Quel est l’impact du changement climatique sur la biodiversité ?

L’influence de l’espèce humaine sur la biodiversité est multiple : pollution, pêche, surexploitation, fragmentation des habitats… Bien évidemment, le changement climatique d'origine anthropique est aussi à l’origine d’une perte de biodiversité importante ! De nombreuses espèces sont affectées en effet par la hausse du niveau marin, la destruction d’habitats, la hausse des températures, la moindre disponibilité de leurs ressources alimentaires… Une augmentation de la température globale moyenne entraînerait une perte de plus de la moitié de l’habitat naturel pour de nombreuses espèces (figure 1). Mais ce n'est pas tout ! Chaque espèce est adaptée à un climat local précis : on ne trouve pas les mêmes espèces en France qu'au Sahara ! Les climats locaux sont nommés « biotopes » et ils sont majoritairement définis par la température et les précipitations. Le changement climatique global modifiera donc fortement les biotopes dans les décennies à venir. 

Figure 1 : Pourcentages d’espèces dont la hausse de la température indiquée (+ 1,5 °C ou + 2 °C) entraînerait la destruction de plus de la moitié de l’habitat. Les pourcentages sont donnés pour trois groupes : vertébrés, insectes et plantes.Source : D’après Executive summary du SR15.

Si les espèces ont une certaine capacité d'adaptation, celle-ci est variable et beaucoup d'espèces risquent de se retrouver dans une situation critique si leur biotope est modifié. WWF (World Wildlife Fund) a réalisé une étude sur 35 écorégions très diverses et a observé qu’avec un réchauffement de + 4.5 °C, 50% des espèces seraient menacées d’extinction. Le changement climatique pourrait même être la cause de la disparition de certaines espèces, comme le rat à queue mosaïque de Bramble Cay (Melomys rubicola), un petit rongeur australien (figure 2) : l’érosion de son habitat due aux tempêtes plus violentes aurait causé son extinction. Certaines espèces migrent quant à elles vers d'autres régions : on observe d’ores et déjà un déplacement de nombreuses espèces vers le Nord en Europe. Les oies cendrées sont par exemple une espèce d'oiseau qui vit dans le Nord et l'Ouest de l'Europe et qui va passer l'hiver dans des endroits plus chauds, donc plus au Sud et plus à l'Est de l'Europe. On observe déjà que les aires d'hivernation de ces oies ont bien changé ! Les oies suédoises n'ont par exemple plus besoin de descendre jusqu'au Sud de l'Espagne pour trouver un climat hivernal clément. Ainsi, on constate une augmentation du nombre d'oies qui passent l'hiver en France : 28000 oies cendrées ont hiverné en France en 2011 contre 10 en 1968 (figure 3).

Figure 2 : Melomys rubicola, ou rat à queue mosaïque de Bramble Cay.Source : Wikipédia.
























Figure 3 : Evolution des effectifs d’oies cendrées hivernantes en France entre 1968 et 2011.Source : ecologique-solidaire.gouv.fr
Figure 4 : Les différents services écosystémiques.Source : D’après Wikipédia.

Pourquoi se préoccuper autant de la biodiversité ? Parce que notre vie sur Terre en dépend ! Les « services écosystémiques » désignent l’ensemble des services rendus à l'espèce humaine par les écosystèmes (figure 4). Il peut s’agir de services d’approvisionnement, de services de régulation, de services socioculturels et de services de soutien. 

La notion de système écosystémique reste anthropocentrée, mais elle permet de bien comprendre à quel point notre mode de vie repose sur les écosystèmes et pourquoi leur santé doit donc être préservée à tout prix.

Sources : UICN, WWF « Rapport Espèces Climat », SR15 et ecologique-solidaire.gouv.fr.