Grimpette de Josette

Samedi 1er Juin, pour la 3ème fois je vais participer au 12 heures trail à Givry: La grimpette à Josette.

Rappel des faits: 1er test épique 52 kilomètres de parcouru en explosant un mollet (qui avait subi les affres d'un marathon) et les poumons puis 2ème essai 71 kilomètres avec quelques problèmes pulmonaires.

 Cette fois-ci cela sera la bonne pourrions-nous penser. Pas vraiment. Depuis Décembre gros problèmes de respiration (peaf flow à 350 et à 450 en Janvier/Février) avec toux avec antibiotique+anti-inflammatoire puis antibiotique+cortisone. Début Février un blocage respiratoire s'est invité pendant une petite minute (mais des fois le temps est long). Alors que le peak flow était remonté à 500, ma montre décline une condition physique à -2. Après tendinite au talon d’Achille gauche. Fin Avril le colza est en fleur et ma respiration elle ne fleurit pas du tout.

Le 11 Mai je m'élance pour un 24 heures. 1er coup de chaud et tout le monde tond son gazon. Je n'arrive pas à respirer, après une lutte de plus de 9 heures, j'abdique avec 54 kilomètres de parcouru.

Le 25 Mai (la semaine précédente au trail), je suis obligé de rentrer à la maison avec des poumons en berne. Le dimanche repos.

DONC LES CHANCES DE FAIRE 80 BORNES (mon objectif pour cette course) SONT TRÈS TRÈS MINCES.

Mais bon l'espoir fait courir. Je peux espérer faire au moins 30 kilomètres. Je tousse toujours un petit peu mais le temps est clément: il est annoncé des petites averses (c'est préférable pour moi...).

Le parcours a changé (un petit single sympa a été rajouté), la boucle est passée à 4,13 kilomètres pour un dénivelé de 158 mètres (le dénivelé est resté le même).

La respiration est à peu près correcte.Départ très sage, avec un compagnon nous sommes les serre-fils ou l'arrière garde comme vous voulez: on tourne entre 4 et 10 km/h comme ça pour les 3 premiers tours. Puis déblocage des poumons. Je reprends un tour (celui que j'avais perdu) à quelques coureurs.

Au bout de 4 heures ma montre affichait 30 kilomètres. Faites les comptes: je suis sur une base de 90 bornes. Mais gardons la tête froide: j'ai le mollet gauche qui me titille depuis un bout de temps. Mais bon l'objectif peut être atteint.

Vous doutez bien que ça roule trop bien. Alerte crampes. Le 9ème tour est ponctué de crampes aux adducteurs: les plus douloureuses et les plus difficiles à faire passer. Une petite halte pour détendre les gambettes. Je repars mais c'est pire. Faut que je finisse ce 10ème tour: 2 tours en 2 heures, la moyenne baisse. Restauration et décontraction des jambes pendant une quarantaine de minutes. Objectif de ce repos: repartir d'un bon pied.

Reprise des hostilités et les crampes reviennent avec quelques difficultés respiratoires. Nouvel objectif: Atteindre les 60 bornes. Je marche au thé, c'est bon pour ce que j'ai. Je passe en mode "Donnes tout ce que tu as et fais ce que tu peux". Ce mode dure 2 tours; Les comptes se rapprochent des 50 bornes. Il me reste 3h30 pour faire une douzaine de kilomètres. Envisageable si ... la respiration reprend. Et c'est ce qui se passe. Les jambes repartent après avoir évacué un trop plein de liquide et de toxines. Je sais que l'histoire crampounalle est terminée. je peux partir confiant et avec un nouvelle objectif: Atteindre les 70 bornes.

2 tours à donf, enfin pour un soixantenaire! Trop rapide, je sens les gambettes se crisper. Une petite halte s'impose. Je repars plus sagement. Ça tient. C'est après 11h42mn et 49 secondes de course que je termine mon 17ème tour. Bilan 71,4 kilomètres officiellement et donc 2686 mètres de dénivelé positif, un peu moins sur ma montre: 70,67 kilomètres et 2591 mètres de grimper.

Qu'importe les chiffres, du moment que nous ayons l'ivresse.

Et merci à tous les bénévoles

JMichel