Ville intelligente

La technologie de l’information et l’internet ont transformé tous les secteurs de notre société : économique, sociale, gouvernementale, éducatif, familiale ainsi que les soins de santé. Ce qui a poussé plusieurs villes à améliorer leur infrastructure à l’aide de ces technologies. Cette idée de la ville intelligente est de plus en plus en vogue. L’objectif est un concept urbain durable qui permet d'économiser du temps, des coûts et de l'énergie. Il peut s'agir d'un système de circulation coordonné, de robots d'élimination des déchets, de taxis à conduite autonome, d'un approvisionnement en énergie et en eau contrôlées de manière centralisée ou simplement d'un réseau local sans fil gratuit. Tous les sujets se réunissent dans des solutions basées sur les TIC jouent un rôle central [0] .

Suivant l’étude de GlobalData Thematic Research, le rêve de la ville intelligente remonte aux années 1970. C’était débuté par la ville de Los Angeles, par son projet de Big data urbaines au nom de « A Cluster Analysis of Los Angeles » [1].

On trouve que la ville d’Amsterdam a lancé le projet de la ville numérique en 1994. C’était une plateforme, ou les citoyens d’Amsterdam sont interconnectés et peuvent échanger entre eux. [2]

Les entreprises spécialisées en informatique ou dans le domaine du matériel informatique ont suivi l’évolution de cette vague de ville intelligente.

L’entreprise américaine d’informatique Cisco a investi 25 millions de dollars en 2005 pour faire des recherches sur ce le concept de la ville intelligente. Il y a aussi la société multinationale IBM [3] (International Business Machines Corporation) qui était impliquée dans un projet en 2008 au nom de IBM Smarter Planet afin d’analyser le potentiel des capteurs et des caméras à régler les problèmes urbains. Durant l’année 2009, IBM a lancé la campagne ‘Smarter Cities’ avec un budget de 50 millions de dollars dans le but d’aider les villes. [4]

L’année 2011, il y a eu le premier congrès mondial de Smart City Expo (SCEWC) [4] à Barcelone, avec plus de 6000 visiteurs et 51 pays participants [6]. Cette première expérience a rassemblé de grandes personnalités et des leaders d’innovation du monde entier. Les thématiques de ce congrès [7] étaient :

  • L’énergie renouvelable et l’environnement.

  • L’urbanisme.

  • La mobilité et la technologie.

  • La gestion et le financement.

Depuis 9 ans, ce congrès est devenu récurant. On le trouve chaque année avec plus de participant et plus visiteurs [8].

Depuis 2011 jusqu’à aujourd’hui, les villes du monde ont connu une concurrence remarquable au niveau de l’innovation et de l’implication dans l’univers de la ville intelligente. L’année qui suit le premier congrès SCEWC, la ville accueillante Barcelone a lancé des systèmes de gestion de données urbains, pour les utiliser dans les transports en commun, les stationnements, l’éclairage rural, et la gestion des déchets [9]. Ces initiatives ont généré une réduction significative des coûts, une amélioration de la qualité de vie des habitants [10].

La concurrence des villes afin d’être le leader des villes intelligentes augmente d’une année à l’autre. On trouve même des gouvernements impliqués et soutient les innovateurs. Le Canada fait partie des gouvernements très impliqués, elle encourage les villes avec des défis, des subventions et même avec des compétitions.

En 2019 le gouvernement canadien a lancé le concours pancanadien [11] sous le nom « Défi des villes intelligentes » [12]. Il faut que les villes réussissent à améliorer la qualité de vie de leurs résidents tout en utilisant l’innovation et la science des données. Le défi comporte quatre objectifs:

  1. Obtenir des résultats pour les résidents :

Avoir une idée d’où il commence pour suivre leur progression. L’essentialité d’établir une base de référence et de mesurer les résultats [12].

  1. Habiliter les collectivités à innover :

Résoudre les problèmes identifiés, importants et difficiles grâce aux collectes de données et des technologies connectées [12].

  1. Établir de nouveaux partenariats et réseaux :

Il faut forger leur (l’innovateur) relation avec les résidents et d’avoir de nouveaux partenaires [12].

  1. Faire profiter tous les canadiens :

L’innovation elle doit être révolutive et reproductible dans tout le Canada et non seulement dans un seul environnement [12].

Les résultats des gagnants de ce défi, tant convoité et recherché comme signe de distinction technologique dans la belle province et les provinces voisines, sont affichés le 14 mai 2019 à Ottawa.

L’affichage de la liste des gagnants est fait dans le cadre d’une belle ambiance joviale et pleine de tentions suite à une concurrence acharnée entre les villes participantes. Ceci est en partie causé par le montant de la cagnotte à gagner. Ce montant s’élève à 50 millions de dollars pour la première place et 5 millions de dollars pour la dernière place gagnante.

1- La Ville de Montréal qui a gagné 50 millions de dollars

2- La collectivité de Nunavut a gagné 10 millions de dollars

3- La ville de Guelph et communauté de Wellington à gagner 10 millions de dollars

4- La Ville de Bridgewater à gagner 5 millions de dollars

Toutes les villes et municipalités voient un grand potentiel pour la réussite du concept de la ville intelligente sur tous les plans, en particulier dans les domaines de l'éclairage intelligent, de la gestion intelligente du trafic, des soins de santé et de l'industrie énergétique. La digitalisation fait son chemin dans les villes et les municipalités. Une chose est sûre : ce ne sera pas un sprint, ce sera un marathon.


Structure de communication, rôles et besoins.

Le concept de la ville intelligente est géré et dirigé par les villes. Ils se reposent sur une structure formelle de communication. Cette forme de communication a toujours existé, mais sous forme de panneaux routiers imprimés. Le concept de la ville intelligente a gardé les mêmes principes d’autrefois, mais avec une synchronisation live de données. On trouve l’exemple des panneaux de circulation qui indiquent la fluidité de la route, ou les panneaux de stationnement avec synchronisation des places disponibles sur le parking.

Le principal rôle est de faciliter le quotidien de citoyens afin d’avoir une information pertinente, ponctuelle et précise qui corresponde à l’endroit où la personne se trouve. La ville gagne à son tour sur plusieurs volets. Les gains sont multiples que ce soit logistique, monétaire, ou sécuritaire.

Tendances observables

Il n'est pas facile d'identifier les raisons de la croissance urbaine [en termes de superficie physique et de croissance démographique] et de les appliquer ensuite de manière universelle. En ce qui concerne l'expansion des terres urbaines [le processus par lequel la surface de la planète est utilisée pour le développement urbain], une étude de 2011 a montré que la croissance du PIB par habitant a un fort impact sur l'expansion des terres urbaines en Chine et en Amérique du Nord. Selon cette étude, c'est comparativement moins le cas en Inde, en Europe et dans certaines régions d'Afrique [où la croissance démographique joue un rôle beaucoup plus important dans l'expansion des terres urbaines]. [13]

Il est fortement présumé que le boom de l'urbanisation est étroitement lié à la croissance économique, à l'industrialisation et à la création de meilleures conditions de travail. Les experts voient des possibilités de développement éducatif, culturel et économique dans la progression de l'urbanisation, car les villes peuvent fournir des infrastructures sociales mieux et de manière plus rentable que les zones rurales peu peuplées, en raison de leur taille et de la densité de population. Les établissements d'enseignement et de santé touchent de nombreuses personnes. Surtout, les femmes et les groupes socialement défavorisés peuvent plus facilement participer à la vie sociale, politique et culturelle [14].

Le nombre croissant de personnes vivant dans les grandes villes du monde exerce une pression énorme sur les ressources disponibles et fait monter en flèche les émissions des zones urbaines. Dans un article pour le Guardian, le Dr Joan Clos, secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur exécutif d’UN-HABITAT, souligne la nécessité d'une planification urbaine efficace et intégrée en montrant comment l'environnement est poussé aux limites de sa résilience par l'influence des villes : jusqu'à 70 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des zones urbaines, qui ne représentent à leur tour que 4 % des masses terrestres du monde [15]. La tendance à la croissance de la population urbaine, combinée à une croissance économique polarisée, à la dépendance aux technologies numériques dans la vie quotidienne et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, souligne la nécessité de développer ce qu'on appelle les "villes intelligentes". Il s'agit de villes soigneusement planifiées qui intègrent l'infrastructure numérique de manière à garantir l'accessibilité, le respect de l'environnement, l'efficacité des ressources et la gestion de la sécurité pour un grand nombre de résidents.

Les villes d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et d'Asie adoptent également différents principes de ville intelligente dans certains cas afin d'orienter le développement urbain vers un avenir efficace et intégré à la technologie. San Francisco est connue depuis longtemps pour ses efforts en matière de mobilité électronique. Il existe aujourd'hui plusieurs stations de recharge pour les voitures hybrides et électriques, ainsi qu'Uber [16]. Seattle a fait de gros efforts dans le domaine des compteurs intelligents et du stockage de l'énergie. Les habitants de la ville reçoivent de l'aide pour mettre en place des mesures d'économie d'énergie et en même temps, on leur montre comment économiser l'énergie. Rio de Janeiro a mis en place un système de transport intégré pour améliorer la mobilité dans les favelas de la région de Rio Maré. Séoul utilise des moyens innovants pour collecter des données et fournir des mises à jour en temps réel sur le trafic urbain.

Au cours des dix dernières années, Copenhague a pris la tête du mouvement de la ville intelligente au Danemark grâce à ses mesures de développement intelligent. L'approche de la ville intelligente que poursuit Copenhague repose sur deux stratégies importantes. Tout d'abord, grâce à une planification minutieuse, la ville elle-même est devenue un "laboratoire vivant" pour des expériences écologiques durables dans la ville. Le développement du nouveau quartier durable de Nordhavn, avec ses 40 000 habitants, est le meilleur exemple de nouvelles mesures. Deuxièmement, l'attitude de la ville, qui consiste à "partager c'est se soucier des autres", et son ouverture aux solutions numériques et aux énergies propres lui permettront de devenir un centre de nouvelles avancées technologiques dans le domaine de la conception de villes intelligentes. [17]

Tendance 1 an :

D’ici une année l’évolution en matière d’innovation de ville intelligente ne sera pas gigantesque, mais suite à la pandémie déclenchée au début de l’année 2020 (le coronavirus, Covid-19) et l’obligation de confiner le monde entier pour éviter le pire, ainsi que le télétravail, va pousser encore plus les villes, les municipalités et les gouvernements à multiplier leur effort.

Afin de tracker le parcours de contamination du Covid-19, le gouvernement canadien a opté pour une application en début juillet 2020 qui permet de savoir si on était en contact avec une personne porteuse de virus. Cette application analyse tes données, tes déplacements afin de t’avertir si tu entres en contact avec le virus, dans le but est le dépistage précoce. [18]

Tendance 5 ans :

Il va avoir l’internet des objets (IOT) qui va modifier drastiquement la donne des villes intelligentes. IOT va révolutionne la manière dont les gens interagissent avec leur environnement. Qu'il s'agisse d'énergie, de gestion du trafic et du stationnement, d'entretien des appareils, d'éclairage intelligent, de surveillance de l'environnement, de collecte des déchets ou de sécurité routière, le nombre d'applications possibles pour les collectivités locales ne cesse de grandir. Il existe des moyens d'économiser de l'argent, d'améliorer l'efficacité et d'accroître la prestation de services [19].

Tendance 20 ans :

La tâche de l'avenir est de fournir à toutes les classes et à tous les groupes sociaux un accès égal aux ressources essentielles de la société. Ce succès sera en grande partie obtenu dans les années à venir grâce à l'expansion continue du réseau. Lorsque la quasi-totalité de la population sera en ligne en 2040, chacun des citoyens aura accès à l'internet.

L'augmentation exponentielle de la capacité de calcul, associée à l'expansion massive du cloud computing, entraînera des habitudes d'utilisation et des possibilités d'application totalement nouvelles d'ici 2040. À l'avenir, les données et les logiciels seront en grande partie déplacés vers le Cloud. Au lieu de les stocker localement sur leurs propres ordinateurs et appareils, les données et les applications logicielles seront exploitées directement à partir de serveurs décentralisés et ne seront connectées aux appareils finaux que via l'internet à tout moment et en tout lieu. Il y aura aussi de plus en plus de drones au service du citoyen dans le cadre des services rendus au citoyen. Les drones seront opérés par des agents des villes. Des droïde et cyborg aux lieux des agents de collecte de matière résiduelle. Il y aura aussi des robots intelligents dotés d’une intelligence artificielle pour faire le service à la clientèle dans les arrondissements et les bureaux des villes. On peut même penser au vote par hologramme dans les bureaux de vote et les spectacles de grande envergure en hologramme et 4D.

[0]: https://www.villeintelligente-mag.fr/attachment/1770564/ [1]: https://www.verdict.co.uk/smart-cities-timeline/#:~:text=The%20journey%20to%20smart%20cities,virtual%20digital%20city%20in%201994. [2]: https://dial.uclouvain.be/downloader/downloader.php?pid=thesis%3A2886&datastream=PDF_01[3]:https://www.ibm.com/ca-fr/about [4] https://www.verdict.co.uk/smart-cities-timeline/#:~:text=The%20journey%20to%20smart%20cities,virtual%20digital%20city%20in%201994. [5]: http://www.smartcityexpo.com/en/home[6]:http://www.smartcityexpo.com/en/the-event/past-editions-2011[7]: https://media.firabcn.es/content/S078012/docs/SmartCityMemoriaBX2.pdf [8]: http://www.smartcityexpo.com/en/the-event/past-editions [9]: https://www.verdict.co.uk/smart-cities-timeline/#:~:text=The%20journey%20to%20smart%20cities,virtual%20digital%20city%20in%201994. [10]: https://datasmart.ash.harvard.edu/news/article/how-smart-city-barcelona-brought-the-internet-of-things-to-life-789 [11]: Relatif à l'ensemble du territoire du Canada # http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8384622 [12]: https://www.infrastructure.gc.ca/cities-villes/index-eng.html [13]: https://www.metropolis.org/sites/default/files/2019-01/Gestion%20de%20la%20croissance%20urbaine%20FR.pdf [14]: https://www.metropolis.org/sites/default/files/2019-01/Gestion%20de%20la%20croissance%20urbaine%20FR.pdf [15]: https://unhabitat.org/sites/default/files/2020/05/hsp_ha_1_6_f.pdf à[16]: https://www.uber.com/ca/en/ [17]: https://www.demainlaville.com/copenhague-lexemple-de-la-smart-city/#:~:text=Depuis%2010%20ans%2C%20Copenhague%20s,des%20villes%20durables%20en%20Europe. [18]https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1713109/justin-trudeau-ottawa-pandemie-application-tracage-mesures-aide [19]: https://www.ledevoir.com/societe/science/552842/objets-connectes-et-ville-intelligente-un-mariage-prometteur