Le Journal Poétique de

 Luna Rossa

N° 2 - février 2024


ROCHE-NEIGE

 

L’hiver est froid

neigeux

superbe

les flammes crépitent


Par la fenêtre 

les roches 

dans la nuit 

sont lumineuses

mais 

les nuages vont descendre 

bientôt 

presque jusque sur l’eau


Le vent des pics

devient

glacial

lourd


Puis

un beau matin

l’hiver fondra 

sur mon cœur mélancolique


Poésie et peinture à l'eau - Nathalie LAURO

                                  LA POÉSIE EST NÉCESSAIRE  EN CES TEMPS TROUBLÉS

 

La poésie, telle une douce étreinte dans la tempête, offre un havre de paix aux cœurs tourmentés par l'actualité catastrophique et ses mensonges.


Tel un phare dans l'obscurité, elle guide notre esprit égaré vers des contrées imaginaires, où la beauté résiste aux épreuves du temps. Elle nous rappelle que derrière les voiles d'une sombre réalité, subsiste un monde d'espoir où l'amour se révèle.


Parce que nous sommes tous conscients que nous subissons des discours imposés, des publicités intrusives et la manipulation médiatique, la poésie reste l'antidote qui libère notre esprit et nous ouvre à une lucidité profonde. Elle est une voix indomptable qui s'éleve contre l'injustice, la cruauté et l'indifférence. Elle réveille notre conscience engourdie et nous rappelle notre humanité commune.


Dans les vers, nous trouvons une communion d'âmes, une connexion qui transcende les frontières et les différences. La poésie nous apprend que nous ne sommes pas seuls dans notre quête, que d'autres esprits nourris par les mots partagent nos préoccupations.


Alors, quand l'actualité assaille nos esprits de drames et de supercheries, n'oublions pas de nous réfugier dans les vers, car la poésie est un baume apaisant pour les âmes  choquées et blessées. Elle nous arme d'espoir et de courage pour affronter le tumulte du monde et construire un avenir plus juste, enraciné dans l'authenticité et la compassion.

 


© Nathalie LAURO



Photo et photo de couverture (Hautes-Alpes) © Louis LAURO

ART & POÉSIE

OUI MAIS...

 

Avec un peu d’amour avec un bol d’eau fraîche

Vivre de l’air du temps et se laisser porter

Convaincus que demain ne sera pas revêche

Qu’un aimable bonheur saura nous escorter…

 

Mais l’Amour se flétrit « Love » à toutes les sauces

Nous chante une salade où les notes sont fausses

Sans oublier la haine active et même plus

Qui fait que le ciel bleu s’ombre de cumulus

L’eau fraîche n’est pas mieux car elle est polluée

Notre belle innocence en est éberluée

L’air est triste à mourir d’une quinte de toux

Il sait nous affliger il n’est pas vraiment doux

Le temps qui se dérègle aussi nous interpelle

‒ Chapelet de soucis ramassés à la pelle ‒

Voilà tout le tableau voilà tout le décor

Le rêve en est meurtri tout vient lui donner tort...

 

Nos vœux sur l’avenir s’avèrent téméraires

Mon pauvre Moustaki ta gentille chanson

S’essouffle s’époumone au sein de vents contraires

‒ Nos soi-disant progrès nous demandent rançon ‒...


Didier COLPIN - France

Poème écrit en pensant au titre « Le temps de vivre » de Georges Moustaki


Les amants du lac - Dessin d'Inaya NGO - Cameroun

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Lendemain de tempête

les flaques de pluie

frissonnent au soleil

 

 ***

Petit matin

la lente descente

de la lune des moissons

 

***

 

Toits de brume

un rose poudré

sur ses lèvres

 

***

 

Ballet d’hirondelles

au bout de la route

la terre de mon père

 

***

 

Là près du couvent

la blancheur des hortensias

et des marguerites


Anne DEALBERT - France


 зимняя страна чудес (Féerie hivernale)

- Création de Macha IVANOVA - Russie


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DANS LA CERTITUDE D’UN DOUTE

entre vents et marées

 

Comme un hiver en plein été

Dans le blues d’un cœur oxymore

L’amour dans sa sobriété

Est un désert qui se déplore…

 

Est-ce une valse est-ce un tango

‒ Ciel embrumé ciel indigo ‒

Là le malheur ici l’aubaine

Entre espérance et nuit d’ébène

Un Jean qui pleure un Jean qui rit

Souvent Janus surenchérit

Et va l’azur qui se souhaite

Et va le brun qui fait recette...

 

Comme un bateau quittant le port

Lorsque l’attente est affrétée

Mais que la mer n’est pas d’accord

L’inquiétude est invitée...


Didier COLPIN - France 


Alstersee Hamburg "Poetic winter mood in summer"  Nathalie LAURO 

Photo qui a inspiré le poème de Didier COLPIN ci-dessus


Intemporalité -  Art digital de Simon BECK -  Luxembourg


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SAISON DE L'HIVER

 

Dans ce nouvel hiver j’ai froid.

Mes défenses s’effondrent, fondent comme neige,

et le gel remplit mon secret ministère

qui miroite tranquillement par devers la lune tranquille

sans l’aide d’aucun vent.

La neige tombait,

elle s’affalait à la verticale

précieusement perlée

dispersant son propre oxygène,

comme la terre frémit

dans son sommeil d’hiver.

 

Ma maison m’a glacé de sa ration d’ennui

dans le néant du mépris et du silence

avec le plancher sous moi couvert par la voûte du ciel,

pendant ces heures sombres,

malgré les rafales de neige.


Jean-Marie LECLERCQ - France


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WINTER SEASON

 

Into this new winter i’m cold.

My comforts drop and melt away like snow,

and the frost performs my secret ministry

quietly shining to the quiet moon

unhelped  by any wind.

The snow was falling vertical,

precious pearled

scattering oxygen

as earth stirs in her winter sleep.

 

Earth’s house chilled my body with its dram

into the the nothingness of scorn

with the floor below above the vaulted sky

in the dark hours

despite the falling snow.


Traduction  /  Jean-Marie LECLERCQ - France


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LA PAGE BLANCHE

 

Sa lumière m’interpelle.

Elle attend la caresse de ma main

et les griffures de mes mots.

Un léger frisson montre son impatience

à recueillir mes pensées vagabondes,

sa crainte de finir en liste de courses

avant de mourir dans la corbeille.

Mieux vaut une poète inconnue

que le néant du quotidien.

Son émotion me touche.

Même si mon inspiration

me déçoit voire me désespère,

je ne la déchirerai pas

en un geste d’inutile colère.

J’attendrai, les yeux fermés,

que mon âme en plein vol

vienne s’y poser de nouveau

pour danser passionnément

sur la pointe de mon stylo.

 

Kathleen HYDEN-DAVID - France / USA


Casino Monte Fantasy by Michael THE GLITTERKING - Berlin

Site web 


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PLEURE SUR MA TOMBE


Ô pleure sur ma tombe, inconsolable veuve !

Que ce ruissellement dans la terre m'abreuve

D'un amour foudroyé, pur comme un diamant.

Plus rien ne peut franchir l'huis de ton cœur aimant,

La foudre l'a scellé comme ma sépulture.

Gorge de ta douleur de sel ma pourriture,

Et cet âcre nectar fera ramper les vers

Hors de mon sein brisé, de mes membres couverts

Par l'humus étouffant de tout ce qui veut vivre ;

Que cette eau de tes yeux à la fin m'en délivre

Et je relèverai la main vers toi, Philis,

Dans un gant de cristal éclatant comme un lys,

Car mon corps portera la transparente armure

De tes larmes d'amour plus grand que la nature.

Crois-moi, je reviendrai, triomphant de la mort,

Si ton amour est beau, si ton amour est fort :

Le baume distillé dans l'aura lacrymale,

Philis, je reviendrai baiser ta lèvre pâle.

Ce baiser de la tombe accueillera ton sang

Dans la nuit éternelle et noire, en frémissant.

Pleure-moi, mon amour, que t'importe le monde

Quand je suis descendu dans la fosse profonde ?

La lumière n'a plus de charme pour tes yeux,

Demande à ta douleur d'enténébrer les cieux.

Pleure sur mon tombeau de gazon, bonne amie,

Et, comme le goudron préserve la momie,

Cette eau me lavera des poisons dévorants,

J'aspirerai l'éther des regrets pénétrants,

Je reviendrai ! Vois-tu, Philis, vois-tu que s'ouvre

Pour combler notre vœu la terre qui me couvre ?


Florent BOUCHAREL - France 


 Lost Twins - Huile sur toile de TOM'S - Corse / France


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EN LA NUIT GÎT L'HIVER


En Royaume de la Nuit gît l’Hiver…

L’Hiver et ses frimas et ses trépas.

Un givre de dentelle s’exaspère,

Ainsi qu’un soupir, très seul et très las…

Le Temps arrêté souffle et souffre en bise,

Sa solitude l’ennuie en cerbère,

Tout seul et givré en blanche sottise,

D’un sombre manteau pesant recouvert…

Corbeau sifflote à ce temps suspendu,

Souvent, en lorgnant sur gelée rivière :

J’attendrais bien ton dégel, le sais-tu ?

C’est en vain, abandonne ton air fier !

N’en a cure le cours d’eau en civière,

Qui s’alanguit tout au fond de son lit…

Que sait un volatile du mystère

Des épousailles en entrailles ravies ?…


Noëlle ARNOULT - France


Danse avec la nuit  - Dessin de Noëlle ARNOULT - France


Orion  - Dessin à l'encre de Chine de Noëlle ARNOULT - France


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SOIFS POUR L’HIVER

 

Temps du ciel gris, du froid,

des appels d’épaisseurs aux contours de nos corps,

vers une main qui manque

aux rigueurs de l’hiver.

 

Le manteau de la plaine

s’ouvre en creux sous nos pas.

Les branches dénudées tracent en noir sur blanc

leurs squelettes patients

dans le ciel inconstant.

À défaut des chaleurs du mois d’août qui creusaient

dans nos gorges les affres

de soifs de toutes sortes,

nous cherchons près de nous

des incendies majeurs.

 

Nous rentrons jusqu’au feu dans notre abri de pierres,

enlevons tout sur nous,

narguant le temps piquant bouté hors du logis,

cependant qu’en silence,

tranquillement descendent

les flocons sur leur couche, imaginés sur nous !

Nous piaffons du boucan que feront cris et spasmes

en été d’interlude

embaumé d’anges blancs.

 

Patrick LEFÈVRE - France


Reflets sur le golfe - Huile sur toile de TOM'S - Corse / France


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LA TABLE EST MISE, JE VOUS ATTENDS

 

Dans mon jardin d’hiver, sur ma table imaginaire

J’ai mis une nappe d’un immaculé blanc polaire.

Un service en porcelaine d’une pureté scintillante

Dressé de mets d’où s’élève une fumerolle vacillante,

Des couverts translucides pour vos doigts engourdis,

Pour avitailler et sublimer votre palais en incendie.

 

Des chandeliers en forme de sapins saupoudrés

Pour diffuser une lueur tout en teintes poudrées,

Des verres embués, gorgés de nectars suaves

Issus de beaux flacons hibernant dans ma cave.

 

Des coupes emplies de bulles givrées

Pour très délicatement vous enivrer,

Clandestinement dans vos yeux j’ai vu pétiller

Des cristaux empapillotés, je suis émerveillé.


Gaël SCHMIDT - France

Extrait du recueil « Art et Poésie des montagnes » 



LA RENGAINE DE L'HIVER


C'est une chanson qui vient de loin,

Portée par les brumes de Flandres

Et les chevaux tout étonnés,

Sur la plaine encore fumante,

La première neige s'est posée,

Froide et glacée comme la mort.

Sur l'étang pâle tout est figé,

Les oiseaux vont à tire d'ailes,

Lourds et pesants comme des pierres,

Les cristaux craquent sous les pas et rendent la marche incertaine,

Des larmes silencieuses coulent sur les façades.

C'est l'hiver !

Que d'un geste impuissant, je chasse sur la vitre !

Tandis que toute mon âme sombre d'indifférence...

Une vague romance, une chanson lointaine,

Aiguise ma douleur de ses notes hivernales.

 

Marie-José PASCAL - France

  

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CHŒUR D’AMOUR

 

Ici l'on passe

Des jours enchantés !

L'ennui s'efface

Aux cœurs attristés

Comme la trace

Des flots agités.

 

Heure frivole

Et qu'il faut saisir,

Passion folle

Qui n'est qu'un désir,

Et qui s'envole

Après le plaisir !


Gérard de NERVAL - France

(1808 - 1855) 

Extrait du recueil « Odettes » (1853)


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POMMES D’AMOUR

 

C’est parce que j’ai toujours dix ans

Que j’aime porter des rubans

Des chaussettes, des cols Claudine

Un petit panier d’osier blanc.

 

J’ai une poupée Amandine

Je vais souvent la promener

Dans sa robe de mousseline

Tout près des roseaux de l’étang.

 

On parle, on rit, on chante aussi

On court, on joue, on fait la ronde...

On s’assoit avec les canards

Pour manger des pommes d’amour.

  

Aurèle SAINT-PIERRE - Canada

Extrait du recueil « Sunnyside Park » (2018)


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HIVER D’HUMANITÉ

 

L’hiver intérieur des êtres humains

menace l’espèce en refus d’autrui

dans l’état de haine en tous temps et lieux.

 

La parole perd

son cœur magnifique

de pacte.

L’homo dit sapiens se maudit lui-même,

fait des mots des leurres

dits d’aucune chair

d’aucun corps vivant, d’aucun corps fragile,

fait des mots des armes

de guerre,

sans liens ni silence entre eux, sans vrai Nous.

 

La poésie seule

discerne et relie

les sens les émois les faims les blessures,

en colliers de perles

solides et douces,

tout autour des cous que l’on aime, ou pas,

pour qu’on se regarde

comme des prochains

avec l’autre, forts, passant librement

par l’espace-temps.

 

Patrick LEFÈVRE - France


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JE T'AIME


Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer


Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

 

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.


Paul ÉLUARD - France

(1895 - 1952) 

Extrait du recueil « Le Phénix » (1951)


нежность и лед (Douceur et glace) 

- Création de Macha IVANOVA - Russie


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LE TEMPS A LAISSÉ SON MANTEAU

 

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s'est vêtu de broderie,

De soleil luisant, clair et beau.

 

Il n'y a bête ni oiseau

Qu'en son jargon ne chante ou crie:

« Le temps a laissé son manteau!

De vent, de froidure et de pluie, »

 

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent, en livrée jolie,

Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;

Chacun s'habille de nouveau.

 

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s'est vêtu de broderie,

De soleil luisant, clair et beau.

 

Charles d'ORLÉANS - France

(1394 - 1465)


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ÉTOILES DE MER

 

Dans chaque mot que j’écris

sa présence en filigrane

une colère qui n’a pas su s’enfuir

images usées de l’enfance

je rode entre ses jambes

elle      la mère      absente

absorbée par sa propre attente

gestes quotidiens mécaniques

elle m’efface

 

Je disparais

dans le ventre de ma chambre

il y pousse des algues

sur le papier mural

et      des étoiles de mer

qui m’observent en silence

 

Odile STEFFEN-GUILLAUME - France


 L.I.B.E.R.T.É. - Peinture et feutre de VIK TOR - Suisse


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HIVER

 

Une mouette transie de froid

sur la neige translucide.

Des grains de rosée viennent

se poser sur la grève infinie.

Un cormoran scrute le ciel

dont l’épair granuleux vibre

comme un manteau de soie.

 

C'est l'hiver et son cortège

de froidure et de ciel gris,

roide comme le manteau de bure

que je porte pour protéger

mon corps transi de froid.

C'est l'hiver et son cortège de grêle

et de glace, d'infinies traces de pas.

 

C'est l'hiver, son désert de mots,

de pensées mortes

et son silence blanc percé, parfois,

du cri effrayé de colombes,

de leur folle farandole dans le ciel

et de leurs ailes qui esquissent sur la mer

l’écriture infime d’une parabole,

les bribes éparses d’un rêve sans paroles.


Alix LERMAN ENRIQUEZ - France


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MON CRI, MA DOULEUR


Je crie ma douleur, silencieusement dans le noir, chaque poème est mon remède, mon ardeur, pour transformer ce tourment en espoir.

Les mots dansent, tels des larmes en pluie sur la toile tourmentée de mon âme brisée, chaque strophe est une étreinte, une envie de libérer ce fardeau, cette peine cachée. Les vers sont les échos de mon chagrin, les hurlements de mon désarroi. 

La poésie est le miroir du chemin où ma douleur s'exprime en mille éclats de foi, d'amour et de voix multicolores.

Alors, j'écris pour retrouver la clé de l'apaisement, la lumière dans mon obscurité, mon refuge, mon trésor.


Noémie SUCHET - Suisse


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MY CRY, MY PAIN


I cry out my pain, silently in the dark, every poem is my remedy, my fervor, to transform this torment into hope.

The words dance like tears in rain on the troubled canvas of my shattered soul, each stanza is an embrace, a desire to release this burden, this hidden sorrow. The verses are the echoes of my grief, the screams of my despair.

Poetry is the mirror of the path where my pain expresses itself in a thousand shards of faith, love, and multicolored voices. 

So, I write to find the key to serenity, the light in my darkness, my refuge, my treasure.


Traduction  /  Noémie SUCHET - Suisse


The cliff - Dessin au feutre de Cindy WOOD - UK


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JE N'AI PAS VOULU T'EFFRAYER


Non, je n'ai pas voulu t'effrayer, bel oiseau.

Quand vers la branche en fleurs au-dessus du ruisseau

Je tendis plein d'espoir la main, à quoi pensais-je ?

Pouvais-tu ne point voir dans cette main un piège,

Bel habitant de l'air et mon enchantement ?

Je crois que je voulais être branche un moment,

Être rameau fleuri bercé par ton plumage

Et les trilles accorts de ton joyeux ramage.

J'aurais voulu servir de base à ton envol ;

Retenu par destin à la force du sol,

Au moment où tu pars dans l'air, vive étincelle,

J'aurais senti voler mon âme sur ton aile.

Et j'ai tendu la main, et tu n'es pas venu

T'y poser car je tremble et mon cœur est à nu,

Et les fleurs que je tiens par moi furent coupées,

Et je presse en mes yeux des larmes échappées.


Florent BOUCHAREL - France 


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GENÈSE D’UN POÈME

 

J’attends…

Je guette le rythme…

J’attends la naissance d’un poème.

J’invoque ma muse qui ne répond pas.

C'est une fille capricieuse et bohème.

Elle me boude, me refuse et s’en amuse.

Confuse, je cherche des paroles muscat :

Mer étale, regard hagard,

Soleil couchant, rouge de sang,

Floraison de sentiments…

Je prends ma palette de couleurs :

Dessine-moi une ode !

Ma brise est douce et placide…

Désigne-moi le papillon qui crée la tornade !

Mon eau est calme et limpide…

Verse-moi la goutte qui enfante l’onde !

Peut-on provoquer une création ?

Je peins finalement, à l’envers

Un arc-en-ciel en vers…

Viens, je te dis une lapalissade :

La quintessence de la poésie

N'est pas dans la rime,

Mais dans l’image.

On sait que le tableau est fini

Quand on caresse les nuages…


 Arwa BEN DHIA - France


Orbit Strings by Michael THE GLITTERKING - Berlin

Site web 


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NOCTIS


Sur les ténébreuses ailes de Noctis,

M’environne sarabande de chauves-souris,

Hurlantes, grinçantes de délices,

Frôlant, de la Lune, les saugrenus épis…

Au bas, goûtant la marécageuse mare,

Le globuleux, cornu et divin crapaud,

Se mire en miroir sans tain et blafard,

Se demandant où est sa peau, où sont ses os ?

Nébuleuse jaunâtre de dépit, mouvement, envie,

Baissant un œil maussade d’envergure,

Dame rousse, clouée sur sombre tenture de délit,

Comme ayant commis un crime, une usure…

Grâce à l’astre du jour usurier,

Attention, peu prêteur en catimini

Mais daignant lui accorder quelques clartés,

Elle s’étend, et lorgnant les étoiles, les envahit…

L’eau trouble du marais barbote et glousse,

De poules d’eau effarouchées, fuyant héron,

Tandis que les nénuphars luttent avec la mousse,

Et que les écrevisses font, en liseré, des ronds…

Sur mon balai de harpie, aux aguets, échevelée,

Les yeux ronds et fixant l’inquiétant et vaste horizon,

J’appréhende l’aurore du jour, désirante de fierté,

Recherchant le suave humain, en ma noire saison…


Noëlle ARNOULT - France


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DES PEUPLES DU MONDE

 

Peuples du monde ! Vous croupissez dans les lourdeurs de vos malheurs

Quand vous subissez les pillages et les tortures des dictateurs !

Peuples du monde ! Vous recouvrez les sols de vos morceaux de corps

Quand les despotes vous frappent et vous piétinent jusqu’à la mort !

Peuples du monde ! Vous baignez dans le sang de vos mauvais destins

Quand ceux qui vous tuent font de vos chairs blessées un macabre festin !

Peuples du monde ! Vous fissurez de vos cris d’effroi le silence

Quand sont devenues insupportables vos trop nombreuses souffrances !

Peuples du monde ! Vous gémissez et pleurez dans vos agonies

Quand, de vos beaux pays, la justice et la paix ont été bannies !

Peuples du monde ! Vous mourez sous les noirs regards des égoïstes

Quand de l’endroit de leurs âmes ils n’ont pas encore trouvé la piste !

Peuples du monde ! Vous subissez le pire de l’histoire humaine

Quand les cupidités vous abattent de leurs spoliations et haines !

Pourtant je vous dis de ma voix éclatant dans le temps et l’espace,

Que beaucoup d’entre nous n’ont plus une mentalité de rapace

Et augmentent sûrement en nombre, chaque jour et chaque année,

Pour détruire à jamais, sur notre terre, le destin des damnés !


Patrick ÉDÈNE - France


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AMIES SUR LEUR LIT

Allumer le feu, sa chaude relève

de garde des corps,

ses vastes mains d’arcs tout autour de nous

seuls chacun chacune,

sous nos vêtements chez nous plus légers.

 

Ascension des flammes,

amies réveillées sautant de leur lit,

toutes colorées.

 

De l’autre côté

des bras décidés des murs protecteurs,

volets et rideaux ouverts pour nos yeux,

nous regardons tous

la neige qui fait danser le silence,

à virevolter sur un peu de vent.

 

Le décor vivant

porte pour border nos chairs, la joie d’être

ensemble un peu plus qu’à l’accoutumée,

contre le froid, proches

fantasmant, qui sait,

que dehors, des corps s’aimant passeraient

des frissons entre eux,

dans des gestes nés de cœurs chaleureux.

 

Patrick LEFÈVRE - France


Les neiges pastel - Gouache sur papier Canson de Nath-Alice -  France

Une des illustrations du recueil « Art et Poésie des montagnes » 


Si vous souhaitez entrer en relation 

avec un poète ou un artiste

merci de bien vouloir contacter la rédaction s'il vous plaît.

journalpoetique.lunarossa@gmail.com

Deuxième poème de Fred Hall (US Air Force) découvert lors de ma visite au Musée des Alliés - Berlin (le premier a été publié dans notre n° 1 - été 2023)

Second poem by Fred Hall (US Air Force) discovered during my visit to the Allied Museum - Berlin (the first was published in our No. 1 - Summer 2023)




LIBRES PENSÉES

LA POÉSIE

 

Louis Jouvet disait : « la vocation d’être poète c’est pratiquer un miracle avec soi-même ». La poésie, ce ne sont pas les mots que l’on écrit sur une feuille de papier, ce sont les blancs qu’il y a entre les mots.

En transmettant leurs textes, les poètes induisent des espaces de qualité tant de confort que d’écoute, une proximité importante dans la rencontre, un adoubement dans la création artistique à contre-courant des modes et courants dominants, en engendrant la communion intime du fini et de l’infini.


Le poète nous fait sortir de notre cage en nous faisant ressortir de l’intérieur des choses qui nous transforment. La poésie est interaction permanente entre extérieur et intérieur. On peut appeler cela empathie esthétique : le lecteur devient un peu le poème et vice-versa. Mais pour que l’émotion poétique se produise, il faut être en état de constante disponibilité. On n’invite pas les poètes, on invite des poèmes qui sont des mots en soi, et qui sont indéchirables.


Jean-Marie LECLERCQ  - France


POÉSIE ET DOULEUR


La poésie, cette forme d'art qui danse avec les mots, peut être une manière puissante de crier sa douleur. Elle agit comme un exutoire, une catharsis, permettant à l'âme de s'exprimer au-delà des frontières du langage ordinaire. Elle offre un moyen unique de donner une voix à ses émotions profondes, parfois indescriptibles. Elle est un refuge pour les âmes tourmentées.

Lorsque la douleur est trop intense pour être exprimée par des mots conventionnels, la poésie entre en scène. Vous pouvez dire ce que vous ressentez de la manière qui résonne le mieux avec votre expérience. C'est une forme d'expression qui permet de transformer la souffrance en art, de donner une voix à l'inexprimable. Que vous soyez un poète chevronné ou que vous n'ayez jamais écrit de poésie auparavant, la poésie peut être un outil précieux pour naviguer à travers les eaux tumultueuses de la douleur émotionnelle. 

L'écriture de poésie pour crier sa douleur est bien plus que le simple acte de déverser des émotions sur le papier. Elle permet de donner un sens à la  souffrance. Elle transforme le chaos en une histoire artistique qui peut être partagée et comprise. Vous pouvez temporairement vous échapper en plongeant dans un monde créatif où les mots deviennent des pinceaux pour peindre des tableaux à vif, reflets de votre âme meurtrie. 

Laissez-vous emporter par les mots et votre douleur se transformer en beauté.

Noémie SUCHET - Suisse


POÉSIE :  UNE PISTE POUR L’ABORDER, LA BORDER


La poésie ne dit pas seulement que quelque chose est beau ; avec ses mots, elle vise en plus, en quelque sorte DIRECTEMENT, une Beauté de source, qui nous interpelle, bien plus que tant de conversations, trop pressées pour aimer que leur miracle opère, entre un sens et nos sens.

«  Écoute comme le téléphone est cette terre pauvre,

Ce négligent double, ce dédaigneux,

Un brasseur… »

Régine DETAMBEL, Icônes, Poésie, Safran

Revue PO&SIE n°83 Ed.Belin,1er trim.1998

 

Le haïku, plus particulièrement, saisit SANS LA COMMENTER, l’émergence de chaque objet-d’instant,

« Car de quoi s’agit-il en fait dans le haïku, sinon de susciter par le truchement des mots un mouvement de l’esprit vers la chose COMME ELLE EST, dans l’instant de sa révélation soudaine, …et  disant la chose comme elle est, sans question, sans pourquoi, AINSI SANS PLUS, dans une sorte d’antériorité, soustraite au temps qui est au cœur de l’illumination subite ? », écrit Roger Munier, in « Haïkus, Anthologie », Editions Librairie Arthème Fayard, 1978, Coll. Points Poésie, 2006.

« La rafale ne veut laisser

La froide pluie d’hiver

    Toucher le sol »

Kyorai, poète japonais, (1651-1704)

 

De toute façon, « La poésie n’est pas paraphrasable. Ce que dit la poésie ne peut être dit autrement.

… Ce que la poésie dit ne peut être extrait de ce qu’elle dit, ne peut être quelque chose qu’on peut dire autrement. La poésie ne dit rien qui soit de l’espèce des choses qu’on peut redire, expliciter, démontrer, montrer, insinuer, discuter, comprendre, apprendre, désapprendre, affirmer, etc. La poésie dit ce qu’elle dit EN LE DISANT ». Jacques Roubaud, in « Poésie, etcetera : ménage », ed. Stock, 1995

Les vers ci-dessous, peuvent-ils faire l’objet d’une explication par extraits, sans qu’en soit soustraite ce qui fait justement leur poésie ?

 « Je me couche à plat ventre à côté de toi,

Sur l’herbe,

Je ne bois pas, n’ose pas te parler,

Pas de cœur au ventre, pas de sang aux ongles. »

Régine DETAMBEL, in « Icônes, Poésie, Sang », Revue PO&SIE n°83 Ed.Belin,1er trim.1998


Patrick LEFÈVRE - France

UNE POÉTESSE À  L'HONNEUR

Catherine ANDRIEU

Née à Metz en 1978, Catherine Andrieu grandit au bord de la Méditerranée. Enseignant brièvement la philosophie, elle s’installe finalement à Paris en 2004 pour préparer l’agrégation mais abandonne toute pratique professionnelle suite à un grand bouleversement intérieur lié au suicide de son ami d’enfance et de cœur. Consacré à Spinoza, son premier livre paraît en 2009 chez l’Harmattan. Désormais tournée vers la poésie, la peinture, la jeune femme expose dans plusieurs galeries dans la capitale comme en province et publie une vingtaine de recueils, d'abord aux éditions du Petit Pavé, où elle a été découverte par Jean Hourlier, principalement aujourd'hui aux éditions Rafael de Surtis, dirigées par Paul Sanda. Catherine Andrieu vit depuis peu à Royan où elle poursuit son œuvre singulière tout en s'adonnant au piano. Ses chats ont une place privilégiée dans son cœur et dans son œuvre.




La mer iridescente, c’est dans tes prunelles

D’argent que je l’ai vue en reflet, sous un ciel

D’étoiles dansantes, toi ma Lune, qui portes 

mon chaos comme la femme le monde.

Tu es la grâce et l’équilibre même, petite féline

Fuyante et impalpable tel le serpent qui glisse

Entre mes jambes quand, à la lueur d’une bougie,

La Nuit entre en pâmoison en dépit de l’Absent.

Sait-il seulement que lorsque je caresse ton pelage

Avec mes doigts de velours, c’est lui que je caresse ?


Extrait du recueil « Le cliquetis des mâts » 




BIBLIOGRAPHIE :


La mariée imaginaire 

Les voix 

Peintures de Catherine ANDRIEU

Madone 

HOMMAGE 

Gravure de Pierre Daret (1610 - 1675) 



MAINTENANT QUE CLORIS

A JURÉ DE ME PLAIRE


Maintenant que Cloris a juré de me plaire

Et de m'aimer mieux que devant.

Je dépite le sort et crains moins sa colère

Que le Soleil ne craint le vent.


Cloris renouvelant ma chaîne presque usée,

Et renforçant mes doux liens,

M'a rendu plus heureux que l'ami de Thésée

Quand Pluton relâcha les siens.


Déjà ma liberté faisait trembler mon âme,

Mon salut me faisait périr,

Je mourais du regret d'avoir tué ma flamme

Combien qu'elle me fît mourir.


Sortant de ma prison je me trouvais sauvage,

J'étais tout ébloui du jour,

De tous mes sentiments j'avais perdu l'usage

En perdant celui de l'amour.


Ainsi l'oiseau de cage alors qu'il se délivre

Pour se remettre dans les bois,

Trouve qu'il a perdu l'usage de son vivre,

De ses ailes et de sa voix.


Dieux ! où cette aventure avait porté ma vie !

Je frémissais de son orgueil,

Cependant je sentais que je mourais d'envie

De l'adorer jusqu'au cercueil.


Cloris, travaillez bien à dénouer ma chaîne,

Mon joug est très bien assuré,

Vous seriez fort longtemps pour me mettre en la peine

Dont vous m'avez sitôt tiré.


Je ne suis pas si fol que d'écouter encore

Les censures de ma raison,

Et combien que mon mal eût besoin d'ellébore,

Je prendrais plutôt du poison.

THÉOPHILE DE VIAU


(Domaine de Boussères en Agenais avril 1590 - Paris 25 septembre 1626)

Poète et dramaturge français classé comme auteur baroque et libertin 


Théophile de Viau naît près d’Agen, dans une famille protestante. Il suit des études à l’académie protestante de Saumur et à l'université de Leyde. Il se joint ensuite, dans les années 1611–1613, à une troupe de théâtre ambulant, puis s'installe à Paris en 1615, où il mène une vie agréable en devenant un brillant poète à la cour. Alors qu'il est au service du comte de Candale, il prend part en 1615 au conflit qui oppose le parti auquel appartient son protecteur à Louis XIII et, surtout, à son favori, le comte de Luynes. Pardonné après la guerre, il reprend sa vie de brillant poète à la cour. Il est séduit par les idées épicuriennes de son contemporain, le philosophe italien Giulio Cesare Vanini qui remet en cause l'immortalité de l'âme. Sa conversion au catholicisme ne l'empêche nullement, selon ses accusateurs et l'essentiel de la critique littéraire, de rester libertin d'esprit et de cœur.

Il est banni de France en 1619, accusé d'irréligion pour avoir des « mœurs indignes ». Ce bannissement est peut-être également politique, lié au conflit qui oppose son protecteur, le comte de Candale, au comte de Luynes, et aux pamphlets contre ce dernier, auxquels il est soupçonné d'avoir pris part.

En 1620, après avoir voyagé en Angleterre, il revient à la cour. À la publication, sous son nom, de poèmes licencieux dans le recueil le Parnasse satyrique en 1622, il est, sur dénonciation des jésuites, condamné à être brûlé vif devant Notre-Dame de Paris. Arrêté alors qu'il tente de passer en Angleterre, il est emprisonné à la Conciergerie pendant près de deux années tandis que le père Garasse se livre à une véritable analyse de ses poèmes pour obtenir sa condamnation à mort en prouvant qu’il y a glissé des allusions à la sodomie et à sa bisexualité. Pas moins de cinquante-cinq brochures sont éditées pour et contre Théophile à l'occasion de cette affaire qui mobilise les intellectuels et les écrivains de l’époque. 

Sa sentence est commuée en exil perpétuel, Théophile, miné par son séjour en prison, passe les derniers mois de sa vie à Chantilly sous la protection du duc de Montmorency.


Il fut l'un des poètes les plus lus au XVIIe siècle mais oublié suite aux critiques des Classiques, avant d'être redécouvert par Théophile Gautier au XIXe siècle.


Ses oeuvres majeures :


Pyrame et Thisbé, tragédie de 5 actes en alexandrins

Traité de l'immortalité de l'âme, traduction libre du Phédon de Platon qui alterne prose et vers

La Maison de Sylvie, suite de dix odes en hommage à ses derniers protecteurs


© Nathalie LAURO




POUR UNE AMANTE CAPTIVE


Tyrannique respect, triste et fâcheux devoir,

Qui tiens si rudement mes volontés contraintes,

Dois-je mourir ici sans que je puisse avoir

Autre soulagement que celui de mes plaintes ?


Souffrirai-je, ô Tircis ! mon cœur gelé de craintes,

Dans le désir brûlant que j'ai de te revoir ?

Lois que ma passion devait avoir enfreintes,

Garderez-vous toujours ce rigoureux pouvoir ?


Je crois que le tyran qui d'éternelles flammes

Donne le châtiment ordonné pour les âmes,

Quand je serais esclave au fond de ses Enfers,


S'il savait le sujet de mon impatience,

Sentirait, me voyant, blesser sa conscience

S'il ne me permettait de sortir de mes fers.





DÉCOUVREZ D'AUTRES POÈMES DE THÉOPHILE DE VIAU 

EN CLIQUANT SUR CE LIEN 



RECENSIONS DE RECUEILS

« DÉCHANTS »


 de Nathalie VINCENT-ARNAUD


Ce recueil est une déambulation entre impressions instantanées et mémoires avec arrêts sur images, sur des figures individuelles, des événements collectifs, parfois une conjugaison de tout cela vient tisser la trame du poème.

Le titre Déchants semble bien dire l’état poétique ressenti par l'auteure.  À la fois, la participation à un concert commun de voix multiples et la prise de distance, le survol parfois panoramique, parfois très serré, qui fait naître l’écriture. 

Des chants, ceux de Nathalie et ceux qu'elle entend ; mais aussi des champs, qu’on traverse, ceux des possibles, de l’imaginaire, des émotions, des terres et des paysages physiques ou mentaux contemplés, qui s’offrent tout en fuyant.  Entre enchantements et désenchantements, songes qui chantent et illusions qui s’en vont, mouvements de flux et de reflux, le texte chemine en écho au souffle accordé au tempo des élans et des silences.


« PAROLES VOILÉES SUR L'HOMME »

 de Jean-Marie LECLERCQ


Le poète Jean-Marie Leclercq prend conscience de la volonté divine qui gouverne les hommes et du destin qui tient leur fil, d’autant que ce sont les hommes qui ont fait les règles de vie.


L’auteur se glisse derrière ses personnages. Il est redevenu complice avec des amoureux de la vie, des sages, des révoltés, des outragés et des méprisés.


Dans chaque poème, c’est quelque chose d’essentiel qui ne regarde que la nature de l’homme

en la reproduisant sur les routes du présent.


Afin que tout soit accompli, l’auteur observe donc ce que nous sommes au royaume de l’infini dans l'ordonnance de la réalité humaine.

 

Dans un style très personnel, l’auteur observe le stupéfiant voyage de l’homme, ses ravissements et ses dépressions, ses défenses et même ses décompositions.

Toutes les réponses ne vont pas se trouver parmi les paroles voilées du grand ballet de nos rôles.


« TENDANCE »

 

de Georges JUANPERE


Pour écrire, Georges Juanpere s'inspire de faits d'actualité ainsi que de sa vie personnelle (il est veuf d'un grand amour).


Sa poésie est résolument moderne, une pensée évolutive et changeante, reflet d'un futur proche. En filigrane, l' empreinte de ses études universitaires en langues étrangères, lettres, sciences humaines et sociales.





SI VOUS SOUHAITEZ  FAIRE PUBLIER UNE RECENSION D'OUVRAGE PARU OU À PARAÎTRE...




« MINUITS, ÉTOILES ET FANTAISIE  »

 

de Noëlle ARNOULT


Entre les Minuits de l'Heure des Sorcières et ceux des Elfes et des révélations imaginatives, voire mystiques ou amoureuses et passionnées, comme les Étoiles défilant (filantes) également dans cette œuvre, accompagnée de photos et dessins de l'auteur,


Noëlle Arnoult nous promène dans ses fantaisies intérieures, au gré de ses envies, parfois avec une certaine nonchalance et sait entraîner ses lecteurs dans de riches  voyages oniriques, qui suscitent un vif intérêt


ENVOYEZ -NOUS :

ATTENTION LISTE D'ATTENTE

« FEMINA »

 

de Patrick ÉDÈNE


La féminité ne s'exprime pas seulement dans l'élégance des femmes, car elle se trouve également dans l'expression de la nature et des énergies qui traversent l'univers ; La réalité s'est faite dualité pour devenir tangible et atteindre la conscience des âmes. Sans ce qui est moindre, rien ne peut être perçu dans sa grandeur !

Ce livre propose d'explorer quelques éléments de la féminité universelle qui rayonne dans les manifestations terrestres. 

 



PALMARÈS CONCOURS JEUX FLORAUX AZURÉENS 2023

Grand Prix du Jury 2023

Odile STEFFAN-GUILLAUME

IRANIENNE 

 

Silhouette noire et vaine 

Grimpée sur le toit de la ville 

Une nuit privée d’étoiles 

J’ai fauché la lune 

Arraché mon tchador avec les dents

Déployé ma chevelure

À la folie des tempêtes

Des éclats de ciel coupants

Ont lézardé le silence

Perchée au bord du doute

 À l’aplomb des guides suprêmes

Un pied après l’autre

J’ai progressé vers le vide

Libre je me suis envolée

Étreindre les oiseaux décapités



Les inscriptions sont ouvertes 

du 1er janvier au 30 avril de chaque année.

Pour recevoir le règlement et la fiche d'inscription.

jeuxfloraux.azuréens@gmail.com

1er prix de poésie classique / néo-classique

Laurent NOGATCHEWSKY

ÉTONNONS-NOUS

 

Étonnons-nous toujours de l’aube et du couchant,

De l’ardeur du soleil dorant mers, monts et plaines ;

Étonnons-nous des nuits toutes d’étoiles pleines,

De l’immense nature et son merveilleux chant !

 

Sachons aussi chérir nos jours, tout en tâchant

De déceler un charme aux heures les plus vaines ;

Un cœur palpite en nous, sa sève emplit nos veines,

Le don de vivre est là, fugace et si touchant !

 

Étonnons-nous d’un rien, mot, regard, rire ou geste,

Rare instant sans égal, ou moment plus modeste,

Comme si nous avions tout à redécouvrir.

 

Pour ne pas sentir poindre un trop précoce automne,

Alors que l’existence a tant à nous offrir,

Gardons un cœur d’enfant que chaque chose étonne !


1er prix de poésie libre

Marie-José PASCAL

PAYS DE POUDRE ET DE SANG

 

L’aube s’avançait claire dans sa robe

 De lumière, nous étions là, confondus

Par la beauté du lieu, communiant

Aux mêmes sensations, unis

Comme jamais, n’aspirant qu’à la fin

De cette guerre qui nous avait déracinés

Jusqu’à l’exode. Le ciel d’ici était le miroir

D’un autre qui nous liait

 À un pays de poudre et de sang.

Tes yeux usés de tant de larmes

Reflétaient une plaine couleur de cendre,

Les premières tulipes d’un rouge pourpre,

Et les tournesols résistants à la violence

Et au chaos

Je prenais ta main ne cessant de te dire :

Nous reviendrons demain, après demain,

Plus tard encore

Les cheveux saupoudrés de craie

Courbés mais vivants,

Nous tracerons les lignes de notre futur

Dans la paume meurtrie de nos mains.


LES PUBLICATIONS SEMESTRIELLES @ LUNA  ROSSA

Présentation

Pour écrire de la poésie , il faut selon Stéphane Casenobe tuer symboliquement le Père… Et pour lui, le Père, c’est ce crapuleux Rimbaud ! Il ajoute que pour être poète, il faut en finir avec la poésie de papa et maman… C’est ce que qu’il évoque dans ses textes... aucune complaisance.

Il n’écrit pas s’il ne surprend pas. C’est la règle qu’il s’impose en poésie. Autant dans la forme que dans le fond.

Il écrit seulement à partir de ce qu’il connait le mieux, c’est-à-dire lui-même. Voilà pour son côté « mégalomaniaque ».

→ À propos de l'auteur


Né en 1973 à Saint-Ouen, Stéphane Casenobe se consacre au théâtre depuis l'âge de 19 ans et participe à plusieurs projets nationaux et tournées. Parallèlement à cela, sa poésie est publiée dans plus de  90 revues et anthologies. Il anime également tous les mois la section poésie du comité de lecteur de la Médiathèque Persépolis à Saint-Ouen.


→ Présentation


Ces deux artistes se sont rencontrés, lors du congrès annuel de la Société des Poètes et Artistes de France, sur les rives du lac d’Annecy, dans cet écrin posé au milieu des montagnes, ils se sont raconté leur passion commune pour les sommets et les vallées.

Aux mots choisis répondent des teintes irisées en un écho rebondissant sur les parois de roches et les alpages verdoyants.

 

Une symphonie visuelle et littéraire où il fait bon se promener en prenant de l’altitude avec un sourire aux lèvres…


→ Le poète : Gaël Schmidt


Né à Cluses, au beau milieu des montagnes, Gaël Schmidt écrit en rimes, avec un ton moderne, ce qui ne l’empêche pas de temps à autre de composer en alexandrins. En prise avec le monde actuel, ses poèmes parlent de notre temps, sur des sujets graves ou légers avec une touche humoristique, sans oublier la nature et les montagnes présentes dans nombre de ses poèmes.

Il donne des conférences aux collégiens et lycéens du bassin annecien, anime des soirées poétiques ainsi que des émissions de radio dédiées à la poésie.




L'illustratrice : 

Nath-Alice (Nathalie Lauro)

Voir 4e ouvrage recensé

ci-contre 


associationpoetique.lunarossa@gmail.com

→ Présentation

Dans l’ordre des jours et des départs qui résonnent pour les âmes errantes, Jean-Marie Leclercq a établi un recueil en trois chapitres qui permettent d’organiser et de répondre aux appels qui nous sont lancés vers d’autres mondes, d’autres espérances, d’autres cieux.

 

Pour atteindre cette surréalité des éléments qui guide un départ, il conviendra de se mettre à l’écoute des mots pour entrer dans les temples du temps et de l’espace de la poésie contemporaine.



→ À propos de l'auteur


Ex-dirigeant de grosses divisions industrielles mais aussi chroniqueur, conférencier, psychothérapeute,  homme de télévision, historien de la Suède, il est devenu poète en 2004 lors de son séjour dans l’île de  São Tomé (Golfe de Guinée). 

Tous ses articles dans le domaine de l’économie et du management ont paru dans la presse spécialisée. 

Entre 2002 et 2006, il a publié trois livres à succès dans le domaine des sciences humaines. 

Auteur héraultais depuis 2010, il a publié depuis 2009, treize recueils de poésie qui lui ont valu de recevoir de nombreux prix nationaux. Ainsi, il essaie de porter un témoignage de premier ordre sur les époques qu’il a traversées, les pays et les êtres qui l’ont nourri et accompagné. 


→ Présentation

(Extrait de la préface de Didier Colpin). L’universalité de l’Humaine condition traverse les époques et les lieux… En véhiculant bien des sentiments qui peuvent changer de noms, mais seul le nom change, pas ce qui est désigné…

C’est ainsi que nous connaissons des mots et expressions comme : mélancolie, vague à l’âme, spleen, coup de blues…
Ce dernier ouvrage de Nathalie Lauro, explore ce filon avec une belle sensibilité.
Il nous emmène loin, bien loin à la façon des solos aériens de David Gilmour (guitariste des Pink Floyd).


 → À  propos de l'auteure

Écrivaine, poétesse et artiste , elle peint et dessine également. Nathalie Lauro travaille à partir de ses photos shootings. Elle aime photographier les villes comme Berlin, Londres, Paris, Hambourg et Amsterdam mais sa préférence va vers le Sud, la Méditerranée, le soleil, les couleurs, les lumières et la Dolce Vita, sans oublier les Alpes qu'elle affectionne tout particulièrement. Présidente de l'association Luna Rossa.


Le thème pour l'édition 2024 

est disponible sur notre site, ainsi que dans notre rubrique Informations.


Lien du site 

NOTRE ANTHOLOGIE 2023

PARIS,

L’historique, la culturelle, la romantique, la lumineuse, la douce, la poétique...

La bruyante, la violente, la criminelle, la puante, la triste, la sombre...

Quelle que soit notre vision, Paris nous submerge

de sensations, de sentiments et de vibrations.

Un ouvrage pour découvrir la ville des réalités cruelles,

de  la douceur romantique et  des mystères  ensorceleurs.

 

NOS  POÈTES POUR CETTE ÉDITION :

 

Nathalie VINCENT-ARNAUD, Marc ANDRIOT, Jean-Claude FOURNIER,

Alix LERMAN ENRIQUEZ, Sandrine DAVIN, Nathalie LAURO, Lory ANN,

Jean-Louis HIVERNAT, Martin ZEUGMA, Valérie DECANTE-LOPEZ,

Étienne BUSQUETS, Mag LEE-DAVIS, Denise HUBERT, Domi DOM’S,

José GUIRAO, Mona AZZAM, Georges JUANPERE, Jacques CAUDA,

Claude DUSSERT, Didier COLPIN, Andy DAVIGNY PÉRUZE, Hervé RIBERT,

YZA (Yvette Vasseur), Kathleen HYDEN-DAVID, Jean-Pierre DEJOU,

Jean-François BLAVIN, Patrick DEVAUX, Patrick GILLET, Hélan BRÉDEAU,

Mirela LEKA XHAVA, Jean-Marie LECLERCQ, Viktoria LAURENT-SKRABALOVA, Christophe PINEAU-THIERRY, Thomas CÉLÉRIER, Hicham DAHIBI,

Ivana TKACHENKO, Françoise MAURICE, Patrick JOQUEL, Pascal DANDOIS, 

Pascal C. TANGUY, Olivier Félix HOFFMANN, Jassem GHERRAM,

Arnaud MATTEI, Annabelle CAMPILLO, Odile STEFFAN-GUILLAUME,

Khaled KAMAL, Martine BRUGIÈRE, Louba ASTORIA, Marie-Alice MAIRE,

Céline MICHALLET-FERRIER, Roselyne MORANDI, Yvan-Didier BARBIAT,

Laure FERROUD PLATTET, Yve BRESSANDE, Antoine JANOT,

Catherine ANDRIEU,  Jean-Pierre LOUBINOUX, Gérard BOHEC, Marie MOULIN, 

Patrick LEFÈVRE, Pascale FLORANT, Katell CORNELIO, Hervé BONHOMME, 

Adrien BRAGANTI, Louis MATHOUX, Daniel AUGENDRE, Daniel MARY, 

Christophe RICARD, Noëlle ARNOULT, Denis PROST, Anne DEALBERT, 

Stephen BLANCHARD, Patricia BONNAUD, Roselyne MORANDI, Jean VIVEZ, 

Stéphane CASENOBE, Isabel BARTEL et Arthur MONIN.


Pour découvrir l'ouvrage 

INFORMATIONS 

Bremerhaven (Norddeutschland) - Nathalie LAURO  

Port de Brême  (Allemagne du nord)


APPEL À TEXTES

Anthologie poétique Luna Rossa 2024

Thème de l’année : les ports

 

 

L'envoi des textes implique l'accord  de l'auteur pour leur libre publication

 

Directrice de publication / Présidente de l'association Nathalie Lauro

associationpoetique.lunarossa@gmail.com 


Pour découvrir nos précédantes anthologies annuelles 



NOUVEAU PARTENARIAT / COLLABORATION DEPUIS 2023 :

CONCOURS DE POESIE
FRENCH HERITAGE SOCIETY 

(chapter North California)


Concours de poésie à destination des écoles françaises, de français et des élèves français, francophones et francophiles de l’ouest américain : Californie, Arizona, Nevada, Colorado, Nouveau Mexique, Alaska, Hawaii, Idaho, Montana, Oregon, Utah, Washington, Wyoming et les îles du Pacifique sous juridiction américaine, Guam et Samoa, la Polynésie et Wallis et Futuna. 

La cérémonie de remise des prix pour les gagnants de la baie de San Francisco, a eu lieu le 6 octobre 2023, à la Résidence de France, en présence du Consul.


La cérémonie (en ligne) de célébration des participants et des gagnants a eu lieu le 28 octobre 2023.
Ont été invités : participants, gagnants, professeurs, parents, amis, membres du jury et sponsors du concours. 


Info sur le concours 


Notre anthologie « La Grande Guerre » sortie le 11 novembre 2022... référencée à L'Historial de la Grande Guerre, situé à Péronne, dans le département de la Somme.


C’est à la fois un musée de la Première Guerre mondiale, un centre international de recherches et un centre de documentation. C'est un « Musée de France ».

Nous sommes très fiers et remercions infiniment le poète Pierre Quandalle et son épouse qui ont fait les démarches en notre nom.

Association Poétique Luna Rossa est partenaire avec :

Poésie du point du jour, l’Association des Membres des Palmes Académiques, le Lions Club International, le club Paris-Sologne, Rencontres Européennes-Europoésie,  la Société des Poètes et Artistes de France, les Poètes de l’Amitié-Poètes sans Frontières, la Société des Poètes Français, les éditions Acala, les éditions et la revue Traversées, l’Association des Écrivains et Artistes Paysans, le Salon des Poètes de Lyon, Art et Poésie de Touraine, les Lettres et Arts Septimaniens, l’Académie des Sciences, des Arts et des Belles Lettres de Mâcon, la Société des Artistes et Poètes de France, la Ronde Poétique, l’Académie Renée Vivien, l’Académie de Villefranche sur Saône et du Beaujolais et les Rencontres Vaugelas


 pour l'organisation du 

GRAND PRIX INTERNATIONAL ARTHUR RIMBAUD

Lien pour infos concours 


NOTE AUX POÈTES ET ARTISTES

 

Le journal est consacré à l'art et à la poésie.

Nous vous rappelons que les publications doivent être validées par la rédaction au préalable. Elles doivent également respecter nos conditions et les photos de créations artistiques ou textes « jetés en vrac » sans aucun message ne recevront pas de réponse de notre part ainsi que les mails dénués d’un minimum de politesse et de courtoisie.

Les publications sont payantes car nous ne demandons pas de cotisation obligatoire à l'Association. Nous réalisons, néanmoins, un gros travail de promo de notre journal qui est diffusé très largement en France et à l’international, gratuitement, et qui reste disponible à tout moment sur notre Site web Luna Rossa 

Une publication dans notre journal, vous permet de bénéficier d’une belle visibilité supplémentaire intéressante (le détail des actions de promotion peut être fourni sur demande).

 

Pour être publié gratuitement, vous pouvez poster votre actualité poétique et vos poésies sur le groupe FaceBook de notre présidente  Nath-Alice Lauro (Association Poétique Luna Rossa) ou lui envoyer une ou deux poésies qu’elle publiera avec plaisir sur son site web Nathalie Lauro (onglet Amis poètes / Poet friends) sous réserve de civilité évidement.