forma sa gloire, sa grandeur, sa beauté et son bonheur.

            Je continuais ensuite mon abandon dans le divin Fiat, et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, lorsque ma Divine Volonté règne dans l’âme, elle assume en elle le rôle d’opération et de direction. Il n’est pas une chose que l’âme fasse sans que ma Divine Volonté ne place son premier acte pour appeler son acte divin sur l’acte de la créature. Ainsi, lorsqu’elle pense, elle forme sa première pensée et appelle toute la sainteté, toute la beauté, tout l’ordre de la divine intelligence ; et comme la créature est incapable de recevoir notre intelligence, et n’a pas non plus pour cela l’espace suffisant, chaque fois que mon Fiat accomplit son premier acte dans l’intelligence de la créature, avec sa puissance, il étend sa capacité afin de pouvoir enclore une nouvelle intelligence divine dans l’esprit de la créature. On peut dire par conséquent que là où elle règne, ma Volonté est la première à respirer, la première à palpiter, le premier acte de la circulation du sang, afin de former dans la créature sa respiration divine, sa palpitation de lumière, et dans la circulation du sang la transformation totale de sa Divine Volonté dans l’âme et le corps de la créature. Et en faisant cela, elle lui donne la vertu et la rend capable de respirer avec le souffle divin, de battre avec sa palpitation de lumière, de sentir le tout de sa vie divine, mieux que le sang qui circule dans tout son être. Par conséquent, partout où règne ma Volonté, c’est la condition d’actrice qui ne cesse d’être en opération ; et en se faisant spectatrice, elle fait ses délices de ses scènes divines qu’elle-même déploie dans la créature qui prête son être comme une matière entre ses mains pour la laisser déployer les scènes les plus merveilleuses et les plus belles que mon Fiat veut réaliser dans l’âme où règne et domine mon divin Vouloir.

31.  26 janvier 1930 — Comment chaque parole de Jésus sur son Fiat est comme un de ses enfants qui sort de son sein, et possède la force communicative de se communiquer à toute la Création. Empire de la prière faite dans la Divine Volonté.

          Mon envol dans le divin Fiat continue, et je comprends mieux comment le Ciel et la terre en sont remplis ; il n’est pas une chose créée qui ne soit porteuse d’une Volonté si sainte. Mais mon esprit errait dans le Fiat lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, toutes les choses créées, en vertu de ma Divine Volonté en qui elles vivent, perçoivent lorsque mon divin Vouloir veut manifester une vérité qui lui appartienne, une connaissance sur lui-même, ou accomplir une de ses œuvres. Comme la Volonté qui domine toute la Création est une, les œuvres sentent en elles-mêmes la vertu communicative, créatrice et préservatrice qui veut agir et se faire connaître ; par conséquent, elles sentent qu’une autre sœur veut se joindre à elles et elles célèbrent la nouvelle venue. Ainsi, chaque parole que je t’ai dite sur mon divin Vouloir a été un Fiat prononcé par nous et qui est sorti comme un enfant du sein de notre Volonté. Ce Fiat est le même que celui de la Création, lequel, formant son écho, fait ressentir sa force vitale là où réside notre Volonté.

            Ce qui arrive, lorsque notre divin Fiat veut agir, se prononcer, se faire connaître et manifester d’autres vérités, est comparable à ce qui se passe lorsque les membres d’une famille voient que leur mère est sur le point de donner naissance à d’autres petits enfants. Toute la famille est en fête parce qu’elle s’agrandit, et chaque fois que s’ajoute un autre petit frère ou une autre petite sœur, tous se réjouissent et célèbrent la venue des nouveaux arrivants parmi eux. La Création est ainsi ; comme elle est sortie du sein de ma Divine Volonté, toutes mes œuvres forment une famille, elles sont unies entre elles et il leur semble que l’une ne peut vivre sans l’autre. Ma Volonté les unit au point de les rendre inséparables parce qu’elles sentent que la Volonté qui les domine est une. Entendant parler si longuement de mon Fiat des nombreuses connaissances qu’il continue de te manifester, elles ont le sentiment que le nombre de la génération divine de mon Fiat s’accroît et la famille de la Création se voit grandir et célèbre le prélude du Royaume de ma Divine Volonté. Par conséquent, lorsque je te parle de mon Fiat et qu’il se prononce en se manifestant, les cieux s’abaissent avec révérence pour recevoir la nouvelle naissance de l’enfant parmi eux, lui rendre honneur et célébrer sa venue. Ma fille, lorsque ma Divine Volonté veut se prononcer, elle s’étend partout et fait sentir sa force créatrice et son écho en toutes les choses où elle règne.

            Après quoi je continuais à prier pour que le bienheureux Jésus hâte la venue du règne tant attendu de la Divine Volonté sur la terre. Et mon bien-aimé Jésus qui attend lui-même avec tant d’impatience le triomphe de la Divine Volonté, semblait touché par cette prière et me dit :

            Ma fille, les prières faites dans le divin Vouloir pour obtenir la venue de son Royaume sur la terre exercent un grand empire sur Dieu. Dieu lui-même ne peut ni les mettre de côté ni refuser de les accorder. En fait, lorsque la créature prie dans mon divin Fiat, nous ressentons la force de notre Volonté qui prie avec son empire ; elle s’étend partout avec son immensité, et embrassant la force universelle, la prière se répand partout de telle sorte que nous nous sentons encerclés de tous côtés, et c’est notre propre Volonté qui prie en nous ; et cette prière se transforme en commandement et nous dit : « Je le veux. » Et comme elle règne avec son doux empire sur notre Être divin, nous disons : « Nous le voulons. » C’est pourquoi les prières faites dans notre divin Fiat peuvent être appelées décisions, commandements, qui portent le contrat signé de ce qui est voulu ; et si ce qui est voulu ne peut pas être vu instantanément, c’est parce que nous disposons les causes secondaires de façon à laisser sortir de nous ce que nous avons décidé. Par conséquent, il n’est pas question de mettre en doute que, tôt ou tard, on verra descendre du Ciel ce qui, par décision, lui a été accordé. Par conséquent, continue les prières dans notre Fiat – des prières qui meuvent le Ciel et la terre, et Dieu lui-même, si tu aimes voir mon Royaume sur la terre ; et je prierai avec toi pour obtenir cette intention. D’autant plus que la raison ultime de la Création est précisément que règne notre Divine Volonté sur la terre comme au ciel.

32.  30 janvier 1930 — Le règne de la Divine Volonté adviendra tout comme celui de la Rédemption. Analogie entre les deux. Jésus bondit de joie et de tristesse.

         Je pensais à la façon dont le règne de la Divine Volonté pouvait venir sur la terre et de quelle manière pourrait se dérouler sa venue. Qui aura la chance de recevoir en premier un si grand bien ? Et mon Jésus, se faisant voir, me serra contre lui en me donnant trois baisers, et il me dit :

            Ma fille, la venue du règne de la Divine Volonté se fera tout comme celle de la Rédemption. On peut dire que Rédemption fait sa ronde à travers le monde, une ronde qu’elle n’a pas encore terminée parce tous les peuples ne connaissent pas encore ma venue sur terre, et sont par conséquent privés de ses biens. La Rédemption continue de préparer les peuples et de les disposer pour le règne de ma Divine Volonté. Ainsi, tout comme la Rédemption a eu son commencement, non dans le monde tout entier, mais au centre de la Judée parce que dans cette nation se trouvait le petit noyau de ceux qui attendaient ma venue : Celle que j’avais choisie comme Mère, et saint Joseph qui devait être mon père nourricier – c’est dans cette nation que je m’étais manifesté aux prophètes en leur annonçant que j’allais venir sur la terre ; il était juste que, là où cela était connu, ils soient les premiers à m’avoir parmi eux ; et bien qu’ils aient fait preuve d’ingratitude et que beaucoup n’ont pas voulu me connaître, qui pourrait cependant nier que ma céleste Mère, les Apôtres, les disciples, faisaient partie de la nation juive et qu’ils furent les premiers proclamateurs qui risquèrent leur vie pour faire connaître aux autres nations ma venue sur terre et les bienfaits qu’apporte ma Rédemption ? Il en ira ainsi pour le Royaume de mon divin Fiat : les villes, les provinces, les royaumes qui auront été les premiers à apprendre les connaissances sur ma Divine Volonté et sa Volonté exprimée de vouloir venir régner parmi les créatures seront les premiers à recevoir les bienfaits que son règne apportera. Et ensuite, suivant sa voie avec ses connaissances, il fera sa ronde parmi les générations humaines. Ma fille, l’analogie est grande entre la façon dont s’est déroulée la Rédemption et la manière dont adviendra le règne de ma Divine Volonté. Ainsi, dans ma Rédemption, j’ai choisi une Vierge qui n’avait en apparence aucune importance selon le monde qui la désignerait en raison de ses richesses, de la hauteur de sa dignité ou de ses positions ; la ville de Nazareth elle-même était sans importance – et elle habitait une toute petite maison. Mais bien que je l’ai choisie à Nazareth, je voulais que cette ville appartienne à la capitale, Jérusalem, où se trouvait le corps des pontifes et des prêtres qui me représentaient alors et annonçaient mes lois. Pour le règne de ma Divine Volonté, j’ai choisi une autre vierge qui, en apparence, n’a aucune importance pour ce qui est de ses richesses ou de la hauteur de sa dignité ; la ville elle-même de Corato n’est pas importante, mais elle appartient à Rome où réside mon représentant sur la terre, le Pontife romain de qui viennent mes lois divines ; et tout comme il se fait un devoir de faire connaître ma Rédemption à tous les peuples, il se fera aussi un devoir de faire connaître le règne de ma Divine Volonté. On peut dire qu’ils procéderont de la même manière pour le Royaume à venir de mon Fiat suprême.

            Après quoi je continuais ma ronde dans le divin Vouloir et, arrivée en Éden, je priais Jésus de restaurer bientôt le but de la création de l’homme tel qu’il sortit de ses mains créatrices. Mais mon bien-aimé Jésus me fit sentir en se manifestant en moi son divin Cœur bondissant de joie et, toute tendresse, il me dit :

            Ma fille, chaque fois que l’Éden est mentionné mon Cœur tressaille de joie et de tristesse en se rappelant comment et de quelle manière l’homme a été créé, le bonheur de sa condition, sa ravissante beauté, sa souveraineté, nos joies innocentes et les siennes qui faisaient notre délice. Que notre enfant était beau, une naissance digne de nos mains créatrices. Ce souvenir est si doux et si agréable à mon Cœur que je ne peux m’empêcher de bondir de joie et d’amour. Mais en le voyant si changé, déchu de son bonheur et dans les maux de sa volonté humaine – car notre Divine Volonté était sa protection contre tous ses maux, elle préservait la manière dont il était sorti de nos mains créatrices et le mettant en compétition avec son Créateur, elle le plaçait dans la condition de pouvoir donner son amour et ses joies innocentes à celui qui l’avait créé – aussi, en le voyant malheureux, mon tressaillement de joie est suivi immédiatement par un sentiment de douleur intense. Et si tu savais combien j’aime te voir revenir dans cet Éden pour placer devant moi ce qui fut fait beau, saint et grandiose dans la création de l’homme… Tu me donnes la satisfaction, le plaisir de bondir à nouveau de joie et de placer un lénitif sur mon tressaillement de douleur qui est telle que, si elle n’était pas suivie par l’espérance certaine que mon enfant, en vertu de mon Fiat, doit me revenir heureux en me donnant ses joies innocentes, comme cela a été établi par nous en le créant, mon tressaillement de tristesse n’aurait pas de répit, et mes cris de douleur seraient propres à faire pleurer le Ciel lui-même. Et par conséquent, en entendant ton refrain continuel : « Je veux le règne de votre Divine Volonté », mon Cœur divin sent s’arrêter ses tressaillements de douleur et, bondissant de joie, je dis : « La petite fille de ma Divine Volonté veut et demande mon Royaume. » Mais pourquoi le veut-elle ? Parce qu’elle le connaît, qu’elle l’aime et qu’elle le possède, et par conséquent elle prie pour que les autres créatures puissent le posséder. En fait, étant donné que ma Divine Volonté est l’origine de la vie de la création de l’homme, elle seule lui donne la capacité de pouvoir tout recevoir de son Créateur, et de pouvoir lui redonner tout ce qu’il veut, ce que veut son Créateur. Mon Fiat a la vertu de changer la fortune, les conditions de l’homme ; avec mon Fiat, toutes choses lui sourient, toutes l’aiment, toutes veulent le servir et se considèrent fortunées de servir en l’homme ma Divine Volonté – c'est-à-dire dans la créature où règne ma Divine Volonté. 

33.   6 février 1930 — Effets de la vie dans la Divine Volonté et dans la volonté humaine. Comment Sa manière d’opérer dans l’âme symbolise la Création. Comment elle fait d’abord les petites choses, puis les plus grandes.

      Je poursuis mon abandon dans le divin Vouloir. Mon pauvre esprit semble toujours inondé par ce qui concerne une Volonté si sainte ; mieux encore, il me semble que mes pensées plongent dans sa mer de lumière pour en sortir comme autant de messagères apportant de cette mer quantité de merveilleuses nouvelles ; et une pensée veut dire une chose, et une autre pensée autre chose sur ce Fiat qu’elles glorifient en apprenant et en recevant sa vie. Et je suis ravie de les écouter, et souvent il m’est impossible de dire avec des mots les merveilleuses nouvelles que m’apportent mes pensées sur la mer de lumière de la Divine Volonté ; et je ressens le besoin d’être guidée par Jésus, d’être nourrie de ses paroles, sinon je serais incapable de dire quoi que ce soit. Aussi, pendant que j’étais dans la mer du divin Fiat, mon doux Jésus, se faisant voir en train de m’aider à mettre des paroles sur ce que pensait mon esprit, me dit :

            Ma fille, les effets de la vie dans ma Divine Volonté sont admirables. Mon Fiat garde la créature continuellement tournée vers le ciel et la fait croître non de terre, mais de ciel ; et comme ma Volonté est une avec la Volonté qui opère dans la créature, cette Volonté place la créature en ordre avec son Créateur et continue à lui manifester qui est celui qui l’a créée, combien il l’aime, et combien il veut être aimé. Et plaçant la créature devant les divines images, son Créateur se réjouit à force d’en voir les reflets, faisant grandir et représenter son image en celle qui possède la Volonté de celui qui l’a créée et qui rend sa volonté une avec la sienne. Et comme mon Fiat la garde toujours tournée vers le ciel – sans qu’elle ait le temps de regarder vers la terre, étant tout absorbée par l’Être suprême ; et même si elle les regardait, toutes les choses de la terre se transforment en ciel, car partout où elle règne ma Volonté a la vertu de changer la nature des choses – et ainsi, tout est ciel pour la créature qui vit dans ma Divine Volonté ; elle grandit pour le ciel parce que le ciel de ma Divine Volonté règne dans son âme.

            Par contre, la créature qui vit de volonté humaine est toujours tournée vers elle-même ; en se regardant elle-même, la volonté humaine découvre sans cesse ce qui est humain et se place dans le reflet de ce qui existe dans le monde inférieur, de telle sorte que l’on peut dire qu’elle vit de terre et grandit sans la ressemblance de celui qui l’a créée. La différence est telle entre l’une et l’autre que si les créatures pouvaient la voir, elles aimeraient et souhaiteraient toutes ardemment vivre en mon Fiat, elles abhorreraient la vie de la volonté humaine et considéreraient comme le plus grand des malheurs ce qui leur fait perdre le but et l’origine de ce pour quoi elles ont été créées. Il en serait comme d’un roi qui dépose sa couronne, ses habits royaux, descend de son trône pour se revêtir de haillons, se nourrir de vils aliments et vivre dans une étable en compagnie des bêtes de ses passions. Le sort de ce roi ne serait-il pas pitoyable ? Telle est la créature qui se laisse dominer par sa volonté humaine.

            Après quoi je continuais à penser à toutes les choses que mon bien-aimé Jésus avait opérées dans ma pauvre petite âme – toutes ses attentions affectueuses qu’il me serait impossible d’énumérer même si je le voulais. Mais qui peut dire ce que j'étais en train de penser et la raison pour laquelle ma petite intelligence semblait submergée par tout ce qui m’était arrivé dans ma vie ? J’étais absorbée par toutes ces pensées lorsque mon plus grand et unique bien, Jésus, me serrant contre lui, me dit avec une inexprimable tendresse :

            Ma fille, ma façon d’agir dans ton âme symbolise la Création tout entière. La Création fut une grande œuvre, mais comme nos œuvres sont ordonnées, nous nous sommes contentés de créer d’abord les petites choses – les cieux, les étoiles, le soleil, la mer, les plantes et tout le reste – c'est-à-dire petites en comparaison avec la création de l’homme qui devait surpasser toute chose et établir sa suprématie sur tout ; et lorsque les choses doivent servir celui qui doit être leur maître et leur roi, aussi grandes et puissantes qu’elles puissent paraître, ces choses demeurent toujours petites comparées à celui qu’elles doivent servir. Ainsi, lorsque l’univers eut été créé et que toutes les choses furent à leur place, attendant celui autour de qui, comme une armée bien en ordre, elles devaient s’aligner pour le servir et obéir à ses désirs, nous avons créé l’homme. Toutes les choses créées, et son Créateur lui-même, se penchèrent sur lui pour lui chanter notre amour éternel et lui dire : « Nous avons toutes la marque de notre Créateur et nous la portons sur toi, qui est à son image. » Le ciel et la terre étaient tous en fête, et notre Divinité célébra elle-même avec tant d’amour la création de l’homme qu’à son simple souvenir notre amour bouillonne si fort qu’il déborde et forme des mers immenses autour de nous.

            Or le Royaume de ma Divine Volonté est plus grand que l’œuvre de la Création, et l’on peut dire par conséquent que c’est un appel de l’Être divin à opérer plus que la Création elle-même. Ainsi, tout ce que j’ai fait dans ton âme symbolise la Création. Je te voulais tout entière à moi afin d’être libre de faire ce que je voulais ; je voulais faire le vide de toute chose dans ton âme pour pouvoir y déposer mon ciel ; et mes nombreux discours sur les vertus, pratiquées par toi de la façon dont je le voulais, étaient des étoiles que j’utilisais pour orner le ciel que j’avais étendu en toi. Par conséquent, je voulais tout refaire en toi et être compensé pour tout ce que la famille humaine avait fait de mal et d’indigne ; pour rappeler le Soleil de mon divin Fiat, il était nécessaire de préparer comme il convient celle qui devait recevoir, en premier, la vie de ma Divine Volonté. C’est pourquoi j’ai fait couler des flots de grâces, les floraisons les plus belles, presque comme dans la création de l’homme en qui devait régner mon divin Fiat. C’est la même chose en toi : tout ce que j’y ai fait était placé en attente, comme une armée divine, pour former le cortège du Soleil de ma Volonté éternelle. Et tout comme dans la Création nous avons créé en abondance tant de choses qui devaient servir l’homme parce que cet homme devait laisser ma Divine Volonté régner en lui, pour toi aussi, tout a été fait pour que ma Volonté puisse trouver sa place d’honneur et de gloire. C’est pourquoi il était nécessaire de te préparer avec tant de grâces et d’enseignements, toutes choses petites comparées au grand Soleil de mon divin Vouloir qui, par ses manifestations, en se faisant connaître, formait sa vie afin de régner et de former son premier Royaume dans la créature. 

            Par conséquent, ne sois pas surprise – cela est l’ordre de notre Sagesse et de notre Providence qui fait d’abord les choses petites et ensuite la plus grande, pour servir de cortège et de décorum aux grandes choses. Y a-t-il quelque chose que mon divin Fiat ne mérite pas ? Quelque chose qui ne lui soit pas dû ? Et quelque chose qui n’ait pas été fait par lui ? Par conséquent, lorsqu’il s’agit de ma Volonté, ou de la faire connaître, le ciel et la terre se prosternent avec révérence, et tous adorent en silence, ne serait-ce qu’un seul acte de ma Divine Volonté.

34.  11 février 1930 — Comment l’homme a été créé pour vivre dans l’intimité de Dieu et de sa maison, et qu’après s’être retiré de sa Volonté, sa part d’héritage lui a été rendue par la bonté de Dieu.

          Mon pauvre esprit est sous le doux enchantement de l’éclatant Soleil du Fiat éternel et – oh ! combien de magnifiques et touchantes scènes se déroulent en moi, si bien que si je pouvais les décrire comme je les vois, tous seraient sous le charme et diraient en chœur : « Nous voulons faire la Divine Volonté. » Mais hélas, je suis toujours la petite ignorante qui ne sait que balbutier. Mais en comprenant le grand bien de ce divin Vouloir et comment nous nageons dans ses gigantesques vagues de lumière d’une indicible beauté et d’une inatteignable sainteté, je me disais : « Comment est-il possible qu’un bien si grand ne soit pas connu. Et qu’alors que nous nageons en lui, nous ignorions le grand bien qui nous entoure, nous investit au-dedans comme au-dehors, qui nous donne la vie ; et uniquement parce que nous ne le connaissons pas, nous ne bénéficions pas des admirables effets de tous les grands bienfaits que contient une Volonté si sainte ? Ô de grâce, révèle-toi, Fiat omnipotent, et la face de la terre sera changée. Et aussi, pourquoi Notre-Seigneur bienheureux n’a-t-il pas voulu manifester, au commencement de la Création, les nombreuses et admirables choses que sa Très Sainte Volonté veut faire et donner aux créatures ? » Et tandis que mon esprit errait, comme ravi dans le doux enchantement du divin Vouloir, mon amour, ma vie, Jésus, le céleste Maître, qui charme par son aimable discours sur sa propre Volonté, me dit en se faisant voir :

            Ma petite fille de ma Volonté, la créature ne peut pas vivre, âme ou corps, sans ma Divine Volonté ; et comme c’est le premier acte de vie de ma Volonté, la créature se trouve dans la condition soit de recevoir son acte de vie continuel ou de ne pas pouvoir avoir d’existence. Et comme l’homme fut créé pour vivre dans l’opulence des biens de cette Divine Volonté, son héritage bien-aimé, l’homme a par conséquent été créé pour vivre de nous et dans notre maison, comme un fils qui habite avec son père. Sinon, comment pourrait-il être notre plaisir, notre joie et notre bonheur s’il ne devait pas vivre près de nous, avec nous et dans notre Divine Volonté ? Un fils qui est au loin ne peut pas faire la joie de son père, son sourire, son plaisir ; au contraire, la simple distance brise l’amour et apporte l’amertume de ne pas pouvoir jouir du bien-aimé.

            Tu vois donc que l’homme a été créé pour vivre dans notre intimité, dans notre maison, dans notre Divine Volonté afin que nous puissions assurer nos joies et notre bonheur éternel ainsi que le sien. Mais l’homme, notre fils, bien qu’il fût heureux dans la maison de son Père, se rebella et quitta la maison paternelle, et en faisant sa volonté, il perdit le sourire de son Père, ses joies très pures ; et comme il pouvait vivre sans le concours de notre Divine Volonté, nous avons agi en Père et lui avons donné sa part légale de notre Divine Volonté – non plus comme vie, qui le portait dans le giron du Père pour le rendre heureux et saint, mais pour le garder en vie sans le rendre heureux comme avant, et lui donner les choses de première nécessité selon son comportement. Sans ma Divine Volonté, il ne peut y avoir de vie. Et si mon divin Fiat est si peu connu, c’est que les créatures n’en connaissent que la part légale, et souvent cette part légale n’est même pas reconnue complètement, parce que celui qui vit de cette part légale n’habite pas dans la maison du Père ; il est loin du Père et se trouve souvent dans la position de gâter par des actes indignes la part légale elle-même qu’il a reçue.

            Par conséquent, ne soit pas surprise qu’on sache peu de choses sur ma Divine Volonté si on ne vit pas en elle, si on n’est pas dans l’acte continuel de recevoir sa vie qui rend heureux, qui sanctifie, et qui, parce qu’on se trouve près d’elle, dévoile ses secrets, fait connaître qui elle est, ce qu’elle peut donner à la créature et combien elle désire la prendre dans son giron pour former en elle sa vie Divine. D’autant plus qu’en faisant sa volonté, l’homme s’est placé lui-même dans la condition de serviteur, et un serviteur n’a pas droit à l’héritage de son maître, mais seulement à une misérable compensation qui lui fait vivre une vie pleine d’épreuves. Par conséquent, ma fille, on peut dire qu’avec toi j’ai ouvert les portes pour te laisser entrer et vivre dans notre maison, dans notre Divine Volonté – non plus de ta part légale, mais en tant que notre heureuse héritière. 

            Après quoi il ajouta :

            Ma fille, de plus, étant donné que dans ce peu qui a été dit sur ma Divine Volonté dans toute l’histoire du monde, n’ayant connu que la part légale, ils ont écrit sur elle ce qu’ils avaient connu de mon Fiat après le péché, quelles relations il a avec les créatures, même si elles l’offensent et ne vivent pas dans notre maison. Mais sur les relations qui ont existé entre mon Fiat et l’Adam innocent avant le péché, ils n’ont rien écrit. Et comment pouvaient-ils écrire si personne n’a vécu dans ma Divine Volonté comme dans sa propre maison ? Comment pouvaient-ils connaître ses secrets et le grand prodige que la vie opérante d’une Divine Volonté peut accomplir dans la créature ? Par conséquent, ils pouvaient et ils peuvent dire de mon divin Fiat qu’il dispose tout, qu’il commande et qu’il concourt ; mais quant à dire comment ma Divine Volonté opère en elle-même, dans sa maison, la puissance de son immensité qui peut tout faire en un instant, enveloppe toute chose, dans la créature comme en elle-même – c’est là une science que la créature ne connaissait pas jusqu’à maintenant ; cela ne pouvait être écrit que par une manifestation de mon divin Fiat, et à celle qu’il appelait à vivre dans notre maison comme notre fille, tout près de nous, dans ma Volonté – et non pas au loin ; de telle sorte qu’en pouvant nous amuser avec elle nous lui ferions prendre connaissance de nos secrets les plus intimes. Et si nous avions voulu lui manifester ce qui concerne notre Volonté en relation avec la créature alors qu’elle ne vivait pas en elle, elle ne nous aurait pas compris ; cela aurait été pour elle comme un dialecte étranger et incompréhensible.

35.  17 février 1930 — Comment la Divine Volonté est la pulsation, et la créature le cœur, la Divine Volonté le souffle, et la créature le corps. Inséparabilité des uns et des autres.

         Le divin Vouloir continue à occuper ma petite intelligence et moi, en m’immergeant en lui, je sens sa force vivifiante qui m’enveloppe au-dedans comme au-dehors. Et mon Jésus, qui semble se cacher derrière les vagues immenses de lumière de son divin Vouloir, se déplace souvent dans ces vagues de lumière ; et se faisant voir, avec une indicible tendresse, il me dit :

            Ma fille, ma Divine Volonté est une pulsation sans cœur – c’est la créature qui est le cœur, et ma Volonté la pulsation. Vois l’inséparable union qui existe entre mon Fiat et la créature. Le cœur n’est rien, il n’a aucune valeur sans la pulsation ; avec la pulsation, la vie de la créature est constituée, mais la pulsation ne peut pas battre sans le cœur. Telle est ma Divine Volonté ; si elle n’a pas le rien du cœur de la créature, elle n’a pas de lieu où former sa pulsation de vie pour établir et former sa vie divine. Alors, n’ayant pas un cœur, ma Divine Volonté l’a créé dans la créature afin d’avoir son cœur où pouvoir former sa pulsation.

            De plus, ma Divine Volonté est un souffle sans corps – la créature est le corps, ma Volonté est le souffle. Le corps sans le souffle est mort ; ainsi, ce qui forme le souffle de la créature est ma Vie divine ; on peut dire, par conséquent que : « Le corps de ma Divine Volonté est celui de la créature, et son souffle est celui de mon divin Vouloir. » Vois l’union qui s’ensuit entre les deux – une union qui ne peut être séparée, car si le souffle cesse, la vie s’arrête. Par conséquent, ma Vie divine est tout pour la créature ; elle est la parole sans la bouche, elle est la lumière sans les yeux, elle est l’ouïe sans les oreilles, elle est le travail sans les mains, elle est le pas sans les pieds, et par conséquent l’âme qui vit dans ma Divine Volonté lui sert de bouche, d’yeux, d’oreilles, de mains et de pieds. Ma Volonté se restreint afin de pouvoir s’enclore dans la créature, tout en demeurant immense ; et, victorieuse, elle forme son Royaume dans la créature, s’en sert comme si elle était son corps dans lequel elle palpite, respire, parle, agit et marche. Par conséquent, la souffrance de mon divin Fiat, du fait que les créatures ne se prêtent pas à lui laisser faire toutes ses opérations en elles, est incompréhensible ; et avec une divine et indicible patience, il attend celles qui doivent vivre dans sa Volonté afin de pouvoir reprendre son discours et sa divine activité pour former son Royaume parmi les créatures. Par conséquent, sois attentive, écoute ma fille le discours de mon divin Fiat, donne-lui vie dans tous tes actes, et tu verras les prodiges inattendus que ma Divine Volonté fera en toi.

Que tout soit pour la gloire de Dieu et l’accomplissement de sa Très Sainte Volonté.

Deo gratias