Nos valeurs
Projet éducatif de l’école
L’enseignement qui est dispensé à l’école EOS a pour objectif de participer à la formation d’individus libres dans leur pensée, équilibrés dans leur sensibilité et capables de contribuer de façon positive à la société du 21ème siècle. Quelle que soit leur origine et le milieu dont ils sont issus, les enfants qui nous sont confiés acquièrent les savoirs, savoir-faire et compétences qui leur permettront de prendre une part active dans le monde de demain. Plus précisément, l’enseignement dispensé à l’école EOS repose sur les principes et valeurs suivants :
I. Une vision de l’humain
Nous travaillons en accord avec la vision qu’a partagée Rudolf Steiner de l’être humain, à la fois corps, âme et esprit. Ces deux dernières dimensions ne sont pas à comprendre dans une perspective religieuse mais dans un sens plus large. Comprenons ici l’esprit comme le siège de la pensée et l’âme comme le siège de la vie des sentiments. Si la vision anthropologique de Rudolf Steiner fonde nos pratiques pédagogiques, elle n’est en aucun cas enseignée aux enfants. Aucun parent n’est tenu d’y adhérer.
II. Savoir être
L’amour, la paix, la tranquillité et la cohérence intérieures sont des attitudes salutaires face à la vie et aux tourments que celle-ci peut occasionner. Elles offrent à la joie un terrain fertile et sont une porte ouverte vers l’épanouissement de l’être.
Ces valeurs pacifiques font partie des fondements de notre pédagogie. Une école qui aime ses élèves, cultive le bien-être et la sérénité favorisera le développement de la confiance, de la créativité et de la curiosité des enfants. Elle donnera ainsi à l’enfant « le goût d’apprendre » tout au long de la vie.
III. Individualité pour faire jaillir la citoyenneté
Eduquer, du mot latin ex-ducere, « conduire hors de » doit avant tout être un moyen de permettre au « je » de l’enfant d’éclore peu à peu, au-delà des limitations de l’égo. Faire émerger et cultiver la dimension unique qui sommeille dans chaque enfant lui permettra de découvrir qui il est vraiment et de dévoiler son potentiel. C’est par là aussi que l’être humain sentira le lien puissant qui l’unit au reste du monde. Et c’est à partir de ce sentiment d’unité, de « reliance » que peuvent naître à la joie, la fraternité, la responsabilité et l’engagement citoyen.
Pour accompagner l’enfant dans son éveil à lui-même, nous tenons compte, dans nos pratiques pédagogiques, des trois facultés de l’humain que sont la pensée, la volonté et le sentiment. Pas une de ces sphères ne sera travaillée au détriment de l’autre.
IV. Amour, autorité et exemplarité
Sans un amour profond de l’enfant et du métier qu’il exerce, l’enseignant ne peut pas susciter les valeurs que l’on vient de citer. Il représente, aux yeux de l’enfant, l’autorité, au sens noble du terme loin de tout autoritarisme. Par son attitude exemplaire, il incarne ces valeurs, donnant envie à l’enfant de le suivre sur cette voie.
Projet pédagogique de l’école
Les objectifs pédagogiques ci-dessous permettront aux valeurs de notre projet éducatif d’être vécues au sein de l’école et transmises à chaque enfant.
I. Acquérir savoirs, savoir-faire et compétences avec le corps, le cœur et la tête
Pour devenir un individu libre, responsable et soucieux du monde qui l’entoure, l’enfant a à acquérir un certain nombre de savoir, savoir-faire et compétences définis dans le programme d’étude. Parmi ceux-ci figurent les mathématiques, sciences et techniques, la langue française, le néerlandais (une priorité pour notre école dès la première primaire), les sciences humaines, l’éducation physique et l’éducation artistique.
Pour enseigner tous ces contenus fondamentaux, la pédagogie Steiner entend respecter l’enfant dans sa nature profonde afin que ces matières enseignées soient bénéfiques à son développement. Il est de la plus haute importance en effet que l’école préserve la santé de l’enfant. C’est pour agir conformément à la nature de l’enfant que, dans notre approche éducative, nous privilégions trois axes :
- Le corps, les mains/formation de la volonté : le travail du corps permet à l’enfant, à travers l’activité physique, de se développer harmonieusement. Il développe aussi la volonté de l’enfant, lui apprend la nécessité de fournir un effort soutenu pour atteindre un but tangible (une réalisation personnelle). Plus tard, ce travail fourni dans l’enfance permettra au jeune adulte de poser des actes, d’entreprendre ou de s’engager dans le monde. Le travail du corps (de la main en particulier) est aussi l’un des piliers de l’initiation à la citoyenneté. L’enfant y apprend la valeur et le respect du travail d’autrui.
- Le cœur / formation de la sensibilité : au cœur des préoccupations des enseignants, l’activité artistique (musique, peinture, dessin, art de la parole) est un tremplin vers les apprentissages de type intellectuel.
- La tête / formation de la pensée : les apprentissages de type cognitif, la conceptualisation sont presque toujours la dernière étape d’un processus qui commence avec des activités pratiques, créatives et/ou manuelles.
II. Respecter le rythme naturel de l’enfant
«Les élèves apprennent différemment suivant leur âge» (Andreas Schleicher)
Rudolf Steiner a identifié différents stades de développement de l’enfant au cours desquels émergent peu à peu les facultés citées dans le point précédent (vouloir, sentir, penser). A chaque stade correspond le développement d’une faculté en particulier. L’école tient compte de cette dimension en offrant à l’enfant ce dont il a besoin dans sa tranche d’âge.
Ainsi, le petit enfant est tout entier plongé dans la volonté c’est à dire l’envie d’agir, de faire des choses lui-même. Son corps est l’instrument par lequel s’exprime cette volonté. L’enfant du jardin d’enfants apprend dans l’action, dans le mouvement (du corps ou de la main) et dans le jeu. Tout ce qui se fait et se vit au jardin d’enfants permet le développement harmonieux des sens de l’enfant, support essentiel aux apprentissages ultérieurs.
Ajoutons que les activités proposées à l’enfant de cet âge sont pensées pour permettre le développement de ce que les neurosciences appellent « les fonctions exécutives ».
En primaire, la pratique artistique revêt une importance particulière : outre le fait qu’elle répond particulièrement bien aux besoins de l’enfant de cet âge, elle permet d’entrer en douceur dans les apprentissages, de les intérioriser et de se les approprier. Elle contribue à entretenir aussi l’enthousiasme naturel de l’enfant vis-à-vis des matières enseignées.
La démarche de l’apprentissage en primaire part de l’expérience, passe par le ressentir pour aller vers le penser. L’enseignant s’efforce d’éviter de présenter à l’enfant des concepts figés, à apprendre tels quels. Il caractérise les choses plutôt que de les définir et il présente tout objet d’étude par l’intermédiaire d’images, de métaphores ou d’histoires qui accompagnent le développement de l’imagination de l’enfant, l’aident à appréhender certaines notions par le biais de sa sensibilité. Ainsi, peu à peu, l’enfant acquiert une pensée vivante, basée sur son vécu, pensée autonome préparant la pensée abstraite et la formation d’un jugement personnel, encore en voie de développement.
III. Les visées transversales au cœur de la pédagogie Steiner
La pédagogie Waldorf Steiner offre un terrain fertile pour le développement des visées transversales identifiées dans le Tronc commun (apprendre à apprendre, développer la créativité et l’esprit d’entreprendre, se connaître et s’ouvrir aux autres...). Que ce soit lors des activités manuelles, lors des promenades hebdomadaires en forêt menées au jardin d’enfants ou lors des très nombreux projets (artistiques, de recherche, de construction...) réalisés en primaire, l’enfant est régulièrement amené à enrichir ces apprentissages transversaux qui détermineront son attitude ultérieure face au monde.
IV. Le professeur, guide, modèle et garant de la continuité des apprentissages
« L’école est l’état de nos relations rendues visibles. Notre manière d’être avec les enfants, voilà notre programme scolaire. Notre manière d’être ensemble devient la manière dont nous gérons l’école. »Extrait d’une conférence de Chritopher Clouder, donnée à l’école Steiner de Sorgues, le 19 septembre 2003.
Que ce soit au jardin d’enfants ou à l’école primaire, les enfants restent plusieurs années avec un même professeur principal (entouré de plusieurs professeurs intervenants). Cet enseignant principal est garant de la cohérence et de la continuité dans les apprentissages. Ce dernier apprend ainsi, avec les outils qui lui ont été donnés en formation, à observer et à affiner sa connaissance de chaque enfant au fil des années. Il est, sur le chemin de l’enfant, tel un guide dont la mission, dans le plus grand respect de l’élève, est de le révéler à lui- même.
Pour pouvoir incarner au mieux cette fonction auprès des enfants, il est fondamental que l’enseignant soit une personne digne d’être imitée. Les sentiments positifs inspirés par le professeur rendent l’enfant confiant, entretiennent son enthousiasme et son envie d’apprendre.
V. Le rythme dans les apprentissages
Au jardin d’enfants, le rythme et les rituels revêtent une place très importante. On y répète beaucoup les mêmes gestes, les mêmes histoires, les mêmes comptines, favorisant leur assimilation naturelle. La nature et les saisons installent elles aussi un rythme et amènent les modifications dans les histoires, les chants et les habitudes du jardin d’enfants. Ainsi, dans ce retour systématique des mêmes motifs, l’enfant acquiert des outils de structuration de l’espace et du temps.
A l’école primaire, la journée est organisée suivant un rythme particulier, le plus proche possible du rythme naturel de l’enfant. C’est ainsi que les matières intellectuelles sont abordées au moment où le travail de la pensée est le plus facile, le matin. Ensuite, viennent les matières qui nécessitent une répétition rythmique (les langues étrangères, la musique, l’eurythmie, la gymnastique). Enfin, dans l’après-midi se donnent les cours artistiques ou manuels. Même le cours principal est divisé en unités rythmiques : recevoir, vivre, réaliser.
Le souci du rythme dans les apprentissages se traduit également par un enseignement par périodes. Cela signifie que l’enseignant consacre, pour chaque matière, approximativement un mois de travail. Pendant un mois, on ne se concentre que sur un sujet. Puis, on passe à un autre. Quels sont les avantages de cette façon de procéder ? Il y a d’abord le fait qu’il est plus facile, pour la concentration de l’enfant, de rester focalisée sur un sujet plutôt que de s’éparpiller dans différentes matières. Par ailleurs, le fait de laisser « dormir » une matière pendant quelque temps permet une maturation en profondeur des apprentissages. En effet, « Pour qu’un savoir devienne un acquis l’activité de se rappeler et de rencontrer à nouveau ce qui avait plongé profondément dans l’inconscient est aussi important que le réveil après le sommeil ».CARLGREN F., Eduquer vers la liberté, les écoles Steiner-Waldorf, Chatou, Les trois arches, 1992, p. 53.
VI. Une recherche constante d’équilibre
Entre inspiration et expiration, action et repos, corps et pensée, veille et sommeil, intériorité et extériorité, l’être humain est un être polaire, balancé entre des besoins antagonistes mais cependant indissociables. Son bien-être, tant physique que psychique, dépendra de l’équilibre qu’il aura pu créer entre ces polarités qui l’habitent et le nourrissent.
La pédagogie Waldorf-Steiner est particulièrement attentive à respecter ces mouvements vers l’équilibre. Quel que soit le niveau d’étude des élèves, il y a un réel souci d’alterner les moments de réceptivité avec les moments de productivité ; la concentration avec la détente, l’ouverture vers le monde avec le retour en soi.
VII. L’évaluation
Hormis l’épreuve du CEB, l’évaluation à l’école EOS est toujours formative. Régulièrement, le professeur s’assure, par l’intermédiaire d’exercices, des progrès réalisés par ses élèves.
Cette évaluation formative, toujours traduite en mots (et non en points) permet à l’enseignant d’ajuster son enseignement et d’accompagner au mieux chaque enfant. En fin d’année, les parents reçoivent un « regard sur leur enfant », document très complet décrivant le chemin parcouru par l’enfant tout au long de l’année, au niveau des matières proprement dites mais aussi des compétences transversales.
VIII. Le collège des professeurs
Le collège des professeurs, formé par tous les enseignants de l’école s’assure que les valeurs établies dans le projet éducatif sont bien vécues à l’école Eos. Cette assemblée des professeurs, organe de direction, régule la vie à l’école et prend toutes les décisions importantes en matière pédagogique.
Hormis son rôle de direction, cet organe central est un lieu d’échange autour de certaines pratiques pédagogiques parmi lesquelles la lutte contre l’échec scolaire, le soutien aux enseignants et/ou aux élèves en difficulté. Ainsi, nul ne peut rester isoler à l’école Eos.
Ajoutons que, rendus pleinement responsables, les enseignants deviennent des exemples pour ces enfants qu’il est de notre devoir de mener vers l’autonomie et la citoyenneté responsable.
IX. L’implication des parents et la qualité du lien parent-professeur
L’école Eos ne serait pas ce qu’elle est et certains objectifs pédagogiques ne seraient pas atteints sans l’apport précieux et l’aide régulière des parents.
Outre le fait que les parents soutiennent l’école en participant à des weekends travaux, en aidant à l’organisation des fêtes ou encore en offrant leur aide bénévole pour accompagner les enfants dans différentes sorties, il y a une vraie culture du lien parent-professeur à l’école EOS. Le soin apporté à la qualité du lien parent/professeur répond au souci manifesté dans le projet éducatif de favoriser l’émergence d’individus libres, engagés au service du monde, dans une conscience fraternelle et solidaire. L’enfant qui voit ses parents et ses professeurs œuvrer ensemble pour lui, dans une relation chaleureuse, bénéficie d’une source d’inspiration inestimable pour l’avenir.