LYANE A. Autour des mots
Ne m’oublie pas
Catherine Berthelier
ISBN : ISBN-10 : 295650892X
ISBN-13 : 978-2956508922
Éditeur : Auto-édition - (16 janvier 2019)
https://www.amazon.fr/Ne-moublie-pas-Catherine-BERTHELIER/dp/295650892X
L’auteur : Catherine Berthelier est un auteur indépendant français née dans la Loire le 07/09/1964.
Après une longue carrière à Lyon dans le domaine bancaire, elle change radicalement de métier en 2004 en partant vivre pendant quatre ans sur l’île de Mayotte. Elle a gardé la passion de l'Afrique et des voyages et travaille actuellement en EHPAD. « Ne m’oublie pas » est son second roman, après Plus haut que le vol des oiseaux, finaliste du prix du roman Femme Actuelle 2018.
Résumé : Coma… Je bute sur ces deux syllabes. Avec anxiété, j’apprends à digérer leur son, leur consonance. Je me consacre à les domestiquer, à épeler les lettres qui les composent. J’essaie de les rendre banales jusqu’à en faire un mot inoffensif. Je ne suis plus aux commandes de mon cerveau, il déduit et produit seulement ce qu’il veut bien. Le sens des mots mouvement ou communication est une option qu’il n’entérine plus…Rien ne prédisposait Isabelle et Nathan à se rencontrer. Tandis que la vie du jeune pilote de Formule 1 est rythmée par les courses automobiles, la jeune artiste peintre met un terme à une liaison tumultueuse avec le leader d’un groupe de metalcore. Et puis il y a l’accident qui va bouleverser leur vie. Ni le même jour, ni au même endroit. Pourtant, tout aussi brutal, il plonge les deux jeunes gens dans un coma profond, au sein du même hôpital. Alors que les médecins restent pessimistes quant à leur chance de survie, un phénomène inexplicable se produit.
Extrait : Quelle heure peut-il être ? Le jour et la nuit ne se dissocient plus. Seule une lueur persiste, à peine perceptible, refusant de s’éteindre… … L’angoisse m’accable. De fréquentes rétrospectives du crash s’invitent depuis que je me suis réveillé. « Est-ce que j’ai eu un grave accident sur cette piste anglaise ? » Et d’ailleurs, réveillé est un grand mot. Je crois bien que je suis le seul à l’envisager. Disons que je vogue dans une espèce de monde parallèle, où j’ai conscience de tout, sans possibilité de l’exprimer. Utopique de comptabiliser les jours. Tout au moins, c’était ambitieux, jusqu’à ce que je sente des mains s’occuper de mon corps. Oui, j’ai bien dit des mains. Discernement récent, lui aussi. Les mains s’occupent ponctuellement de moi. Elles procèdent à ma toilette – ce qui est très gênant – et je n’ai d’autre choix que de les laisser faire. Je peux sentir la chaleur de l’eau, la notion de mouillé sur ma peau. Ce sont des sensations assez spéciales, difficiles à définir, que j’éprouve de l’intérieur. Ces mains ne s’occupent de moi qu’une fois par jour. J’en ai déduit que c’était le matin. Depuis, j’essaie de tenir le décompte des jours qui s’écoulent… en toilettes ! Voilà qui ferait bien se marrer les copains. Je les entends d’ici balancer des vannes grivoises ! Et puis il y a les autres mains. Celles-là m’auscultent, me massent, me piquent, testent mille choses sur ma peau, dans ma chair. Je suis devenu l’équivalent d’un jouet, dans ces mains-là !
Citations :
Elle n’avait plus eu envie d’essayer de comprendre.
On a tort parfois de ne pas se parler assez, avant.
Ne jamais douter, Nathan. C’est le secret. La réussite, il faut aller la chercher. Elle arrive rarement seule.
Ce qui s’apparente au hasard n’est souvent qu’un rendez-vous.
Note : Fond : 4.5/5 – Forme : 4.25/5
Avis : Séduite
De très sincères remerciements à Catherine Berthelier pour l’envoi de son livre qui m’a permis de découvrir un auteur à la plume aussi inventive que maîtrisée. Ce roman a tout pour plaire au plus grand nombre et je suis ravie d’être associée à un succès qui ne pourra être que croissant. Un bémol, je trouve la couverture quelconque par rapport à l’originalité et à la qualité d’écriture du livre.
Dès les premières pages, j’ai perçu l’intensité qui allait m’accompagner dans la lecture. Outre l’imagination pour répondre à la question de ce qu’il se passe durant un coma, l’environnement de la course automobile choisi pour l’un des personnages a attiré toute mon attention. Au fil des 274 pages, les enchevêtrements des constructions familiales, les déboires amoureux, les luttes pour la vie ont servi de toile de fond à une rencontre des plus improbables entre Isabelle et Nathan, tous deux dans un coma profond.
Le style fluide, précis, émouvant de l’auteur ne m’ont pas laissé de répit et a soutenu ma curiosité jusqu’à la dernière ligne car quand on pense pouvoir se laisser aller à se relâcher, le geste de tourner la page s’impose pour connaître la suite.
C’est bien écrit, bien organisé, pas du tout incroyable et l’on se dit : mais pourquoi pas ? Se promener dans le monde des écuries automobiles et pouvoir se penser au volant, se battre avec chacun des personnages souhaitant revenir à la vie de tous les jours, passer derrière les faux-semblants des familles est particulièrement distrayant.
C’est le deuxième roman d’un auteur qui a déjà séduit les lecteurs avec son premier, nul doute que sa carrière ne fasse que débuter et je suis sûre qu’une ME sérieuse va se pencher sur ce nouveau talent.