La parotidectomie est l'ablation partielle ou totale de la glande parotide. Les glandes parotides sont les glandes salivaires situées devant et sous le lobule de chaque oreille.
Elles présentent une particularité anatomique. En effet, elles sont traversées par le nerf facial. Ce nerf permet la motricité de la moitié de la face (un pour chaque côté du visage) : fermeture des paupières, sourire, etc.
Pourquoi faut-il opérer ?
Votre chirurgien maxillo-facial peut vous proposer l’ablation de la glande parotide pour différentes raisons.
-Dans la grande majorité des cas, il existe une masse au sein du tissu glandulaire.
-Beaucoup plus rarement, la parotidectomie peut vous être proposée pour traiter un problème inflammatoire ou infectieux d’origine lithiasique (calcul) ou autre.
Comment se déroule l'intervention ?
L'intervention se déroule sous anesthésie générale. Une consultation d'anesthésie pré-opératoire ainsi qu’une hospitalisation sont donc indispensables. L'incision cutanée est située juste en avant de l'oreille, puis elle descend sous le lobule, pour se prolonger sur quelques centimètres au niveau du cou. Le nerf facial est alors repéré et disséqué pour effectuer l'ablation de la tumeur et du tissu glandulaire qui l'entoure. En fin d’intervention, la voie d’abord (l’incision) est suturée. Il est souvent laissé en place un drain qui diminue le risque d’hématome post-opératoire et qui sera laissé en place le temps de l’hospitalisation.
En pratique : La durée de l’hospitalisation varie en général entre 3 jours.
- des soins post-opératoires (soins locaux et pansements) sont nécessaires pendant une période de 8 à 15 jours.
- l’ablation des points est effectuée en général vers le 8 ou 15ième jour post-opératoire.
Les suites post-opératoires comportent :
- parfois des douleurs et des difficultés transitoires à la mastication qui sont liés à la proximité de l'articulation de la mâchoire par rapport à la zone opérée.
- des douleurs du cou sont possibles, liées à des contractures musculaires.
- Il existe également une dépression dans la zone opérée.
- une perte de sensibilité de la partie basse de la joue et du pavillon de l'oreille est fréquente en post-opératoire. Ceci est normal et s'atténuera avec le temps.
- Enfin, vous pouvez présenter une parésie (paralysie incomplète) de la moitié de la face du côté opéré. Celle-ci est d'intensité très variable selon les difficultés chirurgicales et la disposition anatomique du nerf. Elle est temporaire et la récupération d'une mobilité normale et symétrique de votre face se fait en général en 1 à 2 mois.
Quand cette parésie est intense, il est parfois nécessaire de protéger l’œil le temps que cette parésie récupère. En effet, la parésie peut entraîner des difficultés à la fermeture de l’œil du côté opéré qui expose la cornée à des ulcérations par manque de clignement et d’humidification de l’œil.Toute douleur oculaire, toute rougeur de l'œil devra être signalée et conduira à une consultation ophtalmologique
Quels sont les risques de l'intervention et ses conséquences?
Tout acte médical, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, comporte des risques de complication.
-Une parésie faciale.
-Au décours immédiat de l'intervention, les complications hémorragiques nécessitant une ré-intervention sont exceptionnelles, ce d'autant que l'hématome post-opératoire au niveau de cette région est peu préoccupant.
-Fistule salivaire.
-Dans les mois qui suivent l'intervention, on peut voir apparaître une "transpiration" dans la zone opératoire, lors de l'alimentation. Ce phénomène est appelé syndrome de Frey. Il est inconstant, d'intensité variable, parfois gênant et doit être signalé à votre chirurgien.
La cicatrice peut être sensible, voire douloureuse, parce qu'inflammatoire pendant plusieurs mois.
-anesthésie (diminution de la sensibilité au toucher) du pavillon de l’oreille. Récupération complète avec le temps, sauf pour le lobe de l’oreille.
-La paralysie faciale définitive est exceptionnelle. Elle est due à une intervention particulièrement difficile (tumeur inflammatoire ou infectée, ré-intervention) ou à un sacrifice délibéré du nerf pour une tumeur cancéreuse ayant envahi le nerf. Un traitement par kinésithérapie de stimulation est proposé en cas de récupération tardive.