no 21 à 40

21.    6 octobre 1921 — L'état de péché réduit l'homme et tous ses biens à un point de noirceur et de mort, alors que l'état de grâce l'élève à un point de lumière et de divine beauté.

J'adorais les plaies de mon Jésus crucifié et je me disais: «Comme le péché est laid; il a réduit mon plus grand bien à un tel état déchirant!» Appuyant sa très sainte tête sur mon épaule, mon toujours aimable Jésus me dit en soupirant:

«Ma fille, le péché est plus que laid, il est horrible. C'est la flétrissure de l'homme. Lorsqu'il pèche, l'homme subit une transformation sauvage: toutes les belles choses que je lui avais données deviennent couvertes d'une laideur horrible. Ce ne sont pas seulement les sens de l'homme qui pèchent, mais c'est l'homme tout entier qui est impliqué. Le péché est sa pensée, ses battements de cœur, sa respiration, ses mouvements, ses pas. Sa volonté le conduit à un seul point; elle provoque à travers tout son être un excès de noirceur qui l'aveugle, un air toxique qui l'empoisonne. Tout est noir autour de lui, tout est mortel. Quiconque l’approche se met dans une situation dangereuse. Terrible et effrayant est l'homme en état de péché.»

J'étais terrifiée! Jésus continua: «Si l'homme est horrible dans l'état de péché, il est par contre très beau dans l'état de grâce. En faisant le bien, même s'il s'agit d'une petite chose, l'effet sur l'homme est brillant. Le bien lui fait connaître une transformation céleste, angélique et divine. Sa volonté pour le bien amène tout son être à un seul point, de telle sorte que ses pensées, ses paroles, ses battements de cœur, ses mouvements et ses pas sont bons. Tout en lui et en dehors de lui est lumière. Son air est parfumé et vivifiant. Ceux qui l’approchent se mettent en sécurité.

«L'âme en état de grâce qui fait le bien est si belle, si gracieuse, si attirante, si aimable, que moi-même je suis en amour avec elle! Chaque bonne chose qu'elle accomplit lui confère une nuance additionnelle de beauté, une ressemblance plus grande avec son Créateur qui en fait l'un de ses fils. C'est une puissance divine que cette âme met en circulation. Toutes les bonnes choses qu'elle réalise sont autant d'intercessions entre la terre et le Ciel; elles constituent le service postal et les fils électriques qui maintiennent la communication avec Dieu.»

22.     9 octobre 1921 — Au dernier repas, Jésus s'est donné à tous en nourriture sous la figure de l'agneau, voulant que chaque chose soit convertie par nous en nourriture d'amour pour lui. Notre volonté est la responsable de chaque chose que nous faisons. 

Je pensais à la dernière Cène de Jésus avec ses disciples. Dans mon cœur, mon aimable Jésus me dit:

«Ma fille, quand je mangeais avec mes disciples à la dernière Cène, j'étais entouré non seulement d'eux mais de toute la famille humaine. L'un après l'autre, je les ai eus près de moi; je les connaissais tous et j'appelais chacun par son nom. Je t'ai aussi appelée; je t'ai donné la place d'honneur entre moi et Jean et j'ai fait de toi une petite confidente de ma Volonté. En partageant l'agneau, j'en ai donné à mes apôtres et aussi à tous. Cet agneau, rôti et coupé en morceaux, me symbolisait. Il représentait ma Vie et montrait comment j'avais dû m'abaisser par amour pour tous. J'ai voulu l'offrir à tous comme un aliment exquis représentant ma Passion.

«Sais-tu pourquoi mon amour a tant fait, tant parlé et tant souffert, se changeant en nourriture pour les hommes? et pourquoi je les ai tous appelés et leur ai donné l'agneau? Parce que je désirais aussi de la nourriture de leur part; je désirais que tout ce qu'ils feraient puisse être un aliment pour moi. Je voulais me nourrir de leur amour, de leurs paroles, de leurs travaux, de tout.»

Je dis à Jésus: «Mon Amour, comment nos travaux peuvent-ils devenir un aliment pour toi?» Il me répondit: «L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de ce que ma Volonté lui fournit; si le pain nourrit l'homme, c'est parce que je le désire. Toutefois, la créature met en action sa volonté pour accomplir ses actions. Si elle veut présenter ses travaux comme un aliment pour moi, elle me donne un aliment; si c'est de l'amour qu'elle veut m'offrir, elle me donne de l'amour; si c'est de la réparation, elle me fait réparation. Si, dans sa volonté, elle veut m'offenser, elle fait une arme de ses actions pour me blesser et même me tuer.

«La volonté de l'homme est ce qui, chez lui, ressemble le plus à son Créateur. J'ai mis une part de mon immensité et de mon pouvoir dans la volonté humaine. Lui donnant la place d'honneur, j'en ai fait la reine de l'homme et la dépositaire de toutes ses actions. [Dans la volonté humaine j'ai mis une partie de mon immensité et de ma puissance, et en lui donnant la place d'honneur je l'ai faite reine de tout l'homme et gardienne de toute son œuvre. "Texte Italien"]

Tout comme les créatures ont des coffres où, par souci d'ordre et de sécurité, elles placent ce qui leur appartient, l'âme possède sa volonté, préservant et surveillant tout ce qu'elle pense, dit et fait. Elle ne perd pas même une seule pensée. Ce qui ne peut pas être fait avec les yeux ou la bouche, ou par des travaux, cela peut être accompli par la volonté.

En un instant, la volonté peut vouloir un millier de bonnes choses ou autant de mauvaises. La volonté fait voler les pensées vers le Ciel, vers les endroits les plus éloignés, ou même vers les abîmes. L'âme peut être empêchée d'agir, de voir ou de parler, mais elle peut tout accomplir par sa volonté. Comme la volonté peut être déployée! Combien d'actes bons et de méchancetés elle peut contenir! Avant tout, je veux la volonté de l'homme parce que si je l'ai, j'ai tout. Sa résistance est alors vaincue!» .

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😇 Jésus s'est donné en nourriture pour les hommes, sous la forme d'un agneau représentant Sa Passion. Il l'a partagé à tous: à ses apôtres, à Luisa, à tous. En contre-partie, il désire être nourri par l'amour, les paroles, les travaux de tous. Luisa se demande comment faire cela. Jésus lui dit que c'est par sa volonté humaine — qui se met en action pour «accomplir ses actions.» Par exemple, si la créature présente ses travaux à Jésus, c'est un aliment pour Lui, si elle l'aime, si elle fait des réparations, ce sont des aliments pour Jésus.

«La volonté de l'homme contient une part de l'immensité et du pouvoir de son Créateur. La volonté préserve et surveille tout ce que l'âme pense, dit et fait. Pas même une seule pensée n'est perdue. «L'âme peut être empêchée d'agir, de voir ou de parler, mais elle peut tout accomplir par sa volonté.» Instantanément, elle peut vouloir «un millier de bonnes choses» en s'élevant vers le Ciel «ou autant de mauvaises» en plongeant vers les abîmes. C'est pourquoi Jésus veut cette volonté, parce que lorsqu'il a cette volonté, il a tout. La résistance de l'homme est vaincue.

23.     13 octobre 1921 — Chaque parole de Jésus, si nous la recevons, l'assimilons et la méditons, forme dans notre cœur une fontaine d'eau vive qui jaillit en vie éternelle, pour étancher notre soif et celle des autres. Celui qui ne veut pas de la mer de la Divine Volonté peut au moins profiter des canaux des autres vérités.

J'étais déprimée à la pensée que j'étais obligée de dire et d'écrire même les plus petites choses que Jésus me disait. Venant vers moi, il me dit:

«Ma fille, chaque fois que je te parle, je veux ouvrir une petite fontaine dans ton cœur. Pour tous, mes paroles veulent être des fontaines jaillissant en vie éternelle. Mais, pour que se forment ces fontaines dans ton cœur, tu dois faire ta part, c'est-à-dire bien mastiquer mes paroles pour les avaler et ouvrir la fontaine en toi. En pensant constamment aux paroles que je te dis, tu les mastiques; en les répétant à ceux qui ont autorité sur toi et en étant assurée que ces paroles sont de moi, tu les dévores et ouvres la fontaine en toi.

«Quand ce sera nécessaire, tu t'abreuveras par grandes lampées à la fontaine de ma Vérité. En écrivant les mots que je te donne, tu ouvres des canaux qui serviront à tous ceux qui voudront se rafraîchir pour ne pas mourir de soif. Mais si tu ne communiques pas ces mots, tu n'y penseras pas; en ne les mastiquant pas, tu ne pourras les dévorer et tu cours le risque que la fontaine ne soit pas formée en toi et que l'eau ne jaillisse pas. Quand tu sentiras le besoin de l'eau, la première à souffrir de la soif sera toi. Si tu n'écris pas et, conséquemment, n'ouvres pas les canaux, de combien de bonnes choses priveras-tu les autres?»

Pendant que j'écrivais, je me disais: «Ça fait quelque temps que mon doux Jésus ne m'a pas parlé de sa très sainte Volonté. Je me sens plus portée à écrire à son sujet; j'y sens plus de plaisir, comme si elle était mon exclusivité. Sa Volonté me suffit pour tout.»

Venant vers moi, mon Jésus au cœur toujours tendre me dit: «Ma fille, ne sois pas étonnée si tu es plus encline à écrire concernant ma Volonté et que tu y trouves plus de plaisir parce qu'entendre, parler ou écrire au sujet de ma Volonté est la chose la plus sublime qui puisse exister sur la terre et au Ciel. C'est ce qui, à la fois, me glorifie le plus, comprend toute bonne chose et toute sainteté. 

«Les autres vérités ont aussi leurs propres bons côtés: on s'y abreuve gorgée par gorgée; l'on y accède graduellement; elles s'adaptent à la manière humaine. Dans ma Volonté, cependant, l'âme s'adapte à la manière divine. Ce n'est plus par lampées que l'on boit, mais par mers; on gravit, non pas à pas, mais avec des ailes qui rejoignent le Ciel en un clin d'œil. Oh! Ma Volonté, ma Volonté. Seulement à t'entendre en parler m'apporte tellement de joie et de douceur! Quand je sens ma Volonté habiter l'une de mes créatures, ce qui est une autre de mes immensités, j'éprouve un tel plaisir que cela me fait oublier la méchanceté des autres créatures.

«Tu dois réaliser quelles grandes choses je t'ai révélées concernant ma Volonté, même si tu ne les as pas encore totalement bien mastiquées et digérées au point d'en former tout le sang de ton âme. Quand tu en auras compris toute la substance, je reviendrai et te révélerai à son sujet des choses encore plus sublimes. Pendant que j'attendrai que tu aies tout bien digéré, je te tiendrai occupée par d'autres vérités qui lui sont reliées. Si certaines créatures ne veulent pas profiter de la mer et du soleil de ma Volonté pour venir à moi, elles peuvent s'abreuver aux petites fontaines et aux canaux, tirer profit des autres choses qui m'appartiennent.»

24.     16 octobre 1921 — Toutes les créatures renaissent à travers la très sainte Humanité de Jésus, ayant été conçues avec lui dans son Incarnation et délivrées au moment où il a donné sa Vie sur la Croix.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus me fit voir toutes les créatures émergeant à l'intérieur de sa très sainte Humanité. Avec tendresse, il me dit:

«Ma fille, regarde le grand prodige de l'Incarnation. Lorsque j'ai été conçu et que mon Humanité a été formée, j'ai fait renaître en moi toutes les créatures, de telle sorte que mon Humanité percevait tous leurs actes. Mon esprit a embrassé toutes les pensées des créatures, les bonnes comme les mauvaises. Les bonnes, je les ai confirmées dans le bien, entourées de ma grâce et investies de ma lumière afin que, étant renouvelées dans la sainteté de mon esprit, elles soient des produits dignes de mon intelligence. Les mauvaises, je les ai réparées par la pénitence; j'ai multiplié mes pensées à l'infini afin de rendre gloire à mon Père pour chaque pensée des créatures. Dans mes regards et mes paroles, dans mes mains et mes pieds et aussi dans mon Cœur, j'ai embrassé les regards, les paroles, les travaux, les pas et le cœur de toutes les créatures.

«Tout a été plongé dans la sainteté de mon Humanité, tout a été réparé; j'ai souffert une peine particulière pour chaque offense. Ayant fait renaître toutes les créatures en moi, je leur ai offert toute ma Vie. Et sais-tu quand je les ai fait renaître? Sur la Croix, dans le lit de mes cruelles souffrances et de mon atroce Agonie, dans le dernier souffle de ma Vie, je leur ai donné naissance. Quand j'ai exhalé mon dernier soupir, elles sont "renées" (nées une deuxième fois) à une vie nouvelle, chacune marquée du sceau de mon Humanité.

«Non content de les avoir fait renaître, j'ai donné à chacune d'elles tout ce que j'avais accompli pour les défendre et les garder en sécurité. Vois-tu quelle sainteté est dans l'homme? La sainteté de mon Humanité n'aurait jamais pu donner naissance à des enfants indignes et différents de moi. Je les aime à ce point parce qu'ils sont ma progéniture. Mais les humains sont si ingrats qu'ils ne reconnaissent pas celui qui leur a donné naissance avec tant d'amour et de peine.»

Après ces paroles, il parut tout enflammé. Jésus était brûlé et consumé dans ces flammes. Il n'était plus visible; on ne voyait que du feu. Ensuite, il apparut de nouveau, pour être consumé une autre fois. Il ajouta:

«Ma fille, je brûle. L'amour me consume. Si fort est mon amour! Les flammes qui me brûlent sont si ardentes que je meurs d'amour pour chaque créature! Ce n'est pas seulement à la suite de mes souffrances que je suis mort; mes morts par amour sont continuelles. Pourtant, il n'y a personne qui m'offre son amour pour me soulager.»

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😇 Jésus explique que lorsqu'il s'est incarné, son esprit «a embrassé toutes les pensées des créatures, les bonnes comme les mauvaises.» Les bonnes, il les a confirmées dans le bien, entourées de grâce et investies de lumière et les mauvaises, il les a réparées par la pénitence. Jésus dit: «Dans mes regards et mes paroles, dans mes mains et mes pieds et aussi dans mon Cœur, j'ai embrassé les regards, les paroles, les travaux, les pas et le cœur de toutes les créatures.» «...dans la sainteté de mon Humanité, tout a été réparé; j'ai souffert une peine particulière pour chaque offense.» Jésus complète son explication: 1) il a fait renaître les créatures en lui, 2) il leur a offert toute Sa Vie et 3) il les a fait renaître lorsqu'il est mort pour elles sur la Croix dans de cruelles souffrances. Jésus dit encore: «Vois-tu quelle sainteté est dans l'homme?» «Dans le dernier souffle de ma Vie, je leur ai donné... une vie nouvelle, chacune marquée du sceau de mon Humanité.»

L'Amour du Seigneur est si fort qu'il est consumé par des flammes ardentes qui le font mourir pour chaque créature. Jésus: «Ce n'est pas seulement à la suite de mes souffrances que je suis mort; mes morts par amour sont continuelles.»

25.     18 octobre 1921 — Pour celui qui est inquiet, c'est la nuit; pour celui qui est paisible, c'est le jour. L'anxiété est un manque d'abandon à Jésus.

J'ai passé une journée dans la distraction et l'inquiétude à cause de diverses choses que je ressentais (qu'il n'y a pas lieu de préciser ici). Malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à me libérer. Pendant toute la journée, je n'ai pas vu mon doux Jésus, la vie de mon âme. C'était comme si l'inquiétude mettait un voile entre nous deux, m'empêchant de le voir. Finalement, tard le soir, mon esprit fatigué se calma. Comme s'il m'avait attendu, mon aimable Jésus m'apparut et, peiné, me dit:

«Ma fille, aujourd'hui, par ton inquiétude, tu as empêché le soleil de ma Personne de se lever en toi. Tes inquiétudes dressent un nuage entre toi et moi et empêchent les rayons de descendre en toi. Si les rayons ne descendent pas, comment peux-tu voir le soleil? Si tu savais ce que cela signifie d'empêcher mon soleil de se lever et quel grand mal cela est pour toi et le monde entier, tu éviterais avec grande prudence d'être inquiète de nouveau. Il fait toujours nuit pour les âmes inquiètes; le soleil ne se lève jamais. Au contraire, chez les âmes paisibles, c'est toujours le jour; mon soleil peut se lever à toute heure car l'âme est toujours prête à recevoir les bienfaits de ma venue.

«L'inquiétude n'est rien d'autre qu'un manque d'abandon entre mes mains. Je te veux si abandonnée entre mes bras que rien ne puisse te déranger; je m'occuperai de tout. Sois sans crainte, ton Jésus ne peut rien faire de moins que de prendre soin de toi et de te protéger contre tout. Tu m'as coûté beaucoup; j'ai investi considérablement en toi. Je suis le seul à avoir des droits sur toi. Et si les droits sont à moi, j'ai la responsabilité de toi. Par conséquent, sois en paix et ne crains pas.»

26.     21 octobre 1921 — Méditer sur la Passion de Jésus donne les remèdes à la malice humaine. Dans la mesure où l'on veut être dans la Divine Volonté, on acquiert les divins attributs de Dieu.


Je méditais sur la Passion de mon doux Jésus. Venant vers moi, il me dit

❤️ «Ma fille, toutes les fois que l'âme pense à ma Passion, chaque fois qu'elle se souvient de ce que j'ai souffert ou qu'elle sent de la compassion pour moi, l'application de mes souffrances est renouvelée en elle; mon Sang surgit pour l'inonder; mes plaies la guérissent si elle est blessée ou l'embellissent si elle est en santé; tous mes mérites l'enrichissent. L'effet que produit ma Passion est surprenant: c'est comme si l'âme déposait en banque tout ce qu'elle a accompli et souffert pour recevoir le double en retour. ☀️ Ainsi, tout ce que j'ai réalisé et souffert rejaillit continuellement sur les hommes, comme le soleil offre constamment sa lumière et sa chaleur à la terre. Ma façon d'agir n'est pas sujette à l'épuisement.

«Tout ce qui est nécessaire, c'est que l'âme le désire. Aussi souvent que l'âme le désire, elle reçoit les fruits de ma Vie. Si elle se souvient de ma Passion vingt, cent, ou mille fois, autant de fois elle jouira de ses effets. Combien peu en font leur trésor! En dépit de tous ces bienfaits, on voit tant d'âmes faibles, aveugles, sourdes, muettes et boiteuses: en somme, de dégoûtants cadavres vivants. Pourquoi? On oublie ma Passion alors que mes souffrances, mes plaies et mon Sang offrent une force pour surmonter la faiblesse, une lumière pour donner la vue aux aveugles, une langue pour délier les langues des muets et ouvrir les oreilles des sourds, une voie pour guider les faibles, la vie pour ressusciter les morts. Tous les remèdes dont l'humanité a tant besoin peuvent être trouvés dans ma Vie et ma Passion.

«Mais les créatures méprisent cette médecine et ne profitent pas de mes solutions. Aussi, malgré ma Rédemption, l'homme dépérit comme s'il était affecté d'une tuberculose incurable. Ce qui me peine plus particulièrement, c'est la vue de personnes religieuses qui se donnent du mal pour des questions de doctrine, pour des spéculations et des histoires, mais qui n'ont aucun intérêt pour ma Passion. Trop souvent, ma Passion est bannie des églises et de la bouche des prêtres. Leurs paroles sont sans lumière et le peuple se retrouve plus dépourvu que jamais.»

Plus tard, je me suis vue face à un soleil dont les rayons dardaient sur moi et me pénétraient. Je me suis sentie assaillie, au point d'être complètement à sa merci; sa lumière brillante ne m'empêchait pas de le regarder et, chaque fois que je le regardais, j'expérimentais un plus grand bonheur. Mon doux Jésus, venant de l'intérieur du soleil, me dit:

«Fille bien-aimée de ma Volonté, le soleil de ma Volonté t'inonde merveilleusement! Tu n'es rien d'autre que la proie, le jouet et la consolation de ma Volonté. Dans la mesure où tu t'immerges en elle, ma Volonté, comme la lumière du soleil, déverse sur toi les parfums de ma sainteté, de mon pouvoir, de ma sagesse, de ma bonté, etc. Comme ma Volonté est éternelle, plus tu t'efforces de rester en elle et d'en faire ta vie, [plus] ta propre volonté absorbe mon immuabilité et mon impassibilité. L'Éternité t'immerge totalement, si bien que tu participes à tout et que rien ne te quitte.

«Tout cela afin que ma Volonté soit honorée et glorifiée pleinement en toi. Je veux que rien ne manque à la première fille de ma Volonté, rien de ce qui m'appartient et qui la distingue dans tout le Ciel, en tant que la première dépositaire de la sainteté dans ma Volonté. Sois donc attentive; ne quitte jamais ma Volonté afin que tu puisses recevoir tous les parfums de ma Divinité et qu'abandonnant tout ce qui est à toi, tu sois en mesure de proclamer tout ce qui est à moi afin que ma Volonté puisse être le centre de ta vie.»

27.   23 octobre 1921 — Toute sainteté émane de la très sainte Humanité de Jésus à travers sa sainte Passion. C'est ainsi que Jésus amène Luisa à sa Divine Volonté. Et ce n'est que récemment qu'il a commencé à ouvrir les canaux de ces vérités pour les autres afin qu'elles soient publiées. 

Je me sentais totalement immergée dans la Divine Volonté et venant à moi, mon aimable Jésus me dit: «Fille de ma Volonté, observe comment l'immense mer de ma Volonté envahit paisiblement ton cœur. Ne va pas penser que cette mer ne t'immerge que depuis peu de temps. Elle t'immerge depuis longtemps, car c'est mon habitude d'agir d'abord et de parler ensuite.

Il est vrai que tes débuts furent marqués par la mer de ma Passion. Sache que toute sainteté passe par la porte de mon Humanité. Il y a des saints qui demeurent à la porte de mon Humanité et d'autres qui avancent plus loin. Je t'ai envahie de ma Volonté et quand j'ai vu que tu étais bien disposée et que tu m'avais livré ta propre volonté, alors la mer de ma Volonté s'écoulait en toi dans un débit toujours croissant. Chaque nouvel acte que tu accomplissais dans ma Volonté amenait en toi un nouvel accroissement.

«Je t'ai peu parlé de tout cela. Nos volontés se sont jointes et comprises sans que nous ayons à nous en parler. Rien qu'à nous voir, nous nous comprenions. Je me réjouissais en toi. J'ai ressenti les délices du Ciel en toi, lesquelles n'étaient nullement différentes de celles que vivent les saints. Comme ces délices font la félicité des saints, elles font aussi la mienne. Immergés dans ma Volonté, ils ne peuvent que me donner joies et délices.

«Mais ma joie n'était pas complète; je voulais que mes autres enfants soient aussi partie prenante d'un si grand bien. Aussi, j'ai commencé à te parler de ma Volonté d'une manière surprenante. Plus je te révélais de vérités, plus j'ouvrais de canaux provenant de la mer ["de ma Volonté"] pour le bénéfice des autres, de telle manière que ces canaux puissent répandre une eau abondante sur toute la terre. Ma manière d'agir est communicative et toujours en action. Elle ne s'arrête jamais.

«Mais ces canaux dirigés vers mes créatures deviennent souvent boueux; d’autres deviennent pierreux et l'eau y circule difficilement, non que la mer ne veut pas donner son eau, ni que l'eau n'est pas claire et apte à pénétrer partout, mais parce que les créatures s'opposent à un si grand bien. Ainsi, si elles lisent sur ces vérités sans être bien disposées, elles n'y comprennent rien, elles sont confuses et aveuglées par la lumière de ces vérités. Pour celles qui sont bien disposées, il y a de la lumière pour les illuminer et de l'eau pour les rafraîchir de telle manière qu'elles ne voudront jamais se détacher de ces canaux, vu le grand bien qu'elles en tirent et la vie nouvelle qui émerge en elles.

«Tu dois par conséquent être heureuse d'ouvrir ces canaux pour le bénéfice de tes frères, ne laissant tomber aucune de mes Vérités, si peu qu'elles te paraissent aider tes frères à profiter de l'eau. Prends donc bien soin d'ouvrir ces canaux et ainsi de plaire à ton Jésus qui a tant fait pour toi.»

28.     27 octobre 1921 — Jésus a d'abord fait vivre Luisa dans sa très sainte Humanité où elle a trouvé toutes les délices, puis il l'a préparée à être un corps pour lui. Ainsi a-t-il fait pour sa Maman céleste. La Divine Volonté veut être pour la créature ce que l'âme est au corps. (Lire aussi : 28 juin 1912)

Je disais à mon toujours aimable Jésus: «Il y a longtemps que tu m'as mise en toi [ne m'as placé en Toi]¹; je m'y sentais de plus en plus en sécurité; je participais davantage à ta Divinité, comme si je n'étais presque plus sur la terre et que le Ciel était ma résidence. Que de pleurs j'ai versés quand ta Volonté m'a replacée à l'extérieur! Seulement sentir l'air de la terre constituait pour moi un intolérable fardeau, mais ta Volonté a gagné et, baissant la tête, je me suis résignée. Maintenant, je te sens toujours en moi². Quand j'éprouve un besoin irrésistible de te voir, alors, en bougeant dans mon cœur ou en me laissant entrevoir ton bras, tu me calmes et me redonnes vie. Dis-moi, quelle en est la raison?» 

Jésus: «Ma fille, il n'est que convenable qu'après t'avoir portée dans mon Cœur, ce soit ton tour de me porter dans ton cœur. Si je t'ai placée dans mon Cœur, c'est parce que je voulais parfumer ton âme et mettre en toi un nouveau Ciel afin de constituer en toi une demeure digne de moi. Il est vrai que tu t'es sentie plus en sécurité et que tu as été envahie par plus de joie, mais la terre n'est pas un endroit de délices; les souffrances sont son héritage et la croix est le pain des forts. De plus, pour établir en toi [le centre] de ma Volonté, il était nécessaire que je vive en toi et que je sois comme l'âme de ton corps [il fallait qu'elle habite en toi et qu'elle serve d'âme à ton corps. "Du texte Italien"]

«Ma Volonté ne peut descendre dans une âme que d'une manière spéciale hors de l'ordinaire. Elle ne peut le faire à moins que l'âme ne reçoive des privilèges très particuliers. Ainsi, moi, le Verbe éternel, je n'aurais pu descendre en ma Mère bien-aimée sans ses privilèges spéciaux, c'est-à-dire si le souffle divin ne l'avait pas pénétrée comme une nouvelle création et ne l'avait pas rendue merveilleuse, supérieure à tous et à toutes les choses créées. C'est ce qui est arrivé en toi: d'abord, mon Humanité a voulu te préparer en faisant de toi sa résidence permanente [stable]. Ensuite, comme si j'étais l'âme de ton corps, je t'ai donné ma Volonté. Tu dois réaliser que ma Volonté doit être comme l'âme de ton corps.

«De fait, cela se produit même entre nous, les trois Personnes divines. Notre amour est grand, infini et éternel, mais si nous n'avions pas une Volonté animant cet amour, celui-ci serait inerte et sans œuvres. Notre sagesse accomplit l'incroyable. Notre pouvoir peut tout écraser en un instant et tout refaire à l'instant suivant. Mais si nous n'avions pas une Volonté pour manifester notre sagesse — comme, par exemple, elle a été manifestée dans la Création où nous avons tout ordonné et harmonisé et, avec notre pouvoir, empêché qu'elle se modifie le moindrement —, alors ni notre sagesse ni notre pouvoir n'auraient réalisé quoi que ce soit. Il en va ainsi pour tous nos autres attributs.

«Ainsi, je désire que ma Volonté soit l'âme de l'être humain. Un corps sans âme est sans vie; quoiqu'il comporte tous les sens, il ne voit pas, ne parle pas, n'entend pas et n'agit pas; c'est une chose inutile, voire insupportable. Mais s'il est animé, que ne peut-il pas accomplir? Ils sont nombreux ceux qui se rendent inutiles et insupportables parce qu'ils ne sont pas animés par ma Volonté! Ils sont comme des usines électriques ne donnant pas de lumière, ou des autos sans moteur, rongées par la rouille et la poussière, incapables de bouger. Ah! Comme ils sont pitoyables!

«Si une créature n'est pas animée par ma Volonté, une vie de sainteté manque. Je veux être en toi comme l'âme de ton corps. Ma Volonté y apportera de nouvelles créations surprenantes. J'y donnerai une vie nouvelle à mon amour, un nouveau chef-d’œuvre à ma sagesse, un nouveau mouvement à mon pouvoir. Dès lors, sois attentive et laisse-moi tout afin que mon grand projet soit réalisé en toi, c'est-à-dire que tu sois vraiment animée par ma Volonté.»

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🤯 ¹ Le Coeur de Jésus porte Luisa (l'âme est cachée en Jésus?)  ² Le Coeur de Luisa porte Jésus (Jésus est caché dans l'âme?) Eummh!

29.     29 octobre 1921 — Jésus confiné et seul dans une sombre prison. La signification des trois heures d'attente à l'aube, en compagnie de Luisa. Son emprisonnement dans les tabernacles. Les mesquineries envers Jésus.

J'ai passé la nuit à veiller.🙏 Souvent, mes pensées volaient vers mon Jésus attaché en prison. Je voulais embrasser ses genoux qui tremblaient à cause de la cruelle position dans laquelle ses ennemis l'avaient attaché. Je voulais essuyer les crachats dont il était souillé.🔥 Pendant que je pensais à cela, mon Jésus, ma Vie, m'apparut dans une profonde noirceur, dans laquelle je pouvais à peine distinguer son adorable Personne. Sanglotant, il me dit:

❤️ «Fille, mes ennemis m'ont laissé seul en prison, horriblement attaché et dans le noir.  Tout autour, il n'y avait qu'une profonde noirceur. Oh! comme cette noirceur m'affligeait! Mes vêtements étaient trempés par l'eau sale du torrent. Je sentais la puanteur de la prison et des crachats qui m'avaient souillé. Mes cheveux étaient en désordre et il n'y avait personne d'assez compatissant pour les enlever de mes yeux et de ma bouche. Mes mains étaient attachées avec des chaînes et l'épaisse noirceur m'empêchait de voir ma condition si pitoyable et humiliante. ☀️ Oh! que de choses traduisaient ma triste condition dans cette prison!

Je suis resté dans cet état durant trois heures. Je voulais ainsi restaurer les trois lois du monde: la loi de la nature, la loi écrite et la loi de la grâce. Je voulais libérer tous les humains, les réunir et donner à mes fils la liberté qui leur revient. En restant là trois heures, je voulais aussi restaurer les trois étapes de la vie terrestre: l'enfance, l'âge adulte et la vieillesse. Également, je voulais restaurer l'homme quand il pèche par passion, par volonté et par obstination. Oh! comme la noirceur lourde que je subissais me fit sentir toute la noirceur que le péché a produit chez l'homme! Oh! comme j'ai pleuré pour lui, en lui disant: ❤️ Ô homme, ce sont tes péchés qui m'ont jeté dans cette noirceur lugubre où je souffre pour te donner la lumière; ce sont tes iniquités qui m'ont souillé, iniquités que la noirceur ne me permet même pas de voir. Regarde-moi: je suis l'image de tes péchés. Si tu veux les voir, regarde-les en moi!»☀️

«Pendant ma dernière heure dans cette prison, toutefois, l'aube est venue et, à travers les fentes, quelques faibles lueurs de lumière ont filtré. Oh! comme mon Cœur a été soulagé de constater ma pitoyable condition! Cette lumière symbolise ce qui arrive quand l'homme se lasse de la nuit du péché et que, comme l'aube, la grâce l'enveloppe, lui envoyant des lueurs de lumière pour le ramener. Donc, mon Cœur eut un soupir de soulagement.

«Dans cette aube, je t'ai vue, ma prisonnière aimée, toi que mon amour a attachée dans ta condition de recluse et qui ne m'aurait pas laissé seul dans la noirceur de cette prison. Attendant l'aube à mes pieds et suivant mes gémissements, tu aurais pleuré avec moi sur la nuit de l'homme. Ceci m'a réconforté et j'ai offert mon emprisonnement pour te donner la grâce de me suivre.

«La prison et la noirceur ont aussi une autre signification: mes longs emprisonnements dans les tabernacles et la solitude dans laquelle je suis laissé, souvent sans personne qui me parle ou qui m'envoie un regard d'amour. Et parfois, dans l'Hostie sacrée, je sens le contact de langues indignes, la puanteur de mains envenimées et corrompues et l'absence de mains pures qui me touchent et me parfument de leur amour.

«Que de fois l'ingratitude humaine me laisse dans la noirceur, sans même la maigre lumière d'une lampe! Ainsi, mon emprisonnement continue et continuera encore longtemps. Nous sommes tous les deux prisonniers — toi, prisonnière dans ton lit, toute seule par égard pour mon amour; moi-même, prisonnier pour toi — pour lier toutes les créatures avec mon amour, utilisant les chaînes qui m'ont tenu captif. Nous nous tiendrons mutuellement compagnie et tu m'aideras à disposer des chaînes qui serviront à lier tous les cœurs à mon amour.»

Plus tard, je me suis dit: «Combien peu nous savons concernant Jésus, alors qu'Il a tant fait! Pourquoi a-t-on si peu parlé au sujet de tout ce que Jésus a accompli et souffert?» 

Jésus, revenant de nouveau, ajouta: «Ma fille, tous sont chiches avec moi, même les bons. De quelle pingrerie ils font preuve envers moi! Combien de restrictions envers moi, combien de choses que je leur dis et qu'ils comprennent à mon sujet, mais qu'ils ne révèlent pas! Et combien de fois, toi-même, n'es-tu pas chiche avec moi? Combien de fois? Soit que tu n'écrives pas ce que je te dis ou que tu ne le révèles pas. C'est un acte d'avarice par rapport à moi parce que chaque nouvelle connaissance que l'on a de moi est une gloire de plus et un amour de plus que je reçois des créatures. Sois plus généreuse envers moi et je le serai plus envers toi!»

30.    4 novembre 1921 — La créature doit retourner en son Créateur et se reposer dans son Sein. Elle garde dans tout son être des liens innombrables avec lui. Elle est appelée à la sainteté dans la Divine Volonté.


Je me sentais en complète union avec mon doux Jésus. Quand il vint vers moi, je me lançai dans ses bras, m'abandonnant entièrement à lui comme en mon centre et ressentant un besoin irrésistible de rester dans ses bras. Et mon doux Jésus me dit:

«Ma fille, ce que tu ressens, c'est la pulsion de la créature qui cherche le sein de son Créateur et qui veut se reposer dans ses bras. C'est ton devoir de venir dans mes bras, moi ton Créateur, et de te reposer en mon sein, d'où tu viens. Tu dois réaliser que, de moi, émanent plusieurs fils [électriques] de communication et d'union te reliant à moi, ton Créateur, et te rendant presque inséparable de moi, à la condition cependant que tu ne te retires pas de ma Volonté. Une telle séparation signifierait couper les fils de communication, briser l'union. La Vie du Créateur, plus que l'électricité, coule dans la créature. Ma Vie a été déposée dans la créature; en la créant, j'ai relié ma sagesse à son intelligence, de telle sorte que son intelligence soit le reflet de la mienne.

«Si l'homme accomplit tant avec sa science, qu'il en tire des choses incroyables, c'est que ma propre Intelligence se reflète dans la sienne. Si ses yeux sont activés par la lumière, c'est que mon éternelle lumière se reflète en lui. Nous, les divines Personnes, nous n'avons pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Mais, dans la Création, j'ai voulu avoir recours aux mots. J'ai dit «Fiat» et les choses de la Création ont trouvé l'existence. Par ce Fiat, j'ai accordé aux créatures le langage pour qu'elles puissent, elles aussi, communiquer entre elles et se comprendre. Les voix humaines sont reliées comme par des fils électriques à mon premier mot, d'où dérivent tous les autres.

«Quand j'ai créé l'homme, j'ai envoyé sur lui mon Souffle lui donnant la Vie. J'ai mis en lui ma Vie, dans la mesure où la capacité humaine pouvait la contenir. J'ai tout mis en lui; il n'y a rien en moi à quoi il n'a pas eu part. Ainsi, même le souffle de l'homme est l'écho du mien, le souffle avec lequel je lui donne la vie continuellement; son souffle se reflète dans le mien, que je ressens constamment en moi. Tu vois les nombreuses relations qui existent entre moi et les créatures? Je les aime beaucoup, car je les considère comme mes progénitures; elles sont exclusivement à moi.

«Et combien j'ai ennobli la volonté de l'homme! J'ai connecté sa volonté avec la mienne, lui accordant tous mes privilèges; je l'ai rendue libre comme ma propre Volonté. Alors que j'ai pourvu le corps humain de tout petits yeux, limités et restreints, émanant de mon éternelle lumière, sa volonté le fait tout yeux, si bien que, dans la mesure où la volonté humaine pose des actes, on peut dire qu'elle possède autant d'yeux: elle regarde vers la droite et vers la gauche, en avant et en arrière.

«Si l'homme n'est pas animé par sa volonté, il n’accomplit rien de bon. En créant l'humanité, j'ai dit: ❤️ «Tu seras ma sœur sur la terre; du Ciel, ma Volonté animera la tienne. Tu seras dans une continuelle réverbération. Ce que je réaliserai, tu le feras aussi: moi, par nature, toi, par la grâce de mes réverbérations continuelles. Je te suivrai comme une ombre et je ne te quitterai jamais.»☀️

«En donnant vie à la créature, mon seul objectif était qu'elle réalise ma Volonté en tout. J'ai voulu ainsi me donner une progéniture. J'ai voulu faire d'elle un prodige merveilleux, digne de moi et totalement semblable à moi. Mais, hélas, la volonté humaine a choisi de s'opposer à la mienne! Tu vois, rien ne peut être accompli dans l'isolement: tu as des yeux, mais si tu n'as pas de lumière externe pour t'éclairer, tu ne peux voir quoi que ce soit; tu as des mains, mais si tu n'as pas ce qu'il faut pour travailler, tu ne peux rien faire; et ainsi de suite.

❤️ «Je veux la sainteté dans la créature, entre elle et moi, entre nous: moi, d'une part, et la créature, d'autre part; moi, communiquant ma Vie et ma Sainteté comme un compagnon fidèle et la créature recevant ces bienfaits comme de fidèles et inséparables compagnons. Ainsi, la créature sera les yeux qui voient et moi je serai le Soleil qui lui donne la lumière; elle sera la bouche et moi le Verbe; elle sera les mains et moi celui qui lui fournit les œuvres à réaliser; elle sera les pieds et moi les pas; elle sera le cœur et moi les battements. ☀️ Mais sais-tu qui forme cette sainteté? Seule ma Volonté garde intact le dessein de la Création. La sainteté dans ma Volonté est ce qui maintient le parfait équilibre entre la créature et le Créateur. Ainsi, il existe de véritables images de moi-même.»

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😇 En créant l'homme, Jésus a voulu se donner une progéniture sur la terre, parfaitement conforme à lui-même «de véritables images» et qui réaliserait Sa Volonté en tout: une continuelle réverbération de Lui. ❤️ «Tu seras ma sœur sur la terre; du Ciel, ma Volonté animera la tienne. Tu seras dans une continuelle réverbération. Ce que je réaliserai, tu le feras aussi: moi, par nature, toi, par la grâce.» «... moi, communiquant ma Vie et ma Sainteté comme un compagnon fidèle et la créature recevant ces bienfaits comme de fidèles et inséparables compagnons. Ainsi, la créature sera les yeux qui voient et moi je serai le Soleil qui lui donne la lumière; elle sera la bouche et moi le Verbe; elle sera les mains et moi celui qui lui fournit les œuvres à réaliser; elle sera les pieds et moi les pas; elle sera le cœur et moi les battements. ☀️ Seule la sainteté dans la Volonté divine garde intact le dessein de la Création en maintenant le parfait équilibre entre la créature et son Créateur. 

31.   8 novembre 1921 — Quand la volonté humaine reflète la Volonté Divine et devient lumière, Jésus lui-même la porte afin de la laisser circuler au Ciel et sur la terre. Vivre dans la Divine Volonté, c'est multiplier la Vie de Jésus et lui donner une gloire divine pour tout. (Lire aussi le texte du:  8 juillet 1906)

J'étais dans mon état habituel, et mon toujours aimable Jésus me permit de voir qu'il prenait en moi une lumière et l'emportait. J'ai crié: «Jésus, que fais-tu? Veux-tu me laisser dans la noirceur?»

Toute douceur, il me dit: «Ma fille, ne crains pas. J'emporte ta petite lumière et je te laisse la mienne. Cette lumière de toi n'est rien d'autre que ta volonté qui, s'étant mise en présence de ma Volonté, en est devenue le reflet; voilà pourquoi elle est devenue lumière. Je l'emporte pour la montrer partout. Je vais l'apporter au Ciel comme la plus rare et la plus belle des choses. Voilà ce qu'est la volonté humaine lorsqu'elle est devenue le reflet de la Volonté du Créateur.

Je la montrerai aux Personnes divines afin qu'elles reçoivent les hommages et l'adoration de leur image, la seule qui soit digne d'elles. Ensuite, je la montrerai à tous les saints pour que, eux aussi, reçoivent la gloire de ce reflet de la Divine Volonté dans la volonté humaine. Finalement, je lui ferai traverser toute la terre afin que tous participent à un si grand bien.»

J'ai immédiatement ajouté: «Mon Amour, pardonne-moi. Je pensais que tu voulais me laisser dans la noirceur. C'est pourquoi j'ai dit: «Que fais-tu?» Mais, lorsqu'il est question de ma volonté, alors, par tous les moyens, emporte-la et fais-en ce que tu veux.»

Pendant que Jésus portait cette petite lumière de ma volonté dans ses mains, je ne sais comment expliquer ce qui est arrivé parce que les mots me manquent. Je me souviens seulement qu'il mit la petite lumière devant lui et que j'ai reçu tous ses rayons, de telle façon que j'ai reproduit Jésus. Chaque fois que ma volonté faisait des actes, un autre Jésus était formé. Alors, Jésus me dit: «Vois-tu ce que signifie vivre dans ma Volonté? Cela veut dire: multiplier ma Vie autant de fois que l'on veut reproduire tout le bien que ma Vie contient.»

Après cela, j'ai dit à mon Jésus: 🙏 «Ma Vie, j'entre dans ta Volonté afin d'être capable de rejoindre tout le monde et toute chose, de la première à la dernière pensée, du premier au dernier mot, de la première à la dernière action, le pas qui a été engagé et celui qui le sera. Je veux tout sceller avec ta Volonté afin que de tout, tu puisses recevoir la gloire de ta sainteté, de ton amour, de ton pouvoir, et afin que tout ce qui est humain reste couvert, caché et estampillé par ta Volonté pour que rien d'humain qui ne te rend pas gloire ne subsiste.»🔥

Pendant que je disais cela, mon doux Jésus vint. Il jubilait et était accompagné d'un grand nombre de saints. Il me dit: «Toute la Création me dit: "Gloire, gloire!"» Et tous les saints ont répondu: «Vois, ô Seigneur, comme nous te rendons gloire divine en toute chose.» Il [y] eut un écho qui vint de toutes les directions, répétant: «En toute chose, nous te rendons amour et gloire divine.» 

Jésus ajouta: «Bénis êtes-vous! Toutes les générations vous diront bienheureux! Mon bras accomplira des œuvres puissantes en vous. Vous serez la réverbération divine. Remplissant la terre entière, vous obtiendrez pour moi, de toutes les générations, la gloire qu'elles m'ont refusée.»

Je devins confuse et très inquiète d'entendre tout ça, et je ne voulais pas écrire à ce sujet. Me caressant, Jésus me dit: «Non, non! Tu le feras, parce que je le veux! Les choses que je t'ai dites feront l'honneur de ma Volonté. J'ai voulu moi-même rendre un juste hommage à ma Volonté. En fait, je n'ai rien dit en comparaison de ce que j'aurais pu dire.»

32.    12 novembre 1921 — Les formes de sainteté peuvent être symbolisées par diverses choses créées. [La sainteté dans la Divine Volonté "symbolisée par le soleil" est celle qui se rapproche le plus du Créateur. Elle aura la primauté sur toutes les autres "sainteté".]

Je n'écris que par obéissance. Autrement, je serais incapable d'écrire un seul mot. C'est uniquement la peur d'attrister mon doux Jésus, si je ne fais pas ce qu'il me demande, qui me donne l'énergie et la force d'écrire. Jésus continue à me parler de sa très sainte Volonté.

«Ma fille, la sainteté dans ma Volonté n'est pas encore connue; d’où l'étonnement qu'elle suscite. Car, lorsqu'une chose est connue, la surprise cesse. Les formes de sainteté ["habituelles"] peuvent être symbolisées par diverses choses de la Création. Par exemple, une forme de sainteté pourrait être symbolisée par les montagnes, une autre par les arbres, une autre par les plantes, une autre par une petite fleur, une autre par les étoiles, etc. Ces formes de sainteté possèdent leur beauté individuelle et limitée; elles ont leur commencement et leur fin et elles ne peuvent tout embrasser ni faire du bien à tous, ainsi qu'il en est pour un arbre ou une fleur [pas plus qu'un arbre ou une fleur].

«Quant à la sainteté dans ma Volonté, elle est symbolisée par le soleil. Elle a toujours été et sera toujours. Le soleil a eu un commencement, il est vrai, lors de l'illumination du monde. Mais comme il est issu de mon éternelle lumière, on peut dire en ce sens qu'il n'a pas eu de commencement. Le soleil profite à tous, rejoint tout le monde avec sa lumière et ne fait aucune discrimination. Avec sa majesté et sa suprématie, il exerce sa domination sur tout et donne vie à tout, même à la plus petite fleur. Mais il opère silencieusement, d'une manière presque inaperçue.

Oh! si une plante pouvait accomplir quelque chose dans le genre de ce que fait le soleil, même infime, par exemple donner de la chaleur à une autre plante, les gens crieraient au miracle et tous voudraient la voir et en parleraient avec étonnement. Pourtant, personne ne parle du soleil, lui qui donne vie et chaleur à tout, qui effectue ce miracle continuellement. Non seulement personne n'en parle, mais on ne se montre aucunement étonné de sa présence. Cette attitude s'explique par le fait qu'on garde les yeux fixés sur les choses terrestres plutôt que sur celles du ciel.

«La sainteté dans ma Volonté, symbolisée par le soleil, s'exerce à partir de ma sainteté éternelle. Les âmes vivant dans ma Volonté étaient avec moi dans le bien que j'ai accompli. Elles n'ont jamais quitté le rayon par lequel je les ai appelées. [Maintenant, la sainteté dans ma Volonté, symbolisant le soleil, sortira du centre de ma sainteté; ce sera un rayon né de ma sainteté qui n'a pas de commencement, de sorte que ces âmes ont existé dans ma sainteté, elles existent et existeront. Elles ont été avec moi dans le bien que j'ai fait, elles n'ont jamais quitté le rayon dans lequel je les ai fait sortir dans la lumière. "Du texte Italien"] 

Comme elles ne quittent jamais ma Volonté, j'ai pris plaisir en elles et je continue de m'en réjouir. Mon union avec elles est permanente. «Je les regarde flotter au-dessus de tout. Pour elles, il n'y a aucun appui humain, à l'instar du soleil qui ne s'appuie sur aucun support, mais demeure haut dans le ciel, comme isolé. Cependant, avec sa lumière, il émane sur tout. C'est à quoi ressemblent ces âmes: elles vivent dans les hauteurs mais leur lumière rejoint les endroits les plus bas et atteint tout le monde. J'aurais l'impression de les frauder si je ne les mettais pas à part et si je ne les laissais pas accomplir les mêmes choses que moi. Il n'y a aucun bien qui ne descende de ces âmes.

«Dans leur sainteté, je vois mes images voler sur toute la terre, dans les airs et au Ciel. Ainsi, j'aime et je continuerai d'aimer le monde. J'entends l'écho de ma sainteté sur la terre et je constate que mes rayons y apparaissent, me donnant une gloire complète ainsi que l'amour que les autres ne m'ont pas accordé.

«Cependant, comme le soleil, ces âmes sont les moins observées, sinon ignorées. Si elles choisissaient de regarder autour, ma jalousie serait si grande qu'elles courraient le risque d'être aveuglées et seraient forcées de baisser les yeux pour retrouver la vue. Vois-tu comme la sainteté dans ma Volonté est belle? C'est la sainteté qui approche le plus celle du Créateur. Elle garde la suprématie sur toutes les autres formes de sainteté, les incluant toutes; elle est leur vie.

«Quelle grâce pour toi de savoir cela et d'être la première à briller comme un rayon de soleil émanant du centre de ma sainteté, sans jamais t'en détacher! Je ne pouvais te combler d'une plus grande grâce, ni accomplir en toi un miracle plus prodigieux. Sois prudente, ma fille, mon rayon ! À chaque fois que tu entres dans ma Volonté et que tu agis, le résultat est semblable à celui du soleil qui darde le verre: plusieurs soleils y sont formés. Ainsi, autant de fois que tu propages ma Vie, tu la multiplies et tu donnes une nouvelle vie à mon amour.» (8 novembre 1921)

Plus tard, je réfléchissais: «Dans cette sainte Volonté, l'on ne voit pas de miracles ou de choses extraordinaires, ce que pourtant les créatures recherchent et pour lesquelles elles sont prêtes à parcourir la terre. Tout se passe entre l'âme et Dieu. Si les créatures reçoivent quelques bienfaits, elles ne savent pas d'où cela provient. Vraiment, c'est comme pour le soleil qui donne vie à tout: personne ne s'y arrête

Pendant que je pensais à cela, mon Jésus revint et ajouta ce qui suit avec un regard impressionnant: «Quel miracle, quel miracle! Le plus grand miracle n'est-il pas de faire ma Volonté? Ma Volonté est éternelle et constitue un miracle éternel. Chaque fois que la volonté humaine garde un contact continu avec la Divine Volonté, c'est un miracle. Ressusciter les morts, donner la vue aux aveugles et autres choses semblables ne sont pas des choses éternelles: elles ont une fin! Vraiment, on ne peut appeler miracles de simples ombres, des choses éphémères, comparativement au grand miracle permanent de la vie dans ma Volonté. N'accorde donc pas d'importance à ces miracles. Je sais cependant quand ils sont utiles et nécessaires.»

33.    16 novembre 1921 — Jésus a été enchaîné au cours de sa Passion afin de libérer l'homme des liens et des chaînes du péché.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus s'est montré complètement ligoté: ses mains, ses pieds et sa taille. De son cou, pendait une chaîne de fer. Il était si fermement ligoté que sa divine Personne ne pouvait absolument pas bouger. Quelle position pénible, assez pour tirer des larmes d'une pierre! Et Jésus, mon plus grand bien, me dit:

«Ma fille, au cours de ma Passion, toutes les souffrances que je subissais rivalisaient les unes avec les autres mais, au moins, elles apportaient des changements: l'une supplantant l'autre. Elles étaient comme des sentinelles, veillant à augmenter continuellement mes douleurs, comme si chacune voulait se vanter d'être pire que les autres. Mais les liens n'ont jamais été retirés de moi. J'ai été conduit au Mont Calvaire toujours avec mes liens. En effet, ils ne cessaient pas d'ajouter cordes et chaînes dans la crainte que je m'enfuie et aussi pour me ridiculiser davantage. Ces liens ajoutaient à ma douleur, à ma confusion, à mon humiliation et aussi à mes chutes.

«Sois consciente, cependant, que ces liens cachaient un grand mystère et une grande expiation. L'homme, en tombant dans le péché, est resté attaché avec les liens de son péché. Si le péché est mortel, les liens sont de fer; s'il est véniel, les liens sont de corde. Chaque fois qu'il s'apprête à faire le bien, il sent l'interférence des liens et se sent incapable d'agir. Cette interférence qu'il ressent l'énerve, l'affaiblit et l'entraîne dans de nouvelles chutes. S'il agit, il sent une interférence dans ses mains, comme s'il n'avait pas de mains pour faire le bien.

«Ses passions, le voyant ainsi attaché, se réjouissent et se disent: la victoire est à nous. De roi qu'il est, elles le font esclave de leurs exigences brutales. Comme l'homme est abominable dans l'état de péché! Dans le but de le libérer de ses chaînes, j'ai choisi d'être lié. Je n'ai jamais voulu être sans chaînes afin que ces chaînes soient toujours disponibles pour briser celles de l'homme. Et quand les coups et les poussées me faisait tomber, j'étendais mes mains pour détacher l'homme et le libérer de nouveau.»

«Pendant que Jésus disait cela, j'ai vu presque tous les humains liés avec des chaînes; ils étaient pitoyables à voir. J'ai prié pour que Jésus touche leurs chaînes avec les siennes afin que celles des créatures soient brisées.

34.    19 novembre 1921 — Pendant son Agonie à Gethsémani, Jésus a eu l'assistance de sa très sainte Mère ainsi que celle de Luisa. Pour être libéré par la vérité, il est nécessaire de vouloir et d'agir en conséquence. La vérité est simple.


Je tenais compagnie à Jésus qui agonisait dans le jardin de Gethsémani. Autant qu'il m'était possible, je sympathisais avec lui et je le serrais contre mon cœur, essayant d'essuyer ses sueurs de sang. Mon aimable Jésus, d'une voix faible et étouffée, me dit:

«Ma fille, mon Agonie dans le jardin a été pénible, peut-être plus que ma mort sur la Croix. Si la Croix a été l'accomplissement et le triomphe sur tout, c'est ici, dans le jardin, que tout a commencé, et les maux sont plus éprouvants au début qu'à la fin. Dans cette Agonie, la souffrance la plus accablante est survenue lorsque tous les péchés des hommes se sont présentés devant moi, l'un après l'autre. Mon Humanité les assuma dans toute leur ampleur; chaque offense portait l'empreinte de la mort d'un Dieu et était armée d'une épée pour me tuer.

«Du point de vue de ma Divinité, le péché m'est apparu extrêmement hideux et horrible, même plus que la mort elle-même. À la seule idée de ce que le péché signifie, je me sentais mourir, et je suis vraiment mort. J'ai crié vers mon Père, mais il se montra implacable; pas même une seule personne ne m'a aidé pour m'empêcher de mourir. J'ai crié vers toutes les créatures pour qu'elles aient pitié de moi, mais en vain! Mon Humanité languissait et j'étais sur le point de recevoir le coup fatal de la mort. Sais-tu qui a arrêté l'exécution et préservé mon Humanité de la mort à ce moment?

«La première personne fut mon inséparable Mère. M'entendant crier à l'aide, elle accourut vers moi et me supporta; et j'ai posé mon bras droit sur elle. Je l'ai regardée au seuil de ma mort et l'ai trouvée dans l'immensité de ma Volonté et dans l'absence de divergence entre ma Volonté et la sienne. Ma Volonté est vie! Puisque la Volonté de mon Père était inflexible, et que ma mort était causée par les créatures, ce fut une créature habitée par la vie dans ma Volonté qui me donna vie. Ce fut ma Mère, celle qui, dans le miracle de ma Volonté, m'avait conçu et donné naissance dans le temps, et qui, à ce moment, me donna vie pour une deuxième fois afin de me permettre de réaliser l'œuvre de la Rédemption.

«Puis, regardant à gauche, j'ai vu la fille de ma Volonté. Je t'ai vue comme la première, suivie d'autres enfants de ma Volonté. J'ai voulu ma Mère comme première dépositaire de ma Miséricorde, à travers laquelle nous allions devoir ouvrir les portes à toutes les créatures. J'ai désiré qu'elle soit à ma droite pour que je puisse m'appuyer sur elle. Et je t'ai voulue, toi, comme première dépositaire de ma Justice, pour empêcher que cette justice soit exercée sur les créatures comme elles le méritent. Je t'ai voulue à mon côté gauche, près de moi.

«Avec ces deux appuis, j'ai senti en moi comme une nouvelle vie. Comme si je n'avais rien souffert, j'ai marché d'un pas résolu à la rencontre de mes ennemis. De toutes les souffrances que j'ai subies durant ma Passion, plusieurs étaient capables de me tuer. Ces deux appuis ne m'ont jamais quitté; quand elles me voyaient sur le point de mourir, alors, avec ma Volonté qui était en elles, elles me soutenaient et me donnaient des regains de vie. Oh! les miracles de ma Volonté! Qui pourrait jamais les compter et jauger leur valeur?

«Voilà pourquoi j'aime tant les personnes qui vivent dans ma Volonté. Je reconnais en elles mon image, mes traits nobles et j'entends en elles ma propre respiration et ma propre voix. Si je n'aimais pas de telles personnes, je me fourvoierais; je serais comme un roi sans héritiers, sans la noble suite de sa cour, sans la couronne de ses enfants. Et si je n'avais pas d'héritiers, de cour, ni d'enfants, comment pourrais-je me considérer roi ? Mon Royaume est constitué de ceux qui vivent dans ma Volonté. Pour ce Royaume, j'ai choisi une mère, une reine, des ministres, une armée et un peuple. Je suis tout à eux et ils sont tout à moi.»

Pensant à ce que Jésus m'avait dit, je me disais: «Comment cela peut-il être mis en pratique?» Jésus, revenant, ajouta: «Ma fille, pour connaître ces vérités, il est nécessaire qu'il y ait le désir et la volonté de les connaître. Imagine une pièce dont les volets sont fermés: quelle que soit l'intensité du soleil à l'extérieur, la pièce reste toujours dans la noirceur. L'acte d'ouvrir les volets indique qu'on désire la lumière. Mais même cela est insuffisant si on ne profite pas de cette lumière pour se mettre à l'œuvre, pour mettre de l'ordre dans la pièce, pour épousseter, afin de ne pas gaspiller cette lumière que l'on reçoit et, ainsi, de s'avouer ingrat.

Il ne suffit pas seulement d'avoir la volonté de connaître la vérité, il faut aussi chercher à surmonter ses faiblesses et à mettre de l'ordre dans sa vie à la lumière de cette vérité. Il faut se mettre à la tâche de telle sorte que la lumière de la vérité qu'on a absorbée brille dans sa bouche, ses mains et son comportement. Autrement, ce serait comme tuer cette vérité en ne la mettant pas en pratique; ce serait vivre dans le désordre en pleine lumière. Si une pièce est remplie de lumière et, en même temps, dans un complet désordre, et que la personne qui l'habite ne se soucie aucunement de corriger la situation, n'est-ce pas là un spectacle pitoyable? Il en est ainsi de la personne qui connaît les vérités mais ne les met pas en pratique.

«Sois toutefois consciente que, dans toute vérité, la simplicité constitue le premier élément. Si une vérité n'est pas simple, elle n'est pas lumière et ne peut pénétrer l'esprit humain pour l'illuminer. Où il n'y a pas de lumière, on ne peut discerner les objets. La simplicité n'est pas seulement lumière, elle est l'air qui, quoi qu'invisible, permet la respiration; sans l'air, la terre et tous ceux qui l'habitent seraient sans vie. De même, si les vertus et les vérités ne sont pas sous le signe de la simplicité, elles sont comme sans air et sans lumière.»

35.   22 novembre 1921 — Les actes accomplis dans la Divine Volonté sont des jours de lumière pour Jésus. Perversité de l'hypocrisie.


Me trouvant dans mon état habituel, je restai éveillée presque toute la nuit. Mes pensées volaient souvent vers mon Jésus prisonnier. Il m'apparut dans une épaisse noirceur. Je sentais sa présence et sa pénible respiration, mais je ne le voyais pas. J'essayai de m'unir à sa très sainte Volonté, répétant mes actes habituels de sympathie et de réparation. Un rayon de la plus brillante lumière sortit de moi et se reflétait sur son visage. Sa très sainte Face en fut illuminée. Ainsi, la noirceur se dissipa et je pus embrasser ses genoux. Il me dit:

«Ma fille, les actes accomplis dans ma Volonté sont pour moi comme le jour. Si, avec ses péchés, l'homme m'entoure de noirceur, alors, encore plus que les rayons solaires, les actes accomplis dans ma Volonté me protègent contre la noirceur et m'entourent de lumière, m'aidant à me reconnaître à travers les créatures. Voilà pourquoi j'aime tant les personnes qui vivent dans ma Volonté; elles peuvent tout me donner et me défendre contre tous. Je me sens disposé à tout leur accorder et à les combler de toutes les bonnes choses que je prévoyais offrir aux autres.

«Supposons que le soleil soit doué de raison, qu'il en soit ainsi pour les plantes et que, sciemment, celles-ci rejettent sa lumière et sa chaleur, ne désirant ni croître ni produire des fruits. Supposons d'autre part qu'une seule plante reçoive aimablement la lumière du soleil et désire lui présenter tous les fruits que les autres plantes ne veulent pas produire. Ne serait-il pas juste que, retirant sa lumière des autres plantes, le soleil déverse toute sa lumière et sa chaleur sur cette seule plante? Eh bien! ce qui ne peut pas arriver au soleil parce qu'il n'a pas la raison, peut survenir entre une âme et moi-même.»

Après avoir dit cela, il disparut. Plus tard, il revint et ajouta: «Ma fille, la douleur qui m'affligea le plus au cours de ma Passion fut l'hypocrisie des pharisiens; ils feignaient la justice alors qu'ils étaient les plus injustes. Ils simulaient la sainteté, la rectitude et l'ordre, alors qu'ils étaient les plus pervertis, en dehors de toute règle et dans un total désordre. Pendant qu'ils feignaient d'honorer Dieu, ils s'honoraient eux-mêmes, soignaient leurs propres intérêts, leur propre confort. La lumière ne pouvait entrer en eux, car leur hypocrisie en avait fermé toutes les portes. Leur vanité était la clé qui, à double tour, les enfermait dans leur mort et arrêtait même toute faible lumière. Même l'idolâtre Pilate a trouvé plus de lumière que les pharisiens. Car tout ce qu'il a fait et dit découlait non d'une prétention, mais de la peur.

Je me sens plus attiré par le pécheur, même le plus pervers, s'il n'est pas fourbe, que par ceux qui sont meilleurs mais hypocrites. Oh! comme me dégoûte celui qui fait le bien en surface, prétend être bon, prie, mais en qui le mal et l'intérêt égoïste sont camouflés; pendant que ses lèvres prient, son cœur est loin de moi. Au moment où il fait le bien, il pense à satisfaire ses passions brutales. En dépit du bien qu'il accomplit en apparence et des paroles qu'il prononce, l'homme hypocrite ne peut pas apporter la lumière aux autres parce qu'il en a verrouillé les portes.

«Il agit comme un démon incarné qui, sous le déguisement du bien, tente les créatures. Voyant quelque chose de bon, l'homme est attiré. Mais lorsqu'il est au plus beau du chemin, il se voit entraîné dans les péchés les plus graves. Oh! combien les tentations qui se présentent sous l'apparence du péché sont moins dangereuses que celles qui se présentent sous l'apparence du bien! Il est moins dangereux de traiter avec des personnes perverses qu'avec celles qui semblent bonnes mais sont hypocrites. Que de poisons ces dernières cachent! Combien d'âmes n'ont-ils pas empoisonnées? Si ce n'était pas de ces simulations et si tous me connaissaient pour ce que je suis, les racines du mal seraient enlevées de la surface de la terre et tous seraient détrompés.»

36.   26 novembre 1921 — Le projet divin avait prévu deux appuis pour Jésus: la Mère céleste et la petite fille de la Divine Volonté. Dieu a centralisé dans la très sainte Humanité de Jésus le dessein de la Création, en Marie les fruits de la Rédemption et, en Luisa, le dessein de la gloire de sa Volonté. C'est le miracle suprême, supérieur même à la très sainte Eucharistie.

Je pensais à ce que Jésus m'avait dit quelques jours auparavant (le 19 novembre) et, je me disais: «Comment est-ce possible, qu'après ma céleste Mère, je sois le deuxième appui de Jésus!» M'attirant vers lui à l'intérieur d'une grande lumière, Jésus me dit: «Ma fille, pourquoi doutes-tu?» J'ai répondu: «Ma grande misère!»

Jésus reprit: «Ne pense pas à cela. De toute façon, si je ne t'avais pas élue, j'aurais eu à élire quelqu'un d'autre de la famille humaine. S'étant rebellés contre ma Volonté, les êtres humains ont bousillé le tribut de gloire et d'honneur que la Création devait me rendre. Quelqu'un d'autre de la famille humaine — quelqu'un de continuellement uni à ma Volonté, vivant plus avec ma Volonté qu'avec la sienne et embrassant toute chose dans ma Volonté  — aurait eu à s'élever au-dessus de tout afin de déposer aux pieds de mon trône la gloire, l'honneur et l'amour que les autres ne m'ont pas offerts.

«L'objectif de la Création était que tous les hommes accomplissent ma Volonté et non pas qu'ils fassent de grandes choses. En effet, je regarde de telles choses comme des futilités, à moins qu'elles ne soient le fruit de ma Volonté. Ainsi, bien des œuvres tombent en ruines au moment crucial parce que la vie de ma Volonté n'est pas en elles. Ayant coupé leur volonté de la mienne, les hommes ont détruit ce qui était le plus beau à mes yeux: le dessein pour lequel je les avais créés. Ils se sont complètement ruinés et m'ont refusé la gloire et l'amour qu'ils auraient dû me donner en tant que leur Créateur.

«Mais mes œuvres portent la marque de l'Éternel. Ma sagesse infinie et mon amour éternel ne pouvaient laisser l'œuvre de la Création sans les résultats prévus pour ma gloire. Considère, par exemple, la Rédemption: j'ai voulu expier les péchés des hommes à travers beaucoup de souffrances, en ne faisant jamais ma propre Volonté, mais toujours celle de mon Père, même dans les choses les plus insignifiantes, telles que respirer, regarder, parler, etc. Mon Humanité ne pouvait bouger ni avoir la vie à moins d'être animée par la Volonté de mon Père. J'aurais préféré mourir mille fois plutôt que de respirer une seule fois hors de sa Volonté. De cette manière, j'ai attaché de nouveau la volonté humaine à la Volonté Divine et, puisque je suis vrai homme et vrai Dieu, j'ai retourné à mon Père toute la gloire et les droits qui lui étaient dus.

«Cependant, ma Volonté et mon amour ne voulaient pas rester seuls dans mes œuvres. Ils voulaient à mes côtés des images de moi. Quoique mon Humanité avait rétabli la Création selon les desseins du Créateur, j'ai vu que l'objectif de la Rédemption était en péril à cause de l'ingratitude des hommes, dont un grand nombre était en perdition. Aussi, pour assurer que la Rédemption m'apporte gloire complète et pour rétablir tous les droits qui m'étaient dus, j'ai choisi une autre créature dans la famille humaine: ma Mère, fidèle réplique de moi-même, dont la volonté était complètement immergée dans la mienne et en qui j'ai concentré tous les fruits de la Rédemption. Et même si aucune autre créature n'avait profité de la Rédemption, ma Mère m'aurait, à elle seule, accordé tout ce que les créatures m'auraient refusé.

«J'en viens maintenant à toi. J'étais vrai Dieu et vrai homme et ma chère Mère était innocente et sainte. Notre amour nous a poussés plus loin: nous voulions une autre créature qui, conçue comme toutes les autres créatures humaines, puisse prendre la troisième place à mes côtés. Je n'étais pas content que seulement moi-même et ma Mère soient intégrés à la Divine Volonté; nous voulions d'autres enfants qui, au nom de toutes les créatures et vivant en complet accord avec notre Volonté, puissent nous donner gloire et amour divin au nom de tous.

«Ainsi, alors qu'il n'existait encore rien ici-bas, je t'ai appelée. De même que je contemplais avec plaisir ma chère Mère et me réjouissait en elle, la caressant et déversant en elle, par torrents, tous les dons de la Divinité, je t'ai contemplée avec plaisir, je t'ai caressée et les torrents qui se déversaient sur ma Mère se sont aussi répandus sur toi, dans la mesure où tu pouvais les recevoir. Ces torrents t'ont préparée, t'ont précédée, t'ont embellie et t'ont donné la grâce que ma Volonté — et non pas la tienne  —  s'intègre à la tienne de manière à animer même tes actes les plus infimes. En chacun de tes actes coulaient ma Vie, ma Volonté et tout mon Amour.

Comme je suis content! Quelle joie cela me donne! Voilà pourquoi je t'appelle — le deuxième appui  — après ma Mère. Je ne me suis pas appuyé sur toi car tu n'étais rien et je ne le pouvais pas. Je me suis plutôt appuyé sur ma propre Volonté en toi. Ma Volonté est vie et celui qui la possède a la vie et peut porter l'auteur de la vie.

«De même que j’ai centré le dessein de la Création en moi-même et les fruits de la Rédemption en ma Mère, j'ai centré le dessein de ma Gloire en toi, comme si ma Volonté était intégrée à tous. Par toi, doivent venir les escadrons de créatures vivant dans ma Volonté. Les générations ne passeront pas sans que j'aie atteint cet objectif.»

Stupéfiée, je dis: «Mon Amour, est-ce possible que ta Volonté soit intégrale en moi et que, dans toute ma vie, il n'y ait pas eu même une seule séparation entre ta Volonté et la mienne? Il semble que tu me taquines.»

Et, d'un ton encore plus doux, Jésus répondit: «Non, Je ne te taquine pas; il est réellement vrai qu'il n'y a pas eu cette brisure. Au plus, tu as été blessée quelquefois; mais mon amour, comme un ciment très fort, a guéri ces blessures et rendu l'intégrité de ma Volonté en toi encore plus forte. J'ai surveillé chacun de tes actes et y ai fait couler ma Volonté comme à une place d'honneur. Je savais combien de grâces t'étaient nécessaires pour que je puisse accomplir en toi le plus grand miracle qui existe au monde, celui de vivre continuellement dans ma Volonté. L'âme doit assimiler tout ce qui lui provient de Dieu, de manière à le lui retourner tel qu'elle l'a assimilé, et ensuite à l'assimiler de nouveau.

«Cela surpasse même le miracle de l'Eucharistie! Les accidents du pain et du vin ne possèdent ni raison, ni volonté, ni désirs qui pourraient les mettre en opposition avec ma vie sacramentelle. L'Hostie ne fait rien par elle-même; tout est mon travail. Si je le veux, je le réalise. Tandis que pour le miracle de vivre dans ma Volonté, je dois inciter une volonté humaine, une raison, un désir et un amour, tous complètements libres. Combien de choses sont nécessaires! Bien des âmes vont à la communion et prennent part au miracle de l'Eucharistie. Mais très peu d'entre elles sont disposées à ce que se réalise en elles le miracle de ma Volonté, vu que, pour cela, elles auraient à se sacrifier davantage.»

37.    28 novembre 1921 — L'âme qui vit dans la mer de lumière de la Divine Volonté devient comme un bateau de lumière qui, dans ses mouvements, reste toujours ferme dans la divine immuabilité.

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée dans une immense mer de lumière. Il était impossible de discerner son début ou sa fin. Il y avait un petit bateau, également fait de lumière: son fond était de lumière et ses voiles pareillement — en somme, tout le bateau était de lumière. Ses diverses parties se distinguaient par les différences dans l'intensité de la lumière. Ce petit bateau traversait la mer de lumière à une vitesse incroyable. Je fus surtout émerveillée quand, à un certain moment, je l'ai vu disparaître dans la mer et réapparaître ensuite, plongeant ailleurs puis émergeant à l'endroit même où il avait plongé. Mon toujours aimable Jésus prenait grand plaisir à regarder ce petit bateau. M'appelant, il me dit:

«Ma fille, la mer que tu vois est ma Volonté. Elle est lumière et personne ne peut traverser cette mer à moins de vouloir vivre dans la lumière. Le bateau très gracieux que tu observes voguant sur la mer est l'âme qui vit dans ma Volonté. En vivant continuellement dans ma Volonté, elle respire l'air de ma Volonté et, en retour, ma Volonté la vide de son bois, de ses voiles, de son ancre et de son mât, pour la transformer complètement en lumière. Ainsi, l'âme qui agit dans ma Volonté se vide d'elle-même et se remplit de lumière.

«Je suis le capitaine de ce bateau; je le guide dans sa course et le plonge dans la mer afin de lui accorder un repos et d'avoir le temps de lui confier les secrets de ma Volonté. Personne d'autre ne serait capable de le conduire car, ne connaissant pas la mer, les autres ne pourraient le guider — d'ailleurs je ne ferais confiance à personne. Au plus, je choisis quelqu'un pour écouter et observer les merveilles que ma Volonté accomplit. D'ailleurs, qui serait apte à établir les voies dans ma Volonté? Pour accomplir un voyage que je peux lui faire faire en un instant, un autre guide prendrait un siècle.»

Il ajouta: «Vois-tu comme cela est beau? Le bateau vogue, plonge et se retrouve à son point de départ: c'est la sphère de l'Éternité qui l'enveloppe, toujours centrée en un seul point. C'est la sphère de ma Volonté immuable qui conduit sa course accélérée; ma Volonté qui n'a ni commencement ni fin. Dans sa course, le bateau se retrouve au point fixe de mon immuabilité. Observe le soleil: il est fixe et ne bouge pas. Pourtant, sa lumière traverse la terre en un instant. Ainsi en est-il pour le bateau: il est immuable avec moi; il ne quitte pas le point où ma Volonté l'a laissé. Ma Volonté l'a laissé à un point éternel et il reste là, stationnaire: s’il semble bouger, ce sont ses actes qui se déplacent et, qui comme la lumière solaire, irradient partout. C'est la merveille: bouger et en même temps rester immobile. Voilà comment je suis, et c'est ainsi que je rends celui qui vit dans ma Volonté.

En plaçant ses actes dans ma Volonté, l'âme poursuit sa course rapide et donne à ma Volonté l'occasion de tirer d'elle beaucoup d'autres actes vitaux de grâce, d'amour et de gloire. Moi-même, son capitaine, je dirige son agir et l'accompagne dans sa course afin que ce soit un agir qui ne manque de rien et qui puisse être digne de ma Volonté. Dans tout cela, je me réjouis beaucoup.

«Je vois la petite fille de ma Volonté courant avec moi tout en restant immobile. Elle n'a pas de pieds, mais elle marche pour tous les autres. Elle n'a pas de mains, mais elle est le moteur de toutes les œuvres. Elle n'a pas d'yeux mais, dans la lumière de ma Volonté, elle est les yeux et la lumière de tous. Oh! comme elle imite bien le Créateur! Comme elle se rend semblable à Moi! C'est uniquement dans ma Volonté qu'il peut y avoir une véritable imitation. Alors, j'entends résonner dans mes oreilles ma voix créatrice et douce: «Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance». Puis, avec une joie sans fin, je dis: «Contemple mes images. Les droits de la Création ont été restaurés et le dessein pour lequel j'ai créé l'homme a été accompli. Comme je suis heureux! J'appelle tout le Ciel à célébrer.»

38.   3 décembre 1921 — Comme ce fut le cas pour la Rédemption, bien des préparatifs sont nécessaires pour que vienne le Règne de la Divine Volonté dans les âmes. Les saintetés mineures préparent la sainteté dans la Divine Volonté qui est toute divine.

Je me sentais dans le doute et complètement éberluée au sujet de tout ce que Jésus affirme concernant sa Divine Volonté, et je pensais: «Est-il possible qu'il ait laissé passer tant de siècles avant de révéler le miracle de sa Divine Volonté? Est-il possible qu'il n'ait pas élu parmi tant de saints l'un d'entre eux pour introduire cette sainteté toute divine? Il y a eu les apôtres et tous les autres grands saints qui ont étonné le monde entier.» Pendant que je pensais à cela, Jésus vint et, interrompant le cours de mes pensées, il me dit

«La petite fille de ma Volonté n'est pas convaincue? Pourquoi doutes-tu?» Je répondis: «Parce que je me vois si vilaine et que plus tu parles, plus je me sens annihilée.» Jésus répliqua: «Je veux cette annihilation de toi. Plus je te parle de ma Volonté, et comme mes paroles sont créatives, plus ma Volonté se crée en la tienne. Et ta volonté, face à face avec la mienne, se sent annihilée et perdue. Réalise que ta volonté doit se fondre totalement en la mienne, comme la neige fond sous les ardents rayons du soleil. Tu dois savoir que plus est grande l'œuvre que je veux accomplir, plus il faut de préparatifs.

«Que de siècles, que de prophéties, quelle préparation ont précédé ma Rédemption! Que de symboles ont anticipé la conception de ma céleste Mère! Après l'accomplissement de la Rédemption, j'ai dû confirmer l'homme dans les dons de cette Rédemption. J'ai choisi les apôtres comme ministres des fruits de la Rédemption; avec l'aide des sacrements, ils devaient chercher l'homme tombé et le remettre en sécurité. La Rédemption avait pour but de sauver l'homme de la ruine.

«Comme je te l'ai déjà dit: l'agir de l'âme vivant dans ma Volonté est même plus grand que la Rédemption elle-même. Pour être sauvé, il suffit de vivre une vie de compromis: tomber un moment et se relever le moment d'après n'est pas si difficile. Ma Rédemption a obtenu cela parce que je voulais à tout prix sauver l'homme. J'en ai donné la responsabilité aux apôtres en tant que dépositaires des fruits de la Rédemption. À cette époque, j'ai dû me contenter du moindre, quitte à réserver pour une autre époque l'accomplissement de mes autres desseins.

«Vivre dans ma Volonté donne non seulement le salut, mais aussi la sainteté qui surpasse toute autre forme de sainteté et qui porte le sceau de la sainteté du Créateur. Les formes moindres de sainteté sont comme les précurseurs et les défricheurs pour cette sainteté complètement divine. De même que, dans la Rédemption, j’ai choisi mon incomparable Mère comme intermédiaire entre les hommes et moi-même pour qu'en soient appliqués les fruits, de même je t'ai choisie comme intermédiaire pour que la sainteté de vivre dans ma Volonté puisse commencer, apportant ainsi au Créateur une gloire complète, vrai motif de la création de l'homme.

«Pourquoi alors ta surprise? Ces choses ont été établies de toute éternité et personne ne peut les changer. Puisqu'il s'agit de quelque chose de grand — l'établissement de mon Royaume dans les âmes et sur la terre, j'ai agi comme un roi qui doit prendre possession d'un royaume. Au début, il n'y va pas lui-même. Mais, dans un premier temps, il fait préparer le palais royal. Ensuite, il envoie ses soldats pour préparer le royaume et pour soumettre le peuple à son autorité. Viennent ensuite les gardes d'honneur et les ministres. Vient finalement le roi.

«C'est ce qui est approprié pour un roi et ce que j'ai accompli: j'ai fait préparer mon palais royal qui est l'Église; les saints ont été les soldats qui m'ont fait connaître aux peuples; ensuite sont venus les saints qui accomplissaient des miracles, comme les plus intimes de mes ministres. Maintenant, je viens moi-même pour régner. C'est pourquoi, je dois choisir une âme où je puisse établir ma première demeure et fonder ce Royaume de ma Volonté. Par conséquent, laisse-moi régner et prête-moi pleine liberté!»

39.    5 décembre 1921 — Celui qui, par fausse humilité, refuse les dons de Dieu est un ingrat. En voyant que Jésus parlait beaucoup d'elle, Luisa a fait ainsi pour sa plus grande confusion. À son mariage mystique (32 ans auparavant), il fut donné à Luisa le don de la Divine Volonté. Jésus permet les doutes et les difficultés chez Luisa afin de l'aider à cheminer et aussi pour répondre aux autres par anticipation.

Après avoir écrit les mots du texte précédent, je me suis sentie complètement renversée et plus que jamais humiliée. J'ai commencé à prier et mon aimable Jésus vint. Me pressant sur son Cœur, il me dit:

«Fille de ma Volonté, pourquoi n'acceptes-tu pas les dons que ton Jésus veut t'offrir? Les refuser est une suprême ingratitude. Imagine un roi entouré de ses fidèles ministres et un pauvre garçon en guenilles qui tient à voir le roi. Il va dans le palais et, se faisant petit, observe le roi en se tenant derrière les ministres; il se baisse de peur d'être découvert. Le roi se rend compte de sa présence. Alors que le garçon est accroupi derrière les ministres, il l'appelle et l'amène à part. Le petit tremble et rougit, craignant d'être puni; mais le roi le presse sur son coeur et lui dit: «Ne crains pas; je t'ai mis à part pour te dire que je veux t'élever au-dessus de tous les autres. Je veux que tu reçoives des dons plus grands que ceux que j'ai donnés à mes ministres; je veux que tu ne quittes jamais mon palais.»

Si le garçon est bon, il acceptera avec amour la proposition du roi et dira à tous combien le roi est magnanime; il le dira aux ministres, leur demandant de remercier le roi pour lui. Si, au contraire, il est ingrat, il refusera la proposition, en disant: «Que veux-tu de moi? Je suis un pauvre petit, pieds nus et en guenilles; ces cadeaux ne sont pas pour moi.» Et il gardera dans son cœur le secret de son ingratitude. N'est-ce pas une ingratitude affreuse? Et que deviendra ce garçon? Il en est ainsi pour toi: parce que tu te vois indigne, tu voudrais te dispenser de mes dons?»

Je lui dis: «Mon Amour, tu as raison, mais ce qui me frappe le plus, c'est que tu veux toujours parler de moi.» Jésus reprit: «Il est juste et nécessaire que je parle de toi. Serait-il acceptable qu'un fiancé, qui doit se marier avec sa promise, ait à négocier avec les autres plutôt qu'avec elle? Au contraire, il est nécessaire qu'ils se confient l'un à l'autre leurs secrets, que l'un sache ce que l'autre possède, que les parents fournissent une dot au couple, et que chacun s'habitue à l'avance aux manières de l'autre.» Je dis alors à Jésus: «Dis-moi, ma Vie, qui est ma famille? Quelle est ma dot et la tienne?»

Souriant, Jésus continua: «Ta famille est la Trinité. Ne te souviens-tu pas que, dans les premières années où tu étais confinée au lit, je t'ai conduite au Ciel et que, devant la Très Sainte Trinité, nous avons accompli notre union? La Trinité t'a dotée de tels dons que toi-même tu n'es pas encore parvenue à les connaître; et lorsque je te parle de ma Volonté, de ses effets et de sa valeur, tu découvres les dons que tu as reçus. Je ne parle pas de ma propre dot, parce que ce qui est à toi est à moi. Ensuite, après quelques jours, nous sommes descendus du Ciel. Nous, les trois Personnes divines, nous avons pris possession de ton cœur et en avons fait notre demeure perpétuelle; nous avons pris les rênes de ton intelligence, de ton cœur et de tout ton être. Toutes tes actions émanaient de notre Volonté créatrice en toi.

«Le travail a déjà été accompli; rien d'autre ne reste à être réalisé sauf de tout faire connaître afin que, non seulement toi, mais aussi les autres participent à tous ces grands dons. C'est d'ailleurs ce que je fais, appelant tantôt l'un de mes ministres, tantôt un autre, même des ministres d'endroits éloignés, afin de les informer de ces grandes vérités. Ce projet est le mien, non pas le tien! Par conséquent, laisse-le-moi! Et tu dois réaliser que, chaque fois que je t'apprends une nouvelle valeur sur ma Volonté, je me sens tellement heureux et je t'aime encore davantage.

Rougissant à cause de mes difficultés, je lui dis: «Mon plus grand et mon seul Bien, vois comme je suis devenue pire qu'avant: au début, je n'avais aucun doute au sujet de ce que tu me disais. Maintenant, ce n'est plus vrai: que de doutes, que de difficultés. Je ne sais pas moi-même comment tout cela me vient.»

Jésus: «Ne sois pas blessée à cause de cela. Souvent, je provoque moi-même ces difficultés dans mon souci de répondre ensuite à tes interrogations et de te confirmer les vérités que je te révèle, et aussi pour répondre à tous ceux qui, en lisant ces vérités, pourraient avoir des doutes et des difficultés. Je réponds à eux tout particulièrement, afin qu'ils puissent y trouver lumière et libérer leur esprit de leurs difficultés. En effet, les critiques ne manqueront pas! Tout est nécessaire.»

40.    10 décembre 1921 — Créativité et fécondité inestimables des actes réalisés dans la Divine Volonté.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus vint et me dit:

«Ma fille, comme ils sont grands les actes accomplis dans ma Volonté! Si tu demandais au soleil: «Combien de semences as-tu rendues productives aujourd'hui? Combien d'entre elles as-tu multipliées?» De toute évidence, ni le soleil, ni aucune créature, quelles que soient leurs connaissances, ne pourraient répondre à cette question. Néanmoins, un acte réalisé dans ma Volonté réalise beaucoup plus que le soleil en multipliant à l'infini les semences divines. Une nouveauté se produit alors dans le monde spirituel, une musique nouvelle ravit tout le monde. En entendant cette musique, les âmes les mieux disposées deviennent ardentes et d'innombrables retombées surgissent comme autant de semences. Un acte accompli dans ma Volonté porte en lui un grand pouvoir créateur rendant les semences incroyablement productives; il crée les graines et les multiplie à l'infini; il me donne l'occasion de nouvelles créations, mettant mon pouvoir en action; iI est porteur de vie divine.»