Saint Michel terrassant le démon et pesant les âmes, pierre polychromée, fin XVème- début XVIème siècle Eglise Saint Jean-Baptiste, Commune de Saubusse (Landes) Protection : classement monument historique le 1957/07/23
Constat d’état sommaire :
La sculpture de Saint Michel est constituée de deux blocs principaux de pierre (assemblage au niveau de la taille du Saint). La main gauche et possiblement d’autres éléments étaient originellement assemblés à l’ensemble par goujonnage. La figure repose sur une console portant un écusson armorié. Dès l’origine, la sculpture était polychromée. La surface est recouverte d’un bouche-pores orangé sur lequel des couches colorées ont été appliquées. Structurellement l’œuvre est dans un état moyen de conservation. Si la structure de la pierre semble saine, des manques, éclats et épaufrures ont été observés. Notons que la main gauche de Saint Michel a été retrouvée au pied de la sculpture. Des interventions anciennes ont été effectuées sur la sculpture : bouchages et restitutions comme par exemple le pied, le mollet et l’avant-bras gauche du démon. Des traces de corrosion nous ont permis de déduire que des collages avec goujonnages avaient été réalisés. La surface est empoussiérée et modérément encrassée. La dernière intervention sur la surface a consisté en l’application d’un badigeon monochrome blanc bleuté destiné à masquer les lacunes de polychromies anciennes et à donner à la sculpture un aspect pierre « nue » Visuellement la surface présente aujourd’hui un aspect chaotique. En effet, apparaissent conjointement sur la surface, la pierre (dans les lacunes de polychromie), le bouche-pores orangé (dans les lacunes ou usures de couches colorées), la ou les polychromies originales ou anciennes (dans les lacunes du badigeon blanc bleuté) et le badigeon fortement lacunaire. Par ailleurs, les polychromies présentent des soulèvements.
Trois harmoniums comme celui de l’église Saint-Jean-Baptiste de Saubusse sont répertoriés en France (inventaire FFAH Fédération Française des Amis de l’Harmonium). Les deux autres instruments sont dans les Pyrénées atlantiques à Roquiague et à Saussède.
Nous savons grâce à un musicologue italien, qui nous a signalé l'existence de l'association, fort rare, des facteurs d’orgues Noirel et Dewingle que la date de fabrication de notre harmonium se situe entre 1856 et 1859 car ensuite Dewingle s'est retrouvé seul.
Cet harmonium est dans un état de conservation remarquable. Il se caractérise par le positionnement des anches traditionnellement implantés horizontalement et qui sont ici en position verticale.
Nous détenons là un patrimoine musical hors exceptionnel du plus ancien harmonium recensé dans les Landes.
Représentation :
Balustres à console de part et d’autre de la caisse, sur la face du buffet, grand panneau horizontal avec trophée liturgique (tiare, croix et crosse en sautoir dans les rinceaux) entouré de panneaux verticaux jumelés à sommet cintré en éventail, le tout calé par deux pilastres cannelés. L’ouverture du pédalier est découpée en accolade et couronnée d’un petit balustre en demi relief.
Description technique de l’instrument :
Meuble en bois plaqué, clavier à abattant, soufflerie à deux pédales, quatre poignées latérales de préhension en bronze, buffet décoré de panneaux en relief, celui du centre à décor découpé et ajouré, touches de clavier plaquées d’ivoire, pastilles des tirants de registres en porcelaine blanche. Clavier de 18 registres : flûte, contrebasse, flûte 16, bourdon 16, prestant, jeu doux, cor anglais, expression, trémolo, flageolet, haut-bois, flûte 8, accouplement, clarinette, trompette, voix célestes,forte.
Matériaux :
Chêne, bois fruitier taillé, placage, décor dans la masse, tourné, découpé, ajouré, ciré, ivoire, bronze.
Mesures :
h=140,5 , la=129
Un ex-voto représentant la galupe "Bayoune" attaché au port de Saubusse est accroché dans l’église Saint-Jean-Baptiste.
Depuis toujours, les hommes ont marqué leur lien avec Dieu par des offrandes. En signe de reconnaissance ou en échange d’un vœu, telle est la signification d’ex-voto en latin.
Et il est une tradition chez les marins du monde chrétien, de réaliser des maquettes des bateaux de leur région destinées à être suspendues dans l’église de façon à être bien visibles. La mer est dangereuse et les marins s’en remettent bien souvent à Dieu, à la Vierge Marie et aux Saints protecteurs pour leur demander de leur permettre de rentrer sains et saufs à bon port.
Ainsi l’ex-voto est offert en remerciement d’une grâce obtenue, ou pour demander la protection des bateaux et de leur équipage ...
... Je ne peux vivre loin de l’eau et des bateaux. Je vis heureux à Saubusse depuis le début de l’année, plein de gratitude pour le formidable accueil que m’ont réservé les Sibusates. Alors quand au détour d’une conversation un soir de juin, avec quelques passionnés nous avons évoqué l’Adour, son passé florissant avec ses embarcations à fond plat, et envisager de recréer une gabare, j’ai tout de suite dit oui, allons y
Mais très vite nous avons découvert qu’il n’était point besoin d’en reconstruire une, car une galupe nommée Bayoune, abandonnée dans le Port de Guiche, attendait des cœurs vaillants pour la faire revivre. Vous l’avez vue, elle se repose au port de Saubusse depuis le mois d’août, nettoyée de son passé douloureux.
Je suis aussi chrétien et je crois aux destinées.
L’année dernière j’ai eu un accident et pendant de longs mois mon corps m’a fait souffrir en attendant une opération qui n’a pu avoir lieu que récemment, un peu comme Bayoune qui souffrait abandonnée jusqu’à son opération de sauvetage en août dernier.
Je savais qu’une longue période m’attendait sans pouvoir me mouvoir, et c’est alors que Bayoune m’a soufflé à l’oreille qu’elle était reconnaissante de toute l’énergie que les Sibusates ont mis pour la ramener à bon port.
L’offrande d’un ex-voto destiné à l’église, m’est apparue comme une évidence, parfaitement adaptée aux circonstances. Je me suis donc mis à la tâche pour construire une réplique exacte de Bayoune dans ses couleurs d’origine. Il y a eu des journées paisibles, rythmées par le flux de l’Adour et d’autres où des intempéries, des doutes, des résistances venaient chambouler son cours. Par conséquent c’est avec beaucoup de reconnaissance que je vous la livre ce soir, car Bayoune avec l’aide du divin, m’a accompagné durant ces quelques semaines postopératoires qui sans elle, auraient été très compliquées pour moi à gérer.
En offrant cet ex-voto je fais aussi un vœu, celui que Bayoune puisse être restaurée, qu’elle retrouve ses belles couleurs et qu’à nouveau elle donne à l’Adour sa fierté d’autrefois.Vous vous doutez bien que ce travail, je n’ai pas pu l’accomplir sans quelques amis complices qui m’ont apporté leur compétence et leur aide. Je tiens à remercier Jean-Michel, Nathalie et Didier, ainsi que tous ceux qui m’ont apporté leur soutien au quotidien.
Gilles Lecrecq