La participation à des activités de DP efficace comporte de nombreux bénéfices. Parmi ceux-ci :
l’amélioration du système éducatif
le développement personnel et de l’autonomie professionnelle du personnel enseignant
l’apprentissage professionnel
l’amélioration des résultats d’apprentissage des élèves
Or, les activités de DP ne se valent pas toutes sur le plan de l’efficacité. Dès le début des années 1990, différentes études ont mis en lumière le fait que plusieurs d’entre elles menaient difficilement à des apprentissages signifiants et mobilisables en classe. La situation s’explique notamment par le fait que, quels que soient les objectifs visés, ces activités répondaient peu aux besoins et aux modes d'apprentissage des enseignant.e.s, de leurs élèves et de leur organisation scolaire.
Depuis les 30 dernières années, un certain consensus s’est dégagé dans la communauté scientifique à l'égard principales caractéristiques qui favoriseraient un développement professionnel efficace. Ces caractéristiques, une fois réunies dans un dispositif de formation, favoriseraient davantage l'apprentissage professionnel et l'amélioration des résultats des élèves.
Ces caractéristiques regroupées en cinq catégories par Desimone (2009; 2015) se résument ainsi.
Centrées sur un contenu spécifique
L’apprentissage professionnel est favorisé lorsque les activités misent sur des objets d’apprentissage spécifiques, tels que le développement simultané de connaissances sur des contenus à enseigner et l’exploration des pratiques pédagogiques qui permettent aux élèves d’apprendre ces contenus.
Misent sur l’apprentissage actif
Les enseignants s’engagent dans un processus d’enquête à l’égard de leurs propres pratiques; réfléchissent à leurs croyances et à leurs expériences; analysent et expérimentent les nouvelles stratégies apprises. De préférence, les apprentissages traitent de ce que l’enseignant vit comme réalité avec ses élèves, dans sa classe (ex. : examiner le travail effectué par ses élèves, analyser sa pratique à travers une captation vidéo, observer et analyser les pratiques d’autres collègues, activité de coaching ou de mentorat, animation d’une discussion entre collègues, rédaction d’un article).
Collaboratives
Les activités de DP qui favorisent la participation collective du personnel enseignant d’une même école, voire d’une même discipline ou d’un même cycle, mènent à davantage de transformation dans les pratiques d’enseignement en classe, puisque ces activités soutiennent le développement d’un cadre commun de savoirs partagés, qui à son tour, favorise une meilleure compréhension des enjeux liés aux divers contextes d’enseignement. Ces activités collaboratives gagnent en efficacité lorsqu’elles sont soutenues par une forme d’accompagnement, telle que le mentorat, le coaching ou l’observation par les pairs.
Étendues dans le temps
Il un certain consensus à l’effet que les activités de DP efficace doivent totaliser un minimum de 20 heures et que ces heures doivent être réparties sur au moins un semestre. Il importe de ne pas oublier que l’expérimentation et le déploiement de nouvelles pratiques en classe demande du temps ; un temps précieux sur lequel le personnel enseignant doit également pouvoir compter.
Cohérentes
Les activités de DP doivent être perçues par les enseignants comme faisant partie d’un programme cohérent d’apprentissage, basé sur leurs antécédents (valeurs, intérêts, connaissances, motivations, croyances, expériences) ainsi que sur leurs besoins d’apprentissage, ceux de leurs élèves et les priorités ciblées par l’organisation scolaire.
*Marie-France Boulay a reçu une bourse du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada pour la réalisation de son mémoire de maitrise. Dans le cadre de son doctorat, elle est maintenant soutenue par une bourse du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada ainsi que par une bourse émise par le Fonds de recherche - Société et culture, et cela pour les quatre prochaines années (2021-2025). L'étudiante tient à remercier ces deux organismes subventionnaires pour le soutien reçu.