2022-2023

Résumé :

Christian Barrère nous présentera une conférence intitulée « L'invention du goût. Une histoire économique », thème dont nous pourrons ensuite discuter ensemble.

Face à la crise du rapport homme - nature (réchauffement climatique, perte de bio-diversité, dégradation de la santé des populations, paupérisation de vastes régions du monde, etc.) les appels à la sobriété et à l'économie de ressources semblent d'une efficacité bien limitée. Dès lors, convient-il de revenir sur le pouvoir et l'autonomie qui ont été conférés à l'individu moderne, de remettre en cause ses modes d'évaluation des ressources et les choix qui en découlent, de "corriger" ses goûts, voire d'abandonner la logique du goût ?

L’histoire économique et sociale du goût donne de premières réponses à des questions qui renvoient au statut des consommateurs dans les sociétés modernes et notamment à la relation établie, à l’heure de la crise écologique, entre individu consommateur et monde naturel réduit au rang de ressource économique.

Résumé : 

Cyril Hedoin nous présentera une conférence intitulée « De l’importance morale du futur : le « long-termisme » et ses implications économiques et philosophiques », thème dont nous pourrons ensuite discuter ensemble.

« Les personnes futures importent. Elles pourraient être très nombreuses. Il est en notre pouvoir de rendre leur vie bien meilleure ». Ces trois phrases résument l’idée centrale du « long-termisme », courant de pensée récent et à la popularité croissante notamment dans les pays anglo-saxons. Si les principes du long-termisme sont simples à énoncer et à comprendre, leurs implications économiques et philosophiques sont en revanche déstabilisantes. L’humanité étant en effet apparue relativement récemment, le nombre de vies futures potentielles est astronomiquement grand. Si ces vies comptent, alors les êtres humains d’aujourd’hui ont de très fortes obligations envers le futur, si fortes qu’elles peuvent nous demander de faire d’importants sacrifices pour accroitre la qualité des vies futures, leur nombre, et réduire la probabilité que l’humanité vienne à s’éteindre. 

Cette conférence proposera une introduction à l’économie et à la philosophie du long-termisme. Nous explorerons certaines de ses propositions les plus contre-intuitives, telles que l’idée que la plus grande des menaces actuelles pour l’humanité n’est pas le changement climatique ou l’affirmation selon laquelle nous devons faire plus d’enfants. Nous aborderons également la dimension culturelle et politique du long-termisme, qui s’est constitué aujourd’hui aux Etats-Unis comme un mouvement social réunissant une communauté d’universitaires, philanthropes, banquiers et entrepreneurs. Au-delà de ses idées, le long-termisme est en effet porteur d’une conception du politique qui est à bien des égards non-démocratique.

Résumé : 

Fabien Tarrit nous présentera une conférence intitulée "Prendre l'idée du communisme au sérieux", thème dont nous pourrons discuter ensuite ensemble. 

Sa contribution vise à interroger le rapport de Marx aux conditions de développement vers une société supérieure, à savoir le communisme. On peut deviner un paradoxe dans l’attitude de Marx quant à l’élaboration de « recettes pour les marmites de l’avenir ». Aussi, au-delà d’une conception de la justice que l’on peut qualifier de relativiste, Marx est attaché à des critères indépendants et transcendants de justice (liberté, épanouissement…). C’est ainsi que les contours que souhaite attribuer Marx à une société supérieure incluront des critères de distribution plus acceptables associés à une liberté réelle, et non formelle. Il s’agit de s’inscrire dans un projet d’émancipation qui, partant de la libération du travail, présente la société communiste comme incarnant une justice intégrale, dans laquelle chacun contribue en fonction de ses capacités et chacun perçoit des ressources en fonction de ses besoins. Nous souhaitons de la sorte contribuer à la réflexion sur la possibilité de construction théorique d’une alternative au capitalisme.