jeudi 13 octobre 2022: Alan Chauvin (Université Grenoble Alpes)
Phantasies Interieures
jeudi 24 novembre: Gaën Plancher (Université Lumière Lyon 2)
Mémoire de travail, Attention et Niveaux de conscience
lundi 5 décembre: James Schmidt (Université de Bourgogne)
Apprentissage incident de la musique
Dans cette présentation, je discuterai de certains de nos travaux récents sur l’apprentissage incident de la musique. En particulier, j’aborderai une série d’études sur l’apprentissage de la lecture à vue (i.e., la capacité de lire et de jouer en même temps de la musique écrite en notation musicale standard). J’aborderai ensuite une autre série d’études en cours sur l’apprentissage de l’identification de la hauteur d’une note à l’oreille (i.e., la capacité à identifier une note que l’on écoute par son nom), liée à la notion d’oreille absolue. Ces deux compétences sont intéressantes car elles sont jugées très difficiles (lecture à vue) voire impossibles (oreille absolue) à maîtriser rapidement. Nos premiers résultats montrent un apprentissage initial très rapide de ces deux compétences chez les non-musiciens, similaires aux résultats que nous trouvons avec des matériaux plus arbitraires (et non musicaux) dans la littérature sur l’apprentissage implicite.
jeudi 5 janvier 2023: Thérèse Collins (Université Paris Cité)
Dépendance sérielle des catégories sociales (aka L'intégration temporelle et la séparabilité psychologique des représentations)
jeudi 2 février: Mathieu Servant (Université de Franche-Comté)
Vers une théorie intégrée de la prise de décision, préparation et exécution motrice
Beaucoup de nos choix sont communiqués par des actions motrices, et cette communication requière une interaction entre système décisionnel et système moteur. Ces deux systèmes ont chacun bénéficié d’efforts de recherche importants, mais les théories de la décision et du contrôle moteur n’ont que très rarement été intégrées. Je présenterai une série de résultats empiriques et modélisations suggérant que la prise de décision, la préparation et l'exécution motrice reposent sur un même mécanisme.
mardi 4 avril: François Osiurak (Université Lumière Lyon 2)
Culture technologique cumulative et raisonnement causal
La culture technologique cumulative (CTC) fait référence à l’accumulation en termes d’efficacité et de complexité des technologies et techniques au cours des générations. La question qui se pose est de comprendre les causes psychologiques de cé phénomène. La CTC possède de façon évidente une dimension sociale, puisqu’elle repose sur la transmission de contenu technique entre les individus. Cette dimension sociale a naturellement incité les chercheurs à explorer le lien entre CTC et les capacités de cognition sociale. Pendant ce séminaire du collectif cognitif, je présenterai brièvement ces travaux et discuterai aussi du rôle potentiel de la cognition non-sociale, notamment du raisonnement causal, dans la CTC.
jeudi 11 mai: Maria Augustinova (Université de Rouen Normandie)
The Stroop effect: the gold standard of…an open scientific debate
Depuis sa conception, la tâche Stroop constitue un terrain propice pour étudier la cognition humaine. Ceci donne l’impression que les processus impliqués dans la performance à cette tâche – notamment l’effet Stroop qui en résulte – sont parfaitement connus et font l’objet d’un consensus. Dans cette présentation, j’argumenterai que cela n’est pas le cas. Après avoir présenté des questions qui restent encore en suspens, je discuterai les défis que les réponses à ces questions posent aussi bien aux modèles existants de la performance Stroop que pour les tests cliniques qui en résultent.
jeudi 15 juin : Marlène Abadie (Aix Marseille Université) - 12h30-14h (Attention changement d'heure)
Les faux souvenirs au cours de la vie
La mémoire est faillible et les faux souvenirs, i.e., se souvenir et rapporter des évènements qui ne se sont jamais produits, sont une de ses principales failles. La particularité de ces erreurs est qu’elles préservent une partie de l’expérience réelle, notamment son contenu sémantique. Les recherches sur les faux souvenirs sémantiques se sont considérablement développées au cours des trois dernières décennies utilisant des paradigmes toujours plus sophistiqués et contrôlés pour étudier comment les souvenirs peuvent être déformés sur une période allant de quelques minutes à des années. Récemment, cependant, des études ont révélé que des faux souvenirs très robustes peuvent également apparaitre dans les quelques secondes qui suivent l’évènement. Ce résultat suggère que les recherches antérieures examinant la mémoire beaucoup plus tard dans le temps ne capturent pas la formation initiale des faux souvenirs car elles examinent les souvenirs après qu’ils aient subi de multiples transformations. Je m’intéresse à la formation initiale des faux souvenirs sémantiques et étudie le rôle des mécanismes assurant le maintien de l’information en mémoire de travail, conçue comme le contenu actuel de la conscience dans lequel une quantité limitée d’information peut être retenue et est disponible pour les activités cognitives en cours, sur leur apparition au cours du temps et du développement de l’enfance à au vieillissement. Je présenterai plusieurs études sur cette thématique.
lundi 19 juin: Jérôme Sackur (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)
Fréquence et durée des épisodes d'inattention
Le flux de conscience est variable. Dans la vie courante, notre attention se fixe sur un sujet ou un autre, même lorsque nous avons l'intention de rester concentrés sur une tâche ou une idée particulière. Ceci est reconnu depuis longtemps en psychologie scientifique, au moins depuis l'époque de William James (1990), mais en raison de grandes difficultés méthodologiques, n'a pas été beaucoup étudié en psychologie cognitive expérimentale. Au cours des 20 dernières années environ, le domaine florissant des études sur la rêverie éveillée (mind-wandering) nous a amené à admettre que, dans les tâches de laboratoire, les participant-es sont parfois focalisés et à d'autres moments inattentifs. Beaucoup d'efforts ont été consacrés à l'étude des déterminants neuronaux et psychologiques, de la nature intrinsèque et des conséquences de ces deux états de conscience. Pourtant, nous ne savons encore presque rien concernant la dynamique des alternances entre les états focalisés (on-task) et d'inattention (off-task: rêverie éveillée, distraction, vide mental). En effet, la méthode de référence pour accéder aux états intérieurs, le sondage de la pensée, fournit une estimation instantanée de l'état d'esprit actuel. Par conséquent, elle ne peut donner qu'une estimation de la durée moyenne passée sur ou hors tâche, laissant dans l'obscurité les durées relatives des deux types de conscience : deux participants peuvent passer le même temps hors tâche, mais l'un peut avoir de nombreux épisodes de courte durée, tandis que l'autre pourrait avoir seulement quelques épisodes de rêverie éveillée, mais plus longs. Dans cette étude, nous introduisons une tâche d'empan complexe (Operation Span) à durée contrôlée, où les participants doivent effectuer une tâche de mémoire de travail traditionnelle avec une charge constante, mais avec une durée contrôlée. En supposant que le succès d'un essai nécessite une orientation attentionnelle continue du participant sur la tâche, nous prédisons une diminution des performances dans les essais plus longs, car ils contiennent plus d'occasions de distraction (internes ou externes). Nous discutons des implications théoriques et cliniques des résultats. Nous pensons que la tâche pourrait être utilisée dans l'étude des différences individuelles et des dimensions cliniques de la variabilité du courant de pensée. En particulier, cela pourrait être utile pour tester l'hypothèse selon laquelle les personnes atteintes de trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) ont plus d'épisodes de pensées hors tâche, mais pas nécessairement plus longs.