Dans Le Diable n'existe pas , Mohammad Rasoulof nous plonge au cœur d'un dilemme moral et profond à travers quatre tableaux. Chaque histoire explore les choix imposés par la peine de mort en Iran, en mettant en lumière les conséquences personnelles et sociales de ces décisions.
Le premier tableau est marquant et à la fois choquant par son absence d'émotion : le personnage s'exécute, donne la mort, sans se poser de questions, presque mécaniquement. Mais au fur et à mesure que le film avance, les récits suivants basculent vers une réflexion plus intime, plus humaine. Ce qui frappe, c'est le paradoxe du deuxième et du dernier tableau : en refusant d'obéir, le personnage Pouya trouve une forme de paix intérieure, mais perd sa liberté physique. Les personnes refusant cet acte deviennent prisonniers de leur choix, privés de leur avenir, mais conservant une conscience tranquille.
Chaque destin est bouleversé, qu'il s'agisse de ceux qui suivent les ordres ou de ceux qui s'y opposent. Rasoulof ne simplifie rien : il montre que, face à un système oppressant, aucune décision n'est sans conséquence. L’une provoque de la culpabilité comme le personnage du troisième tableau et l’autre provoque une privation de tous droits sociaux.
En fin de compte, Le Diable n'existe pas ne se contente pas de dénoncer, il invite à réfléchir. C'est un film puissant, qui secoue et qui laisse une empreinte durable. Impossible d'en ressortir indifférent.