Avant de voir les photographies de cet article, rappelons qu'un est ce qu'un photochrome: comme l'indique son étymologie c'est une photo en couleurs. Ce qui intéressant c'est que le procède a été inventée dans les années 1880 et breveté en 1888 donnant ainsi la possibilité d'avoir des photographies datant du XIXe siècle. Et toutes les photographies de cet article sont justement prises avant la date symbolique du passage à l'an 1900.
Le procède, pour ceux que ça intéresse, consiste à créer à partir d’un film négatif noir et blanc une image (pour le moment rien d'extraordinaire) puis qui est colorisée par son transfert direct sur plusieurs plaques lithographiques (une par couleur)...puis chaque image étant ensuite retouchée manuellement en fonction de la couleur).
Passons aux photographies maintenant:
1: Pour ceux qui l'ignoraient encore, tous les Algériens ne sont pas Arabes, Turc ou Berbères et des minorités Noires, Albanaises, Andalous-Moresques et Européennes existait à l'époque parmi les indigènes d'Algérie.
2: Après la chute de grenade face aux forces combinées des couronnes d'Aragon et de Castille en 1492, beaucoup d'Andalous ont fui les exactions de l’inquisition avec l'aide notamment des capitaines de flotte ottomane et bon nombre se sont par la suite installé en Algérie et Maroc notamment. Ainsi bon nombre de villes du Maghreb ont accueilli ces nouveaux arrivants bons nombres de villes ont aussi été fondées par les Andalous au XVIe siècle. Ainsi la ville de Blida fut fondée par le marabout Sidi Ahmed El-Kabir avec l'aide d'Andalous à la demande du Roi d'Algérie, Corsaire ottoman et futur Grand-Bey Khair El-Din Barberousse. Les populations andalouses transformèrent les terres incultivables de la région en vergers grâce aux plantations d'orangers et à leurs connaissances sur l'art de l’irrigation, et apportèrent à la région l'art de la broderie sur cuir.
3: Les cafés en Algérie, et plus généralement dans les pays arabes de l'époque, sont des lieux de convivialité où on y jouait divers jeux (échecs, trictrac...), on y récitait des poèmes et les café permettait aussi un brassage social et était un lieu d'échanges d'idées et de socialisation.
On voit que les tombes sont nivelées au sol (bien que ce ne soit pas une constante) et on peut noter la forme des pierres tombales qui sont doubles pour servir à délimiter l’endroit où est enterré le défunt (la délimitation est aussi réalisée à l'aide de pierres qui entourent la tombe).
4: Bâtie en 1097, c'est donc l'une des plus anciennes mosquées de la ville d'Alger. Parmi les Imams de la mosquée, on peut noter Mustapha El Kebabti qui fut imam de la Mosquée à partir de 1824 puis Juge et Mufti Malékite à partir de 1827 et qui fut un des chefs de filles des opposants contre l'expropriation des mosquées et wakfs lors de la prise d'Alger par la France. Il sera par la suite emprisonné avant d'être exilé en Égypte en 1840 où il sera nommé Muphti Malékite d'Alexandrie par Mehemet Ali.
Le Saviez-vous: Les maisons de la Casbah d'Alger, comme ce fut le cas pour d'autres villes arabo-musulmanes, possédait des systèmes d'évacuations des eaux usées des maisons organisées en véritable réseau d'égouts en brique sous la voirie reconstruite en grande partie à l'époque de la régence d'Alger.
5: On peut souligner la beauté de la cour de cette maison avec une cour intérieure classique des médinas et de l'architecture Arabo-andalouse.