Pourquoi une BD en grec ancien ?

Cela fait deux questions…


1- Pourquoi le grec ancien ?


S’intéresser, même de manière très superficielle, au grec ancien permet de comprendre l’orthographe étrange, le sens et l’origine de très nombreux mots (comme justement « ortho-graphe », « phrase », « techn-ique », « rythme », « philo-sophie », « psycho-logie » etc….) qu’on rencontre aussi bien en français, qu’en anglais ou dans de nombreuses autres langues. Sur un site Internet comme « wiktionnaire » vous aurez accès au mot originel en caractères grecs ; savoir le lire vous sera alors bien utile.


Mais d’où vient donc ce curieux vocabulaire international que l’on retrouve dans tous les domaines (science, médecine, architecture, techniques, sport, arts, philosophie, politique…) ?


Il faut comprendre que la langue grecque, depuis l’émergence d’Athènes puis les conquêtes d’Alexandre le grand, a tenu dans l’antiquité (de l’Europe et la Méditerranée jusqu’en Ethiopie et aux frontières de l’Inde) la même place que l’anglais dans le monde contemporain. Quasiment toute la science, la culture, l’histoire, les mythes, la pensée des temps anciens nous ont été transmis par l’intermédiaire de cette langue. Même à l’époque ou Rome dominait la Méditerranée, elle demeurait la langue des échanges et de la culture. Certains empereurs romains écrivaient en grec plutôt qu’en latin. Ces nombreux textes grecs ont ensuite été traduits en arabe et en latin au moyen âge. La civilisation de l’occident et du moyen orient, qui s’est par la suite internationalisée, dérive donc très largement de la culture grecque et elle en a hérité une part importante de son vocabulaire.


La culture grecque est à la base des principaux mythes qui inspirèrent les romanciers et artistes pendant des siècles et inspirent encore notre imaginaire (dieux et héros, monstres, mystères, tragédies, voyages extraordinaires jusque dans l’espace, apprentis sorciers…) D’où viennent les mots « dragon », « magie », « fantôme », « lycanthropie », « galaxie » ? Qu’est-ce que le narcissisme, le complexe d’Œdipe ? …


Notons que la langue grecque est encore parlée de nos jours en Grèce et sur l’île de Chypre, certes sous une forme différente, mais beaucoup moins changée que l’italien, l’espagnol ou le français ne le sont par rapport au latin ! (Si vous partez en vacances par-là, révisez l’alphabet, cela vous sera utile pour lire certaines pancartes…)


2- Pourquoi une BD ?


Le but est de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à des textes anciens de manière amusante.


Approcher les textes anciens par la BD nous les rend beaucoup plus familiers. On peut lire les BD sans rien connaître du grec ancien : Il suffit de lire la traduction puis de repérer le début du texte en grec et la bulle correspondante dans l’image (l’alphabet grec est reporté sur chaque page pour vous aider).


Pour ceux qui s’intéressent à la langue, les BD permettent aussi de l’apprendre et de la « pratiquer ».

Il est plus difficile d’apprendre une langue dite « morte » qu’une langue vivante car on a moins d’occasion de la pratiquer : Pas de série télé, pas de correspondant ou de voyage linguistique… On ne peut que lire.

Et la plupart des jeunes gens lisent peu de livres… mais ils lisent volontiers des bandes dessinées !


Apprendre les rudiments d’une langue par l’intermédiaire d’une BD permet d’associer rapidement un petit texte à une situation illustrée et donc de mieux le comprendre. C’est ce que fait un bébé qui apprend à parler ; il associe ce qu’il entend à ce qu’il voit et tout se fait naturellement. C’est aussi un moyen beaucoup plus ludique et amusant pour apprendre que de lire une grammaire ou un lexique.


Le plan du « livre 1 » s’inspire de celui des aides à la conversation que l’on trouve dans les guides de voyage. C’est à dire qu’il donne les clefs pour pouvoir s’exprimer rapidement (« comment dire ? ») et les règles de grammaire sont expliquées très progressivement, au fur et à mesure que l’on progresse dans la lecture des différentes petites histoires.


Les autres BD sont des adaptations de textes d’auteurs anciens (bien sûr, par manque de place, seules quelques phrases clefs en sont extraites). Elles couvrent des domaines variés : histoire, géographie, sciences, théâtre, médecine, fiction… Toutes sont accompagnées d’une traduction et d’une explication de chaque mot des textes des bulles. Elles peuvent être lues par un néophyte qui a fait l’effort de réapprendre l’alphabet grec (nous l’avons tous appris au cours de notre scolarité pour les mathématiques et les sciences). Avoir lu au moins les 15 premières pages du « livre 1 » (= 7 premières planches de la BD) facilite la lecture de ces autres BD.


A travers ces courts extraits, c’est un minuscule aperçu de cet ancien monde qui a engendré le nôtre, une porte ouverte pour tout curieux qui pourra par la suite approfondir ses connaissances sur Internet (comme par exemple sur le site « arrête ton char ») ou par la lecture d’ouvrages traduits ou bilingues (comme dans la collection « classique en poche »)…


Bon voyage spatio-temporel