No 21 à 32

21.  8 juillet 1929 — Travail de Jésus pour le Royaume de la Divine Volonté.

           Je vivais le cauchemar de la privation de mon aimable Jésus et, toute résignée, je ne pensais même pas qu’il pût se dévoiler lui-même à ma petite âme en me rendant sa courte petite visite pour me donner sa gorgée de vie afin que je ne succombe pas tout à fait. Soudain, il se manifesta en moi en se faisant voir affairé et tout occupé à son travail ; et levant vers moi ses yeux étincelants de lumière, son regard rencontra le mien et compatissant à ma peine, il me dit : 

            Ma fille, je travaille continuellement dans ton âme et ce faisant, je finalise, afin que rien ne manque, et je solidifie pour donner à mon travail la stabilité divine et l’immutabilité, attendant avec une invincible patience que mon travail soit connu pour que tous puissent connaître mon grand amour, mon grand sacrifice et le tien, et le grand bien que tous, s’ils le veulent, peuvent recevoir. Ce travail et de fait le renouvellement de la Création tout entière, la centralisation de toutes nos œuvres, l’établissement de ma Divine Volonté parmi les créatures, opérant et régnant chez elles. Quiconque aura la connaissance de mon œuvre sera pour moi un Royaume. Par conséquent, j’aurai autant de Royaumes que de créatures qui connaîtront ce que j’ai fait et dit dans la petitesse de ton âme ; et, fusionnées ensemble, elles ne formeront qu’un seul Royaume. Mon silence est donc la centralisation d’un travail plus intense que je fais en toi. Par conséquent, si je te parle, c’est un nouveau travail que j’entreprends, t’appelant avec le travail, te donnant la connaissance de ce que je fais afin de placer de nouvelles nuances de beauté, de magnificence et de bonheur dans le Royaume de ma Divine Volonté, et que les créatures doivent posséder ; si je garde le silence, je réorganise, j’harmonise, je confirme ce que j’ai fait. C’est pourquoi mon silence ne doit pas être pour toi une cause d’affliction, mais une occasion de mieux travailler à l’accomplissement du Royaume de ma Divine Volonté.

22.  24 juillet 1929 — Comment la Divine Volonté maintient l’acte premier sur toutes les choses créées. Il est comme la tête sur les membres.

          Je pensais au Fiat suprême et je me disais : « Si le divin Vouloir veut former son Royaume parmi les créatures, de quelle façon la Divine Volonté était-elle alors en relation avec les créatures avant la venue de Notre-Seigneur sur la terre, lorsqu’il est venu, et après sa venue ? » Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ma Volonté, avec son immensité, a toujours été présente parmi les créatures parce que, de par sa propre nature, il n’est pas de point où elle ne soit présente et les créatures ne peuvent être sans elle. Ce serait comme ne pas pouvoir avoir ou recevoir la vie ; sans ma Divine Volonté toute chose retournerait au néant. De plus, comme l’acte premier de tout le créé est mon divin Fiat, il est comme la tête par rapport aux membres et si quelqu’un voulait dire : « Je peux vivre sans tête », cela lui serait impossible – cette simple pensée étant la plus grande des folies. Cependant, régner est une chose : c’est être reconnu, aimé, désiré, et dépendre de mon Fiat tout comme les membres peuvent dépendre de la tête – voilà ce qu’est régner ; alors qu’être parmi les créatures n’est pas régner si elles ne dépendent pas entièrement de lui.

            Or avant de venir sur terre, bien que ma Divine Volonté fût présente chez les créatures avec son immensité, les relations existantes entre elle et les créatures étaient comme si ma Volonté vivait dans une terre étrangère et elles n’en recevaient que de loin les rares communications, les brèves nouvelles qui leur annonçaient ma venue sur la terre. Quelle tristesse pour ma Volonté d’être parmi les créatures sans qu’elles la reconnaissent et la tiennent si éloignée de leur volonté qu’elle est comme en terre étrangère. Avec ma venue, comme elle était ma vie et que mon Humanité la reconnaissait, l’aimait et la laissait régner, elle s’est à travers moi rapprochée des créatures et la relation qu’elle a eue avec elles, faisait que ma Volonté n’habitait plus une terre étrangère, mais sur ses propres terres. Mais comme les créatures ne le savaient pas et qu’elles ne lui permettaient pas de régner, on ne peut pas dire que mon divin Vouloir formait son Royaume. C’est pourquoi ma venue sur terre servait à rapprocher les deux volontés, l’humaine et la Divine, à les mettre en relation intime et à faire connaître la Divine Volonté ; si bien que j’ai enseigné le Notre Père en leur faisant dire : « Que votre Règne arrive, que votre Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Si ma Volonté n’est pas faite sur la terre comme au ciel, on ne peut pas dire qu’elle règne parmi les créatures. Et par conséquent, dans le temps de son Royaume, elle sera présente non seulement parmi les créatures, mais en chacune d’elles comme vie éternelle ; et pour qu’il en soit ainsi, elle doit être reconnue – comme tête et vie première de chaque créature ; et parce que cette tête n’est pas reconnue, sa force, sa sainteté, sa beauté ne s’écoulent pas dans les membres, et elle ne peut non plus laisser couler son sang noble et divin dans leurs veines, et par conséquent, la vie du ciel ne peut pas être vue dans les créatures. C’est pourquoi je désire tant que ma Divine Volonté soit connue – connaissance qui fera naître l’amour ; et sentant qu’elle est aimée et désirée, elle se sentira attirée à venir régner parmi les créatures.

23.  27 juillet 1919 — Comment le Royaume de la Divine Volonté et celui de la Rédemption ont toujours procédé de concert. Comment Jésus forma les matériaux et les constructions, et qu’il ne manque plus que les peuples.

          Je faisais ma ronde dans la Création pour y suivre tous les actes faits par la Divine Volonté et, parvenue au point où l’Être suprême créa la Vierge, je m’arrêtais pour considérer le grand prodige où la Rédemption devait avoir son commencement. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la Rédemption et le Royaume de ma Divine Volonté ont toujours procédé de concert. Pour que vienne la Rédemption, il fallait une créature qui vive de la Divine Volonté, comme vivait l’Adam innocent en Éden avant le péché ; et cela avec justice, avec sagesse, et avec notre décorum, afin que la rançon de l’homme déchu soit fondée sur le principe de la manière dont l’ordre de notre sagesse créa l’homme. S’il n’y avait pas une créature en qui mon divin Fiat avait son Royaume, la Rédemption aurait été un rêve, non une réalité. En fait, si elle n’avait pas régné totalement dans la Vierge, la Volonté Divine et la volonté humaine auraient continué à se tenir à distance l’une de l’autre, et à distance de l’humanité, ce qui aurait rendu la Rédemption impossible. Mais au contraire, la Vierge Reine pliait sa volonté sous la Divine Volonté et la laissait régner librement. C’est pourquoi les deux volontés ont fusionné et se sont réconciliées ; le vouloir humain reçut l’acte continuel du divin Vouloir et le laissa agir sans s’y opposer. Le Royaume avait ainsi sa vie, sa vigueur et son règne absolu.

            Tu vois ainsi comment la Rédemption et le Royaume de mon Fiat ont commencé ensemble ! Mieux encore, je pourrais dire que le Royaume de mon Fiat commença avant pour ensuite continuer ensemble. Et tout comme à cause d’un homme et d’une femme qui s’étaient retirés de ma Divine Volonté a commencé le royaume du péché et de toutes les misères de la famille humaine, de la même manière, parce qu’une femme a laissé régner mon Fiat, et en vertu de mon Fiat fut faite Reine du ciel et de la terre, unie avec le Verbe éternel fait Homme, la Rédemption a commencé, sans même exclure le Royaume de ma Divine Volonté. De plus, tout ce qui fut fait par moi et par la grandeur de la Reine souveraine du ciel n’est rien d’autre que les matériaux et les constructions qui préparent son Royaume. On peut appeler mon Évangile des voyelles, des consonnes qui, comme des trompettes, attirent l’attention des peuples pour attendre de plus importantes leçons qui devaient leur apporter un bien plus grand encore que la Rédemption elle-même. Mes souffrances mêmes, ma Mort et ma Résurrection, confirmation de Rédemption, sont une préparation pour le Royaume de ma Divine Volonté. Elles étaient des leçons plus sublimes et tous étaient dans l’attente de leçons plus hautes. Et c’est ce que j’ai déjà fait, après tant de siècles – et qui sont les nombreuses manifestations que je t’ai faites sur ma Divine Volonté, et ce que je t’ai fait connaître en plus : comment elle veut venir régner parmi les créatures pour leur redonner les droits de son Royaume qu’elles avaient perdus, pour les combler de tous les biens et de tout le bonheur que ma Volonté possède.

            Ainsi, comme tu le vois, les matériaux sont déjà prêts, les constructions existent – les connaissances sur ma Volonté qui, plus que le soleil, doivent illuminer son Royaume et faire construire de plus vastes bâtiments avec le matériau que j’ai formé. Il ne manque plus que les peuples qui doivent peupler ce Royaume de mon Fiat ; et les peuples vont se former et entrer à mesure que les connaissances sur mon Fiat seront publiées. Tu vois ainsi que deux créatures qui descendent de la Divine Volonté et donnent le champ libre à la volonté humaine forment la ruine des générations humaines ; et deux autres créatures – la Reine du ciel qui vit dans mon divin Fiat par grâce et mon Humanité qui vit en elle par nature – forment le salut et la restauration, et redonnent le Royaume de ma Divine Volonté. Et tout comme on ne peut douter que la Rédemption soit venue, puisque l’une est reliée à l’autre, c’est une certitude que le Royaume de mon divin Fiat se lèvera ; c’est tout au plus une question de temps.

            En entendant cela, je dis : « Mon amour, comment de Royaume de ta Volonté peut-il venir ? On ne voit aucun changement ; on dirait que le monde poursuit sa vertigineuse course dans le mal. » Et Jésus poursuivit en disant :

            Que sais-tu sur ce que je dois faire et sur la façon dont je peux surmonter toute chose pour que le Royaume de la Divine Volonté puisse avoir sa vie parmi les créatures ? Si tout est décidé, pourquoi en douter ?

24.  30 juillet 1929 — Différence entre celle qui agit saintement dans l’ordre humain et celle qui opère dans la Divine Volonté. Comment, sans elle, on a la force d’un enfant. Comment tout mal vient de la volonté humaine.

           Mon pauvre esprit continue de parcourir le Fiat suprême et – oh ! que de surprises, que de merveilles de cette Volonté si sainte. Ma petite intelligence se perd dans l’immensité de sa mer et il est bien des choses que je suis incapable de dire et dont j’ignore même les termes pour vous les raconter, et je me sens par conséquent comme quelqu’un qui a mangé ou vu quelque chose de merveilleux et qui ne sait pas comment cela s’appelle. Si la Divine Volonté n’accomplissait pas des prodiges en me faisant dire ce qu’elle manifeste, combien de choses j’aurais laissées dans sa mer, incapable de dire quoi que ce soit. Je me sentais ainsi dissoute dans le divin Fiat quand mon toujours aimable Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, quelle différence entre celles qui pratiquent les vertus saintement, mais dans l’ordre humain, et celles qui opèrent dans l’ordre divin de ma Divine Volonté. Lorsque les premières pratiquent les vertus, celles-ci demeurent séparées entre elles de sorte que la diversité de leurs actes apparaît – une vertu apparaît comme patience, une autre comme obéissance, une troisième comme charité ; chacune a sa distinction et elles sont incapables de fusionner pour pouvoir former un acte unique qui procède du divin et embrasse l’éternité et l’infini. Au contraire, pour celle qui opère dans ma Divine Volonté, sa lumière possède la vertu communicante et unifiante de telle sorte que, en se fusionnant, parce qu’elles sont toutes faites dans la source de sa lumière, les vertus forment un acte unique aux innombrables effets propres à embrasser même le Créateur avec l’infinité de sa lumière. Le soleil en est le symbole : parce qu’il est un, parce qu’il possède la source de lumière qui ne s’éteint jamais, il embrasse la terre, et par ses innombrables effets, il donne toutes les couleurs et communique la vie de sa lumière à tous et à toutes choses. La force unifiante possède la vertu communicante, de sorte que, s’ils le veulent, tous peuvent prendre un bien qui est mis à la disposition de tous. Par contre, la créature qui opère dans l’ordre humain est symbolisée par les lumières du monde d’en bas : bien qu’elles soient nombreuses, elles n’ont pas la vertu de chasser les ténèbres de la nuit et de former la lumière du jour, ou d’embrasser la terre entière avec une grande multiplicité de lumière. Par conséquent, elles peuvent être appelées personnelles et locales, suivant le temps et les circonstances. Oh ! si toutes les créatures connaissaient le grand secret d’opérer dans mon divin Vouloir, elles rivaliseraient entre elles pour que rien ne leur échappe qui ne passerait par sa très pure lumière. 

            Je continuais à suivre la Divine Volonté et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, la créature dans ma Volonté est comme un enfant qui n’a pas la force de supporter son propre poids, ou de faire des travaux propres à lui permettre de soutenir lui-même sa petite existence. Et si l’on voulait l’obliger à soulever un objet très lourd ou à exécuter un travail, l’enfant, se voyant impotent et sans force, essayerait peut-être, mais voyant qu’il ne peut même pas faire bouger cet objet ni accomplir ce travail, le pauvre petit éclaterait en sanglots et ne ferait rien ; et pour le rendre heureux, il suffirait de lui donner un bonbon. Par contre, celui qui possède ma Divine Volonté a la force d’un homme adulte – ou plutôt la force divine ; et si on lui dit de soulever ce pesant objet, sans se troubler, il le prend comme si de rien n’était, alors que le pauvre petit se sentirait écrasé sous le poids. Si on lui demande d’accomplir un travail, il s’en réjouira à cause du gain et du profit qu’il en retirera, et si on voulait lui donner un bonbon, il le refuserait avec mépris en disant : « Donnez-moi simplement le prix de mon travail, car je dois en vivre. » Tu vois donc que celle qui a ma Divine Volonté a suffisamment de force pour tout faire, si bien que tout lui est aisé, même la souffrance, car comme elle se sent forte, elle la considère comme un nouveau gain. Pourquoi beaucoup sont-elles incapables de souffrir quoi que ce soit et semblent n’avoir toujours que la faiblesse d’un enfant ? C’est qu’il leur manque la force de ma Divine Volonté – voilà la cause de tous les maux. Par conséquent, sois attentive, ma fille, et ne sors jamais de ma Divine Volonté.

            Je continuais alors mes actes dans le divin Fiat, et arrivée au point où il appelait à la vie, mettait au jour la Reine souveraine du ciel, je pensais : « En créant la Très Sainte Vierge, Dieu enrichit non seulement sa belle âme de nombreux privilèges, mais il a dû aussi transformer sa nature pour la rendre aussi pure et aussi sainte. » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il n’y avait rien à ajouter à sa nature, parce que ce n’est pas la nature humaine qui a péché, mais la volonté humaine. En fait, la nature humaine était à sa place tout comme elle est sortie de nos mains créatrices, c’est pourquoi nous avons utilisé la même nature des autres créatures en créant la Vierge. Ce qui s’est contaminé dans l’homme est sa volonté ; et comme sa nature humaine était animée par sa volonté rebelle, qui résidait dans la nature humaine, elle y participa et resta contaminée. Ainsi, une fois que la Volonté divine et la volonté humaine sont mises en harmonie, accordant le règne et le régime à la Divine Volonté tel que cela est voulu par nous, la nature humaine perd ses tristes effets et reste aussi belle que lorsqu’elle sortit de nos mains créatrices. Or, dans la Reine du ciel, toute notre œuvre était dans sa volonté humaine qui reçut la nôtre avec joie ; et notre Volonté, ne trouvant aucune résistance de sa part, opéra des prodiges de grâces, et en vertu de mon divin Vouloir, elle demeura sanctifiée et ne ressentit pas les tristes effets et les maux comme les autres créatures. Par conséquent, ma fille, une fois que la cause est enlevée, les effets disparaissent. Oh ! si ma Divine Volonté entre dans les créatures et y règne, elle bannira en elles tous les maux et leur communiquera tous les biens – à l’âme et au corps !

25.  3 août 1929 — Lorsque Dieu décide d’accomplir des œuvres qui doivent servir à tous, dans l’ardeur de son amour, il met tout de côté. Comment l’Être suprême possède la veine inépuisable.

          Je continue mon abandon habituel dans le divin Fiat ; je le sens centralisé sur ma petite existence ; je sens son immensité, sa puissance, sa force créatrice et enchanteresse qui telle qu’en m’enveloppant entièrement, il ne m’est pas possible d’y résister. Mais je suis heureuse de ma faiblesse, et c’est volontairement que je veux être faible pour ressentir toute la puissance du divin Vouloir sur ma petitesse. Et c’est pendant que je me sentais plongée en lui que mon doux Jésus se faisant sentir et voir en moi, me dit :

            Ma fille, lorsque notre Divinité décide d’accomplir des œuvres universelles, avec l’âme choisie en premier et en qui nous confions une œuvre qui doit servir pour le bien de tous, l’ardeur de notre amour est si grande que nous mettons de côté toute chose, comme si personne d’autre n’existait, et nous centralisons sur elle l’ensemble de notre Être divin et nous lui donnons de nous-mêmes au point de former autour d’elle des mers et de la submerger de tous nos biens. Et nous voulons tant lui donner parce que l’ardeur de notre amour nous amène à ne jamais nous arrêter, afin de voir en elle notre œuvre accomplie grâce à laquelle toute chose et toute créature pourra goûter et prendre les biens universels que notre œuvre contient. Cela ne veut pas dire que nous ne voyons pas ce que font les autres créatures, car notre immensité ne cache rien à notre regard – nous sommes conscients de tout ce qui est et c’est de nous que tout reçoit la vie –, mais nous agissons comme si rien d’autre n’existait.

            C’est ainsi que nous avons agi dans la Création. Après avoir formé les cieux, les soleils, la terre, ordonnant toute chose avec une harmonie et une étonnante magnificence, en créant l’homme, nous nous sommes centralisés sur lui, et l’ardeur de notre amour était si grande, débordait avec tant de force, qu’en formant un voile autour de nous elle faisait tout disparaître à nos yeux – tout en voyant toute chose – et nous nous occupions uniquement de l’homme. Que n’avons-nous pas déversé en lui ? Tout. Alors que la Création révélait la magnificence et la beauté de nos œuvres, il y avait en l’homme non seulement la centralisation de toutes nos œuvres fusionnées en lui, mais, en plus, l’installation de notre vie. Notre amour débordait, il ne s’accordait aucun repos, il voulait toujours donner parce qu’il voyait en lui toutes les générations humaines.

            C’est ce que nous avons fait dans la Reine du ciel. Tout fut mis de côté – tout le mal des autres créatures, et nous nous sommes occupés uniquement d’elle ; et nous avons tant déversé qu’elle était la pleine de Grâce, parce qu’elle devait être la Mère universelle, la cause de la Rédemption de tous.

            C’est ainsi que nous agissons avec toi, pour le Royaume de notre Divine Volonté – nous agissons comme si rien d’autre n’existait. Si nous voulions regarder ce que font les autres créatures, les maux qu’elles commettent, les ingratitudes, le Royaume de notre Volonté resterait toujours au ciel ; plus encore, nous ne serions même pas disposés à dire la moindre chose sur notre Fiat suprême. Mais notre amour, formant son voile d’amour par-dessus tous les maux des créatures, met toutes choses de côté pour nous, et débordant avec force, nous fait non seulement parler de notre Fiat, mais, plus encore, nous décide à faire le grand don du Royaume de notre Fiat aux créatures. Lorsque notre amour est bien décidé à faire quelque chose, on dirait qu’il ne raisonne pas et qu’il veut gagner à force d’amour et non de raison ; par conséquent, comme s’il ne voyait et n’entendait rien, il veut à tout prix donner ce qu’il a décidé. C’est pourquoi il ne retient rien, et se déverse tout entier sur la créature qu’il a choisie pour le grand bien universel qui doit descendre pour le bien de toutes les générations humaines. Et c’est la raison pour laquelle tant de choses te sont dites et données – ce sont les ardeurs de notre amour qui ne veut rien retenir; il veut tout donner pourvu que le Royaume de la Divine Volonté règne sur la terre.

            Mon esprit continua à penser à bien des choses concernant la Divine Volonté, et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, notre Être suprême est une veine inépuisable – nous ne sommes jamais épuisés et jamais nous ne pouvons dire que nous avons fini de donner, car peu importe ce que nous donnons, nous avons toujours quelque chose à donner et alors que nous donnons un bien, un autre bien surgit pour se donner aux créatures. Mais si inépuisables que nous soyons, nous ne donnons pas nos biens, nos grâces, et nous ne confions pas non plus nos vérités à celle qui n’est pas disposée, qui ne prête pas attention à nous pour s’associer à nos sublimes leçons et conformer sa vie à nos enseignements de telle sorte que nous puissions voir nos enseignements inscrits en elle et la voir enrichie de nos dons. Si nous ne voyons pas cela, nos dons ne nous quittent pas et notre voix n’atteint pas son oreille ; et si elle l’entend quelque peu, c’est comme une voix qui vient de très loin, de sorte qu’elle ne comprend pas clairement ce que nous attendons d’elle. Par conséquent, notre veine inépuisable est arrêtée par le manque de disposition des créatures. Mais sais-tu qui donne la vraie disposition à l’âme ? Notre Divine Volonté. Elle la vide de tout, elle la réordonne et la dispose d’une admirable manière – de telle sorte que notre inépuisable veine ne cesse jamais de lui donner et de lui faire entendre ses sublimes leçons. Par conséquent, laisse-toi toujours dominer par mon divin Fiat, et notre inépuisable veine ne cessera jamais de se déverser sur toi ; et nous aurons la satisfaction de faire surgir de notre Être divin de nouvelles grâces, de nouveaux dons, des leçons jamais encore entendues jusqu’à ce jour.

26.  7 août 1929 — Les principaux moyens de faire régner la Divine Volonté : les connaissances. Différence entre celle qui vit dans la Divine Volonté et celle qui vit dans la volonté humaine.

Je poursuivais mes actes dans le divin Vouloir et je me disais : « Comment la Divine Volonté en viendra-t-elle à régner ? Quels seront les moyens, les secours, les grâces qui disposeront les créatures à se laisser dominer par elle ? » Et mon bien-aimé de toujours, Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, les principaux moyens pour que mon divin Fiat règne sur la terre sont les connaissances. Les connaissances formeront les voies, disposeront la terre à recevoir le Royaume ; elles formeront les cités, serviront de télégraphe, de téléphone, de service postal, de trompette pour communiquer, de ville en ville, de créature à créature, de nation à nation, la nouvelle, les importantes connaissances sur ma Divine Volonté. Et les connaissances sur ma Volonté mettront dans les cœurs l’espérance, le désir de recevoir un bien si grand. Il n’y a pas à sortir de ceci : un bien ne peut pas être désiré ni reçu s’il n’est pas connu, et s’il était reçu sans être connu, ce serait comme s’il ne l’avait pas été. Par conséquent, les fondations, l’espérance, la certitude du Royaume de ma Divine Volonté seront formées par les connaissances sur ma Volonté. C’est pourquoi je t’en ai révélé un si grand nombre – car elles seront les richesses, la nourriture et les nouveaux soleils, les nouveaux cieux que les peuples du Royaume de mon Vouloir posséderont.

            Et lorsque les connaissances sur mon Fiat feront leur chemin, disposant celles qui auront le bienfait de les connaître, ma bonté plus que paternelle, afin de montrer l’excès de mon amour, placera mon Humanité même, tout le bien que j’ai fait, en chaque créature, à sa disposition, de telle sorte qu’elles sentiront la force et la grâce de se laisser dominer par ma Divine Volonté. Et mon Humanité sera au milieu des enfants de mon Royaume comme un Cœur au milieu d’eux, pour le décorum et l’honneur de mon Fiat, et comme antidote, grâce et défense contre tous les maux que la volonté humaine a produits. L’ardeur de mon amour qui veut qu’elle règne est telle et si grande que j’accomplirai des excès d’amour propres à gagner les volontés les plus rebelles.

            En entendant cela, je semblais surprise, comme si je voulais jeter un doute sur ce que Jésus me disait. Et lui, reprenant la parole, ajouta :

            Ma fille, pourquoi en douter ? Ne suis-je pas libre de faire ce que je veux et de me donner à qui je veux ? Mon Humanité n’est-elle pas le frère aîné qui possédait le Royaume de ma Divine Volonté et, à titre de frère premier-né, n’ai-je pas le droit de le communiquer aux autres frères, me plaçant moi-même à leur disposition pour leur donner un bien si grand ? Ne suis-je pas la tête de toute la famille humaine, qui peut faire couler la vertu de la tête dans leurs membres et descendre l’acte vital de ma Divine Volonté dans les membres ? De plus, n’est-ce pas mon Humanité qui demeure en vous continuellement, qui vous donne la force et la grâce de vouloir vivre dans ma Volonté, vous fait ressentir cette paix et cette joie afin d’éclipser votre volonté humaine de telle sorte qu’elle se sent heureuse de vivre comme si elle n’avait pas de vie sous l’empire de ma Divine Volonté ? Par conséquent, ce qu’il me faut, c’est qu’ils aient les connaissances sur mon Fiat – le reste viendra de lui-même.

            Je continuais après cela mon abandon dans le divin Fiat. Il me semble ne pas y avoir d’arrêt en lui, qu’il y a toujours quelque chose à faire – mais une activité qui ne fatigue pas ; au contraire, elle fortifie, nous rend heureux et joyeux dans notre long voyage. Mais je pensais à cela lorsque mon très grand Bien, Jésus, ajouta :

            Ma fille, celle qui vit dans mon divin Vouloir marche toujours parce qu’elle a la ronde de l’éternité à sa disposition, laquelle est sans fin. Et en ne s’arrêtant jamais, elle prend toujours ; et si elle s’arrêtait, un petit arrêt, un pas de moins, lui coûterait la perte d’un pas divin dans le bonheur. En fait, mon Fiat est un acte toujours nouveau de bonheur, de grâce et d’une indescriptible et inatteignable beauté, et si l’âme marche, elle prend, alors que si elle s’arrête, elle ne prend pas, car n’ayant pas suivi pas à pas le chemin de ma Divine Volonté, elle n’a rien connu du bonheur et de la beauté que ma Volonté a fait surgir dans ce pas. Et qui peut te dire la grande différence entre celle qui vit dans ma Divine Volonté et celle qui vit dans la volonté humaine? Celle qui vit dans la volonté humaine s’arrête constamment, sa ronde est si courte que si elle veut allonger le pas, elle ne trouve pas d’endroit où poser le pied. À chaque pas qu’elle fait, elle éprouve ici un désagrément, là une désillusion, et elle ressent une faiblesse de plus qui la pousse même à pécher. Oh ! comme il est court le cercle de la volonté humaine – il est rempli de misères, de précipices et d’amertumes. Et pourtant, elles aiment tant vivre dans son cercle ! Quelle folie, quelle déplorable sottise !

27.  12 août 1929 — Magnificence de la Création. La tache noire de la volonté humaine.

         Je faisais ma ronde dans le divin Vouloir et mon doux Jésus, me tirant hors de moi-même, me fit voir la Création tout entière sortant de ses mains créatrices. Chaque chose portait la marque de la main créatrice de son Créateur, et tout était par conséquent parfait, d’une beauté enchanteresse. Chaque chose créée était animée d’une lumière brillante, soit de par sa nature reçue de Dieu ou indirectement, communiquée par celle qui la possédait. Tout était lumière et beauté. Et parmi tant de lumière et de beauté enchanteresse, on apercevait une tache noire qui paraissait très laide, particulièrement au milieu de tant d’œuvres si belles, majestueuses et éclatantes. Cette tache noire engendrait la terreur et la compassion, car il semblait que dans sa nature, Dieu ne l’avait pas créée noire, mais belle ; plus encore, elle avait déjà été une œuvre d’une très grande beauté créée par l’Être suprême. Je voyais cela lorsque mon toujours aimable Jésus me dit :

            Ma fille, tout ce qui a été fait par nous dans la Création demeure toujours dans l’acte d’être fait, comme si nous étions continuellement dans l’acte de le faire. Telle est notre force créatrice qui, lorsqu’elle accomplit une œuvre, ne s’en retire jamais – mais demeure toujours en elle comme acte de vie éternelle ; elle forme en cette œuvre son battement continu, son souffle ininterrompu, de sorte qu’une fois l’œuvre achevée, elle demeure toujours en elle dans un acte de création. Cela est presque symbolisé par la nature humaine qui, une fois formée, commençant sa vie par le battement de cœur et la respiration, doit nécessairement continuer à palpiter et respirer sous peine que la vie ne s’arrête. Nous sommes inséparables de nos œuvres et nous les aimons tant que nous prenons continuellement en elles nos délices, et c’est pourquoi elles demeurent majestueuses, belles et nouvelles comme si elles recevaient alors le commencement de leur vie. Vois comme elles sont belles – elles racontent notre Être divin et notre Gloire éternelle. Mais parmi tant de gloire, regarde – il y a la tache noire de la volonté humaine. Aimant l’homme d’un plus grand amour, nous l’avons doté d’une volonté libre, mais, en abusant de cette liberté, il a voulu respirer et palpiter dans sa volonté humaine, non dans la nôtre, et par conséquent elle change continuellement au point de devenir noire, de perdre sa beauté et sa fraîcheur, et atteint le point où elle perd la vie divine dans sa nature humaine.

            Qui donc dissipera les épaisses ténèbres de la volonté humaine ? Qui lui rendra la fraîcheur et la beauté de sa création ? Les actes faits dans la Divine Volonté. Ils seront la lumière qui dissipera les ténèbres, la chaleur qui la modèlera et détruira en elle toutes les humeurs mauvaises qui l’enlaidissaient. Les actes accomplis dans ma Divine Volonté seront la reprise de tous les actes humains faits dans la volonté humaine. Cette reprise restaurera la fraîcheur, la beauté et l’ordre de la volonté humaine à sa création. Il faut donc que de nombreux actes soient accomplis par la créature dans notre divin Vouloir pour préparer le contrepoison, la beauté, la fraîcheur, l’acte contraire à chaque mal fait par la volonté humaine. C’est alors que toutes nos œuvres dans la Création apparaîtront belles ; la tache noire disparaîtra et sera convertie en un point, le plus lumineux de tous, au milieu de la magnificence de nos œuvres créées, et notre Divine Volonté régnera sur tout, sur la terre comme au ciel. Par conséquent, sois attentive à agir dans ma Divine Volonté, car pour chaque acte humain un acte divin est nécessaire qui, avec force, renverse purifie et embellit le mal fait dans la volonté humaine. 

28.  25 août 1929 — Comment Jésus créa le germe du divin Fiat en formant le Notre Père. La vertu que possède la lumière.

          Je pensais au divin Fiat et à la façon dont son Royaume pourrait un jour se réaliser sur terre. Cela me paraissait impossible – premièrement, parce que personne ne s’intéresse à le faire connaître, et s’il se dit ou se prépare quelque chose, cela finit toujours par des paroles alors que les faits sont – oh ! combien lointains, et qui sait quelle génération aura le bienfait de savoir ce qui concerne les connaissances sur la Divine Volonté et son Royaume ; deuxièmement, il me semble que la terre n’est pas préparée, et je crois que pour avoir un bien si grand – que le Royaume de la Divine Volonté, ses connaissances, règnent sur la terre – qui sait combien de prodiges le précéderont ! Je pensais à cela et à d’autres choses lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tu dois savoir que ma venue sur terre et tout ce que j’ai fait dans la Rédemption, ma Mort même et ma Résurrection, n’étaient qu’un acte préparatoire pour le Royaume de ma Divine Volonté ; et lorsque j’ai formé le Notre Père, je formais le germe du Royaume de ma Divine Volonté parmi les créatures. Et si, lorsque je parle, je crée et accomplis à partir de rien les œuvres les plus grandes et les plus merveilleuses, j’ai bien plus encore la vertu de créer ce que je veux par l’empire de ma prière parlée. C’est pourquoi le Royaume de ma Volonté fut créé par moi dans l’acte de ma prière alors que je formais et récitais le Notre Père. Et si je l’ai enseigné à mes Apôtres, c’était pour que l’Église, en le récitant, puisse irriguer et féconder ce germe, et qu’ils puissent se disposer à modeler leur vie selon les dispositions de mon divin Fiat.

            Mes connaissances à son sujet, mes nombreuses manifestations, ont développé cette semence ; et comme elles ont été accompagnées par les actes accomplis par toi dans ma Divine Volonté, ce sont autant de petites graines formées pour constituer une grande masse dont chacun peut prendre une partie – toujours comme chacun le veut – afin de vivre de la vie de la Divine Volonté. Par conséquent, tout est là, ma fille – les actes les plus nécessaires. C’est là qu’est le germe créé par moi, car s’il n’y a pas de germe, il est inutile d’espérer une plante ; mais si la graine est présente, il faut le travail, la volonté de vouloir le fruit de cette graine. Il y a ceux qui arrosent cette graine pour la faire pousser – et chaque Notre Père récité sert à l’arroser ; il y a mes manifestations pour la faire connaître. Il faut maintenant ceux qui voudraient s’offrir pour être les hérauts – avec courage, sans craindre quoi que ce soit, et affronter les sacrifices pour les faire connaître. Ainsi la partie substantielle – la partie la plus grande est là ; il manque la plus petite – c'est-à-dire la partie superficielle, et ton Jésus saura trouver sa voie pour trouver celui qui accomplira la mission de faire connaître ma Divine Volonté parmi les peuples. Par conséquent, de ton côté, ne présente aucun obstacle – fais ce à quoi tu es appelée, et je ferai le reste. Tu ne sais pas comment je vais surmonter toutes choses et disposer les circonstances, et c’est pourquoi tu en viens à douter que mon Fiat sera connu et que son Royaume prendra vie sur la terre.

            Je m’abandonnais ensuite dans le divin Vouloir pour suivre ses actes, et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, celui qui se place dans l’unité de ma Volonté se met dans la lumière ; et tout comme la lumière a la vertu de descendre d’en haut et de reposer comme un manteau sur tout chose, elle a aussi celle de s’élever et de revêtir de sa lumière qui est élevé. De la même manière, celui qui se place dans la lumière de mon Fiat, dans son unité de lumière avec ses actes, descend sur toutes les générations et, avec ses actes de lumière, il investit chaque créature pour faire du bien à toutes ; et il s’élève pour investir le ciel tout entier et tout glorifier. Par conséquent, l’âme dans ma Divine Volonté acquiert le droit de pouvoir offrir à tous la lumière du Fiat éternel par le don de ses actes multipliés autant de fois qu’il y en a pour la recevoir.

29.  4 septembre 1929 — Pourquoi le soleil forme-t-il le jour ? Parce qu’il est un acte de Divine Volonté.

Mes journées sont très amères à cause de la privation de mon très grand bien et unique Dieu, Jésus. Je peux dire que ma nourriture continuelle est la douleur intense d’être sans celui qui formait toute ma vie ici-bas. Quelle souffrance de me rappeler que je respirais Jésus, que les battements du Cœur de Jésus palpitaient dans mon cœur, que Jésus circulait dans mes veines, que la nourriture de Jésus alimentait mes travaux et mes pas. Bref, je sentais Jésus en toute chose ; et maintenant tout est fini et s’est changé en nourriture de souffrance. Oh ! Dieu ! quelle douleur, de respirer et de vivre la souffrance intense d’être sans celui qui était plus que ma vie, au point que seul mon abandon dans le Fiat me donne la force de supporter une douleur si grande. Mais je ressentais tout cela lorsque mon doux Jésus, sortant du dedans de moi me serra dans ses bras et me dit :

            Ma fille, courage, ne te désole pas tant. Dis-moi : qui forme le jour ? N’est-ce pas le soleil ? Et pourquoi forme-t-il le jour? Parce que c’est un acte de ma Divine Volonté. Or lorsque la terre tourne, le côté qui s’éloigne du soleil reste dans l’obscurité et forme la nuit, et la pauvre terre demeure sombre, comme sous un manteau de tristesse, de sorte que tous ressentent la réalité de la nuit et le grand changement que subit la terre en perdant la sphère bénéfique de la lumière – c'est-à-dire l’acte de ma Divine Volonté qui créa le soleil et le préserve avec son acte continu. De la même manière, tant que l’âme tourne autour de l’acte continuel de ma Volonté, c’est toujours le grand jour pour elle – la nuit, l’obscurité, la tristesse, n’existent pas. L’acte continuel de mon Fiat, plus que le soleil, lui sourit, la conserve en fête ; mais si elle s’aventure dans sa volonté humaine, plus que la terre, elle demeure dans l’obscurité, dans la nuit de sa volonté humaine qui, régnant sur l’âme, produit obscurité, doutes, tristesse, au point de former une véritable nuit pour la pauvre créature. Qui peut dire le grand bien, le jour très éclatant qu’un acte de ma Divine Volonté produit sur la créature ? Par son acte continu, elle produit tous les biens et tous les bonheurs dans le temps et l’éternité. Par conséquent, sois attentive, enferme-toi tout entière dans un acte unique de ma Divine Volonté – ne t’en écarte jamais si tu veux vivre heureuse et avoir en ton pouvoir la vie de la lumière et le jour qui ne finit jamais. Un acte de ma Divine Volonté est tout pour la créature ; avec son acte qui jamais ne cesse ni ne change, mieux qu’une tendre mère, elle garde bien serrée contre son sein celle qui s’abandonne dans son acte de lumière ; et la nourrissant de lumière, la fait se lever comme une naissance hors d’elle-même, noble et sainte, et la conserve bien à l’abri dans sa lumière même.

30.  8 septembre 1929 — La naissance de la Vierge fut la renaissance de toute l’humanité.

          Mon pauvre esprit errait dans la mer immense du divin Fiat où tout est en acte, comme s’il n’y avait ni passé ni futur, mais où tout est présent et en acte. Ainsi, tout ce que ma petite âme veut trouver dans les œuvres de son Créateur, elle le trouve comme s’il était en train de le faire, en acte. Et comme je pensais à la naissance de ma Céleste Maman, pour lui rendre mes pauvres hommages, et que j’appelais à moi toute la Création pour chanter les louanges de la Reine Souveraine, mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, je veux moi aussi, avec toi et toute la Création chanter les louanges de la naissance de l’Éminence de ma Maman.

            Tu dois savoir que cette naissance contenait en elle-même la renaissance de la famille humaine tout entière, et toute la Création s’est sentie renaître dans la naissance de la Reine du ciel. Toutes choses exultaient dans la joie d’avoir leur Reine. Toutes se sentaient jusqu’alors comme un peuple sans Reine et dans leur mutisme, elles attendaient cet heureux jour pour briser leur silence et dire : « Gloire, amour, honneur à celle qui vient parmi nous en Reine. Nous ne serons plus sans défense, sans quelqu’un qui règne sur nous, sans fête, car elle s’est levée celle qui forme notre gloire éternelle. » Cette céleste petite enfant, en gardant intacte en son âme notre Divine Volonté, sans jamais faire la sienne, a retrouvé tous les droits de l’Adam innocent devant son Créateur et la souveraineté sur toute la Création. Par conséquent, tout se sentait renaître en elle et nous vîmes en cette sainte Vierge, en son petit Cœur, tous les germes des générations humaines. Ainsi, par elle, l’humanité acquit de nouveau les droits perdus et c’est pourquoi sa naissance fut la plus belle et la plus glorieuse. Dès sa naissance, elle contenait en son petit Cœur maternel, comme sous deux ailes, toutes les générations, comme des enfants nés à nouveau dans son Cœur virginal, pour les réchauffer, les abriter, les élever et les nourrir du sang de son Cœur maternel. C’est pourquoi cette tendre et céleste Mère aime tant les créatures – parce que toutes ont pu renaître en elle, et elle ressent en son Cœur la vie de ses enfants. Est-il une chose que notre Divine Volonté ne puisse faire là où elle règne et où elle a sa vie ? Ainsi, sous son bleu manteau, tous ressentent l’aile maternelle de leur céleste Mère, et trouvent dans son Cœur maternel la petite place où se mettre à l’abri.

            Or, ma fille, celle qui vit dans ma Divine Volonté renouvelle sa naissance et redouble les renaissances de toutes les générations humaines. Lorsque ma suprême Volonté vit dans un cœur et y répand la plénitude de sa lumière infinie, elle centralise tout, elle fait tout, elle renouvelle tout, elle redonne tout ce que, durant des siècles et des siècles, elle n’avait pas pu donner à travers les autres créatures. Cette créature peut donc être appelée l’aube du jour, le point du jour qui appelle le soleil, le soleil qui réjouit toute la terre, l’illumine, la réchauffe, et de ses ailes de lumière, mieux qu’une mère, embrasse tout, féconde toutes choses ; et avec son baiser de lumière, donne les plus belles nuances de fleurs, les plus délicieuses saveurs de fruits, la maturité à toutes les plantes. Oh ! si ma Divine Volonté régnait parmi les créatures, que de prodiges n’accomplirait-elle pas chez elles. Par conséquent, sois attentive ; tout ce que tu fais dans ma Divine Volonté est une renaissance que tu vis en elle, et renaître en elle signifie renaître dans l’ordre divin, renaître dans la lumière, renaître dans la sainteté, l’amour et la beauté. Et en chaque acte de ma Volonté, la volonté humaine subit une mort, et mourant à tous les maux, elle revit à nouveau à tous les biens.

31.  15 septembre 1929 — Comment le soleil revient chaque jour visiter la terre ; symbole du Soleil de la Divine Volonté. Le germe de la Divine Volonté dans l’acte de la créature.

          Je répétais mes actes dans le divin Vouloir pour suivre les siens dans tous ses travaux, et je me disais : « Pourquoi répéter toujours les mêmes actes ? Quelle gloire puis-je donner à mon Créateur ? » Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me serra dans ses bras et me dit :

            Ma fille, la répétition de tes actes dans le divin Fiat brise son isolement et génère de la compagnie pour tous les actes que fait ma Divine Volonté. Elle ne se sent alors plus seule et a quelqu’un à qui raconter ses peines et ses joies, et confier ses secrets. De plus, un acte continuellement répété est une vertu divine, et il a la vertu de générer des biens qui n’existent pas, de les reproduire et de les communiquer à tous. Seul un acte continuel est capable de former et de donner la vie.

            Regarde le soleil, symbole de ma Divine Volonté, qui jamais ne quitte la créature et jamais ne se lasse de faire son acte continuel de lumière. Chaque jour, il revient visiter la terre en donnant toujours ses bienfaits ; il revient pour trouver la trace des bienfaits déjà accordés par son œil de lumière – et souvent il ne les retrouve pas. Il ne retrouve pas la fleur qu’il a colorée de la beauté de ses nuances, et parfumée en la touchant de ses mains de lumière. Il ne retrouve pas le fruit sur qui il s’est répandu pour lui communiquer sa saveur et qui a mûri sous sa chaleur. Combien de choses il ne retrouve pas après s’être répandu par tant d’actes plus que maternels pour former les plus belles floraisons, de si nombreuses plantes, et former tant de fruits avec son souffle de lumière et de chaleur – parce que l’homme, les arrachant à la terre, s’en est servi pour nourrir sa vie. Oh ! si le soleil était capable de raisonner et de souffrir, il éclaterait en sanglots de lumière et de feu brûlant pour pleurer sur chaque chose qu’il a formée et ne retrouve pas. Et dans sa souffrance, il ne changerait pas sa volonté en cessant de communiquer ses bienfaits à la terre pour former à nouveau ce qui lui a été enlevé, car peu importe le mal qu’ils peuvent lui faire, sa nature est de toujours donner son acte de lumière en qui tous les biens sont présents, sans jamais arrêter. Telle est ma Divine Volonté ; plus qu’un soleil, elle se déverse sur chaque créature pour lui donner sa vie continue. On peut dire qu’elle revêt la créature de son souffle tout-puissant de lumière et d’amour, qu’elle les forme et les élève. Et tandis que le soleil cède la place à la nuit, ma Divine Volonté ne laisse jamais seules les divines naissances sorties d’elle façonnées, vivifiées, formées et élevées par son souffle et son brûlant baiser de lumière. Il n’est pas un seul instant où ma Divine Volonté quitte la créature et, en se répandant sur elle, ne lui communique pas ses diverses nuances de beauté, son infinie douceur, son inépuisable amour. Y a-t-il quelque chose que ma Divine Volonté ne fera pas ou ne lui donnera pas ? Aucune. Pourtant, elle n’est ni reconnue ni aimée ; et les créatures ne préservent pas non plus les biens qu’elle leur communique. Quelle souffrance ! Alors qu’elle se répand sur chaque créature, elle ne trouve pas les biens qu’elle communique et, dans sa douleur, elle continue à verser sur elle son acte de lumière sans jamais cesser. C’est pourquoi celle qui doit vivre dans mon Fiat doit répéter ses actes continus afin de lui tenir compagnie et d’apaiser son intense chagrin.

            Après quoi je continuais à traverser la mer infinie du divin Fiat et, en émettant mes petits actes de Vouloir éternel, de nombreux germes se formaient dans mon âme ; et ces germes avaient la lumière de la Divine Volonté – de couleurs variées, mais tous animés de lumière. Et mon doux Jésus apparut et souffla sur ces germes un par un ; et quand il soufflait sur eux, ces germes grandissaient jusqu’à toucher l’immensité divine. J’étais surprise en voyant la bonté de mon très Grand Bien, Jésus, prendre ces germes dans ses mains très saintes avec tant d’amour afin de souffler sur eux et les replacer ensuite dans mon âme. Et me regardant avec amour, il me dit : 

            Ma fille, là où se trouve la force créatrice de ma Divine Volonté, mon souffle divin a le pouvoir de rendre immenses les actes de la créature. En fait, lorsque la créature opère dans mon Fiat, la force créatrice entre dans son acte pour le placer dans la fontaine de la divine immensité ; et le petit acte de la créature se transforme, l’un en fontaine de lumière, l’autre en fontaine d’amour, d’autres encore en fontaines de bonté, de beauté, de sainteté. En somme, plus elle accomplit d’actes, plus elle acquiert de fontaines divines ; et ils grandissent au point de s’étendre dans l’immensité de leur Créateur. Il en est comme de la levure qui a la vertu de faire lever la farine pourvu qu’en formant le pain, on y mette un peu de levure comme germe de fermentation. Mais si on n’y met pas de levure, même si la farine est la même, le pain ne sera jamais au levain, mais restera sans levain. Telle est ma Divine Volonté – plus que le levain elle met la divine fermentation dans l’acte humain, et l’acte humain devient un acte divin. Et lorsque je trouve le germe de ma Divine Volonté dans l’acte de la créature, je souffle avec délice sur son acte et le fais lever jusqu’à le rendre immense, et plus encore puisque nous pouvons appeler cet acte ‘notre acte’ – ‘notre Volonté opérant dans la créature.’

32.  20 septembre 1929 — Comment Jésus seul a les mots suffisants pour parler de la Divine Volonté. Comment la créature peut dire : « Je possède tout. » Comment la Divine Volonté forme son Paradis là où elle règne.

         Ma petite intelligence continue d’errer librement dans la mer immense du divin Vouloir, et je peux à peine retenir quelques gouttelettes de toutes les vérités et des innombrables beautés qui lui appartiennent. Oh ! inaccessible, aimable et adorable Volonté – qui pourra dire le Tout que tu es, et raconter ta longue et éternelle histoire ? Ni les Anges ni les Saints n’auront assez de mots pour parler de toi ; et moi bien moins encore, qui suis la petite ignorante capable seulement de balbutier à propos d’une Volonté si sainte. Et mon esprit vagabondait dans le divin Fiat lorsque mon aimable Jésus se fit voir et me dit :

            Ma fille, seul ton Jésus a les mots qu’il faut pour te parler de mon éternel Vouloir parce que, de nature divine, je suis la Volonté même. Mais je dois me limiter en parlant parce que ta petite capacité ne peut embrasser, comprendre et enfermer tout ce qui lui appartient, et je dois me contenter de t’en faire connaître quelques gouttelettes, car ton esprit créé ne peut contenir sa mer immense et incréée ; et je change en mots ces petites gouttelettes afin de m’adapter à ta petite capacité et de te faire comprendre quelque chose concernant mon indescriptible et incommensurable Fiat. C’est assez de dire que ma Divine Volonté est toute chose, contient toute chose, et que s’il lui manquait le moindre iota, elle ne pourrait pas être appelée le Tout.

            Par conséquent, pour entrer dans mon Fiat, la créature doit se vider de tout et se réduire à ce point où le Créateur, en l’appelant hors du néant, lui a donné l’existence – où la puissance créatrice de ma Divine Volonté la créa, belle, vide de toute chose et pleine uniquement de la vie de celui qui l’avait créée. De la même manière, lorsque l’âme se laissera de nouveau investir par le pouvoir créateur de mon Fiat, sa lumière et sa chaleur feront en elle le vide et la rendront de nouveau belle, tout comme si elle sortait du néant, et il la laissera vivre dans le Tout de ma Volonté. Et dans ma Volonté, la créature respirera le Tout, elle se sentira toute sainteté, tout amour, toute beauté, parce que le Tout de mon divin Fiat la gardera dans sa mer, où le Tout sera à sa disposition. Rien ne lui sera donné à moitié ou en petites parties parce que celui qui est le Tout est capable de tout donner de lui-même, et non en partie ; et c’est seulement dans ma Volonté que la créature peut dire : ‘Je possède toute chose et plus encore, le Tout est à moi.’ Par contre, celle qui ne vit pas dans ma Divine Volonté, comme son être n’est pas sous l’empire du pouvoir créateur, ne peut pas posséder la plénitude de la vie divine, ni sentir son âme pleine à ras bord de lumière, de sainteté et d’amour au point de déborder et de former des mers autour d’elle et jusqu’à sentir que tout lui appartient. Cette âme pourra tout au plus ressentir de petites particules divines, une impression de grâce, d’amour, de sainteté – mais pas le Tout. Et c’est pourquoi celle qui vit dans mon Fiat est la seule créature fortunée à être préservée dans le prodige de sa création et à avoir le droit de posséder et de vivre dans l’abondance des biens de son Créateur.

            Après quoi je continuais mes actes dans la Divine Volonté et mon aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, celle qui vit dans mon Fiat aura le grand bien de posséder une Divine Volonté sur la terre, qui sera pour elle porteuse d’une paix imperturbable, d’une fermeté immuable. Mon Fiat l’élèvera d’une manière divine et dans chaque acte qu’elle accomplira, mon Fiat lui donnera une gorgée de notre Être divin, de sorte qu’il n’y ait aucune de nos qualités qui ne soit centralisée dans cette créature. Plus encore, mon Vouloir se délectera à déposer en elle ma Divine Volonté, porteuse de bonheur, par qui elle rend heureux tous les Bienheureux, afin que même cela ne manque pas à celle qui vit dans mon Fiat ; si bien que lorsqu’elle viendra dans notre céleste Patrie, elle apportera son paradis de joie et de bonheur, tout divin, comme triomphe d’avoir vécu dans notre Fiat. Et puisqu’elle vient pour trouver encore plus d’autres surprenantes béatitudes, parce que ma Volonté n’est jamais épuisée et a toujours quelque chose à donner, la créature trouvera ses propres joies et le bonheur que ma Volonté enferma en elle lorsqu’elle était sur terre. Par conséquent, élève-toi plus encore en elle, agrandis tes frontières, parce que plus tu prendras de Divine Volonté sur la terre, plus notre vie grandira en toi et plus tu enfermeras de bonheurs et de joies dans ton âme. Et plus tu en emporteras, plus tu en recevras au ciel, dans notre Patrie céleste.  

Que tout soit pour la gloire de Dieu et l’accomplissement de sa Très Sainte Volonté.

Deo gratias.