Thème de la messe selon Ste Thérèse


Mosaïques de la basilique de Lisieux

Poésie de Sainte Thérèse

1. Petite Clef, oh je t'envie !

Car tu peux ouvrir chaque jour

La prison de l'Eucharistie

Où réside le Dieu d'Amour.

Mais je puis, ô quel doux miracle !

Par un seul effort de ma foi

Ouvrir aussi le tabernacle

M'y cacher près du Divin Roi...

2. Je voudrais dans le sanctuaire

Me consumant près de mon Dieu

Toujours briller avec mystère

Comme la Lampe du Saint Lieu...

Oh ! bonheur... en moi j'ai des flammes

Et je puis gagner chaque jour

A Jésus un grand nombre d'âmes

Les embrasant de son amour...

3. A chaque aurore, je t'envie,

O Pierre Sacrée de l'Autel !

Comme dans l'étable bénie

Sur toi veut naître l’Éternel...

Ah ! daigne exaucer ma prière

Viens en mon âme, Doux Sauveur...

Bien loin d'être une froide pierre

Elle est le soupir de ton Cœur !...

4. O Corporal entouré d'anges !

Qu'il est enviable ton sort

Sur toi comme en ses humbles langes

Je vois Jésus mon seul trésor

Change mon cœur, Vierge Marie

En un Corporal pur et beau

Pour recevoir la blanche hostie,

Où se cache ton Doux Agneau.

5. Sainte Patène, je t'envie

Sur toi Jésus vient reposer

Oh ! que sa grandeur infinie

Jusqu'à moi daigne s'abaisser...

Jésus comblant mon espérance

De ma vie n'attend pas le soir

Il vient en moi ; par sa présence

Je suis un vivant Ostensoir !...

6. Oh ! que j'envie l'heureux Calice

Où j'adore le Sang Divin....

Mais je puis au Saint Sacrifice

Le recueillir chaque matin.

Mon âme à Jésus est plus chère

Que les précieux Vases d'or

L'Autel est un nouveau Calvaire

Où pour moi son Sang coule encor...

7. Jésus, Vigne sainte et sacrée,

Tu le sais, ô mon Divin Roi

Je suis une grappe dorée

Qui doit disparaître pour toi...

Sous le pressoir de la souffrance

Je te prouverai mon amour

Je ne veux d'autre jouissance

Que de m'immoler chaque jour.

8. Ah ! quelle joie, je suis choisie

Parmi les grains de pur Froment

Qui pour Jésus perdent la vie...

Bien grand est mon ravissement !…

Je suis ton épouse chérie,

Mon Bien-Aimé, viens vivre en moi

Oh ! viens, ta beauté m'a ravie

Daigne me transformer en Toi !....

9. « Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi la mère des âmes, cela devrait me suffire... il n'en est pas ainsi... Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma vocation, Carmélite, Épouse et Mère, cependant je sens en moi d'autres vocations, je me sens la vocation de guerrier, de prêtre, d'apôtre, de docteur, de martyr; enfin, je sens le besoin, le désir d'accomplir pour toi Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques... Je sens en mon âme le courage d'un Croisé, d'un Zouave Pontifical, je voudrais mourir sur un champ de bataille pour la défense de l’Église...

Je sens en moi la vocation de prêtre ; avec quel amour, ô Jésus, je te porterais dans mes mains lorsque, à ma voix, tu descendrais du Ciel... Avec quel amour je te donnerais aux âmes ... Mais hélas ! tout en désirant d'être Prêtre, j'admire et j'envie l'humilité de St François d'Assise et je me sens la vocation de l'imiter en refusant la sublime dignité du Sacerdoce. » (Manuscrit B 2v°)