Histoire 1
Archipel était une petite structure IHP d’une capacité de 3 lits dont la particularité est d’offrir aux sujets qui voudraient y séjourner des flats individuelles.
Nous avons volontairement choisi de nous décaler d’une prise en charge de type communautaire. En partant du constat que pour de nombreux sujets psychotiques cette pratique institutionnelle de type communautaire ne leur convenaient pas et les renvoyaient immanquablement à d’autres structures d’Accueil rentrant ainsi dans le monde des institutions sociales pour finalement dans la plupart des cas faire retour à l’hôpital ou dans la rue.
Nous rêvions donc d’inventer un lieu d’où ils pourraient apprendre ou réapprendre à exister. Ce lieu ne s’ordonne pas à l’avance. Il s’ordonne au fur et à mesure de leur cheminement et c’est bien dans ce cheminement que nous les accompagnons.
Ce lieu d’accueil qu’est Archipel n’est pas exempt de règles, de conventions. Minima des règles de vie comme celles qu’ils rencontreraient dans n’importe quels contrats de location, avec quelques particularités en plus car il s’agit quand même « d’Habitations protégées ». Mais nous sommes toujours soucieux de ce que ces règles doivent nous servir et non pas nous asservir.
Si la convention et ce règlement d’ordre intérieur lient de façon contractuelle le résident et l’institution, ce n’est pas tant ceux-ci qui seront le moteur d’un travail mais bien un pacte de confiance qui s’établira entre le résident et le répondant. Ce pacte est possible dès lors que le travailleur adopte la position non pas de servir l’ordre social mais de s’en servir.
Position nécessaire pour que quelque chose puisse se (re)nouer, refaire lien social.
1 Marta Gonzalez, Projet visant à améliorer la qualité des soins psychiatriques de patients séjournant à domicile, 2001.