un film de Mohammad Rasoulof
Sortie : 2013
Durée : 2 h 14 min
Genres : Drame, Thriller
Pays d'origine : Iran
Khosrow et Morteza, deux tueurs à gages travaillant pour l’État, sont chargés d’une mission à haut risque : récupérer trois exemplaires d’une autobiographie manuscrite, dissimulés par un écrivain chez ses proches. Ce texte explosif révèle un événement tabou. En 1995, le régime aurait orchestré une tentative d’assassinat en projetant un bus transportant 21 écrivains et journalistes dans un ravin.
Pour couvrir leurs traces, les deux hommes doivent exécuter leurs cibles en maquillant les meurtres en suicides. Mais, au dernier moment, un imprévu les oblige à improviser, rendant leur mission encore plus périlleuse…
Dans ce film, Mohammad Rasoulof mêle habilement le thriller et la critique politique pour explorer les rouages d’un régime autoritaire. À travers le parcours de Khosrow et Morteza, deux tueurs à gages au service de l’État, il dépeint une société où le silence est imposé par la violence, et où la vérité devient un acte de rébellion.
Dès les premières minutes, le spectateur est plongé dans une atmosphère pesante. La mission des deux tueurs est à première vue simple : maquiller des meurtres en suicides. Cependant, cela se complique au fil du récit. Les plans déraillent, et les personnages eux-mêmes semblent piégés dans une spirale de chaos et de doute. Cette tension constante maintient le public en suspens, tout en soulignant l’absurdité et la brutalité des mécanismes d’un pouvoir oppressif.
Malgré tout, Khosrow et Morteza ne sont pas de simples exécutants froids. Ils incarnent les contradictions de ceux qui vivent sous un régime autoritaire : à la fois victimes et complices, contraints par leurs propres failles et par un système qui les dépasse.
Ainsi, avec ce film, Mohammad Rasoulof livre une œuvre à la fois poignante et terrifiante, un cri de révolte contre la censure et l’injustice. En alliant une narration captivante à une réflexion politique profonde. Il nous rappelle que, même sous les régimes les plus oppressifs, il reste des voix prêtes à se battre pour la vérité.