Les différents modes de massages ?

Un masseur professionnel ou de circonstance (ami-e-s, amant-e-s) ne dispose que de deux distances modulaires et alternatives directement associées à l'implantation des organes qu'il devra utiliser pour atteindre le corps d'autrui :

  1. soit distaux (c-a-d par les organes qui sont les plus éloignés du corps du masseur)
  2. soit proximaux (par les organes qui sont les plus proches du corps du masseur)

Cette distribution est donnée par le CFDRM de Paris donc ce n'est ni une recommandation ni une liste de massages mais l'arborescence à partir de laquelle tout massage part, après ça dépend de votre masseur, du contexte.

~Massages distaux

(effectués par les organes qui sont les plus éloignés du corps du masseur) Il en existent quatre :

1. LES MASSAGES MANUELS :

rassemblent l'ensemble des pratiques et/ou techniques avec les mains et ses portions (paume, doigts, ongles etc),

relevant des réflexes humains ou des massages traditionnels et même les adjonctifs comme la fessée, la gifle. La main étant l'organe par excellence de la spécialisation du corps humain la majorité de nos masso-activités passent par elles.

2. MASSAGES DIGITÉS :

(avec les doigts pour seul médiateur délibérément spécialisé autour de pratiques et/ou de techniques qui s'effectuent en utilisant les différents angles et portions de ceux-ci (pulpes, articulations, ongles etc).

Il peut être successivement, alternativement ou exclusivement de surface avec l'acupression, le Shiatsu pour les techniques et l'ensemble des digitopressions pour des pratiques distribuées sur n'importe quelle partie du corps (pieds, pubis, aisselles etc) et/ou bien plus en profondeur comme la variante des trois massages anaux (l'anus, le rectum et/ou la prostate), le massage de la bouche et de ses portions (gencives, langue, joues internes, salive etc, même s'il reste un massage de situation non expressément théorisé).

3. MASSAGES BRACHIAUX :

rassemble l'ensemble des pratiques et/ou techniques qui s'effectuent avec les bras et/ou les avant-bras comme le massage lomi lomi. Certaines pratiques mobilisent également les coudes pouvant aller jusqu'aux épaules.


4. MASSAGES PODAUX :

pratiques et/ou techniques qui s'effectuent avec les pieds nus et/ou chaussés de sa totalité ou de certaines ses portions comme les talons, orteils, ongles donnant lieux à diverses pression, malaxage, foulage. Nous prendrons l'exemple technique de l'ashiatsu et celui des nombreux massages de circonstances potentiellement paraphiliques (partialisme).

– De manière adjonctives viendra invariablement s'ajouter les nombreuses extensions paraphiliques en associations directes avec la sexualité mais impliquant tout aussi légitimement le massage. Donc à divers degrés nous observerons des focalisations sollicitant propreté ou saletés et les impératifs esthésiologiques convoquant goût et l'odorat endo-corporel (transpiration, négligences, mouillures urinaires, excrémentiel) ou exo-corporels (parfums, textures alimentaires), et enfin toute la gamme des possibles exploitations textiles (chaussettes, bas), et/ou chaussures (texture, jeux de matières et de rôle, etc).


~Massages proximaux

(effectués par les organes qui sont les plus proches du corps du masseur) Il en existent sept :

1. MASSAGES REPTATIFS :

qui procèdent par la reptation, le balancement corporel pour un couvrement valorisant le poids de l'autre, la présence des différentes parties de son corps comme dans le body-body possiblement le body-under-body), le massage nuru et l'ensemble des approches humaines qui sollicitant ces faces-à-faces inter peaux. On peut aussi parler de massages algaux ou de pratiques algales.


2. MASSAGES PÉRI-CRÂNIENS :

implication, dans le massage, du crâne ou de ses différentes parties (employé comme un roller organique) et/ou du visage (joues, nez "touching noses", menton, front, lèvres, oreilles, pas la langue qui fait partie du manducatoire) mobilisés pour masser avec leur surface d'élection, ne reste plus qu'à jouer sur les appuis et les pressions de toute la tête.

– Gustave Flaubert , tome V, p. 344 e-book) Notes de voyages chapitre Voyage à Carthage en juin 1858 page 344 Ed. Louis Conard , 1910 e-book "Bain turc exquis ; un nègre admirable pour masseur ; celui du Rieff me massait les genoux avec sa tête."

3. MASSAGES MANDUCATOIRES :

(avec recherche de divers effets buccaux) : s'effectuent en péri-buccal, contre et/ou à l'intérieur de la bouche et peut même inclure toutes les pratiques buccales ou linguales à effets texturant à la surface de la peau ou antrale allant du léchage applicatif à la succion aspirative. La fellation, le suçon, etc... (sont des massages de situation manducatoires) ; le baiser sera quant à lui qualifié de massage philamatologique mais il est tout-à-fait possible de se projeter sur un massage des dents et/ou avec les dents, des gencives et/ou même la langue par la langue, les lèvres etc sans que le baiser ne soit nécessairement convoqué, tout dépend des implications intimes que cela engage chez les protagonistes et des envies d'expériences tout-à-fait capable de mettre en retrait ou en sourdine les sexualités. Il est à noté que la sexualité dans le massage ne lui est pas nocive mais bénéfique même si elle place le massage sur un autre plan.

L'exemple de la fellation est un cas d'école particulièrement intéressant à étudier car elle peut tout aussi bien être réduite à son expression populaire de « pipe » au sens de sucer l'organe de la copulation juste pour le faire jouir (ce qui est aussi un massage, section massages sexuels), ou installer tout un développement plus ou moins sophistiqué portant sur l'exercice de la sensation et diverses élaborations génitales. A un certain niveau d'exécution, on peut même se demander si son vocable de désignation péjorative ne gagnerait pas à être requalifié dans un esprit technique et de spécialisations selon la nano-zone sollicitée.

4. MASSAGES MAMMOPHORES :

de mamelle et de phore (« porteur ») donnant aux seins et tétons des hommes et des femmes un relief engageant la sensation et une expérience intéressante.

5. MASSAGES GÉNITOPHORES :

c'est un néologisme formé par le CFDRM de Paris à partir de génital et de phore (« porteur ») afin d'associer le massage avec celui qui en porte l'organe tout en se proposant de masser avec. Le sexe est tout-à-fait légitime à intervenir au bénéfice de ses multiples espaces calorifiques, poids, odeurs, charges symboliques, poils etc., rendant insolite sa médiation.

Sa distribution (sexe contre sexe, sur et/ou contre et/ou dans (vagin), massage du visage, des pieds etc mais avec le sexe ou des parties de celui-ci "verge, gland, prépuce, tissus boursiers, testicules et l'ensemble des extensions humorales (précum, sperme, urine, pertes vaginales"...). Nous l'illustrons le plus naturellement du monde ici puisqu'il n'est pas rare qu'un ou une massée puisse souhaiter percevoir cette présence quelque part sur son corps, ou qu'un-e masseur-se de circonstance soit disposé-e à en faire une interface valable d'échange.


6. MASSAGES GENUPHORES :

de genou et de phore (« porteur ») désigne un massage effectué par les genoux dont la périphérie articulaire se déplace à la surface du corps.


7. MASSAGES PHANÉROPHORES :

de « phanère » et de phore (« porteur ») ensembles des actions sensitives pouvant être effectuées avec les cheveux, les poils corporels et les ongles des pieds et des mains.


~ Massages à distributions libres

Autour de cette classification arboriforme, émerge tout un nouvel espace d'expressions sans cesse changeant et capable de s'adapter à la recherche d'expérience de chacun, un champs de possibles infini, appelé Massages à distributions libres.

Ils s'établissent alors selon la règle subjective des préférences individuelles via une échelle de priorités, d'audaces, en laissant la main soit au client orchestrant ses distributions au gré de ses envies, soit au masseur, et ce, exclusivement ou alternativement, afin de choisir l'interface de contact qui convient le mieux à l'instant T.

Chaque partie du corps ainsi interrogée heurte, étonne, trouble, relaxe, invente, exerce, partage, révèle ce qu'elle dissimulée.

Jusqu'où aller peut-il devenir l'exercice ultime de l'expérience déduit de ses tabous ? Peut-on devenir autre chose que soit en passant par la présence de l'autre sur soit ?