Les locos sont classées par ordre numérique, puis alphabétique.
Toutes les locomotives à vapeur sont désignées par la disposition des roues, de l’avant à l’arrière. La 231 a 2 essieux porteurs, 3 essieux moteur et enfin 1 essieu porteur. Celle-ci a été surnommée "Pacific" parce qu’elle a vraiment traversé l’Océan Pacifique ! La première de ces machines fut construite aux Etats-Unis par Baldwin et elle fut livrée à la Nouvelle-Zélande. Ce n’est pas la seule loco à avoir franchi un océan : les 141 R l’on fait aussi, mais c’est une autre histoire…
En France, les premières locos de ce type sont construites à partir de 1909. Il en a existé de différents types, chaque type portant une lettre de A à K. On a compté plus de 1300 locos de ce type sur le réseau français qui n’était pas encore la SNCF. Rappelons que celle-ci ne fut créée qu’en 1938.
Chaque compagnie a voulu personnaliser son modèle en fonction de son trafic et de la géographie de sa région. La personnalisation la plus visible est le choix du tender, évidemment. Les tenders embarquaient environ 35 à 40 m³ d’eau pour 7 à 10 tonnes de charbon. Une locomotive à vapeur de ligne consomme en effet et en moyenne quelque 100 à 150 L d'eau par km et 10 à 20 kg de charbon par km Tout au long de leur histoire, elles ont toutes subies de nombreuses modifications. La plus importante est due à l’ingénieur André Chapelon. En 1929, il présente un prototype de 231 modifiée qui permet un gain de puissance de 20 %..
Elles ont tiré des trains prestigieux comme le Train Bleu, qui faisait Paris-Nice ou la Flèche d’Or, qui fait Paris-Londres. Elles roulaient encore dans les années 60. Ensuite, 9 machines ont été préservées par des associations. L’une d’elles est visible à Mulhouse, à la Cité du Train.
Cette locomotive est tellement mythique qu’on a célébré son centenaire par un timbre. On la retrouve aussi dans le film "La bête humaine" de Jean Renoir.Elle a même inspiré les musiciens : Pacific 231 de Arthur Honegger. Et plus récemment, elle est le titre d’un album de Raphaël.
Les 231 en modélisme
La marque Märklin en propose une à l’écartement O (43ème) de 1913 à 1919 en 3 versions : mécanique, électrique et même vapeur vive !
Elle est suivie par JEP dans les années 30 avec 2 versions : mécanique et électrique. Elle est couleur chocolat. C’était la couleur de la compagnie du Nord.
Hornby avait également une version bas de gamme ou la 231 devient une 020 ! Et en plus elle passe du réseau Nord au réseau Est !
Jouef en proposera plusieurs versions en 1977. Elle restera la seule loco vapeur à son catalogue de 2002.
Cette loco sera au catalogue de bien d’autres marques.
Actuellement, Roco, REE, Modelbex et d’autres en proposent des modèles de différentes versions en analogique, digitale, sonorisées et même fumée pulsée!!!
La 231 dans le film "La bête humaine"
Pacific 2.3.1 (Arthur Honegger 1923, Jean Mitry 1949)
BB 9004 du Record
La livrée originale
Les précurseurs
Après la guerre, la SNCF doit renouveler son matériel. Les premières locos électriques reprennent les principes généraux utilisés pour la création des machines à vapeur. Il faut dire que les moteurs électriques d’alors sont lourds et volumineux. Ils sont donc posés sur le châssis. La charge par essieu étant limitée, il faut donc des essieux moteurs et… des essieux porteurs. Cela donne :
- La 2CC2 : 10 essieux pour 159 tonnes
- La 2D2 : 8 essieux pour 144 tonnes. Elle développe 4000 CV.
La SNCF va donc chercher des solutions des solutions alliant légèreté et performance. Pour cela, elle se tournera vers la Suisse : En effet celle-ci utilise sur des machines de conception différente. L’adhérence totale : tous les essieux sont moteurs. Quatre BB 9000 sont commandées à titre expérimental. Les essais sont tellement concluants que la BB 9004 battra le record du monde vitesse sur rail en 1957 : 331 km/h.
L’arrivée des BB 9200 "Jacquemin"
La BB 9200 est un poids plume : 80 tonnes pour 4000 CV. Il faut dire qu’elle accumule les innovation techniques. La plus importante est l’ensemble bogie-moteur. L’ingénieur Henri Jacquemin a réussi à placer les moteurs au niveau des bogies avec un système d’entraînement par cardan et arbre creux.
Elles sont construites au Creusot. Les 8 premières sont livrées en 1958. La série remplacera peu à peu les lourdes 2D2 sur la ligne Paris-Lyon.
Petit à petit, elles prendront en charge tous les grands trains :
- le Mistral (Paris-Nice)
- l’Aquilon (Paris-Lyon)
- l’Etendard ( Paris-Bordeaux)
- le Capitole (Paris-Toulouse)
- le Train Bleu (Calais-Menton)
- les trains auto-couchettes (Paris-Méditerranée)
On les trouvera également en tête des trains de marchandises rapides transportant des primeurs : le Provence-Express ! (Que les cheminots appelleront le "Royal petit-pois")
La dernière motrice, la 9292, sera mise en service en 1964.
Cette machine deviendra l’icône de la SNCF : elle l’utilisera pour un de ses logos et sur plusieurs affiches. Un timbre lui sera même consacré.
Le Capitole
En 1967, la SNCF lance un nouveau train : le "Capitole". Il relie Paris à Toulouse en 6 heures. Il roule à 200 km/h sur une partie du trajet. Ce train de prestige ne comporte que des voitures "1ière classe". Innovation : les voitures sont d’un beau rouge, ce qui tranche avec le vert habituel. Les 6 motrices, rouges également, affectées à ce train sont des BB 9200 modifiées pour les rendre aptes à la grande vitesse. L’élément le plus visible étant le changement de pantographe : il est unijambiste.
Les horaires du Capitole
Train 1029
Paris-Austerlitz 7.45 Limoges-Bénédictins 10.39/10.41 Brive-la-Gaillarde 11.39/11.40 Cahors 12.41/12.42 Montauban-ville-Bourbon 13.17/13.18 Toulouse-Matabiau 13.45.
Trains 1030
Toulouse-Matabiau 7.45 Montauban-ville-Bourbon 8.11/8.12 Cahors 8.47/8.48 Brive-la-Gaillarde 9.47/9.48 Limoges-Bénédictins 10.46/10.48 Paris-Austerlitz 13.45.
Les Capitole du matin se croisaient théoriquement aux environs de la bifur d'Uzerche (PK 403) située au Sud de la gare de Limoges-Bénédictins (PK 401 + 150).
Les horaires du Capitole en 1967.
Train 1009
Paris-Austerlitz 18.00 Limoges-Bénédictins 20.54/20.56 Brive-la-Gaillarde 21.54/21.55 Cahors 22.54/22.56 Montauban-ville-Bourbon 23.32/23.33 Toulouse-Matabiau 24.00.
Train 1010
Toulouse-Matabiau 17.45 Montauban-ville-Bourbon 18.11/18.12 Cahors 18.47/18.48 Brive-la-Gaillarde 19.47/19.48 Limoges-Bénédictins 20.46/20.48 Paris-Austerlitz 23.45.
Les Capitole du soir se croisaient théoriquement aux environs des PK 398/399 situés au Nord de Limoges-Bénédictins (PK 401 + 150).
Source : Centre des Archives Historiques de la SNCF.
1975 : La mi-vie
De 1975 à 1984, les BB passeront en révision générale approfondie. De nombreuses modifications techniques seront apportées. La modification de la cabine de conduite, du système de commandes, non apparentes. Deux modifications visibles : la perte des jupes et des vitres d’angles, remplacées par une plaque de métal. Elles seront, pour certaines, équipées de la réversibilité : Lorsque le train par en sens inverse, il n’est plus nécessaire de mettre la machine en tête, la voiture de tête est équipée d’une cabine de conduite et télécommande la machine.
Les BB 9200 restent très présentes avec plus de 20 000 km par mois.
Elles "font" les rames Corail réversibles, les trains de nuit, les auto-couchettes, les trains de pèlerins et encore pas mal d’express.
La fin !
A partir des années 1980-90, le TGV leur fait une rude concurrence. La SNCF repense le trafic "Grandes lignes". Certains grands rapides disparaissent comme le "Capitole". Les BB gardent les rames Corail, les liaisons régionales, les trains d’agence, de pèlerins ainsi que les marchandises que l’on va nommer désormais "Fret".
4 BB 9200 deviendront des 9700 lors d’une modernisation dont la fiabilité ne sera pas toujours au rendez-vous. 2 autres finiront leur service comme engin de dégivrage de caténaire.
Les radiations vont s’étaler, pour l’essentiel, de 2002 à 2011. Elles auront servi plus de 40 ans. Mais ce seront aussi de bonnes mamans : elles donneront naissance à de beaux BB : les 9300 et 9400 et surtout les 25000 ; des machines bicourant.
Les BB : "fashion victims".
Elles ont connu plus de 20 livrées. Voici les plus connues :
1958 : verte, moustaches alu, bandeau latéral gris.
1965 : rouge rubis, Capitole
1977 : vertes, moustaches et bandeau blanc
1978 : gris foncé, gris clair, bandeau orange
1984 : gris béton, moustaches et bandeau orange
2000 : Multi-services : gris et rouge
2003 : "en voyage" : gris avec un bandeau-photo bleu-violet
2024 : Livrée CFE blanche, bandeau bleu.
Retrouvez toutes les livrées dans l'encyclopédie des locomotives, éditions du Cabri.
Livrée béton
Livrée Corail
Livrée En Voyage
Livrée Fret
Livrée Multi-services
Coffret Jouef Sud-Express
Intérieur Sud-Express
Coffret avec transfo utilisant deux grosses piles de 4,5v.
Le modélisme
La BB 9004, du record, sera présente dans de nombreux coffrets. Quant à la 9200, tout le monde en a fait ! Même Märklin ! Cela va de la "BB" mécanique (qui n’a que deux essieux) à des modèles très bien finis.
BB 9004, Jouef en 6v
Capitole, Gégé
Coffret Hamo, Marklin
Hamo
Corail, Jouef
Jouef, 6v
Jouef, mécanique avec seulement 2 essieux
Gag CFE (Compagnie Ferroviaire d'Eric)
Cette époque marque la fin des trains échelle O en tôle. La BB 9000 n’est pas représentée.
1955 : BB 9001, VB - 1957 : BB 9211, VB - 1958 : Jouef (en version bimoteur) - 1960 : Hornby - 1964 : Märklin - 1968 : Jouef, livrée Capitole - 2000 : Jouef, livrée Corail (Liste non exhaustive)
Actuellement sur le marché :
Version HO
Märklin, livrée verte - Jouef, livrée "En voyage" - REE, livrée gris foncé, gris clair, bandeau orange - REE, livrée Capitole - Roco, livrée Capitole
Version N
MiniTrix, livrée verte - MiniTrix, livrée Corail - MiniTrix, livrée Capitole (Liste non exhaustive)
Pour aller plus loin
La Grande Encyclopédie des locomotives françaises - Vol 3 : Les locos électriques anciennes - Editions du Cabri
Les revues Ferrovissimes n° 114 et 129
DVD La passion des trains - Les BB-9200 (n°69)
Wikipedia "BB 9200"
Jouef, Marque déposée, Clive Lammings, éditions LR Presse
Un grand merci à Claude Roynette et Gaby Bachet pour leurs contributions à cette présentation.
Les débuts du diesel.
Les premiers essais de matériels diesel apparaissent dans les années 40, en adaptant des moteurs de marine, les résultats furent variables. Il faudra attendre les années 50 pour voir apparaître un projet de machine diesel permettant de tracter des trains lourds. Se posait alors le mode de transmission. Là aussi, de nombreux essais ont été réalisés. Les deux qui ont été retenus sont :
- la transmission diesel-mécanique :
C’est un peu comme une voiture : une boite de vitesse et un embrayage. Une énergie énorme était perdue au niveau de l’embrayage. Si ça pouvait convenir à des autorails, ça n’était pas possible sur de grosses locos.
- La transmission diesel-électrique.
Pour faire simple : le moteur diesel fait tourner une génératrice et la génératrice alimente en électricité les moteurs électriques situés généralement sur les bogies.
C’est un peu comme les trains Marklin My World : ils embarquent un accu ou des piles qui alimentent le moteur.
C’est ce dernier système qui est monté sur la plupart des locos diesel, dont la BB 67000.
La première BB 6700
Elle apparaît au dépôt de Chambéry en 1963. Il en sera fabriqué 124. Elles sont bleues. Elles vont pousser un peu plus vers la sortie les locos vapeur.Elles tireront des rames voyageurs dont le célèbre train Mistral. Mais elles ont un inconvénient : le chauffage des voyageurs n’est pas assuré. En effet, les voitures tractées par des locos vapeur sont chauffées grâce à la vapeur de la loco. Ce que ne peut pas faire la 67000. Il a donc fallu ajouter un wagon-chaudière pour assurer le chauffage l’hiver. Cet inconvénient va vite les cantonner au service marchandises.
Certaines d’entre elles seront modifiées afin de les améliorer. La BB 67036 a été la première loco de la série à assurer le chauffage électrique en 1965. De nouvelles séries apparaitront sous les numéros 67200 et 67300 et suivantes. Elles tirent à nouveau des rames voyageurs. On les trouve sous différentes livrées
En voyage
Infra
Multi-services
Fret
Les 67000 ont commencé à être radiées dans les années 2000. Certaines sont encore en service : les machines de secours du TGV et les machines Infra.
L’ARCET (Association Rhône-Alpine de Conservation d'Engins Thermiques) en restaure une. Une autre se trouve à la Cité du Train à Mulhouse.
BB 67000 en UM pour le dépannage du TGV
BB 67000 en UM bleue et Infra
Livrée Capitole
La 67000 en modélisme.
Elle est très répandue. D’abord, parce que comme elle a tout fait, on peut la mettre en tête de presque tout, ensuite parce que c’est une machine qui a fréquemment été proposée en coffret de démarrage ou en produit économique.
Actuellement on la trouve
- en HO : en gamme Piko Hobby en livrée "jaune Infra", chez REE en livrée "En voyage" et "Bleue",
- en N chez Trix en "Infra"
- en Z chez Azar models en livrée "verte Fret"
pour n’en citer que quelques-unes.
Pour aller plus loin...
Vous souhaitez en savoir plus sur les BB 67000 ? Je vous suggère de consultez les ouvrages suivants :
Livre : encyclopédie des locomotives françaises, tome 1, éditions du Cabri
DVD : Les BB 67000/68000, éditions du cabri (extrait ci-contre)
Livre : Les diesels de ligne tome 2, éditions Le Train