Georges Curtis, Poitiers.
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Le jardin est l’art des arts…
Le jardin est l’art des arts, il les contient tous ; peinture, sculpture, architecture ; musique aussi, pour peu qu’un oiseau entonne un chant, vite accompagné d’un chœur, d’une brise d’automne et d’un crissement de feuilles sous les pas.
Pièce de théâtre surtout, avec ses acteurs exubérants, flamboyants, ou discrets, intimistes ; et sa mise en scène surtout, sans laquelle il n’y aurait pas d’histoire, mais juste une accumulation hétéroclite de formes et de couleurs, n’offrant que des sensations éparses, confuses, un brouillon de jardin.
Le jardin est vivant ; on peut l’apprécier en un instant, mais pas à sa juste valeur, qui ne se dévoile que mois après mois, saison après saison, car l’histoire évolue et de nouveaux acteurs apparaissent ; c’est toujours le même jardin, ce n’est jamais le même jardin. A moins que ce ne soit le promeneur, qui a toujours les mêmes yeux, jamais le même regard.
Dans un jardin, l’alchimie opère aussi, cet art du mélange transcendant, cet art qui transforme la nature commune en nature précieuse.
Bien sûr, l’idée qui vient tout de suite à l’esprit, c’est que la nature étant commune et sauvage, dans un jardin où elle se plie à nos caprices et se retrouve comme domestiquée, elle s’humanise.
Mais c’est faux, tous et toutes vous le diront, du moins celles et ceux qui ont fait un peu plus que s’y promener ; même dans un jardin, la nature reste la nature, et c’est l’homme qui s’humanise.
Parc de Blossac, 2020, Poitiers.