Le canon de 75

Le canon de 75

Le canon de 75 modèle 1897, le 'glorieux 75'

Le canon de 75 fut le 1er canon de campagne à tir rapide. Parfaitement efficient pour l’appui de l’infanterie et pour le tir sur cible fugitive, sa cadence pouvait atteindre 30 coups par minute en vitesse de pointe et annonça une révolution technologique dans l'artillerie.

Inspiré par les travaux des capitaines français Baquet et Locard et ceux de l'ingénieur allemand Haussner, le lieutenant-colonel Deport, directeur de l’atelier de Puteaux puis les capitaines Sainte-Claire Deville et Rimailho aboutissent le révolutionnaire 'canon de campagne de 75 mm Mle 1897'.

Les performances de la pièce sont dues à d'importantes innovations technologiques, mais c'est surtout son système de recul qui le distingue ; 'Le lien élastique à long recul' absorbe l'énergie du tir et ramène parfaitement le canon en position initiale. De fait, il n'est plus nécessaire de repointer la pièce après chaque tir. A ceci, s'ajoute l'immobilisation parfaite du châssis, la culasse excentrique Nordenfeld à manoeuvre rapide et extraction automatique de la douille, le système de pointage rapide et simultané qui permet le tir indirect et l'emploi d'un boîtier spécial nommé 'débouchoir' permettant de prérégler les fusées. Ces cumuls technologiques donnent naissance au tir rapide.

Les 1ers canons furent mis en service en 1898 et firent campagne dans les guerres de Chine du Maroc et des Balkans.

Pendant la Grande Guerre, il fut baptisé « aboyeur » par les Poilus du fait de sa sonorité particulière. En 1914, la France possédait 3.840 canons de 75 de campagne ; après la bataille de la Marne, 400 pièces, soit 10% du parc avait été détruit. En avril 1915, le déficit avait doublé, il manquait 800 canons aux artilleurs. Mais en 1918 le nombre de pièces atteignit 5.484 avec la production de 2.067 canons par trimestre et dont une partie était fournie aux Belges, Serbes et Américains. Pendant la guerre, la production journalière d’obus passa de 14.000 à 230.000 coups. Lors de la bataille de Champagne le 26 septembre 1918, il avait été tiré 1.315.000 obus de 75 et en novembre 1918 on comptait 6039 canons de 75 dans l'Armée Française.

Des variantes furent créées sur divers affûts et châssis en arme anti-aérienne, anti-char, pièce de côte, pièces de bord et pièces de forteresse. Il prit part aux combats de 1940 en France. Les derniers serviront jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie. Sa longévité et ses performances sont les raisons qui font que de nos jours, le canon de 75 est la pièce d’artillerie française de tradition.

Fiche technique

  • Année du design : 1897

  • Calibre : 75.00 mm

  • Poids en batterie : 1140kg

  • Longueur : 4.45 m

  • Largeur : 1.51 m

  • Portée : 8000 à 11000m

  • Équipe de pièce : 7 hommes

  • Poids du projectile : 5.3 kg (obus explosif normal)

  • Vitesse initiale : 550 m/s (obus explosif normal)

  • Cadence de tir : 28cps/min (urgence), 6cps/min (pratique)

  • Cadence de tir : 18 coups par minute (recommandé 12 coups / min maxi)

  • Contenance du caisson avant-train : 72 coups

Les fonctionnement et les termes techniques