Commençons par cette première photographie présentant des tenues d’hommes d'Istanbul, on voit:

• En Figures 1 (=à droite) et 2 (=à gauche), on a deux bourgeois de Constantinople:
  • En Figures 1, on a un: Bourgeois Musulman fidèle aux anciens us et coutumes ottomane (comme le montre sa tenue), c'est le cas de la majorité de la classe moyenne, à Istanbul en 1870, et de la presque totalité, dans les provinces.
  • En Figures 1, on a évidemment un: européanisant, il est de toutes les religions, de toutes les origines de l'Empire ottoman, et de toutes les classes de la société. (1)
• Figure 3 (=au centre): On a la photo d’un Aîwas; dans les maisons turques de l’époque, la cuisine est séparée de l'habitation proprement dite, par un espace calculé de manière que les émanations culinaires, ne puissent pas pénétrer à travers les cloisons minces des divers étages, pour incommoder les habitants. De cette disposition rationnelle, il résulte que l'emploi de serviteurs particuliers, chargés d'apporter à la fois tous les plats d'un même service, est à peu près indispensable notamment pour les bourgeois de l’époque On y arrive ce serviteur est l’Aiwas.

Continuons, pour cette seconde photographie on voit:

• En Figure 1 (=au centre), on a un: Caïkjdi, c’est-à-dire un des cochers marins, qui comme tout ouvrier ottoman étaient à l’époque réunie en esnaf (=corporation). Les Caïkjdi relèvent directement de la préfecture d’Istanbul.
• En Figure 2 (=à gauche), on a: Un Sakka, c’est-à-dire un porteur d'eau qui a pour fonction d'entretenir à domicile, la fourniture de l'eau des foyers en manque d’eau (à Istanbul c’était surtout pour les foyers de la rive gauche de Bosphore où l’eau manquée régulièrement aux fontaines durant une partit de l’année. La loi ottomane prévoyait que toute fourniture d'eau doit être gratuite et que seul le transport peut être payé.
• En Figure 3 (=A Droite), on a le: Hammal, qui remplace les chameaux et autres bêtes de sommes dans la ville. Et justement comme le chameau, il a une sorte de bosse qui est même l'attirail de sa profession: C’est sur cette bosse, appelait semer, qu’il porte les marchandises.

Cette troisième photographie est très intéressante, on voit:

• En Figure 1, (=à gauche), on a un: Derviches, c’est-à-dire une sorte de religieux musulmans qui renoncent à tous les biens terrestres. L'ordre des derviches mevlevi a été fondé par Djelaleddin Roumi, fondé sous le règne du Sultan Seldjoukide Alaeddin le Grand. On peut noter qu’un grand nombre de fonctionnaires turcs ont été, de tout temps affilié à cet ordre.
• En Figure 2 (=au centre), on a un: Dekviche Bektachi, menbre religieux musulman d’un ordre moins ancien que l'ordre des mevlevi, datant seulement du règne de Sultan Orhan, et n'a précédé ainsi que de très peu de temps la création de la milice des janissaires. D’ailleurs les janissaires étaient affiliés à l'ordre des Bektachi, et formaient ainsi une sorte de confrérie militaire dont le cheikh des Bektachi était en même temps colonel.
• Figure 3 (=A droite), on a un: Mollah, c'est le corps enseignant, qui s'occupe d'appliquer aux mœurs l'esprit civil de la religion. Dans l’empire ottoman on compte parmi les principaux degrés des ulémas, les thalebs [ou soj'ta] (=étudiants); les danichmends (=sages, savants) ; les mulçtzims (=adjoints, préparés) ; les mollahs (=juges supérieurs); les muderris (=professeurs) ; les hodjas (=précepteurs) et enfin le mufti (=l'interprète des lois)

Dans cette quatrième photographie, on passe maintenant aux tenues des femmes d'Istanbul:

• Figure 1 (=à gauche), on a: Une femme en tenue d’intérieure classique, pouvant être de toute ethnie et religions
• Figure 2 (=à droite), on a: Une dame musulmane en tenue d’extérieure, ce hijab caché aux profanes toutes ses perfections, tant naturelles qu'empruntées à l'art de la couturière et de la coiffeuse, ou à son propre talent de coloriste qu’elles ont empruntée aux femmes arabes.
• Figure 3 (=au centre), on a: Un écolier turc, je vais citer l’auteur du livre « Or, il n'existe peut-être pas au monde un autre pays que la Turquie, où l'instruction primaire soit aussi répandue, où elle soit l'objet d'autant de soins, d'autant d'encouragements, d'autant de sacrifices de la part de l'Etat et des particuliers. Il n'y a pas sur toute l'étendue du territoire de l'Empire Ottoman, en Europe, en Asie, en Afrique, dans la plus petite bourgade, dans le plus infime village, une seule mosquée et, dans les grandes villes, c'est par centaines qu'on compte les mosquées, qui n'aient dans ses dépendances au moins un ou deux collèges supérieurs, une bibliothèque, une école primaire surtout, en outre d'établissements de bienfaisance telle que fontaines, bains publics, hans, hospices et hôpitaux. » (2)