no 21 à 40

 21.  13 Avril 1922 — L'âme qui vit dans la Divine Volonté vit dans le sein de la Trinité.

Je disais mes prières habituelles lorsque, me surprenant par l'arrière, mon toujours aimable Jésus m'appela par mon nom et me dit: Luisa, fille de ma Volonté, veux-tu vivre toujours dans ma Volonté?» Je répondis: Oui, ô Jésus.» Il reprit: Mais veux-tu vraiment vivre dans ma Volonté?» Je répondis: «Vraiment, mon Amour. De plus, je ne reconnaîtrai aucune autre volonté; je ne m'y adapterais pas.» Jésus dit de nouveau: «Mais es-tu certaine de le vouloir?» Me sentant confuse et presque craintive, j'ajoutai: «Jésus, ma Vie, tu me fais peur avec tes questions. Explique-toi plus clairement. Je te réponds avec certitude, mais je compte toujours sur ta force et sur l'aide de ta Volonté, laquelle m'enveloppe si bien que je ne peux vivre autrement qu'en elle.»

Il poussa un soupir de soulagement et continua: «Comme tes trois affirmations me réjouissent! Ne crains pas, elles ne constituent que des confirmations afin qu'en toi soit scellée d'un triple sceau la Volonté des trois Personnes Divines. Sache que quiconque vit dans ma Volonté doit s'élever à de telles hauteurs qu'elle en vienne à vivre dans le sein de la Très Sainte Trinité. Ta vie et la nôtre doivent ne faire qu'un. Il est nécessaire que tu saches où tu en es et en quelle compagnie tu es. Tu dois aussi te conformer à tout ce que nous accomplissons. Ainsi, tu vivras en notre sein totalement consciente, consentante, sans contrainte et avec amour. 

«Es-tu familière avec notre vie divine? Nous nous amusons à nous révéler en donnant de nous-mêmes toutes sortes d'images. Nous formons continuellement des images de nous-mêmes, à tel point que le Ciel et la terre en sont remplis et que leurs reflets se trouvent partout. Le soleil est notre image; sa lumière est le reflet de notre lumière illuminant la terre. Le firmament est notre image: il s'étend partout comme un reflet de notre immensité. L'homme est notre image: il porte en lui-même notre pouvoir, notre sagesse et notre amour.

«Étant dans notre sein, ceux qui vivent dans notre Volonté doivent  être des copies de nous-mêmes, travailler conjointement avec nous, laisser émaner d'eux-mêmes des répliques de nous-mêmes afin de remplir toute la terre et le Ciel. Nous avons créé le premier homme de nos mains et lui avons insufflé la vie. Tous les autres hommes descendent de lui et sont sa réplique. Coulant à travers toutes les générations, notre pouvoir crée ces copies. 

«Comme tu as été constituée la fille première-née de notre Volonté, il est nécessaire que tu vives avec nous en tant que première copie des âmes qui vivent dans notre Volonté. En vivant avec nous, tu adoptes notre attitude et tu apprends graduellement notre façon d'agir. Ensuite, quand nous aurons fini de faire de toi la première copie des âmes qui vivent dans notre Volonté, d'autres copies suivront

«Le chemin de notre Volonté est long. Il englobe l'éternité. Quoiqu'il puisse te sembler que tu en as parcouru toute la longueur, il t'en reste encore beaucoup à couvrir. Tu as beaucoup à recevoir de nous afin que tu apprennes nos façons de faire et que tu sois une bonne première copie des âmes qui vivent dans notre Volonté. Il s'agit du travail le plus important que nous devons effectuer en toi. C'est pourquoi nous devons te donner beaucoup et qu'il est très nécessaire que nous te disposions à recevoir ce que nous te donnons. C'était là le motif de ma triple question. C'était pour préparer ta disposition, pour t'ouvrir, t'élever au niveau des desseins que nous avons sur toi. Mon désir à ce sujet est si grand que je mettrai tout le reste de côté pour réaliser mon objectif. Par conséquent, sois attentive et reste-moi fidèle.»

 22.  17 avril 1922 — La Divine Volonté rend l'âme reine de tout.

J'étais en dehors de mon corps quand j'ai vu mon doux Jésus, ma Vie et mon Tout. De lui émanaient d'innombrables soleils qui l'entouraient. Je m'envolai au milieu de cette lumière et, me jetant dans ses bras, je l'ai étreint très fortement en lui disant: «Finalement, je t'ai trouvé; maintenant, je ne te quitterai plus. Tu m'as fait attendre trop longtemps! Sans toi, je suis sans vie, et je ne peux demeurer sans vie; alors, je ne te quitterai plus.» 

Je l'ai étreint fermement de peur qu'il fuie. Comme s'il se délectait de mes étreintes, il me dit: «Ma fille, ne crains pas, je ne te quitterai plus. De même que tu ne peux te priver de moi, je ne puis me passer de toi non plus. Et pour t'assurer que je ne te quitterai pas, je vais t'enchaîner et te lier avec ma propre lumière.» 

Je restai si immergée et envahie par la lumière de Jésus qu'il me sembla que je ne pourrais trouver aucune voie de sortie. Comme je me sentais heureuse et combien de choses j’ai comprises au milieu de cette lumière! Je manque de mots pour m'exprimer. Je me souviens qu'il m'a dit

«Fille de ma Volonté, cette lumière dans laquelle tu es immergée n'est rien d'autre que notre Volonté. Elle veut consumer ta volonté pour te donner notre forme, celle des trois Personnes Divines. Notre Volonté désire te transformer entièrement en nous-mêmes. Elle veut habiter en toi pour que tu puisses reproduire ce que nous accomplissons. Oh! comme le dessein de la Création sera alors complet! Tu seras l'écho de notre Volonté. Il y aura correspondance réciproque, amour réciproque. Nous serons en complète harmonie. La créature sera fusionnée avec son Créateur. Rien ne manquera à notre joie et à notre bonheur relativement à ce que nous avions anticipé au moment de la Création. Le «faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance» prendra tout son sens et trouvera son plein accomplissement. Étant le seul acteur dans la création, notre Volonté mènera tout à son accomplissement, la Création atteindra son apogée, et nous la recouvrerons en notre sein comme notre oeuvre, tel que prévu à l'origine. 

«Si tu ne peux être sans moi, cela est dû à l'écho de mon amour qui résonne en toi parce que mon amour aussi ne peut être sans toi. Tremblante d'émotion, tu cherches celui qui t'aime à ce point, et moi, me voyant désiré, me sens obligé de t'envoyer de nouveaux courants d'amour pour que tu me cherches encore davantage.» 

Je lui dis: «Parfois, ô mon Amour, alors que je te cherche intensément, tu ne viens pas! C'est pourquoi, maintenant que je t'ai trouvé, je ne te quitterai plus; je ne retournerai pas à mon lit; je ne le puis. Tu m'as fait attendre trop longtemps! J'ai peur que si je te laisse, tu me prives encore de toi.» Je l'embrassai plus fortement, lui répétant: «Je ne te quitterai plus; je ne te quitterai plus!»

Se réjouissant de mon attitude, Jésus me dit: «Ma fille bien-aimée, tu as raison de ne pouvoir être sans moi mais, au sujet de ma Volonté, qu'allons-nous faire? C'est ma Volonté qui veut que tu retournes dans ton lit. Ne crains pas, je ne te quitterai pas. Je maintiendrai le courant de la lumière de ma Volonté entre toi et moi. Quand tu me voudras, tu n'auras qu'à toucher à ce courant et, sur les ailes de ma Volonté, je viendrai rapidement vers toi. Retourne donc à ton lit pour aucune autre raison que celle de ma Volonté qui veut réaliser son dessein sur toi et qui veut faire son chemin en toi. Je vais moi-même t'accompagner pour te donner la force de retourner.» 

Oh! la bonté de Jésus! Il semble que, sans mon consentement, il ne m'aurait pas fait revenir. Aussitôt que je lui eus dit: «Jésus, fais ce que tu veux», je me suis retrouvée de nouveau dans mon corps. Après cela, j'ai été entourée de lumière toute la journée. Quand je le désirais, je touchais la lumière et il venait. 

Le jour suivant, il me sortit de mon corps et me montra toutes sortes de choses créées. Il se montra, non seulement comme le Créateur et le Contrôleur, mais de lui venaient la vie et le soutien de tout. Le pouvoir créateur était constamment en contact avec toute la Création. Si ce pouvoir devait manquer, ne serait-ce que pour un instant, tout se dissoudrait dans le néant. Mon cher Jésus me dit

«Je veux donner aux enfants de ma Volonté l'autorité sur tout. Mon pouvoir et le leur doivent ne faire qu'un. Si je suis Roi, ils doivent être rois. Et si je t'ai communiqué la connaissance de tout, ce n'est pas seulement pour que tu saches, mais pour que tu gouvernes et pour que tu participes à la préservation de toutes les choses créées. Au même titre qu'à partir de moi ma Volonté s'étend sur toutes les créatures, je veux aussi qu'elle le fasse à partir de toi.» 

Plus tard, il me montra un endroit d'où s'élevait une fumée noire. Il me dit: «Regarde, ce sont des hommes d'état qui veulent décider du sort des nations. Mais ils agissent sans moi. Et là où je ne suis pas, il n'y a pas de lumière. Ils sont aveuglés par la fumée de leurs passions. En conséquence, aucun bien ne sortira d'eux. Ils vont réussir seulement à s'exaspérer les uns les autres et ainsi à envenimer les choses. Pauvres nations menées par des aveugles remplis d'intérêts égoïstes! Ces hommes passeront à l'histoire comme grotesques, capables uniquement de causer la ruine et le désordre. Mais retirons-nous; laissons-les à leurs expédients, de telle sorte qu'ils voient les conséquences d'agir sans moi.» 

Ensuite, Jésus disparut et je me retrouvai dans mon corps.

 23.  21 avril 1922 — Effets de la prière faite dans la Divine Volonté.

Tout ce que j'écris, je le fais par obéissance, mais je le fais encore plus par peur de déplaire à Jésus et par peur qu'il me prive de sa Présence. Lui seul sait ce qu'il m'en coûte d'être privée de sa Présence! Quand je passe un jour sans sa Présence, oh! quelle souffrance! Je me disais: «Comme il a vite rompu sa promesse de ne pas me quitter! Ô sainte et éternelle Volonté, ramène-moi mon Plus Grand Bien, mon Tout!» La peine que j'éprouvais était telle que j'en étais toute mélancolique. Dans cet état, j'ai essayé de fusionner avec sa sainte Volonté

Alors Jésus vint. Il était tout en pleurs et son Coeur était coupé en morceaux. En le voyant pleurer, j'ai mis mes problèmes de côté et, en l'embrassant et séchant ses larmes, je lui ai dit: «Qu'est-ce qui ne va pas Jésus? Pourquoi pleures-tu ainsi? Qu'est-ce qu'on t'a fait?» 

Il répondit: «Ah! Ma fille, ils veulent me défier. Ils préparent pour moi un affreux défi, un défi provenant des dirigeants. Ma douleur est telle que je sens mon Coeur coupé en morceaux! Oh! comme il est équitable que ma justice se déchaîne contre les créatures! Viens avec moi dans ma Volonté, élevons-nous entre le Ciel et la terre et adorons ensemble la Majesté Suprême.  Bénissons-la et rendons-lui hommage pour tout, de telle sorte que le Ciel et la terre soient remplis d'actes d'adoration, d'hommage et de bénédiction, et que toute chose en reçoive les effets bénéfiques.» 

J'ai ainsi passé le matin à prier avec Jésus dans sa Volonté. Mais, oh! quelle surprise! 🙏❤️ la Divine Volonté diffusait nos prières sur toutes les choses créées; nos prières laissaient leur empreinte sur chacune d'elles. Nos prières atteignaient également le Royaume des Cieux, où tous les bienheureux recevaient leur empreinte de même qu'une nouvelle félicité. Ces empreintes descendaient même au Purgatoire et tous recevaient ses effets bénéfiques. 🔥☀️ Qui peut dire ce qu'est prier avec Jésus et les effets qui s'ensuivent? 

Ensuite, après que nous ayons prié ensemble, Jésus me dit: «Ma fille, as-tu vu ce que signifie prier dans ma Volonté? Étant donné qu'il n'y a aucun point où ne soit ma Volonté, la prière circule sur tous et sur toutes choses. Elle est vie. Elle est l'actrice et la spectatrice pour tout. De même, les actes accomplis dans ma Volonté deviennent vie; ils sont les acteurs et les spectateurs pour tout, même pour la joie et la félicité des saints. Partout ils apportent la lumière, l'air parfumé et céleste irradiant la joie et le bonheur. Par conséquent, ne quitte jamais ma Volonté. Le Ciel et la terre sont dans l'attente de recevoir de nouvelles joies et de nouvelles splendeurs.

24.  25 avril 1922 — Des milliers d'anges gardent et protègent les actes réalisés dans la Divine Volonté.

J'étais dans mon état habituel, complètement immergée dans la Divine Volonté, quand mon doux Jésus me dit: «Le soleil n'abandonne pas les plantes, mais plutôt — les caresse de sa lumière et les féconde de sa chaleur, jusqu'à ce qu'elles produisent des fleurs et des fruits. Ensuite, jalousement, il fait mûrir ces fruits, les protège de sa lumière et ne les abandonne que lorsque le cultivateur les cueille pour se nourrir. 

«Il en va ainsi pour les actes réalisés dans ma Volonté. Mon amour et ma jalousie envers eux sont tels que ma grâce les caresse, mon amour les forme, les rend fructueux et les fait mûrir. Je charge des milliers d'anges de les protéger. Parce que ces actes sont des semences pour que se réalise ma Volonté sur la terre comme au Ciel, les anges les protègent jalousement. Je donne à ces actes mon souffle comme rosée et ma lumière comme ombre. Et les anges, séduits et respectueux, les adorent parce qu'ils voient en eux la Volonté éternelle. Ils n'abandonnent ces actes que lorsqu'ils voient des âmes désireuses de les prendre comme des fruits divins, pour leur propre nourriture. Oh! la fécondité de ces actes!» 

Me serrant fortement dans ses bras, Jésus ajouta: «Ma fille, ces actes [réalisés dans ma Volonté] sont si grands que lorsqu'une âme les réalise, il n'y a rien au Ciel et sur la terre qui n'y participe: par eux, l'âme est mise en communion avec toutes les choses créées. Tout les bienfaits du firmament, du soleil, des étoiles, de l'eau, du feu et de tout le reste sont non seulement en lien continue avec ces âmes, mais ils deviennent ses possessions. L'âme est en harmonie avec toute la création. 

«Pourquoi en est-il ainsi? Parce que les âmes qui vivent dans ma Volonté sont des dépositaires, des préservatrices, des appuis et des défenseurs de ma Volonté. Elles anticipent ce que je veux et, sans que je le demande, elles répondent à mes Désirs. Elles comprennent la grandeur et la sainteté de ma Volonté et, jalousement, la gardent et la défendent. 

«Comment ne serait-il pas approprié que toutes les créatures soient ravies en contemplant ces âmes qui témoignent de leur Dieu par la vertu de ma Volonté? Qui d'autre que ceux qui vivent dans ma Volonté peut défendre mes Droits? Qui d'autre peut vraiment m'aimer d'un amour désintéressé, semblable à mon amour? Je me sens plus fort avec ces âmes, mais fort de ma propre force. Je suis comme un roi qui se sent plus fort, plus glorieux, plus en sécurité au milieu de ses ministres fidèles que lorsqu'il est seul. S'il est seul, il déplore l'absence de ses ministres parce qu'il n'a personne avec qui s'épancher, personne à qui confier ses richesses. Je suis comme ce roi. Qui peut m'être plus fidèle que ceux qui vivent dans ma Volonté? Je vois ma Volonté reproduite en eux et, partant, je me sens plus glorieux. Je me confie à eux et je mets ma confiance en eux.»

25.  29 avril 1922 — Ceux qui vivent dans la Divine Volonté vivent avec les battements de coeur de Dieu.

Me trouvant dans mon état habituel, je vis mon âme et tout mon intérieur — pensées, affections, battements de coeur, tendances, etc. — transformés en autant de rayons de lumière. Ils s'allongèrent et s'élargirent tellement que, émergeant de mon intérieur, ils s'harmonisaient avec le soleil. Puis, s'élevant encore plus haut, ils touchaient les cieux puis se répandaient sur toute la terre. En examinant tout cela, j'ai remarqué que mon doux Jésus tenait tous ces rayons de lumière dans sa main et, avec une maîtrise merveilleuse, les dirigeait, les allongeait, les élargissait et les multipliait à volonté. Quand elles étaient touchées par ces rayons de lumière, les choses créées s'harmonisaient et célébraient. Jésus me dit

«Ma fille, as-tu vu comment je m'amuse affectueusement avec les actes réalisés dans ma Volonté et comment je les dirige? J'en suis si jaloux que je ne les confie à personne, pas même à l'âme elle-même. Je ne permets pas qu'une seule pensée, une seule fibre ne soient privées de la Toute-Puissance de ma Volonté. Chacun de ces actes est imprégné de vie divine. Lorsqu'elles sont touchées par ces actes, les choses créées sentent la vie de leur Créateur; elles expérimentent de nouveau le tout-puissant Fiat d'où elles ont tiré leur existence; et elles célèbrent

«Cette belle harmonie, ces rayons de lumière émanent de ton intérieur. Si ton coeur ne vivait pas dans ma Volonté, mais dans une autre ou dans ta propre volonté, ton cœur n'aurait pas ces pulsations de vie divine. À leur place, ce serait des battements de coeur humains privés de vie divine, des affections humaines, etc. Comme l'humain est incapable d'engendrer la lumière mais seulement la noirceur, alors, au lieu de la lumière, la noirceur prévaudrait, et ma Volonté serait attristée du fait de ne pouvoir appliquer en toi toute sa puissance.» 

Pendant que Jésus me disait cela, j'ai voulu voir si dans mon âme existaient certaines pulsations humaines qui pourraient interférer avec les battements de coeur divins. Malgré toutes mes recherches, je n'en ai pas trouvé. Alors Jésus ajouta: «Jusqu'à maintenant, il n'y en a aucune. Je te dis cela pour te rendre attentive et te familiariser avec ce que signifie vivre dans ma Volonté: vivre dans ma Volonté, c'est vivre avec des battements de coeur éternels, avec mon souffle tout-puissant.»

26.  8 mai 1922 — Jésus ressent les chagrins de ceux qui l'aiment.

Me trouvant dans mon état habituel, mon bien-aimé Jésus, à la façon d'un furtif rayon de lumière, se révéla à peine: tantôt il manifestait une facette de sa lumière, tantôt sa main, etc. J'en ai ressenti un indescriptible chagrin. Alors, caressant mon visage de sa main, il me dit: «Pauvre fille, comme tu souffres!» Puis il se retira. 

Ensuite, je me suis dit: «Jésus m'a dit à maintes reprises qu'il m'aime beaucoup et qu'il souffre de me voir souffrir de son absence. Qui sait comment il souffre maintenant de me voir écrasée par la peine de son absence. Pour diminuer sa souffrance, je veux devenir forte. Je vais essayer d'être plus heureuse, moins triste et plus attentive à maintenir mon envol et mes attitudes dans sa Volonté. Ainsi, je pourrai lui apporter un consolant baiser, sans chagrin mais avec joie et paix, un baiser qui ne l'attristera pas.»

Pendant que je pensais à cela, tout peiné et le Coeur brisé, il émergea en mon intérieur. Au centre de son Coeur, l'on pouvait voir une petite flamme. Il me dit: «Ma fille, il est vrai que plus je te vois souffrir quand je te prive de ma Présence, plus je suis peiné. Comme mon absence en est la cause, mon chagrin n'est rien d'autre que la conséquence de l'amour que j'ai pour toi. C'est pourquoi, quand tu es triste et accablée, les pulsations de ton coeur se répercutent sur le mien et me font éprouver ton affliction. 

«Oh! si tu savais toute la peine que je ressens quand je te vois souffrir à cause de moi, tu serais toujours circonspecte et délicate; tu prendrais toujours garde d'ajouter à ma souffrance, car les chagrins de ceux qui m'aiment le plus coulent d'un courant continu dans mon Coeur. Regarde: la blessure que tu vois au centre de mon Coeur et d'où s'échappe une flamme, c'est la tienne. Mais ne sois pas inconsolable parce que, quoiqu'elle m'occasionne une grande peine, elle me donne aussi beaucoup d'amour. Sois en paix! J’entreprendrai la réalisation de ma justice, mais je ne te quitterai pas. Je reviendrai souvent, même si ce n'est que comme un éclair. Je ne cesserai pas de te faire mes petites visites.»

27.  12 mai 1922 — Ceux qui vivent dans la Divine Volonté participent à tout ce que Dieu réalise.

Je me disais: «Qui pourrait dire quelle offense j'ai faite à mon cher Jésus. Pourquoi ne vient-il pas comme d'habitude? Comment la bonté de son Très Sacré Coeur, qui succombe si rapidement devant ceux qui l'aiment, a-t-elle cru bon de résister à tant de mes appels?» 

Pendant que j'entretenais de telles pensées, il sortit de mon intérieur et il me couvrit d'un manteau resplendissant de lumière, si resplendissant que je n'étais que lumière. Il me dit: «Ma fille, que crains-tu? Regarde: afin que tu sois rassurée et que tu te sentes protégée, je t'ai couverte de ce manteau de lumière pour qu'aucune créature ne puisse te faire de mal. De plus, pourquoi perds-tu ton temps à chercher comment tu aurais pu m'offenser? Le poison de la culpabilité ne doit pas entrer chez ceux qui vivent dans ma Volonté

«Ah, ma fille, la sainteté dans ma Volonté n'est pas encore connue. Chaque genre de sainteté comporte ses qualités distinctes. Plusieurs sont surpris d'entendre dire que je viens te voir régulièrement, vu qu'il n'est pas habituel que je fasse cela avec les âmes. La sainteté dans ma Volonté est inséparable de moi. Pour élever une âme au niveau du divin, je dois la garder, soit identifiée à mon Humanité, soit dans la lumière de ma Divinité. Je ne pourrais pas maintenir dans une âme une attitude d'agir dans ma Volonté si mes actes et les siens ne faisaient pas un. C'est pourquoi l'âme qui vit dans ma Volonté assume tous mes attributs et se fond dans chacun de mes actes, incluant les actes de ma justice. 

«Pour ce motif, quand je veux châtier, je te cache mon Humanité. En effet, vu que mon Humanité est plus accessible à la nature humaine, alors, quand tu reçois ses émanations, tu sens l'amour et la compassion que j'éprouve pour les âmes et, avec tes attributs humains, tu arrêtes les fouets avec lesquels je voudrais les punir. Ainsi, quand les âmes m'acculent au point de les punir, je te cache mon Humanité et je t'élève au niveau de ma Divinité. Là, captivée par ma Divinité, tu es heureuse et tu ne sens pas les émanations de mon Humanité. Alors je suis libre de châtier les créatures. 

Ou bien je te manifeste mon Humanité pour te faire participer à mes actes de miséricorde envers les créatures, ou bien je t'absorbe dans ma Divinité pour te faire participer à mes actes de justice. Tu es toujours avec moi, mais lorsque je t'absorbe dans ma Divinité, je te donne une plus grande grâce. Pourtant, toi, ne voyant pas mon Humanité, tu te plains d'être privée de moi parce que tu ne réalises pas la grande grâce que je te fais.» 

Quand j'ai appris que je participais à des actes de justice, j'ai été horrifiée et je lui ai dit: «Mon Amour, est-ce que cela signifie que lorsque tu châties les créatures, détruisant leurs foyers, je participe avec toi à ces opérations? Non, non! Que le Ciel me dispense de toucher à mes frères! Quand tu voudras punir, je deviendrai petite dans ta Volonté, et je ne me diffuserai pas en elle afin de ne pas être impliquée dans ce que tu fais. Je veux participer à tout ce que tu réalises, mais dans les actes de châtiment des créatures, non, jamais!» 

Jésus répliqua: «Pourquoi es-tu choquée? Fondue dans ma Volonté, tu ne peux t'exclure de ce que je fais; il s'agit d'une partie intrinsèque de la vie dans ma Volonté. C'est précisément la qualité distinctive de la sainteté dans ma Volonté: ne rien accomplir par soi-même, mais plutôt faire tout ce que Dieu fait. Ma justice, ma sainteté et mon amour maintiennent en équilibre les droits de la Divinité. S'il n'y avait pas la justice, la Perfection de ma Divinité ne serait pas totale. Si tu veux vivre dans ma Volonté sans participer aux actes de ma justice, ta sainteté dans ma Volonté ne pourra atteindre son plein épanouissement. Quand deux cours d'eau sont fusionnés, l'un est forcé de faire ce que fait l'autre. S'ils sont séparés, chacune suit son chemin particulier. Ma Volonté et la tienne sont ces deux cours d'eau fusionnés et, ce que l'une réalise, l'autre doit le faire.» 

Alors, je m'abandonnai complètement à sa Volonté, tout en éprouvant cependant une grande répulsion par rapport à la justice. Mon doux Jésus revint et poursuivit: «Si seulement tu savais comme il m'en coûte d'utiliser ma justice et combien j'aime les créatures! La création est pour moi ce que le corps est à l'âme, ce que la pelure est au fruit. Je suis lié à l'homme par une action continue, mais les choses créées me voilent, tout comme le corps de l'homme voile son âme. Pourtant, sans l'âme, le corps n'aurait aucune vie. 

«De la même façon, je m'approche de l'homme à travers toutes les choses créées, je le touche et je maintiens sa vie. Je suis caché dans le feu et je réconforte l'homme avec sa chaleur. Si je n'étais pas en lui, le feu ne donnerait pas de chaleur; il serait comme un feu dans une peinture, sans vie. Quand je m'approche de l'homme par le feu, il ne me reconnaît pas, pas plus qu'il ne me salue. Je suis dans l'eau et, par elle, je m'approche de l'homme en étanchant sa soif. Si je n'étais pas dans l'eau, elle n'étancherait pas la soif, elle serait de l'eau morte. Pourtant, quand je visite ainsi l'homme, il passe devant moi sans même incliner la tête. Je suis caché dans la nourriture et je visite l'homme en donnant à la nourriture sa substance, sa force et sa saveur. Si je n'étais pas présent dans la nourriture, alors, même s'il mangeait, l'homme aurait toujours faim. Pourtant, bien qu'il tire sa nourriture de moi, l'homme me tourne le dos. 

«Je suis caché dans le soleil et je visite l'homme avec sa lumière et sa chaleur presque à chaque moment. Mais l'homme ingrat répond à tout cela par des offenses continuelles. Je visite l'homme par toutes les choses, par l'air qu'il respire, par les fleurs parfumées, par la brise légère et rafraîchissante, par le tonnerre qui éclate, par tout. Mes visites sont innombrables. Vois-tu comme j'aime l'homme? Et toi, étant dans ma Volonté, tu participes avec moi quand je visite l'homme pour maintenir sa vie. Ne sois donc pas choquée si tu es impliquée parfois avec moi dans mes oeuvres de justice.»

28.  15 mai 1922 — Jésus se dit offensé des doléances et des pleurs de Luisa; il l'apaise.

Étant dans mon état habituel, j'étais accablée par l'absence prolongée de Jésus. J'étais en prière et j'ai senti quelqu'un derrière moi. Ne réalisant pas que c'était Jésus, je pris peur et je frissonnai. Alors il se manifesta, me tendit un bras et, prenant ma main dans la sienne, il me dit: «Ne crains pas, Luisa, c'est moi.» Troublée comme je l'étais et fatiguée de l'attendre, je lui dis: «Il est évident, Jésus, que tu ne m'aimes plus comme avant. Tu m'as tout enlevé, même la souffrance. Tu étais tout ce qu'il me restait, mais souvent tu disparais et je ne sais pas quoi faire ni où te trouver. Ah! C’est bien vrai; tu ne m'aimes plus.» 

Jésus prit un air sérieux, si plein de dignité qu'il provoquait l'appréhension. Il dit: «Tu m'offenses lorsque tu dis que je ne t'aime plus comme avant. Sois prudente, car le plus petit doute au sujet de mon amour est l'offense la plus grave à mes Yeux! Alors, je ne t'aime pas? Je ne t'aime pas? Et toutes les grâces que je t'ai données et que je prépare pour toi n'ont aucune valeur à tes yeux?» 

Je devins confuse et craintive en voyant l'attitude sévère de Jésus. Au fond de mon coeur, je le suppliais de me pardonner et d'avoir pitié de moi. Avec un air plus doux, il me dit: «Promets-moi que tu ne rediras plus jamais cela. Pour te montrer que je t'aime, je veux te faire souffrir en partageant avec toi mes peines.» Après qu'il m'eût fait souffrir quelque peu, il continua: «Maintenant, je veux te montrer comment je t'aime.» 

Il me montra son Coeur ouvert, d'où s'échappaient des mers immenses de pouvoir, de sagesse, de bonté, d'amour, de beauté et de sainteté. Au centre de chacune de ces mers était écrit: «Luisa, fille de mon immensité; Luisa, fille de mon pouvoir; Luisa, fille de ma sagesse; Luisa, fille de ma bonté; Luisa, fille de mon amour; Luisa, fille de ma beauté; Luisa, fille de ma sainteté. Plus je voyais ces choses, plus j'étais confuse. Et Jésus continua

«As-tu vu comme je t'aime: ton nom est écrit non seulement dans mon Coeur mais aussi dans chacun de mes attributs? Ton nom écrit dans mon Coeur t'ouvre de nouveaux courants de grâces, de lumière, d'amour, etc. Pourtant, en dépit de tout cela, tu dis que je ne t'aime pas? Comment peux-tu même soupçonner une telle chose?» 

Seul Jésus sait à quel point je fus abattue à la pensée de l'avoir offensé, et cela, en sa présence même. Oh! mon Dieu, quelle peine! Comme il est horrible d'être coupable!

29.  19 mai 1922 — Au Ciel, la Divine Volonté donne la félicité aux élus. Sur la terre, elle agit et multiplie ses bienfaits à travers les actes des Créatures.

J'étais dans mon état habituel et mon toujours aimable Jésus se manifesta en moi, où il ouvrit une petite porte. Posant ses bras sur la porte, il inclina la Tête à l'intérieur pour voir ce que faisaient les créatures. Avec Jésus, je pouvais voir. Qui pourrait décrire tout le mal qu'on y voyait: les offenses perpétrées contre Jésus et les punitions qui allaient s'abattre sur les créatures. Un spectacle épouvantable! Je vis aussi notre pauvre nation frappée des divins châtiments. Puis, je m'arrêtai au regard de Jésus, qui était rempli de tendresse, d'amour, et aussi de peine. Me souvenant que quelques jours plus tôt je n'avais pas réussi à faire changer son attitude envers les créatures, je lui dis:

«Mon Amour et ma Vie. Vois comme nos chers frères souffrent. N'auras-tu pas pitié? Comme j'accepterais de bon gré de tout souffrir pour empêcher qu'ils soient atteints par ces châtiments. Souviens-toi que cela est un devoir qui m'incombe par mon statut d'âme victime, à ton exemple. N'as-tu pas tout souffert pour nous? Ne veux-tu pas que je souffre pour que ces châtiments leur soient épargnés; ne veux-tu pas que je t'imite, toi qui as tant souffert?» 

Jésus m'interrompit: «Ah! Ma fille, l'homme a atteint un tel niveau de dépravation que je ne peux le regarder qu'avec horreur. J'arrive à le regarder uniquement par toi. Trouvant en toi la tendresse de mon Humanité et mes prières, je deviens pris de compassion et, par amour pour toi, je vais épargner des vies. L'homme a besoin de sévères purifications; autrement, il ne verra pas la réalité, pas plus qu'il ne corrigera ses erreurs de conduite. Voilà pourquoi, pour le confondre et renouveler les choses, je vais tout secouer. Je vais inventer des punitions nouvelles et imprévisibles dont il ne pourra trouver la source. Mais, ne crains pas; à cause de ton amour, je vais épargner une partie de la création, car je sens en toi ce que j'ai dans mon Humanité: une solidarité avec toutes les créatures; de ce fait, il m'est difficile de résister à tes demandes, de te déplaire.» 

Plus tard, je me suis trouvée en dehors de mon corps à un endroit très élevé, où j'ai trouvé ma Mère céleste, notre archevêque décédé, mes parents, et mon doux Jésus dans les bras de l'évêque. Quand ce dernier m'a vue, il déposa Jésus dans mes bras en disant: «Prends- le, ma fille, et réjouis-toi en lui.» Une fois dans mes bras, Jésus me dit: «Fille bien-aimée de ma Volonté, je veux renouveler tes liens avec le grand don de la vie dans ma Volonté. Et j'ai voulu des témoins pour cet événement: ma chère Mère, l'évêque qui participa à ta direction spirituelle quand il était sur la terre, et tes parents. Ainsi, tu seras confirmée plus fortement dans ma Volonté, tu recevras tous les bienfaits que comporte ma Volonté, et ces témoins seront les premiers à recevoir les effets de la gloire associée à ta vie dans ma Volonté. 

«Tu n'es qu'un atome dans ma Volonté mais, dans cet atome, je place toute la substance et la force de ma Volonté, de telle manière que, lorsque tu bougeras, l'immense mer de ma Volonté recevra ton mouvement et ses eaux seront agitées. Par cette agitation, ses eaux exhaleront leur fraîcheur et leurs parfums et elles déborderont pour le bien du Ciel et de la terre. Un atome, c'est petit, léger et incapable d'agiter entièrement l'immense mer de ma Volonté. Mais, quand cet atome contient la substance de ma Volonté, il peut accomplir n'importe quoi. Et tu me donneras de l'espace pour que j'accomplisse en toi d'autres actes divins inspirés par ma Volonté. Tu seras comme un caillou jeté dans une fontaine: quand il frappe l'eau, il fait des vagues, l'eau devient agitée et exhale sa fraîcheur et son parfum. 

«Le caillou ne peut pas faire déborder la fontaine parce qu'il ne contient pas la substance de ma Volonté. Mais ton atome, parce qu'il contient la substance de ma Volonté, non seulement peut remuer et agiter toute ma mer, mais aussi inonder le Ciel et la terre. D'une respiration, tu absorberas ma Volonté et toute la félicité qu'elle contient et, de la suivante, tu l'exhaleras. Chaque fois que tu feras cela, tu multiplieras ma vie et mes bienfaits.

«Au Ciel, les bienheureux jouissent de toute la félicité que comporte ma Volonté et vivent comme s'ils étaient en son milieu. Mais ils ne peuvent pas multiplier ma Volonté car, en eux, les mérites sont fixés. Par conséquent, tu es plus heureuse qu'eux parce que tu peux multiplier ma vie, ma Volonté et tous les bienfaits qu'elles contiennent. Heureuse d'habiter en toi, ma Volonté agit. Elle a besoin de tes actes pour me multiplier. Quand tu agis, je suis soucieux que ce soit dans ma Volonté afin que je puisse être multiplié par tes actes. Comme tu dois être alerte pour ne rien laisser t'échapper!»

30.  27 mai 1922 — L'acte préalable et l'acte actuel dans la Divine Volonté.

Je me disais: «Si un acte accompli dans la Volonté de Jésus est si grand, combien de ces actes, hélas, je laisse échapper!» Mon doux Jésus, s'approchant de moi en mon intérieur, me dit: «Ma fille, il y a dans ma Volonté l'acte préalable et l'acte actuel. L'acte préalable se produit lorsque l'âme, au début du jour, fixe sa volonté sur la mienne, confirme qu'elle veut vivre et opérer dans ma Volonté uniquement. Par cet acte, elle anticipe tous ses actes et les dépose dans ma Volonté. Par ce consentement préalable, le soleil de ma Volonté se lève et ma vie est reproduite dans tous les actes, comme dans un seul acte actuel. Toutefois, l'acte préalable peut être obscurci par certaines dispositions humaines: la volonté propre, l'estime de soi, la négligence, etc. Toutes ces choses sont comme des nuages se plaçant devant le soleil et qui rendent sa lumière moins brillante. 

«L'acte actuel, quant à lui, n'est pas sujet aux interférences des nuages, mais il a la vertu de disperser tous les nuages. Il fait lever d'autres soleils, dans lesquels ma vie est reproduite avec une lumière et une chaleur encore plus intenses pour former autant de nouveaux soleils, plus beaux les uns que les autres. Les deux actes sont nécessaires: l'acte préalable donne l'élan, dispose le coeur et est la base de l'acte actuel. L'acte actuel préserve et prolonge l'acte préalable.»

31.  1er juin 1922 — Qu'est -ce que la vérité?

Étant dans mon état habituel, je méditais sur les Heures de la Passion de mon cher Jésus, particulièrement sur le moment où il fut présenté devant Pilate, qui l'interrogea au sujet de son Royaume. Jésus me dit

«Ma fille, c'était la première fois dans ma vie terrestre que j'étais confronté à un dirigeant non juif. Il m'a interrogé concernant mon Royaume et j'ai répondu: «Mon Royaume n'est pas de ce monde. S'il était de ce monde, des légions d'anges me défendraient.» Par ces mots, j'ai ouvert mon Royaume aux gentils et leur ai communiqué ma doctrine céleste. Cela est si vrai que Pilate me ditTu es donc roi?» J'ai immédiatement répondu: «Oui, je suis Roi, et je suis venu en ce monde pour révéler la vérité.» Par ces mots, j'ai voulu ouvrir une voie dans son esprit afin qu'il en vienne à me connaître. Se sentant remué par ma réplique, il a demandé: «Qu'est-ce que la vérité?» Mais il n'a pas attendu ma réponse et, en conséquence, je n'ai pas pu le faire bénéficier de mon explication

«Je lui aurais dit: «Je suis la Vérité; tout en moi est vérité. La Vérité est ma patience au milieu de tant d'insultes; elle est mon regard gentil devant tant de moqueries, de calomnies et de mépris; elle est mon attitude affable et attirante au milieu de ces ennemis que j'aime quoiqu'ils me haïssent. Même s'ils veulent me tuer, je les aime, je veux les embrasser et leur donner la vie. Mes Paroles solennelles, pleines de sagesse céleste, sont vérité; tout en moi est vérité. Cette vérité est plus qu'un soleil majestueux qui se lève, splendide et lumineux; elle rend honteux ses ennemis, elle les fait tomber à ses pieds.» 

«Pilate m'a interrogé avec sincérité et je lui ai répondu immédiatement. Hérode, au contraire, m'a interrogé avec malice; aussi, je ne lui ai rien répondu. Je me révèle à ceux qui désirent sincèrement s'instruire des choses saintes; je leur révèle plus qu'ils n'espèrent savoir. D'autre part, je me cache à ceux qui sont curieux et méchants. Lorsqu'ils essaient de se moquer de moi, je me dissimule et les confonds, de telle sorte que c'est moi qui me moque d'eux. Néanmoins, par le fait que ma Personne est habitée par la vérité, elle s'est aussi manifestée à Hérode: mon silence devant son interrogatoire hostile, mes regards modestes, mon attitude pleine de gentillesse, la dignité et la noblesse de ma Personne étaient pour lui autant de vérités, des vérités en agir.»

32.  6 juin 1922 — La croix et la sainteté des âmes qui vivent dans la Divine Volonté ressemblent à la Croix et à la sainteté de Jésus.

Je me disais: «Mon bon Jésus a changé par rapport à moi. Il se réjouissait de me faire souffrir par la participation à ses clous, ses épines et sa Croix. Maintenant tout cela est disparu. Il ne se réjouit plus de me faire souffrir. Et s'il m'arrive de souffrir, il n'y porte plus son intérêt comme avant.» Pendant que je pensais à cela, mon doux Jésus, en mon intérieur, soupira et me dit:

«Ma fille, quand on a des intérêts plus élevés, les moins importants perdent leur attrait et leur charme; on les regarde avec indifférence. La croix lie l'âme à Dieu; mais qui la nourrit et la fait croître jusqu'à son zénith? C'est ma Volonté. Seule ma Volonté amène à leur achèvement mes desseins les plus élevés sur une âme. Si ce n'était pas de ma Volonté, même la croix, bien que pleine de pouvoir et de grandeur, pourrait laisser l'âme s'arrêter à mi-chemin. Oh! comme ils sont nombreux ceux qui souffrent, mais comme ils sont nombreux ceux à qui il manque la nourriture assidue de ma Volonté. Ils n'arrivent pas à vraiment mourir à leur volonté humaine. Étant ainsi entravée, la Divine Volonté ne peut amener l'âme à la cime ultime de la divine sainteté. 

«D'autre part, tu dis que les clous, les épines et la croix ont disparu. Mais cela n'est pas vrai ma fille; cela est faux! En fait, ta croix était petite et incomplète. Maintenant, à travers ma Volonté, elle a été agrandie. Chaque acte que tu fais dans ma Volonté est un clou enfoncé dans ta propre volonté. Quand ta volonté vit dans ma Volonté, elle est prolongée au point de se diffuser dans toutes les créatures et de me redonner, en leur nom, la vie que je leur avais accordée. Tu me retournes ainsi l'honneur et la gloire pour lesquels je les avais créées. 

«Au fur et à mesure que ta volonté — immergée dans la mienne — prend de l'expansion, il en va de même de ta croix. Ce n'est plus une croix pour toi seule, mais pour toutes les créatures. Aussi, je vois ta croix partout, non comme auparavant, quand je ne la voyais qu'en toi; maintenant je la vois en toutes les créatures. Ta fusion dans ma Volonté, dépourvue de tout intérêt personnel, n'a comme objectif que de me donner ce que toutes les créatures me doivent, et d'offrir à toutes les créatures tous les bienfaits que contient ma Volonté. Il s'agit exclusivement d'une vie divine, aucunement humaine; et c'est uniquement ma Volonté qui forme la sainteté divine dans l'âme.

«Tes premières croix s'arrimaient à une sainteté humaine. L'homme, si saint qu'il soit, ne peut réaliser de grandes choses, seulement des petites. Encore moins peut-il élever son âme au niveau de la sainteté de son Créateur, participer aux Actions de son Créateur. L'homme est toujours sujet aux limites intrinsèques des créatures. Mais ma Volonté, démolissant toutes les barrières entre l'humain et le divin, peut lancer l'âme dans l'immensité du divin. Ainsi, tout devient immense en elle: la croix, les clous, la sainteté, l'amour, la réparation, etc. 

«Mon objectif pour toi est plus qu'une sainteté humaine, quoique j'ai dû d'abord accomplir de petites choses en toi. Et je me réjouissais tellement en le faisant! Et je t'ai fait progresser plus loin, jusqu'à vivre dans ma Volonté. Je me réjouis tellement quand je vois ta petitesse, ton néant embrassant mon immensité, pour me rendre gloire et honneur au nom de tous et de tout. Cela m'incite à retourner tous les droits aux créatures et me réjouit à tel point que je ne prends plaisir en rien d'autre. 

«Ainsi donc ta croix et tes clous sont ma Volonté qui, en crucifiant ta propre volonté, complète en toi la véritable crucifixion, la rendant comme la mienne. J'ai été conçu crucifié, j'ai vécu crucifié et je suis mort crucifié. J'ai continuellement nourri ma Croix en réalisant exclusivement la Volonté divine. Ainsi, j'ai été crucifié pour chacune des créatures et ma Croix a placé son sceau sur chacune d'elles.»

33.  9 juin 1922 — Jésus veut trouver son repos dans l'âme.

Quand j'étais dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus venait fréquemment. Cette fois, en arrivant, il posa sa Tête contre la mienne et me dit: «Ma fille, j'ai besoin de repos. L'Intelligence incréée désire se reposer dans l'intelligence créée. Mais pour connaître un repos complet dans ton intelligence, elle doit y trouver toute la gloire et tout le contentement que toutes les autres intelligences me doivent. Voilà pourquoi je veux augmenter tes capacités. Et je ne serai pas content tant que ma Volonté n'aura pas placé en toi tout ce que les autres devraient me donner.» 

Alors, il souffla sur mon intelligence et, par des traits de lumière, elle devint reliée à tous les esprits émergés des mains du Créateur. Chaque trait disait: «Gloire, adoration, honneur, amour, reconnaissance à notre Dieu trois fois saint.» Puis Jésus me dit: «Ah! oui! maintenant je puis trouver le repos dans ton intelligence parce que j'y reçois la reconnaissance et la réciprocité de l'intelligence créée. L'esprit créé fusionne avec l'Esprit incréé.»

Ensuite il appuya sa Tête sur mon coeur et il sembla qu'il n'y trouvait pas un repos complet. Il poursuivit en plaçant sa Bouche sur mon coeur et en exhalant. À chacune de ses Respirations, mon coeur se dilatait. Il dit: «Ma fille, je suis déterminé à trouver le repos et je veux respirer dans ton coeur afin de placer en lui tout l'amour que le reste de la création me doit. Mon repos ne peut être parfait avant que je reçoive la réciprocité pour l'amour que je donne. Je veux trouver dans ton coeur l'amour que toutes les créatures me doivent. Ma Volonté va accomplir ce prodige en toi et ton coeur chantera une note au nom de tous. Cette note sera: «Amour».

Il plaça de nouveau sa Tête sur mon coeur et la laissa s'y reposer. Comme il était beau de voir Jésus au repos! Puis il disparut. Mais il revint aussitôt. Cette fois, il désirait chercher le repos dans mes mains, puis sur mes épaules. Il semblait qu'il voulait vérifier si toute ma personne était consentante et capable de lui accorder le repos. Il dit: «Ma chérie, comme je t'aime! Je concentre en toi tout l'amour qui était destiné aux autres mais qui a été refusé. Je perçois en toi l'écho de ma Parole créatrice. «Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance», et je trouve cette Parole accomplie en toi. Ah! seule notre Volonté peut ramener l'homme à ses origines. 

«Notre Volonté placera sur la volonté humaine la marque de tous les attributs divins et, après l'avoir fusionnée avec la nôtre, elle la déposera dans les bras du Créateur. Cette volonté humaine ne sera plus déformée par la culpabilité comme auparavant, mais elle sera redevenue pure, belle et à la ressemblance de son Créateur. Je veux que tu reçoives, dans ta volonté, l'empreinte de ma Volonté afin que ni le Ciel ni la terre ne puissent percevoir une volonté agissant en toi autre que la Divine Volonté. Ils se sentiront submergés par cette Divine Volonté en toi. Dispose-toi donc à tout accepter de moi et reste-moi fidèle.» 

Plus tard, Jésus revint tout triste et me dit: «Je suis peiné quand les créatures pensent que je suis sévère et que je désire exercer la justice plus que la miséricorde. Ils s'attendent à être punis par moi pour la moindre faute. Oh! comme cela m'attriste, puisque cela les porte à se tenir loin de moi. Et ceux qui se tiennent à distance de moi ne peuvent recevoir toute l'infusion de mon amour. Ce sont plutôt eux qui ne m'aiment pas: ils me croient sévère et presque effrayant. 

«S'ils jetaient seulement un regard sur ma vie, ils verraient que je n'ai exercé qu'un seul acte de justice: pour défendre la maison de mon Père, j'ai pris des cordes et j'ai expulsé ceux qui violaient le Temple. Tout le reste dans ma vie n'a été que miséricorde. Ma Conception a été miséricorde, ma Naissance a été miséricorde, mes Paroles ont été miséricorde, mes actes ont été miséricorde, mes Pas ont été miséricorde, le sang que j'ai versé fut miséricorde, mes souffrances furent miséricorde. J'ai tout accompli dans la miséricorde de mon amour. Pourtant, beaucoup me craignent, alors qu'ils devraient se craindre eux-mêmes beaucoup plus que moi.»

34.  11 juin 1922 — La vie spirituelle se calque sur la vie naturelle.

Je pensais: «Pourquoi la vie spirituelle comporte-t-elle tant de vicissitudes? Dès que quelqu'un croit être sur la bonne voie, au moment le plus imprévu, il saute de l'autre côté. Ainsi, nous souffrons d'innombrables déchirures, déchirures pénibles au point de faire saigner le coeur. Ces vicissitudes constituent un martyre continuel.» 

Alors mon doux Jésus s'avança en moi et me dit: «Ma fille, il est vrai que la vie spirituelle est un martyre continuel. Elle est comme celle du premier et du plus grand des martyrs: moi-même. Il est nécessaire de souffrir à travers de nombreux changements pour permettre à la vie spirituelle d'atteindre sa stature propre, pour qu'elle devienne noble, belle et parfaite. Si la vie corporelle, qui est moins importante que la vie spirituelle, doit expérimenter d'innombrables changements pour atteindre sa maturité, cela est plus vrai encore pour la vie spirituelle. La vie spirituelle se calque sur la vie naturelle

«Arrête-toi un instant aux nombreux changements qui caractérisent la vie naturelle. L'être est conçu dans le sein de la mère et y reste pendant neuf mois pour former un petit corps. Quand le corps est formé, il est forcé d'émerger. S'il voulait rester à l'intérieur du sein maternel, il mourrait; faute d'espace pour croître, il suffoquerait, mettant sa vie et celle de la mère en danger. Si la vie naturelle devait être conçue en dehors du sein maternel, qui fournirait le sang et la chaleur nécessaires à la formation du petit corps? Et même si cela était possible, le contact de l'air détruirait les tendres membres de ce petit corps. 

«Maintenant, considère quels soins doivent être donnés à un nouveau-né dans la période qui suit sa naissance. La chaleur, le froid, ou une insuffisance dans l'allaitement pourrait le conduire à la mort. Si on donnait au nourrisson un autre aliment que le lait, il ne saurait le mâcher et cela pourrait mettre sa vie en danger. Puis vient le temps où l'enfant peut manger d'autres aliments, peut se passer des couches, et effectue ses premiers pas. Tu vois? Nous sommes toujours dans la petite enfance et l'enfant a déjà expérimenté d'innombrables changements. Que dirait-on si, lorsqu'on met l'enfant sur le plancher pour qu'il fasse ses premiers pas, il cédait à la peur, faisait des scènes de colère, pleurait, et refusait obstinément? Ce serait lamentable, puisque l'enfant ne pourrait parvenir à la maturité s'il restait toujours dans les bras de sa mère. Il manquerait des exercices requis, ne prendrait pas de forces et ne se développerait pas. 

«Maintenant, considérons la vie spirituelle authentique. Elle est conçue dans mon sein. Elle est formée par mon sang, mon amour et mon souffle. Ensuite, je la nourris de mon sein et je l'entoure de mes grâces. Puis, je lui apprends à marcher avec l'appui de mes vérités. Mon objectif n'est pas d'en faire une poupée pour l'amusement, mais de créer une copie de moi-même. C'est là que les changements rentrent en ligne de compte. Le seul but est d'amener le débutant à la maturité et de lui fournir tous les privilèges et les prérogatives de la vie spirituelle authentique. Autrement, il resterait aux couches et, au lieu de me faire honneur et de m'apporter gloire, il me causerait de l'affliction et du déshonneur. Combien d'âmes restent au niveau du nouveau-né ou, au mieux, progressent jusqu'au stage des couches. Les âmes qui coopèrent avec moi pour devenir des copies de moi-même sont extrêmement rares.»

35.  15 juin 1922 — La divine volonté harmonise tout chez la créature; les battements de coeur divins forment la chambre de l'âme. [Les lacérations de Jésus forment une petite cellule "personnelle" dans laquelle chaque âme peut se réfugier.]

Étant dans mon état habituel, je réfléchissais sur la sainte Volonté de Dieu. Pendant que je fusionnais avec elle, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, ma Volonté éternelle a été le point central de ma vie dans mon Humanité. De ma Conception jusqu'à mon dernier souffle, elle m'a précédé, m'a accompagné, et a été l'inspiration de chacun de mes actes. Elle m'a suivi et a enclos chacun de mes actes dans ses éternelles frontières, d'où ils ne pouvaient trouver aucune issue. Du fait de son immensité, il n'y a rien dans lequel ma Volonté éternelle ne coule ou de génération qu'elle ne touche pas. Il était naturel pour ma Volonté de former mes actes et de les multiplier pour tous, comme s'ils étaient accomplis isolément pour chaque créature en particulier.

«Ma Volonté avait le pouvoir de multiplier mes actes autant qu'elle le désirait. Elle contenait toutes les choses, tout ce qui existait pour les créatures dans leur présent respectif, du début de l'humanité jusqu'à la fin des temps. À l'instant de ma Conception, ma Volonté a formé autant de conceptions de moi qu'il y avait de créatures, passées, présentes et futures. Elle a réalisé des répliques de mes Paroles, de mes Pensées, de mes Travaux et de mes Pas, et les a étendues du premier au dernier homme ayant existé, existant, ou devant exister. Le pouvoir de l'éternelle Volonté a converti mon sang et mes souffrances en d'immenses océans dans lesquels tous peuvent s'abreuver. N'eût été le prodige de la Volonté suprême, ma Rédemption n'aurait été qu'un simple événement, au bénéfice de quelques créatures.

«Ma Volonté n'a pas changé. Elle est comme elle a été et comme elle sera à jamais. Et il y a plus. Lorsque je suis venu sur la terre, j'ai uni ma Volonté avec la volonté humaine. Si une âme ne rejette pas ce lien mais se livre plutôt à la Miséricorde de ma Volonté en lui permettant de la précéder, de l'accompagner, de la suivre, alors tout ce qui m'arrive à moi arrive à cette âme. Lorsqu'elle fusionne ses pensées, ses paroles, ses actes, ses réparations et son modeste amour avec ma Volonté, je les étends et les multiplie; ils deviennent un antidote et un remède pour chaque pensée, chaque parole et chaque acte des créatures. Ils deviennent réparation pour chaque offense, et amour en remplacement de tout l'amour qui m'est dû et qui ne m'est pas accordé.

«Si cela n'arrive pas, c'est uniquement parce que la volonté humaine fautive ne se jette pas totalement dans les bras de la Volonté Divine et, en conséquence, ne prend pas tout ce qui y est disponible. De ce fait, elle ne peut rien donner aux autres. Elle expérimente les limites humaines qui la rendent misérable, pauvre et fautive dans ses décisions. Voilà pourquoi je veux tant que tu comprennes ce que signifie vivre dans ma Volonté, dans la mesure où il est possible à une créature de le comprendre. Si tu vis dans ma Volonté, ta volonté possédera tout, et tu me donneras tout.»

Sur ces mots, Jésus disparut. ⚓️

Il revint plus tard tout couvert de lacérations, chacune formant une petite cellule dans laquelle il appelait les âmes à se réfugier pour y trouver leur sécurité. Je lui dis: «Mon Amour, montre-moi ma cellule afin que je puisse m'y enclore pour ne plus en sortir.»

Jésus répliqua: «Ma fille, il n'y a aucune petite cellule pour toi dans mon Corps parce que quiconque vit dans ma Volonté ne peut vivre dans une seule partie de moi, mais vit immergé dans les palpitations même de mon Coeur. Les battements de coeur sont le centre et la vie du corps humain. Si le coeur cesse de battre, la vie se termine. Les battements de cœur font circuler le sang. Ils fournissent la chaleur, ils soutiennent la respiration et ils maintiennent la force et la mobilité de tous les membres du corps. Si les battements de coeur sont irréguliers, toute l'activité humaine en est détraquée. Même l'intelligence perd sa vivacité, son ingénuité et sa pleine lucidité. En créant l'homme, j'ai placé une tonalité spéciale dans son coeur, une tonalité ajustée à l'éternelle harmonie, de telle sorte que si les battements du coeur sont sains, alors tout dans la créature est en harmonie. 

«Ma Volonté est comme les battements de coeur. Si ma Volonté palpite dans l'âme, elle harmonise la sainteté et les vertus, elle crée l'harmonie entre le Ciel et la terre, une harmonie qui rejoint la très sainte Trinité. Mes battements de coeur s'offrent eux-mêmes à toi comme chambre pour t'y enclore. Ainsi, si ton coeur palpite à l'unisson avec le mien, tu créeras de l'harmonie dans le Ciel et sur la terre. Tu t'immisceras dans le passé, dans le présent et dans le futur, et tu seras partout, totalement en moi, et moi en toi.»


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😇 Jésus explique que lors de son incarnation sa Volonté l'a précédé, de sorte que dès sa conception tout ce qu'il a fait (pensées, actions, respirations, battements de coeur, tout...) a été englobé dans d'«éternelles frontières» et multipliés «pour tous, comme s'ils étaient accomplis isolément pour chaque créature en particulier (du début de l'humanité jusqu'à la fin des temps).» «Le pouvoir de l'éternelle Volonté» a converti le Sang et les Souffrances de Jésus «en d'immenses océans dans lesquels tous peuvent s'abreuver». 


Lors de sa venue sur la terre, Jésus «a uni Sa Volonté avec la volonté humaine. Si une âme ne rejette pas ce lien», «lorsqu'elle fusionne ses pensées, ses paroles, ses actes, ses réparations et son modeste amour» avec la "divine Volonté", Jésus «les étends et les multiplie. Ils deviennent un antidote et un remède pour chaque pensée, chaque parole et chaque acte des créatures. Ils deviennent réparation pour chaque offense, et amour en remplacement de tout l'amour » qui est dû au Créateur.»

Jésus a été lacéré durant sa Passion. Chaque lacération forme «une petite cellule dans laquelle» il appelle «les âmes à se réfugier pour y trouver leur sécurité». Cependant, Luisa n'a pas sa propre cellule car Jésus explique: «quiconque vit dans ma Volonté ne peut vivre dans une seule partie de moi, mais vit immergé dans les palpitations même de mon Coeur. .... Mes battements de coeur s'offrent eux-mêmes à toi comme chambre pour t'y enclore. Ainsi, si ton coeur palpite à l'unisson avec le mien, tu créeras de l'harmonie dans le Ciel et sur la terre. Tu t'immisceras dans le passé, dans le présent et dans le futur, et tu seras partout, totalement en moi, et moi en toi.»

36.  19 juin 1922 — Chaque fois qu'une âme agit dans la Divine Volonté, elle fait émerger de Dieu un nouveau bonheur et de nouvelles joies.

Étant dans mon état habituel, j'étais immergée dans la Volonté suprême de mon doux Jésus et il me semblait que chacun de mes petits actes, lorsqu'accompli dans la Divine Volonté, provoquait l'émergence de nouvelles joies chez la suprême Majesté. Mon aimable Jésus me dit

«Ma fille, je possède tant de joie, de bonheur et de béatitude que je peux donner à tout moment de nouvelles joies et de nouvelles faveurs aux créatures. Chaque fois qu'une âme agit dans ma Volonté, elle ouvre un espace dans lequel je peux projeter de nouvelles faveurs et de nouvelles joies. Et comme ma Volonté est immense et pénètre toutes les créatures et toutes les choses, alors, quand mes faveurs émergent, elles coulent d'abord dans les âmes qui agissent dans ma Volonté parce que ces âmes sont la raison première pour laquelle je puis accorder mes faveurs. Par conséquent, chaque fois que tu agis dans ma Volonté, tu fais émerger de moi de nouvelles faveurs et de nouvelles joies et tu me procures le bonheur d'amener les créatures à partager ma félicité. [Chaque fois que l'âme opère dans ma Volonté, elle Me donne le champ "libre" pour émettre de nouvelles béatitudes et de nouveaux contentements que je possède. Et puisque ma Volonté est immense et envahit tous et tout, ceux-ci (les béatitudes et les contentements) coulent d'abord sur l'âme qui opère dans ma Volonté (comme cause première), et ensuite, ils circulent en tous —, et dans le ciel et sur la terre. Je ressens du contentement à partager les joies que je possède."  "texte Italien"]

«Parce que ma Volonté veut déployer ce qu'elle possède, elle cherche ceux qui pourraient lui permettre de le faire, ceux qui sont disposés à recevoir ses dons, ceux qui préparent dans leur âme un espace, même le plus infime, pour que je puisse y déposer mes cadeaux. Quand une âme désire faire ma Volonté, elle se départit de sa propre volonté et crée un petit espace pour que j'y place ma Volonté et mes bienfaits. 

«Je recherche anxieusement des âmes agissant dans ma Volonté Éternelle afin de pouvoir leur accorder mes faveurs et, par là, de leur faire savoir que je suis le Dieu qui n'épuise jamais ses richesses et qui a toujours quelque chose à offrir.»

37.  23 juin 1922 — Personne ne peut comprendre la Divine Volonté s'il ne se s'est pas vidé de sa volonté humaine. [«Il vaut mieux aimer mes vérités et s'approprier la quantité limitée de lumière que l'intelligence humaine peut en saisir, plutôt que de tout mettre de côté sous prétexte qu'on ne peut tout comprendre. »]

Je me disais: «Jésus parle beaucoup de sa très sainte Volonté; pourtant, il semble que ses enseignements ne sont pas compris, pas même par mes propres confesseurs. J'ai l'impression qu'ils doutent et, qu'en présence d'une lumière si immense, ils ne sont ni illuminés ni portés à aimer cette Volonté si admirable.» Pendant que j'entretenais ces pensées, mon très aimable Jésus plaça un bras autour de mon épaule et me dit

«Ma fille, ne sois pas surprise de cela. À moins qu'on ne soit vidé de sa propre volonté, on ne peut avoir même une compréhension partielle de ma Volonté. La volonté humaine forme des nuages entre elle-même et ma Volonté. Ces nuages empêchent la volonté humaine de connaître la valeur et les effets de ma Volonté. Néanmoins, en dépit de ces nuages, elle ne peut nier que ma Volonté est lumière.

«D'ailleurs, même les choses de la terre ne sont pas bien comprises par l'homme. Qui peut dire, par exemple, comment j'ai créé le soleil, quelle est sa distance de la terre, ou quelle est la quantité de lumière et de chaleur qu'il contient? Pourtant, les hommes le voient et jouissent de ses effets; sa chaleur et sa lumière les suivent partout. Et si quelqu'un essayait de s'élever jusqu'au soleil pour préciser ses caractéristiques, sa lumière les aveuglerait et sa chaleur les consumerait. L'homme doit profiter de la lumière du soleil les yeux baissés vers le bas. Incapable de l'explorer, il doit se contenter de dire «c'est le soleil».

«S'il en va ainsi pour ce qui est du soleil visible que j'ai créé pour le bien de l'homme, il en va à bien plus forte raison, ainsi, pour ce qui est de mes vérités, lesquelles dégagent tellement plus de lumière et de chaleur, spécialement mes vérités concernant ma Volonté, dont les effets, les bienfaits et la valeur sont éternels!

«Qui pourrait mesurer tout ce que comporte ma Volonté? Sur cette question, l'homme ne peut que s'incliner! Il est préférable de baisser la tête et de se contenter de jouir de sa lumière et sa chaleur. Il vaut mieux aimer mes vérités et s'approprier la quantité limitée de lumière que l'intelligence humaine peut en saisir, plutôt que de tout mettre de côté sous prétexte qu'on ne peut tout comprendre. On doit accepter mes vérités au même titre qu'on accepte le soleil sans le comprendre totalement. On s'efforce de jouir de sa lumière autant qu'on le peut, on s'en sert pour travailler, pour marcher et pour voir. Et combien on attend l'aurore afin de l'avoir pour compagnon de ses activités!

«Mes vérités sont plus que la lumière du soleil. Pourtant, elles sont ignorées; elles ne sont pas aimées, ni désirées, elles sont considérées comme banales. Quelle tristesse! Quand je vois des âmes les mettre de côté, j'ignore ces âmes et je laisse mes vérités suivre leur cours chez les âmes qui les aiment, qui les désirent, qui s'éclairent de leur lumière pour leur vie et qui s'identifient à elles. Crois-tu que je t'ai tout révélé concernant mes vérités, leurs effets et leur valeur? Non, loin de là! Oh! combien d'autres soleils il me reste à faire lever! Mais ne sois pas abattue si tu ne comprends pas tout. Sois satisfaite de vivre à la lumière de ma vérité. Cela me suffit.»

38.  26 juin 1922 — La solitude de Jésus au milieu des créatures.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus vint. Il y avait plusieurs jours que je me sentais ligotée, au point d'être incapable de bouger. Jésus prit mes mains dans les siennes et me dit: «Ma fille, permets-moi de te libérer.» Alors, se tenant debout près de moi et plaçant mes bras sur Ses Épaules, il me dit: «Maintenant tu es libre. Embrasse-moi, car je suis venu te tenir compagnie et recevoir ta compagnie en retour. Vois, je suis un Dieu isolé des créatures. Je vis parmi elles, je suis la vie de chacune; pourtant, elles me considèrent comme un étranger. Oh! comme je pleure sur ma solitude!

«Je souffre le même sort que le soleil. Chaque moment de sa vie, le soleil vit parmi les créatures par sa lumière et sa chaleur. Il n'y a aucune fertilité qui ne vienne de lui. Par sa chaleur, il purifie la terre de ses impuretés. Ses bénéfices, qu'il déverse sur tous avec magnanimité, sont incalculables. Pourtant, dans sa hauteur, il vit toujours seul. Et l'homme n'accorde même pas un merci ou un geste de gratitude au Créateur pour ce soleil.

«Moi aussi je suis seul, toujours seul! Pourtant, au milieu des hommes, je suis la lumière de leurs pensées, le son de leurs paroles, le moteur de leurs actes, les pas de leurs déplacements, les palpitations de leur coeur. L'homme ingrat me laisse seul, ne m'offrant jamais un «merci» ou un «je t'aime». Je me sens abandonné par l'intelligence de l'homme parce qu'il utilise pour ses propres fins la lumière que je lui fournis, parfois même pour m'offenser. Je suis absent des paroles de l'homme qui, souvent, me blasphème. Je suis absent des actes de l'homme qui, souvent, agit pour me donner la mort. Je suis absent des pas de l'homme; je le suis aussi de son coeur, un coeur tourné vers la désobéissance et porté à aimer tout ce qui n'est pas de moi.

«Oh! comme cette solitude me pèse! Mais mon amour et ma magnanimité sont si grands (beaucoup plus grands que le soleil), que je continue ma course, cherchant toujours une âme désireuse de m'accompagner au milieu de ma solitude! Quand je trouve une telle âme, je l'accompagne continuellement et la comble de mes grâces. Voilà pourquoi je suis venu à toi; j'étais si fatigué de tant de solitude! Ne me laisse jamais seul, ma fille.»

39.  6 juillet 1922 — Les adieux de Jésus à sa sainte Mère.

Je méditais sur les Heures de la Passion de Jésus, quand je vis Jésus se rendre vers sa Mère et lui demander sa Bénédiction. Alors, mon très cher Jésus me dit en mon intérieur: «Ma fille, avant ma Passion, j'ai désiré bénir ma Mère et être béni par elle. Mais ce ne fut pas seulement ma Mère que j'ai voulu bénir, mais également toutes les créatures animées et inanimées. Je voyais les créatures faibles, couvertes de lacérations; elles étaient pauvres et mon Cœur battit de chagrin et de tendre compassion pour elles, comme je l'ai dit devant ma Mère: 

❤️ «Pauvre humanité, comme tu es déchue! Je te bénis afin que tu sortes de ton état actuel. Puisse ma bénédiction imprimer en toi le triple sceau du pouvoir, de la sagesse et de l'amour des trois Personnes Divines. Puisse-t-elle restaurer ta force, te guérir et t'enrichir. Et pour t'entourer de protection, je bénis aussi toutes les choses que j'ai créées afin que tu les reçoives scellées de la Bénédiction de leur Créateur. Je bénis pour toi la lumière, l'air, l'eau, le feu et les aliments, afin que tu sois ainsi enveloppée de mes Bénédictions. Et puisque vous, créatures déchues, ne méritez pas cette Bénédiction, je passe par ma Mère, pour qu'elle en soit le canal. ☀️

«En conséquence, je veux des bénédictions réciproques de la part des créatures. Mais, quelle tristesse! Au lieu de me bénir en retour, elles m'offensent et me maudissent. Pour cette raison, ma fille, entre dans ma Volonté et prends ton essor sur les ailes de toutes les choses créées. Scelle-les toutes des bénédictions que toutes les créatures me doivent et apporte toutes ces bénédictions à mon Cœur tendre et blessé.» 

Après que j'eus fait ainsi, Jésus me dit, comme s'il voulait me récompenser: «Ma chère fille, je te bénis d'une façon spéciale: je bénis ton cœur; je bénis ton esprit, tes mouvements, tes paroles, ta respiration. Je bénis tout en toi et tout ce qui t'appartient.»

40. 6 juillet 1922 — Celui qui vit dans la Divine Volonté est dépositaire de la vie sacramentelle de Jésus.

Je continuais ma méditation sur les Heures de la Passion. J'en étais à contempler la Dernière Cène, quand mon doux Jésus s'avança en mon intérieur et me toucha du bout d'un doigt. Puis — toujours en mon intérieur — il m'appela d'une voix forte, si forte que je l'entendis de mes oreilles physiques. Et je me suis dit: «Qu'est-ce que Jésus peut bien vouloir pour m'appeler ainsi?» 

Il me dit: «Je n'arrivais pas à capter ton attention. J'ai dû hausser le ton pour que tu m'entendes. Écoute, ma fille, quand j'ai institué l'Eucharistie,  j'ai vu toutes les créatures et je les ai toutes invitées à venir à moi — toutes les générations, du premier homme jusqu'au dernierafin que je puisse offrir à tous ma vie sacramentelle. Et cela, non seulement une fois, mais autant de fois qu'ils auront besoin de nourriture. Je désirais être la nourriture de leur âme. Mais j'ai été très déçu quand j'ai réalisé que ma vie sacramentelle était reçue avec indifférence, négligence, et même en me donnant la mort. J'ai éprouvé l'horreur de ces morts, souvent répétitives

«Par la suite, m'étant ravisé, j'ai fait appel au pouvoir de ma Volonté et j'ai appelé autour de moi les âmes qui allaient vivre dans ma Volonté. Oh! comme je me suis alors senti heureux, entouré de ces âmes que le pouvoir de ma Volonté avait absorbées et dont le centre de vie était ma Volonté. J'ai vu en elles mon immensité. En elles, je me suis senti protégé contre toutes les créatures ingrates, et je leur ai confié ma vie sacramentelle. Je l'ai fait, non seulement pour qu'elles chérissent cette vie sacramentelle, mais aussi pour que, par leur propre vie, elles m'offrent la réciprocité pour chaque hostie consacrée. Il est naturel pour elles de le faire parce que ma vie sacramentelle provient de ma Volonté éternelle, laquelle est le centre de leur vie. Quand ma vie sacramentelle les habite, la même Volonté qui agit en moi agit aussi en elles. Lorsque je sens leur vie dans ma vie sacramentelle, leur vie est multipliée dans chaque hostie et je sens qu'elles me donnent la réciprocité, vie pour vie. 

«Oh! comme j'ai exulté en te voyant comme première âme appelée à vivre dans ma Volonté! J'ai déposé en toi la première de toutes mes vies sacramentelles et je t'ai octroyé le pouvoir et l'immensité de ma Volonté suprême afin de te rendre apte à recevoir ce dépôt. À partir de ce moment, tu fus présente à moi et j'ai joint à toi toutes les personnes qui allaient vivre dans ma Volonté. Je t'ai donné primauté sur toutes, et cela justement parce que ma Volonté est au-dessus de tout, même des apôtres et des prêtres. Il est vrai qu'ils me consacrent mais, souvent, leur vie ne reste pas intimement liée à la mienne. Et qui plus est, ils m'abandonnent, m'oublient et ne prennent pas soin de ma Présence. Mais les âmes qui vivent dans ma Volonté sont des vies dans ma propre vie. Par conséquent, elles sont inséparables de moi. Voilà pourquoi je t'aime tant. C'est ma propre Volonté en toi que j'aime.»